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Eviter les lynchages

par montbuzat

Publie le lundi 5 décembre 2011 par montbuzat - Open-Publishing

Une famille, un établissement scolaire, une région ont été frappés par le malheur. Le recueillement et la compassion s’imposaient. Mais l’émotion légitime suscitée par cet événement a entraîné un tapage médiatique tout aussi approximatif qu’incongru et quelques tentatives de récupération
nauséeuses. Il est naturel qu’une société aspire à protéger ses membres. La nôtre pousse très loin le souci de la sécurité : elle nous propose toute sorte d’assurances ou de sur-assurances qui donnent l’illusion que tous les risques peuvent être maîtrisés.
Pourtant, le risque est inhérent à la vie. L’espèce humaine ne se réduit pas à une opposition manichéenne entre les bons et les méchants, entre ceux qui mériteraient d’être protégés et ceux que l’on ne pourrait pas réinsérer, à tel point qu’il conviendrait de les écarter définitivement de la société pour éviter toute récidive.

Les lois de la République posent qu’un individu fautif retrouve la communauté sociale quand il lui a payé sa dette. Les religions chrétiennes sont quant à elles fondées sur la notion de rédemption. Comment peut-on donc avancer que la peine de mort infligée à un adolescent, fût-il coupable d’un crime particulièrement odieux, constituerait un quelconque hommage à la mémoire de sa victime, qu’elle apporterait le moindre réconfort à sa famille et qu’elle constituerait une garantie pour que de pareils actes ne se reproduisent plus jamais à l’avenir ?

Alors, plutôt que d’agiter périodiquement le spectre d’une loi du talion que notre Constitution a définitivement rejetée, tentons d’être réalistes sans être fatalistes. La violence des individus, notamment celle des jeunes entre eux, n’est pas étrangère à la violence des rapports sociaux actuels, à celle du monde du travail. La surabondance de lois de circonstances votées dans l’urgence sous la pression de l’opinion publique, la politique sécuritaire ne règlent rien.

Préservons et renforçons plutôt les services publics, réduisons les inégalités, recherchons une véritable justice sociale, une plus grande solidarité entre les hommes.