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Esprits Libres, France 2, vendredi 24 novembre 2007 : un montage scandaleux

Publie le lundi 26 novembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

C’est avec stupeur, indignation et enfin quelque inquiétude que nous avons assisté à la diffusion en différé, le vendredi 23 novembre sur France 2, de l’émission de M. Guillaume Durand, Esprits Libres, en présence de la ministre de l’enseignement supérieur, Mme Valérie Pécresse.

Invités à la dernière minute par la production de France 2, lundi 19 novembre 2007, à venir interroger la ministre sur la réforme touchant l’Université –loi dite "Loi de Responsabilité des Universités" (LRU) du 11 Août 2007-, nous avons pu constater au visionnage de l’émission qu’une grande part des propos adressés à la ministre, n’avaient tout simplement pas été conservés après montage.

Ces coupes concernent systématiquement les interventions, des intervenants comme du public, qui la mettaient en difficulté, notamment de nombreuses rectifications sur des propos erronés (sur le montant des frais d’inscription, sur l’enseignement universitaire des langues, sur la contractualisation d’une plus grande part de la dotation publique…). Le départ de trois des six intervenants et d’une partie du public, qui ont quitté l’émission pour protester contre les conditions inacceptables dans lesquelles ce simulacre de dialogue se déroulait, a également été coupé.

Cherchant sans doute à y voir plus clair sur les enjeux ainsi que sur les effets d’une telle réforme, les téléspectateurs ont ainsi dû assister à un simulacre de débat, véritable "représentation télévisuelle", tendant à mettre en valeur une ministre peu soucieuse de vérité et de sincérité. Outre un manque de respect (évident) à l’égard de certains des intervenants présents, le plus grave (et le plus inquiétant), sans doute, est que le fait devient coutume par les temps qui courent...

Au regard de ces fâcheux événements, il nous paraît tout à fait opportun de suggérer à M. Guillaume Durand, ainsi qu’à son équipe, le lancement d’une vaste campagne de réflexion pour un nouvel intitulé de son émission car comme disait Simone de Beauvoir– mais qu’en restera-t-il après la destruction des savoirs culturels en germe dans la "LRU" ?- : "Une liberté qui ne s’emploie qu’à nier la liberté doit être niée".

Le Collectif de doctorants de Nanterre
SUD-Etudiants Nanterre
SNESUP Nanterre

Messages

  • Merci de nous donner des nouvelles de Nanterre. J’aimerais en avoir plus souvent et savoir où en sont les blocages.

    J’ai l’impression de ne lire toujours que les même problèmes partout, pas de débat véritable, pas de possibilité d’action revendiquée haut et fort et liée à d’autres actions. J’ai rencontré vendredi dernier un fonctionnaire de la ratp, il s’interrogeait à peine sur les directions que prenaient les diverses manifestations de mécontentement.

    On nous prend pour des petits joueurs ou des raleurs de fin de semaine. C’est à dire des paumés qui ne sont pas assez nombreux à se soucier de problèmes réels.

    Bien sûr Sarkozy a été élu pour ce qu’il est en train de mener à bien. Pourquoi ne continuerait-il pas à être ce qu’il est ?

    Avez-vous des idées pour nous faire entendre sans détour. Il y a déjà des voix qui s’élèvent de ci de là, petites voix faibles, rappellant des faits ou mettant le doigt sur des dangers en cours, voix éparses, criant à la volée. Ne croyons nous plus en l’être humain ? Je nous sens impuissants malgré mon envie que l’espoir ne meure jamais. Inscrits dans un drame.

    Oui, les faits, un journal qui dit ce qui est boycoté ailleurs, oublié ou volontairement réduit à quelques explications, oui bien sûr, mais où va-t’on ? Je vois quelques fois des articles très intelligents. Il n’y a pas longtemps quelqu’un m’a posée une question cruciale, "avec quelle force comptons-nous ?" Je lui ai répondu avec les artistes de génie et accomplis, parce que je ne vois que cette solution. Ils sont beaucoup dans le monde, et leur sensibilité est la seule manière de créer de nouveaux outils pour comprendre et faire comprendre la situation rapidement avant que l’être humain n’est plus le choix de sa destinée, ce qui à mon sens, serait la marque de la plus haute stupidité dans l’histoire humaine. Mais où sont ceux qui pourraient les réunir ? Sous quel projet ? Est-ce vain ?

    Ne serons nous "satisfaits que lorsque nous serons soulagés de n’être rien ?"

    Antigone 3

  • Et ce qui m’intrigue, c’est quand elle dit que cette loi (LRU) est le socle de sa réforme. Bon alors, ça veut dire qu’elle va y mettre d’autres choses, des murs quoi, et la toiture ça sera quoi ?

    Non, sérieux, faut savoir lire entre les lignes, Pécresse parle en permanence de "l’autonomie" de l’université sur 5 ans. Et après, c’est quoi ?

    Elle remonte à 20 ans, histoire de mouiller la gauche, alors que c’est sous Chirac qui a laissé faire faut bien le dire, que les choses se sont détériorés, (volontairement ?), quand le ministre de l’enseignement supérieur a souqué les subventions aux facs, moins d’allocations de recherche pour les majors de fac, moins d’argent pour la recherche comme au CNRS, moins d’argent pour le fonctionnement et moins de personnel administratif et d’entretien.

    Et voilà que Pécresse nous sort de son chapeau, une "réforme". Tout l’argent qui a été économisé pendant les 5 dernières années (mis sur un compte qui a du rapporter des intérêts) est à nouveau injecté, faisant croire que l’Etat se préoccupe de ses étudiants. Mon oeil !
    C’est de la mise en scène, c’est du pipo, madame !

    Les jeunes ont raison de faire grève, car eux ils savent, il faut les écouter, leur avenir en dépend !