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Etat des lieux. Comité d’occupation du 10 novembre-Université de Pau

Publie le lundi 19 novembre 2007 par Open-Publishing

Etat des lieux

« "Il serait évidemment fort commode de faire l’histoire si l’on ne devait engager la lutte qu’avec des chances infailliblement favorables." Pour détruire cette société, il faut évidemment être prêts à lancer contre elle, dix fois de suite ou davantage, des assauts d’une importance comparable à celui de mai 1968 ; et tenir pour des inconvénients inévitables un certain nombre de défaites et de guerres civiles. Les buts qui comptent dans l’histoire universelle doivent être affirmés avec énergie et volonté. » Guy Debord

Ici comme ailleurs, le blocage et l’occupation contribuent à rendre visible un front. Une guerre a lieu, qui oppose les néo-monarques du capitalisme à son stade impérial ainsi que ses valets à une frange dissidente de la population. Dans cette guerre se précisent les enjeux de notre époque. Il n’y a rien d’anodin dans le fait de bloquer et d’occuper une Université. Quelques dizaines de personnes qui se retrouvent et qui prennent le temps de vivre, de parler et d’agir ensemble démentent, de par leur seule existence, des années de propagande visant à la séparation des êtres, à leur aliénation ; à la pacification de la société. Nous voulons généraliser les occupations car nous pensons, entre autres choses, que le travail salarié n’est qu’une forme d’esclavage ; car nous savons que le problème n’a jamais été lié à une croissance trop faible mais bien à une inégale répartition des produits de notre servage.

Les médias, clergé du capitalisme, dispensent la bonne parole : Une minorité illégitime prend en otage la majorité silencieuse des bons citoyens. Or la survie augmentée qui est le lot de ces citoyens ne nous paraît pas enviable. Pour toutes ces raisons, et parce que nous pensons que les émeutes de novembre 2005 marquent le début d’une nouvelle période insurrectionnelle, nous dénonçons les pressions et manoeuvres d’intimidation dont les comités d’occupation font l’objet à travers la France et affirmons la nécessité des blocages d’Universités en tant que moyen d’action, le but étant le blocage des flux économiques. En ce sens, les semaines qui viennent sont décisives.

Les salariés se lanceront dans le mouvement des occupations et la grève générale ou le retour à la normale s’effectuera bel et bien. La mobilisation étudiante seule ne peut qu’être vaincue dans l’isolement. Faisons en sorte, là où nous sommes, d’étendre la contestation et de propager la subversion. Les grandes journées de manifestation seront l’occasion d’occuper à nouveau la rue, de bloquer les centre-villes au lieu de défiler paisiblement en attendant que l’on nous dénombre. Pour l’heure, la suite de notre offensive est suspendue à cette nécessité. Nous devons sérieusement envisager la possibilité d’une défaite prochaine tout en sachant qu’il ne s’agit que d’un assaut parmi tant d’autres dans la guerre en cours.

Le 19 novembre 2007

Comité d’occupation du 10 novembre-Université de Pau