FSU : Un sabre de bois pour M de Villepin ?

Le Premier Ministre est parti résolument à l’assaut contre le chômage mais on peut se demander si ce n’est pas avec un sabre que bois tant on retrouve des recettes éculées qui jusqu’à présent n’ont pas fait preuve de leur efficacité.

Si Dominique de Villepin affecte d’ avoir pour l’instant écarté l’essentiel des mesures d’accentuation de la remise en causes des droits et de code du travail préconisées par le patronat et une partie de la majorité, le maintien des réformes contestées, par exemple sur les retraites, l’assurance maladie..., l’éloge même de la politique de JP Raffarin donnent au pragmatisme qu’il affiche un éclairage particulièrement négatif ; et de fait on trouve déjà dans ses propositions de sacrés coups de canif dans les droits des salariés, par exemple à travers les mesures prises pour développer l’emploi dans les Très petites entreprises (nouveau CDI avec 2 ans de période d’essai). D’une manière générale on continue de faire comme si le problème résidait dans une mauvaise orientation des chômeurs ou leur mauvaise volonté et non dans le volume des emplois et la politique des entreprises : et l’on poursuit dans la promotion de l’apprentissage, dans le contrôle des chômeurs, dans la baisse des charges...

Surtout le nouveau gouvernement semble ignorer les revendications et leur apport en matière de lutte contre le chômage : les demandes fortes portant sur les salaires, dans le public et le privé, ne sont pas seulement une exigence de justice ; elles peuvent contribuer à la relance économique indispensable pour créer des emplois : comment ignorer cette dimension ? Or la pauvreté du propos gouvernemental là dessus est affligeante.

Même pauvreté en matière de services publics et d’emploi public : nous avons droit à de grands coups de chapeau sur le rôle des fonctionnaires et notamment des enseignants mais aucune réponse à leurs revendications ; on nous parle des valeurs des services publics mais aucun signe d’un quelconque changement en matière de moyens ou d’emploi public : au contraire tout tend à suggérer que les coupes claires vont continuer puisqu’il est affirmé que les dépenses publiques n’augmenteront pas plus que l’inflation. Ainsi l’ANPE va recevoir individuellement en 3 mois les 57000 jeunes qui sont au chômage depuis plus d’un an mais il n’est pas question de moyens nouveaux pour y faire face ; rien sur la rentrée scolaire qui s’annonce catastrophique mais la confirmation d’une menace des redéploiements des moyens ZEP ; rien sur les besoins en qualifications ni sur leur rôle ; ainsi on propose que l’armée prenne en charge un tiers des 60000 jeunes qui sortent sans qualification mais on n’affiche pas la volonté d’en réduire le nombre...

Si ces orientations se confirment le mouvement syndical aura à prendre de nouveau ses responsabilités et construire l’action unitaire pour obtenir de véritables réponses.