Accueil > Expulsions à Montpellier, réagissons !
Lettre ouverte aux étudiants
Cher étudiant(e),
J’espère que tes révisions se passent bien et que tu réussiras ton année. Pour d’autres ce sera plus difficile.
Hier, aujourd’hui et demain, certains étudiants se sont vus et se verront interdire le droit de poursuivre leurs études, de passer leurs examens.
C’est arrivé en France, à Montpellier, à Paul Valery et peut être même à un étudiant assis à côté de toi en cours. Ça se passe en 2008, dans notre faculté, prés de nous, avec nous et, qui sait, un peu à cause de nous ?
« Comment ça ! Comment cette chose pourrait-elle arriver ici, en France, dans notre beau pays ? Ce n’est pas possible, on nous l’aurait dit à la télé, on serait au courant… »
Et pourtant cette chose existe, nous la croisons souvent, sans nous en rendre compte, sans vouloir nous en rendre compte. Oh rien de grave, c’est juste l’histoire de quelques hommes, femmes et enfants, poursuivis, raflés, traqués, en raison de leurs origines, de leur couleur…Nés dans le mauvais monde, dans le mauvais pays, de la mauvaise couleur…
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Quelques uns en France ont décrété que des étrangers (les mauvais hein, pas les blonds aux yeux bleus, les autres, ceux qui ne sont pas de la bonne couleur) il y’en avait de trop, et qu’il fallait en expulser quelques uns, pas beaucoup, trois fois rien, juste 26 000. Il faut faire de la place, pour accueillir les étrangers qui leur plaisent davantage, les immigrés qu’ils ont choisis.
26 000 ÊTRES HUMAINS, femmes et hommes, jeunes et vieux, parents et enfants… Tu ne les vois pas partir, tu ne les entends pas ? Pourtant ça se passe ici même, en 2008.
Tout l’appareil répressif de notre pays s’est donc mis en branle, pour atteindre ce chiffre. Les policiers se sont lancés dans la traque aux étrangers qui n’ont pas vu leur précaire titre de séjour renouvelé. Dans cette logique comptable, nombre d’étudiants étrangers se voient du jour au lendemain sommés de quitter ce merveilleux territoire dans les plus brefs délais.
Un étudiant de Paul Valery a vu six policiers venir l’arrêter mardi 1er avril à 6h du matin, dans sa chambre. Il attendait le 6 mai, date de son recours devant le tribunal administratif suite à son obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il ne savait pas que le recours n’était pas suspensif, et ils sont venus l’interpeller chez lui, comme un criminel. Son recours a été traité en procédure d’urgence, sans avoir eu le temps d’achever son dossier. En 53 heures l’affaire a été expédiée. On te laisse deviner ce que fut le verdict.
Voilà la réalité des étrangers auxquels la préfecture ne renouvelle pas le titre de séjour :
interpellations musclées et déni du droit élémentaire à se défendre.
Les étudiants étrangers partagent les mêmes bancs d’amphi que toi, ils ne partagent pas les mêmes droits, le même traitement. Ils n’ont pas le droit d’échouer à un examen, d’être malade, de douter et de se réorienter, on leur refuse le droit à l’erreur…
Nous ne sommes pas d’accord avec cette logique là, nous soutenons qu’un Etat peut être injuste, qu’il peut être dans l’erreur la plus fondamentale. L’Histoire en est le témoin.
Que faire ? Pas grand-chose mais sûrement pas détourner le regard
Fermer les yeux, c’est collaborer. Se taire, c’est collaborer…
Collectif « Laisser Passer »
Collectif d’aide aux étudiants sans-papiers de Paul Valéry
Mardi 29 avril :
Journée de sensibilisation sur la situation des étrangers et notamment des étudiants.
Matin
Jeux forum proposé par la CIMADE (association d’aide aux étrangers)
Le jeux se déroulera sur la pelouse à l’entrée de l’université
Nous avons besoin de participants !!!!!