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ExxonMobil finance la désinformation sur le réchauffement climatique

Publie le vendredi 5 janvier 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Dans un rapport publié hier, l’Union of Concerned Scientists révèle les efforts déployés par ExxonMobil pour saper la crédibilité des études sur le changement climatique.

ExxonMobil a engagé une campagne de désinformation sur la réalité du changement climatique qui est la plus sophistiquée et réussie depuis celle menée par l’industrie du tabac pour tromper le public sur le risque de cancer qu’encourrent les fumeurs.

Prenant exemple sur les industriels du tabac, ExxonMobil a :

- Créé de l’incertitude en mettant en doute les plus irrévocables preuves scientifiques.

Adopté une stratégie de blanchiment de l’information en utilisant des organisations prétenduement indépendantes pour disséminer son message et tromper l’opinion publique.

- Soutenu des chercheurs propageant une vision fausse ou partielle des découvertes faisant l’objet d’un consensus scientifique, pour tenter de convaincre les médias et le public que la responsabilité des combustibles fossibles dans le réchauffement climatique était encore en débat chez les scientifiques.

- Essayé de détourner l’opinion des mesures utiles contre le réchauffement climatique en prétendant que l’on attendait encore des preuves scientifiques sérieuses.

- Utilisé ses entrées dans l’administration Bush pour bloquer les politiques publiques et influencer les prises de positions du gouvernement sur le réchauffement climatique.

Le rapport apporte la preuve que, malgré le consensus scientifique sur la responsabilité des émission de dioxide de carbonne dans le réchauffement, ExxonMobil a consacré 16 millions de dollars entre 1998 et 2005 au financement d’un réseau d’organisations partisanes ou de lobbying qui ont semé le doute sur cette question.

La plupart de ces organisations utilisent la plupart du temps les mêmes personnes commes portes-paroles, membres ou conseillers.

En publiant et republiant les mêmes travaux non universitaires d’un petit groupe de scientifiques médiatisés, ExxonMobil a mis en avant et diffusé des travaux qui avaient été discrédités par la communauté scientifique.

Le financement de recherches institutionnelles sérieuses sur le réchauffement climatique a servi de couverture pour l’entreprise tandis qu’elle subventionnait ses fondations de lobbying qui produisait une désinformation sur ces mêmes recherches.

Comme l’avait fait les industries du tabac, cette stratégie a permis à ExxonMobil de se donner une posture pro-scientifique, masquant son action visant a retarder les réactions au changement climatique.

Rapport de l’Union of Concerned Scientist (pdf)

Source : contreinfo

Messages

  • Bonjour,

    Je trouve cette analyse éclairante sur les moyens de manipuler l’opinion.

    Elle fait éco à ce que dit Al Gore dans son film : ils ont pris, sans garanti du chiffre mais cela était important, plus de 300 revues scientifiques dans l’ensemble du monde. Aucune ne remattait en cause le principe et les mécanismes du réchauffement climatique. Ils ont fait la même chose avec la presse généraliste, et là miracle : plus de 50% d’articles remettent en cause les analyses scientifiques sur le réchauffement.

    Il y a eu aussi un reportage sur Canal plus (l’effet papillon) où il montre comment le recours à différentes agences qui fournissent les articles clés en main aux grands médias américains, a permis aux groupes de pressions de faire de la pub au Botox, travailler l’opinion amércaine pour l’invasion de l’Irak, etc ... C’est aussi ça, le rôle d’un think tank.

    Mathieu (34).

  • NewsReader : MesNews/1.05.00.00
    Newsgroups : fr.soc.environnement
    Reply-To : Nomail@Nomail.fr


    "...pour tenter de convaincre les médias et le public que la responsabilité des combustibles fossibles dans le réchauffement climatique était encore en débat chez les scientifiques."

    Reste à savoir qui manipule qui dans l’affaire. Il n’existe aujourd’hui AUCUN consensus scientifique de la sorte, il n’apparaît même pas dans le dernier rapport du GIEC !

    A lire :
    http://www.climat-sceptique.com/article-2159836.html

    Une étude de 2003 a justement essayé d’estimer s’il y avait consensus sur les origines du réchauffement climatique, en recueillant l’avis de 530 scientifiques spécialistes mondiaux. A la question "Dans quelle mesure êtes-vous d’accord ou en désaccord avec l’idée que le changement climatique a majoritairement des causes anthropiques [=de l’homme] ?" L’échelle des réponses allait de 1 ("vraiment d’accord") à 7 ("vraiment pas d’accord"). Donc 4 était la réponse la plus neutre possible.
    http://www.staff.livjm.ac.uk/spsbpeis/Scienceletter.htm (en Anglais)

    Résultat : la moyenne était à 3.62, avec un étalement important des réponses.
    On reste donc dans le ventre de mou des incertitudes.

    Une étude similaire effectuée en 1996 avait abouti à une moyenne de 4.17, donc le protocole de Kyoto (1997) a probablement été signé alors que l’ensemble des spécialistes était plutôt en désaccord avec l’idée de la responsabilité de l’homme sur le réchauffement climatique !

    Des spécialistes de premier plan ont également manifesté leur désaccord les plus profond avec cette thèse, allant parfois jusqu’à démissionner du GIEC.
    http://www.climat-sceptique.com/article-2027364.html

    Des "consensus" comme ça, laissez-moi rire...

    Je n’ai aucune espèce de sympathie pour ExxonMobil&Co et ne doute pas une seconde de la bonne foi de ceux qui rapportent de tels commentaires, seulement il serait quand même naïf que croire que les actes de désinformations sont à sens unique (les lobbies du nucléaire sont également très actifs, aux Etats-Unis comme en France). Le mieux est de s’informer bien davantage sur la question du réchauffement climatique et il faut alors s’attendre à la remise en cause de bien des idées reçues.