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Etats-Unis : Troy Davis mourra plus tard !

Publie le mercredi 24 septembre 2008 par Open-Publishing

Troy Davis, qui clame son innocence depuis 17 ans, a obtenu mardi 23 septembre un sursis in extremis de la part de la plus haute juridiction des Etats-Unis, qui a souhaité repousser la date de sa mise à mort, le temps pour elle de décider si elle se saisit ou non d’un appel déposé par les avocats de Troy Davis. C’est par la télévision, que le noir américain de 39 ans a appris la nouvelle, moins de deux heures avant le moment prévu pour son exécution. Le condamné avait refusé de prendre son dernier repas. Il avait déjà dit adieu à sa famille, et était sur le point d’être conduit dans la pièce où il devait être mis à mort par injection létale.

Les avocats de Troy Davis ont demandé l’ouverture d’un nouveau procès car, "il n’est pas constitutionnel d’exécuter un innocent" qui présente des éléments nouveaux et solides démontrant, selon ces derniers qu’il n’est pas coupable. Dès lundi, les neuf juges pourraient examiner cet appel et s’ils décident de l’instruire, l’exécution sera suspendue jusqu’à ce qu’ils rendent leur décision finale. Cependant ceux-ci ont bien précisé que cette suspension ne tient que le temps de l’examen de l’appel déposé par les avocats. "Si cet appel est rejeté, la suspension prendra fin automatiquement" selon la Cour suprême.

Amnesty International qui a commit un rapport en forme de contre-enquête sur Troy Davis, a réagi sur ce report en ces termes :"Nous espérons que [la Cour suprême] se saisisse de ce cas et le regarde avec des yeux neufs, en permettant pour la première fois que les preuves de l’innocence de Troy Davis soient entendues par un tribunal". Selon l’organisation, "200 000 personnes dans le monde ont appelé à la commutation de sa peine".

On se souvient aussi que de nombreuses personnalités avaient incité les autorités américaines à la clémence. Le pape Benoît XVI, la présidente de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, Hélène Flautre, l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France, le sénateur Robert Badinter, mais aussi les eurodéputés avaient voté une résolution d’urgence le 10 juillet demandant que Troy Davis soit rejugé.

Les faits eux, remontent à l’année 1991, quand Troy Davis, alors âgé de 22 ans, est condamné à mort pour le meurtre, deux ans plus tôt, d’un jeune policier blanc à Savannah en Géorgie, sans preuve matérielle et alors que l’arme du crime n’a pas été retrouvée. Neufs témoins prétendent l’avoir vu tirer. Depuis, sept des neuf témoins à charge sont revenus sur leur déposition, dénonçant la pression des policiers à les faire incriminer Troy Davis.

Alors qu’il devait être exécuté le 17 juillet 2007, Troy Davis s’était vu accorder un sursis, mais le comité n’avait finalement pas donné suite aux requêtes de ses avocats demandant un nouveau procès. Les avocats de Troy Davis voudraient aujourd’hui, qu’un juge accepte d’entendre les témoins qui se sont rétractés, en espérant que cela pourrait ouvrir la voie à un nouveau procès.

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