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Explosons le genre !

Publie le mercredi 4 octobre 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Samedi 7 octobre aura lieu la 10ème marche des “trans” et de celles et ceux qui les soutiennent.

Le Collectif contre le Publisexisme y sera, avec
un tract sur le genre.

RDV à 14h, place Saint Gervais (métro Hôtel de Ville),

arrivée place de la République (métro République).


Tract du C.C.P. :

Explosons le genre !

« C’est un garçon ! C’est une fille ! » : à notre naissance, selon la forme de nos organes génitaux, on nous assigne un genre. Bleu layette ou rose bonbon : il n’y a pas d’alternative. En fait, cette catégorisation ne
s’appuie pas tant sur du biologique que sur du culturel. Certes, il y a des individu-e-s qui possèdent un pénis et d’autres une vulve, mais pourquoi faut-il que ce détail anatomique détermine l’identité de la personne plus que la forme de ses doigts de pieds ou de ses lobes
d’oreilles ? De notre appartenance à l’une ou l’autre catégorie sexuelle, va découler en effet notre éducation, notre statut social, nos rapports amoureux, nos désirs sexuels, notre place dans la famille, dans l’espace
public, au travail... Notre existence entière est déterminée par le fait d’avoir un petit bout de chair plus ou moins entre les jambes !

Et tout au long de la vie nous allons façonner notre corps pour qu’il corresponde au genre dans lequel nous avons été confiné. Nos vêtements,
mais aussi notre coiffure, nos postures, notre démarche, notre pilosité,
nos mimiques, notre voix... sont modelés, la plupart du temps
inconsciemment, pour obéir à l’injonction de virilité ou de féminité qui
nous est faite. Les images véhiculées par les médias, le publisexisme ou
l’art, nous le rabâchent sur tous les tons : nous n’avons pas le choix !
Les femmes doivent être douces, soumises, séduisantes, fragiles, putains
et mamans à la fois, les hommes, doivent être brutaux, dominateurs,
puissants, infaillibles, maîtres d’eux-mêmes et des autres. Et tous les
deux se doivent d’être hétérosexuels, bien sûr !

La division de l’humanité en deux catégories hiérarchisées, n’est donc
nullement « naturelle » mais idéologique. Elle est un facteur de violences
et de domination, pour les femmes et pour tous-tes celles-ceux dont
l’orientation sexuelle, l’identité de genre et/ou l’apparence contredit
l’ordre patriarcal.
Lorsque des nouveaux-nés présentent des organes génitaux extérieurs
ambigüs, la médecine considère qu’il s’agit d’une anomalie que seule la
chirurgie peut corriger. Celle-ci permettra d’enfermer artificiellement
l’enfant dans la case « F » ou « H » : il n’y a pas de place pour les
personnes « intersexes ». Ceux-celles qui sortent des limites de leur
genre de naissance pour s’approprier l’identité de l’autre sexe ou qui
invente leur propre genre se heurtent aussi de plein fouet à la
transphobie inhérente à la société patriarcale. Ne remettent-ils pas en
cause la sacro-sainte division sexuelle en deux catégories étanches ?

Puisque le genre est une performance et une construction sociale,
déconstruisons la virilité et la féminité obligatoires et remettons en
cause les catégories hommes/femmes ! Madame ou monsieur, rose ou bleu,
string ou caleçon, shopping ou mécanique : à bas les stéréotypes binaires
 ! Deux genres, c’est trop peu ! Et s’il y avait autant de genres que
d’individu-e-s ?

Pour en finir avec le patriarcat, pour une réelle égalité entre tous et
toutes, quels que soient notre genre et notre sexualité, :

- Soyons solidaires avec les personnes trans !

- Luttons contre la transphobie, l’homophobie et le sexisme !

- Refusons les modèles de genre que l’on nous impose et multiplions les
genres : femmes masculines, hommes féminins, lesbiennes, gays,
bisexuel-le-s, transexuel-le-s, queers et le reste... !

Collectif Contre le Publisexisme - 145 rue Amelot . 75011 Paris

contrelepublisexisme@samizdat.net | http://ccp.samizdat.net

Messages

  • Bonjour.

    La lecture de cet "appel" ne peut que me faire penser en un parallèle criant au "texte" de Robert Redeker....

    Cet "appel" est en effet du même niveau de "sous intellectualisme" ( comme pourrait dire Danielle Bleitrach : ) ) que celui de Redeker.

    Le refus d’identité étayé de sophismes mal venus trimballé par cet écrit, alors qu’il se voudrait défenseur de la liberté individuelle, est en fait une négation de l’originalité individuelle.

    Je ne vais pas perdre mon temps à en faire la démonstration et dirait simplement ceci :
    dans un monde humain, il faut encore un homme et une femme pour faire un enfant et il est souhaitable pour l’harmonie des sociétés humaines que l’égalité soit fondée sur l’individu quel que soit son sexe, et non sur la volonté ( imbécile....) d’équivalence des sexes. Que des intentions commerciales délétères soient à l’oeuvre évidemment !

    L’égalité, oui, en droit, et dans les différences qu’elles soit sexuelles ou autre.

    Marre des "philosophes" de fête foraine...

    Calixte EUROPE

    • Pour faire un enfant, il n’y a pas besoin d’un homme et d’une femme mais seulement de la rencontre de gamètes male et femelle. Les femmes peuvent très bien se passer des hommes pour faire des enfants. Et si l’on doit définir le genre selon la reproduction de l’espèce alors il semble que de nombreuses femmes n’en sont pas puisqu’elles refusent d’en avoir.
      Je ne vois pas où est la logique commerciale dans le fait de ne pas vouloir être assignée par le genre.

    • Ici, nous sommes face au même "sous intellectualisme redekerien" qui sans se poser plus de question réduit l’humain à du matériel génétique.

      Si une telle conception pouvait donner des humains, les pouponnières nazies n’auraient pas été des échecs et les nourissons auraient survécu.

      Que "les femmes peuvent très bien se passer des hommes pour faire des enfants" ne constitue pas une victoire du genre humain, mais une régression dans la tolérance nécessaire entre individu. C’est de plus le marqueur évident d’une souffrance réelle, qu’il convient de réduire. ( Ce serait trop long à t’expliquer ici )

      La réflexion sur l’absence de la vision de la logique commerciale est encore pire...femme homosexuelle anonyme qui en veut aux hommes ( ? )

      C.E.

    • Merci pour l´article.

      Décidément, la diversité sexuelle continue de provoquer des réactions haineuses. Il ne manque plus que les éternelles petites-bourgeoises collabos pour crier à l´hystérie. Mais je ne désespère pas avec Calixte Europe qu´on en arrive à des arguments datant d´avant les suffragettes.

      Une anonyme (pas plus que Calixte Europe) femme, hétéro, pas envieuse du tout des hommes et ne considérant pas toute lesbienne comme une frustrée. Ceci pour répondre à l´attaque inouie digne d´un Redeker ou d´un petit Adolphe, Calixte Europe.

    • ...ta colère montre que les "comparaisons" et non les "arguments" t’ont choqué. Pour les arguments digne des sufragettes, ça ne va pas être possible hélas : ) .
      Merci pour la qualification de "Redeker" ou de "petit Adolphe" : )) . Je ne t’en veux pas, comment comprendre en quelques lignes ce qui demanderait plusieurs pages.

      Je m

    • ouaip.

      bah je crois pas qu’ils se présente comme phylosophe.
      mais comme des individu(e)s qui en ont ras le cul d’être coincés dans les attibuts feminin ou masculin.
      DE L’AIR !
      marre, moi aussi se SUBIR cette dictature du genre depuis ma naissance.
      faut porter des robes, des jupes, des talons haut, faut faire des momes sinon tes pas une femme, etc....FAIT CHIER !

    •  : )) oui, je te comprends parfaitement. Quel que soit notre genre, puisqu’ici le propos y est restreint, nous avons à faire face à des codes et modes qui ne nous "intéressent " pas forcément : ).

      Penses tu qu’il soit alors possible (par exemple) de considérer, que chaque individu, une fois né possède des caratéristiques ( prenons les toutes) qu’il doit accepter car il n’a aucun pouvoir de les changer ?
      T’emballes pas, t’emballes pas ! On peut être né, noir...ou d’une autre couleur.
      Entier...ou avec un bout en moins.
      Avec tout qui fonctionne correctement...ou avec des pannes plus ou moins irréductibles.
      etc..et...

      La manière dont ces différences sont vécues, aussi bien par l’individu différent que par le groupe dans lequel vit cet individu, dépend de plus, de l’endroit où il est né et de la société famille, société tribale, et société société auxquelles il appartient. Il y a donc déjà "naturellement" du travail. Si des "catégories" sont de manière générale sur terre moins "égales" que les autres, les femmes par exemple, elles ont à affronter des difficultés supplémentaires seulement de ce fait. La conscience de ces difficultés quand elle est générale ( ce qui existe...) , permet déjà un pas de plus vers une égalité de droit et une identité de fait non discriminatoire...

      Il y a encore du chemin...c’est sur : )) Courage !

      C.E.