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Etats-Unis : La menace d’un crash boursier

Publie le jeudi 17 juillet 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

Etats-Unis : La menace d’un crash boursier

Le Matin, 17 juillet 2008

, par Patrick VALLELIAN

La faillite de la banque californienne Indymac tétanise les marchés. L’été 2008 sera chaud sur la planète finance. Un an après le début de la crise des subprime, les faillites s’accumulent.

A qui le tour ? Un an après l’éclatement de la bulle spéculative des subprime, ces crédits immobiliers douteux, la planète financière se demande qui sera la prochaine victime de la crise. Vendredi 11 juillet 2008, la banque californienne Indymac a fait faillite. Le jour même, Fannie Mae et Freddie Mac, les deux principaux bailleurs de l’immobilier américain, demandaient l’aide de l’Etat pour ne pas couler. Et Swiss Re, le numéro ?un mondial de la réassurance, a admis qu’il était engagé pour près de 10 milliards de dollars dans ces deux géants. L’analyse de Sergio Rossi, professeur d’économie à l’Université de Fribourg, en Suisse.

Le pire est-il à venir ? « Difficile à dire, répond l’économiste fribourgeois. Tout est si brouillé. Ce qu’il y a de certain, en revanche, c’est que la situation est grave et scandaleuse aux Etats-Unis. La Banque centrale américaine a laissé tomber les banques locales au profit des grandes. Celles-là même qui ont faussé le marché avec les subprime. C’est la prime aux plus gros tricheurs. »

Que font les autorités ? Depuis une année, les banques centrales ont injecté des milliards pour tenir le bateau à flot. Un coup d’épée dans l’eau ? « Les autorités monétaires ont renfloué les établissements financiers pour relancer la machine. Le problème, c’est que les banques limitent les crédits octroyés pour éviter de perdre encore plus d’argent. » Le système tourne donc en rond. Au final, entre 100 et 150 banques américaines pourraient faire faillite en 2008 et entraîner avec elles les marchés mondiaux. Danger donc sur UBS et le Credit Suisse, qui ont déjà perdu plus de 50 milliards dans la crise des crédits. Rien ne dit qu’elles survivront au choc.

Quelles solutions ? « La Réserve fédérale américaine doit prêter à tous les instituts financiers, pas qu’aux banques. A plus long terme, il faudra revenir à un système capitaliste où les activités financières sont de nouveau au service de l’économie réelle et productive au lieu de se mettre au service des tyrans vénérés de la haute finance et de leurs jeux spéculatifs. »

Et la Suisse ? « La crise économique américaine a touché notre secteur financier. Mais notre pays devrait rester à l’abri d’une récession, même si la réduction par UBS de 1500 emplois en Suisse (4000 dans le reste du monde) peut provoquer un effet domino dans d’autres secteurs. En outre, les épargnants ont perdu beaucoup d’argent avec la chute de la Bourse. La consommation est en danger et cela ne va pas s’améliorer avec la hausse des prix des produits énergétiques et des denrées alimentaires. Le ralentissement va s’aggraver en 2009. »

Investir en Bourse ? « Surtout pas dans les valeurs bancaires. Il faut rester à l’écart de la Bourse. D’autant que personne ne peut, aujourd’hui, revendiquer une bonne connaissance des marchés. »

Patrick VALLELIAN

http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=11181

Messages

  • ce que l’article omet d’indiquer :

    pres de 500 millions de $ deposés dans la banque californienne Indymac n’ont pu etre retirés par les deposants .

    Les depots dans les 100 a 150 “petites” banques menacées de faillite sont faiblement garantis et la panique a commençée...

    • "la fin du pétrole bon marché" :

       n’a rien à voir avec les subprimes
       n’a rien à voir avec la FED qui crée la monnaie
       a été décidée et voulue.

      Les pays latino-américain viennent de prendre des mesures pour amenuiser pour leurs adhérents les effets de ces spéculations (honteuses).

  • Grace aux nouvelles regles provisoires de la SEC, la speculation a la hausse sur les bancaires est repartie,avant la chute finale ?, debut d’explication :

    4 réponses à “Leur peindre une cible sur la poitrine”

    Oufti dit :
    16 juillet 2008 à 09:18

    Apparemment, les financiers et actionnaires n’ont pas trop de soucis à se faire :

    http://www.humanite.fr/Crise-financiere-Privatisation-des-benefices-socialisation-des-pertes

    Armand dit :
    16 juillet 2008 à 09:35

    Paul, es-tu sûr du délai de 3 jours, c’est à dire celui du réglement / livraison ? je pense que le délai réellement utilisé est celui de la déclaration de « commercial failure » (si l’on ne trouve pas de titres à emprunter), donc 13 jours.

    De plus il est facile de contourner cela, il suffit d’un autre broker ami (complice) qui fournira des titres au premier, tout en bénéficiant, lui, d’un nouveau délai. A l’échéance de ce délai, les deux brokers joueront au ping-pong.

    Ainsi on se retrouve avec *davantage* de titres que la société n’en a réellement émis (car les vendus à découvert “nus” on bien été achetés) : à certaines AG de sociétés se retrouvent davantage de droits de vote qu’il n’y a d’actions !

    Enfin, peux-tu vérifier que la SEC a interdit les naked short « en particulier » sur ces titres-là ou sur *tous* ? c’est important car ce changement de règles du jeu ne profiterait alors qu’à ces sociétés, celles-là même d’ailleurs qui jouent à ce jeu via leurs hedges funds ; ceux-ci pouvant de plus bénéficier de fuites sur une future dégradation et spéculer à la baisse. Bref la SEC se ferait complice des mafieux de la finance.

    En tout cas ce système étant basé sur la confiance, ou plutôt la crédulité, et que celle-ci s’est enfui au galop …

    Aureliano dit :
    16 juillet 2008 à 20:33

    @ Armand :

    Je confirme que la règle ne s’applique qu’à une liste de 19 sociétés. C’est effectivement assez hallucinant. Et la SCE ne doit d’ailleurs pas en être bien fière puisque cette mesure est “transitoire” (du 21 au 30 juillet, pouvant être étendue à 30 jours).

    Plus d’infos là : http://www.cnbc.com/id/25698166

    avec notamment la liste des “bénéficaires” , que voici :

    BNP Paribas Securities, Bank of America, Barclays, Citigroup, Credit Suisse Group, Daiwa Securities Group, Deutsche Bank Group, Allianz, Goldman Sachs Group, Royal Bank ADS, HSBC Holdings, JPMorgan Chase, Lehman Brothers, Merrill Lynch, Mizuho Financial Group, Morgan Stanley, UBS, Freddie Mac and Fannie Mae.

    et merci pour l’info à “harry potter”, commentateur de mon blog

    Vince dit :

    16 juillet 2008 à 21:47

    Eh eh, que des banques ! comme c’est étrange !

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=665#comments

    Concernant les marges de manoeuvres des pouvoirs public, il y a eu aujourd’hui mardi une parade de la Securities and Exchange Commission.

    http://www.cnbc.com/id/25698166

    J’ai du mal a comprendre les tenants et les aboutissants, mis a part que ca doit limiter la speculation a la baisse.

    Ca a l’air de faire son effet... me trompes-je ? Un commentaire, aureliano ?
    3. Le mercredi 16 juillet 2008, 20:58 par Glycogène

    Plus d’infos sur cette magouille : http://www.pauljorion.com/blog/?p=6...

    En gros, les principes réglant les paris à la baisse possèdent des failles permettant de créer des actions virtuelles, et de mettre encore plus la pression à la baisse.
    La SEC a interdit ces pratiques...
    sur Fannie Mae, Freddie Mac, Goldman Sachs, Merrill Lynch, Morgan Stanley et Lehman Brothers seulement :-)))

    Ce qui signifie que ces banques (pas les fonds qui sont nationalisés désormais) peuvent mettre la pression à la baisse sur d’autres sociétés, sans risquer de subir des opérations du même genre en retour. Dans la débacle général, elles s’en sortiront (peut être) un peu mieux...

    C’est n’importe quoi, mais ce n’est que ce qu’ils leur restent pour tenter de sauver LEURS meubles (pas ceux des américains moyens, faut pas rêver).
    4. Le mercredi 16 juillet 2008, 21:26 par Aureliano

    Super document, Harry potter.
    Merci bien, ça m’avait échappé.

    Le but est effectivement de limiter la spéculation à la baisse. Et, pour ce que j’en comprends, ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère...

    Petit préambule à l’explication de texte : je ne connais pas précisément la signification de l’expression "short seller" qui est pourtant le sujet principal de cette nouvelle règle. Je la traduirais littéralement par "vendeur à court-terme", mais ça a peut-être un sens plus précis. Enfin, je ne connais pas bien les règles techniques de la bourse de New-York, ne retenez donc de ce qui suit que l’esprit du truc.

    Donc : comme vous le savez, on peut acheter des actions en bourse. et puis, un jour on les revend.
    Mais on peut aussi faire l’inverse. c’est à dire commencer par vendre une action (qu’on n’a pas, donc) et on s’engage à la racheter dans un certain délai (souvent moins d’un mois, mais on peut aussi pratiquer ce genre d’opération en quelques minutes).

    Je prends un exemple, c’est plus sur :
    J’ai 0€ et 0 actions au départ.
    Je VENDS ce soir 100 actions BNP (que je n’ai pas, donc) au cours du jour, soit 55€. (ma banque enregistre cette "vente"). J’ai alors 30 jours pour acheter les 10 actions que je viens de vendre.
    Mettons que, dans 15 jours, l’action BNP soit descendue à 40€. Je décide d’acheter à ce moment là. ça me coute donc 400€, et j’encaisse simultanément les 550€ de la vente préalable.
    j’ai donc gagné 150€.
    Vu ?

    (la nouvelle règle de la SEC cible le "naked" short selling, c’est à dire, comme dans l’exemple ci-dessus, le fait de le faire à partir de 0€, c’est à dire potentiellement sans disposer de la somme que vous êtes en train de "jouer". Si vous faites ça dans la journée, vous pouvez alors engager des sommes faramineuses, vous ne risquez que la différence entre les cours de vente et d’achat).

    Il est bien évident que, les achats d’action font monter le cours et que ce genre d’opérations, qui sont donc des ventes, exercent, à l’inverse, une pression à la baisse.
    Et bien la SEC (le gendarme de la bourse US, équivalent de notre COB) vient d’interdire ça sur certaines valeurs (les plus grosses valeurs financières, précisément celles qui sont en danger en ce moment).

    Le but du jeu affiché est de contrer certaines "manipulations" à la baisse de la part des "vendeurs".
    Relativement simple en effet, en ce moment, de déclencher un mouvement de panique sur une valeur en faisant courir certaines rumeurs alarmantes. Le temps que tout le monde reprenne ses esprits, vous avez déjà racheté les milliers de titres que vous aviez préalablement vendus avant de lancer la rumeur.
    et hop.

    Bref, cette mesure part plutôt d’un bon sentiment, mais a, à mes yeux, deux défauts majeurs :
    - elle ne protège que les 19 grosses valeurs de la liste. Elle crée donc une "distorsion" de concurrence entre ses valeurs là et les autres.
    - elle limite la spéculation à la baisse, mais pas la spéculation à la hausse ! et, ça c’est tout pourri.
    La plupart des vendeurs argumentent d’ailleurs là dessus, en disant qu’ils jouent un rôle important dans le fonctionnement du marché en évitant que certaines valeurs soient trop surévaluées.
    et ça se tient pas mal...

    Si la SEC avait vraiment voulu limiter la spéculation, elle aurait simplement créer un "délai" minimum entre une opération d’achat et de vent sur une action.
    (ne serait-ce que d’une journée, ça réduirait déjà énormément le trading "intraday".)

    On a donc bien là, sous couvert d’une règle destinée à limiter la manipulation des cours à la baisse, une autre manipulation, mais à la hausse...

    La SEC ne doit d’ailleurs pas être bien fière de sont truc, puisqu’elle en a fait une mesure "éphémère" débutant le21 juillet et prenant fin le 29, mais pouvant être étendue 30 jours. ça ne m’étonnerait pas qu’elle soit encore en vigueur dans 6 mois...
    5. Le mercredi 16 juillet 2008, 21:48 par Henri A

    Il me semble que c’est interdit en France depuis quelques années non ? Cela ne s’appelle pas "vader" dans le jargon ?
    6. Le jeudi 17 juillet 2008, 09:05 par Jimmy St-Gelais

    Wow ! Très bon billet.

    Je viens de découvrir ton blogue. Bravo !

    J’ai aussi publié des articles sur le même sujet. Je t’invite à les lire : http://pourquedemainsoit.wordpress....

    Je t’ajoute à ma blogoliste.

    Au plaisir.

    http://www.lafinducapitalisme.net/post/2008/07/15/Crise-%3A-quels-pouvoirs-ont-reellement-les-pouvoirs-publics