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CPE
Et les politiques ?
Au lendemain des très graves événements qui viennent de se dérouler à l’Université de Tours où les forces de l’ordre sont intervenues dans la nuit du vendredi 3 mars alors que les étudiants occupaient les locaux, nous, soussignés, universitaires, enseignants, chercheurs, disons notre très vive inquiétude face à la situation actuelle dans les universités où le mépris du pouvoir face aux revendications étudiantes, le refus de toutes rencontres de la part des autorités de tutelle et des responsables politiques, le silence en guise de réponse à l’inquiétude légitime face à l’avenir laissent la voie ouverte à toutes les formes de violence. La solution ne peut et ne doit pas être policière. Pour être de ceux qui vivent année après année aux côtés des étudiants, nous jugeons extrêmement urgent que les responsables politiques de ce pays entendent le profond sentiment de relégation éprouvée par la jeunesse.
Les étudiants, les lycéens expriment depuis des semaines leur rejet d’un avenir professionnel précarisé par le CPE, leur rejet de réformes qui portent gravement atteinte au code du travail. Ce rejet est profond et massif comme l’ont montré de récents sondages et ne pas en tenir compte relève d’un déni de démocratie. Nous demandons aux forces politiques qui affirment leur opposition au CPE de soutenir concrètement, à tous leurs niveaux d’intervention, municipaux, départementaux, régionaux, national, le mouvement étudiant. Nous leur demandons d’affirmer l’existence de la politique dans ce pays comme pouvoir réel d’intervention et de décision dans la vie publique.
Nous leur demandons d’exprimer leur engagement dans le même combat que les étudiants en associant réellement leur formes de mobilisation aux leurs, en discutant avec les responsables étudiants des perspectives de la lutte. Nous leur demandons de porter d’urgence par toutes les formes de la lutte politique dans les institutions et hors d’elles, une exigence de réponse de la part du gouvernement se traduisant par l’ouverture de toute urgence de négociations avec les partenaires sociaux, en particulier les représentants des syndicats, des associations et coordinations étudiantes et lycéennes.
Premiers signataires :
Florence Alazard, Université de ToursSylvie Aprile, Université de ToursThierry Aprile, IUFM de CréteilPascal Brioist, Université de ToursJacques Broda, Université d’Aix-MarseilleNatacha Coquery, Université de ToursBenoist Pierre, Université de ToursLaurence Ellena, Université de PoitiersPascale Girard, Université de Marne-la-ValléeLouis Hincker, Université de ValenciennesSébastien Jahan, Université de PoitiersAnne Jollet, Université de PoitiersOlivier Orain, Université Toulouse-IIPatrice Péveri, Université de Paris VIIINathalie Rossi-Gensane, Université Toulouse-IINicolas Schapira, Université de Marne-la-ValléeMarie-Karine Schaub, Université de Paris XIIYannick Séité, Université Paris-VIIJean Vigreux, Université de Bourgogne
Pour signer la pétition :