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Face-à-face Olivier Dartigolles (PCF) François Sabado (LCR) : quelle transformation révolutionnaire de la société

Publie le lundi 9 juin 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

Le face-à-face entre Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF et François Sabado, membre de la direction nationale de la LCR paru dans l’Humanité des débats de samedi 7 juin.

Vos deux formations se réclament de la transformation révolutionnaire de la société. Est-ce pertinent aujourd’hui ? On voit bien comment le PS a renoncé à ces thèmes. Le PCF ne semble guère mettre en avant la révolution. Et, à la LCR, vous allez vers la création d’un nouveau parti dont l’appellation ne se réclame pas du communisme ou de la révolution…

François Sabado. Ça reste pertinent. L’actualité de la transformation révolutionnaire de la société, c’est avant tout la crise du capitalisme. On n’est plus comme dans la fin des années 1990, dans ce qu’on appelait « la fin de l’histoire ». On est dans une situation de crise globale du capitalisme : crise financière, bancaire, alimentaire, éléments de récession… Il ne s’agit pas d’être catastrophiste : il y a des taux de croissance importants, des avancées technologiques, une restauration du capitalisme en Chine. Dans l’ancien bloc de l’Est, il y a surabondance de capitaux… Mais les contradictions du capitalisme sont extrêmement présentes.
Il reste des possibilités de développement du capitalisme mais le coût social, économique et écologique de ce développement est terrible et appelle la transformation de la société comme une question actuelle. La question est donc : quel capitalisme et quelle transformation ? Quand on voit le développement du capitalisme actuel avec sa financiarisation et ses destructions, on ne peut s’empêcher de reprendre l’expression de l’économiste Michel Husson : on est face à « un capitalisme pur ». Au sens où les Trente Glorieuses ont été en fait une parenthèse dans l’histoire du capitalisme. Pour s’attaquer à ce capitalisme, il faut s’en prendre à son noyau dur : la recherche du profit. Il faut un anticapitalisme pur qui pose la question du socialisme. Face à la logique des profits, il faut substituer celle des besoins sociaux.

Olivier Dartigolles. Il y a effectivement crise globale du capitalisme. Crise démocratique, sociale, économique, financière, alimentaire… qui fait qu’à l’échelle du monde, de la société, des millions de personnes se disent qu’il y a un avenir de chaos. Et, face aux crises, monte une prise de conscience que mettre fin à toutes les dominations, les exploitations et les aliénations est une condition de survie pour l’humanité. Ça ouvre d’immenses potentialités. Nous sommes sur une ligne de crête : d’immenses potentialités et d’immenses périls. On ne peut pas avoir le sentiment unique d’un avenir bouché.
Il y a des leviers, des prises dans le monde, l’Europe et notre société, pour qu’un mouvement, à partir de la caractérisation de cette crise, nous permette de travailler à une alternative. C’est une période plus ouverte qu’il n’y paraît, mais ça pose la question du contenu de cette alternative, d’un projet politique d’avenir, de gauche, progressiste. Je pense que cette question du projet politique n’est pas travaillée par la LCR. Il faut poser également la question du rassemblement. On ne doit dresser aucun mur entre celles et ceux qui peuvent se rassembler. On peut reprendre la main mais ça demande un effort d’élaboration politique, théorique et organisationnelle pour mettre fin en France à l’hégémonie idéologique portée par Sarkozy. Maintenant, pas en 2012.

François Sabado. Oui, c’est ce que disait Rosa Luxemburg, « socialisme ou barbarie ». Il y a des éléments de prise. Mais est-ce que la transformation c’est la rupture avec le capitalisme, ou bien le retour aux Trente Glorieuses, à l’État providence, ou à un capitalisme à visage humain ? Nous pensons que le capitalisme, sa financiarisation, le durcissement de l’exploitation de millions de gens sont tels que, pour défendre des revendications immédiates, partielles, il faut s’en prendre à la logique même du système. Il faut poser le problème de la rupture et donc de la confrontation. La répartition des richesses, l’incursion dans la propriété capitaliste et l’avancée vers une propriété publique et sociale impliquent une confrontation avec les classes dominantes. Se pose la question du projet, je ne suis pas d’accord avec ce que tu as dit.
La LCR est consciente du problème. L’anticapitalisme demande de définir le socialisme du XXIe siècle. Pour nous, les grands axes du socialisme nécessitent de rompre avec le capitalisme, de pousser la démocratie socialiste jusqu’au bout. Ce qui veut dire, par exemple, faire passer les droits sociaux avant les droits de propriété, et des changements institutionnels, une rupture avec la Ve République. Il faut donc préparer une confrontation. Pour nous, il ne s’agit pas d’un seul choc, il y aura toute une phase de préparation, d’accumulation d’expériences de lutte, mais, à un moment donné, il faudra une brisure, une cassure. L’essentiel, cque l’émancipation des travailleurs soit l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes. Il faut donc que les gens se dotent de leurs propres organisations ou structures. Pour nous, ça veut dire qu’on met au centre l’irruption des travailleurs sur la scène politique et sociale et non le travail dans les institutions. L’histoire montre que l’essentiel des conquêtes se fait de l’extérieur des institutions.

Olivier Dartigolles. Il y a là une divergence forte. Nous sommes les uns et les autres dans les manifs. Mais nous voyons bien qu’aujourd’hui ce qui limite ces mobilisations, c’est l’absence de traduction politique en termes de projet. Cette situation ne peut plus durer. Il y a urgence à traiter cette question. Quand tu dis que tous les grands progrès sociaux ont été acquis dans les luttes et non pas par les urnes, je suis en total désaccord. Dans toutes les grandes conquêtes sociales, les luttes et les urnes se sont épaulées. Lorsque la LCR écrit que « la généralisation de la grève a été concrètement à l’ordre du jour dans les mobilisations depuis 1995 », ce n’est pas vrai. On a obtenu deux victoires, celle du référendum et celle du CPE. Mais on souffre, et dans les manifs, l’ambiance est lourde parce que l’horizon est bouché. Pour une raison : il n’y a pas le projet politique clairement identifiable de gauche qui permette d’engager un processus de changement.
Il n’y aura pas d’irruption des travailleurs si nous ne traitons pas en urgence cette question-là. Être révolutionnaire aujourd’hui, c’est aussi être capable de définir ici et maintenant, pour les cinq prochaines années, les mesures incontournables, nécessaires pour changer le rapport des forces. Des mesures réalisables, avec les moyens financiers, institutionnels et démocratiques, des mesures cohérentes entre elles qui dessinent une alternative démocratique. Il ne faut pas se payer de mots : il y a besoin à gauche de formuler ce projet. Ça ne relève pas de discussions d’organisations, il faut que le peuple s’en mêle. Il faut mettre au coeur de ce projet la question d’un autre mode de développement. Et, pour notre part, nous identifions quatre révolutions essentielles : une maîtrise citoyenne et sociale des marchés financiers ; une révolution écologique et énergétique ; une révolution démocratique ; et des ruptures dans l’information, la connaissance, l’art…
Vouloir aujourd’hui cette transformation révolutionnaire c’est être en capacité d’énoncer clairement ce projet et les conditions politiques de sa réalisation : l’intervention populaire et un rassemblement politique. On a besoin de ce rassemblement : la théorie des « deux gauches » est aujourd’hui portée par les dirigeants socialistes les plus enclins à se tourner vers la droite ! La droite est très attentive au fait que la gauche ne puisse pas se rassembler et ne puisse plus construire une majorité politique pour le changement.

François Sabado. Il n’y a pas ceux qui donnent dans le lyrisme et ne s’intéressent qu’aux luttes, et ceux qui sont concentrés sur la perspective politique. La question est : quelle perspective politique ? Pour nous, c’est la transformation et, au centre, l’intervention des masses sur la scène politique. Je redis que les principales conquêtes dans le pays ont parfois été enregistrées par tel ou tel gouvernement, mais elles sont le produit de grèves générales, de situations révolutionnaires ou prérévolutionnaires.
Il n’y avait pas les congés payés, les 40 heures ou les nationalisations dans le programme du Front populaire. Il peut y avoir, après, une traduction politique, mais qu’est-ce qui est premier ? Quand la droite pousse le bouchon trop loin, il peut y avoir un retour de balancier et on ne peut pas écarter une réaction populaire. Mais nous sommes réalistes, le rapport des forces s’est dégradé avec l’offensive néolibérale. Comment y répondre ? Je prends les quatre points que tu as cités. Tu parles de « maîtrise citoyenne et sociale des marchés financiers », mais la régulation ne marche pas. C’est une illusion, une chimère. Le PS au gouvernement n’a pas régulé les marchés financiers. Il faut qu’on s’attaque au noyau dur, le capital, son pouvoir, par exemple le droit de regard, la levée des secrets commerciaux, bancaires, la mise sous contrôle public d’entreprises comme Total. Maîtriser les marchés, c’est s’attaquer à la propriété capitaliste.
Autre exemple : la révolution écologique. Un programme « éco-socialiste », ce n’est pas faire payer les pollueurs mais s’attaquer à la logique du mode de développement, donc réorienter des productions ce qui pose encore le problème de la propriété. La révolution démocratique, qu’est-ce que ça veut dire ? La rupture avec la Ve République, un processus constituant pour une nouvelle démocratie : le système de suffrage universel, mais aussi des éléments de démocratie directe dans les communes et les entreprises. Pour poser ces questions politiques, il faut changer le rapport de forces au sein de la gauche. On doit poser le problème du rassemblement en termes d’unité d’action et d’intervention, mais il faut que ne dominent plus les forces sociales-libérales au sein de la gauche.

Olivier Dartigolles. Dans le dernier document de juin de la LCR, une phrase m’a fait sursauter. « Il n’existe pas de solution nationale tant les économies des sociétés sont imbriquées, et les problèmes de fond nécessitent une riposte à cette échelle… » On ne peut pas dire ça. Bien évidemment un projet politique de gauche devra énoncer les changements à l’échelle de l’Europe et du monde. Mais existe-t-il dans le pays des leviers permettant de reprendre la main ? Il faut faire en sorte que ceux qui sont dans la rue et ceux qui n’y sont pas et s’en désespèrent puissent reprendre espoir.
On ne peut pas faire le jeu du bipartisme, accepter le paysage politique et médiatique qui se dessine : une droite dure, une gauche qui se droitise, et le calendrier politique qui se résume à la présidentielle. Et que ceux qui ne sont pas d’accord aient la possibilité tous les cinq ans de pousser un cri de colère. J’ai le sentiment, et je le dis avec gravité, que la position actuelle de la LCR est un élément du paysage interdisant que s’ouvre à gauche un horizon en termes de projet et de dynamique politique. Quand je vois d’Ormesson ou Étienne Mougeotte dans le Figaro vanter les mérites d’Olivier Besancenot, je trouve que la position de la LCR aujourd’hui, qui en fait des tonnes sur les deux gauches, participe de ce paysage qui se met en place pour tuer l’espoir.
Il faut pousser dans le même temps les questions du projet politique, des moyens financiers parce que c’est sur ce plan que la gauche a failli quand elle était au pouvoir, mais aussi la question du rassemblement, des conditions politiques.

François Sabado. La création du nouveau parti anticapitaliste représente un nouvel espoir en France et dans le milieu ouvrier. Les réactions de sympathie envers cette démarche et à l’égard d’Olivier Besancenot montrent que c’est la seule chose de neuf qui ouvre une perspective à gauche actuellement. Une simple remarque, sans polémique : j’appelle les dirigeants communistes à ne pas retomber dans le vieux discours sur le thème des complicités de l’extrême gauche avec la droite, des gauchistes provocateurs, etc., qui ne vous a pas porté chance. Ce qui nous importe est de reconstruire un mouvement ouvrier, en menant la bataille politique contre la droite en priorité, mais aussi contre les forces dominantes à gauche. La question à laquelle nous sommes confrontés est celle d’une droite qui souhaite que l’Europe prenne toute sa place dans la concurrence mondiale, et qui casse pour cela les modèles sociaux européens.
Il faut donc s’attaquer à cette droite dans l’unité d’action à gauche et en particulier avec les militants communistes et révolutionnaires. Mais, en même temps, la droite n’arrive pas à stabiliser sa domination politique, car les résistances qu’elle rencontre font naître des éléments de crise sociale. Nous voulons faire en sorte que résistances s, pour qu’elles produisent de la politique, de la culture au sens gramscien, c’est-à-dire reconstruisent une hégémonie. Pour nous, la perspective ne se limite pas à construire un nouveau parti anticapitaliste, ni à porter la parole des luttes. Cela implique des contenus en termes de revendications, mais aussi une perspective politique indépendante du centre gauche et de la social-démocratie, qui rejette les coalitions parlementaires et gouvernementales. Ceux qui désespèrent les peuples et les travailleurs sont ceux qui ont participé à ces coalitions. Les gouvernements sociaux-libéraux sont pris dans le carcan du capitalisme financiarisé, et obligent ceux qui y participent à appliquer un programme qui est contradictoire avec ce que l’on défend par ailleurs. Cela est arrivé au PCF dans la gauche plurielle, c’est arrivé au Parti de la refondation communiste en Italie, et cela arrivera demain, en Allemagne, à Die Linke si elle participe à un gouvernement avec le SPD.
Il ne s’agit pas de refuser toute participation gouvernementale, nous nous situons clairement dans une optique de gouvernement, mais un gouvernement qui soit le produit des mouvements sociaux, des rapports de forces politiques, et non le fruit d’alliances parlementaires institutionnelles avec le centre gauche et le PS. À ce jeu-là, la gauche radicale ou révolutionnaire est toujours perdante, et pas seulement la gauche, mais notre peuple et le mouvement ouvrier tout entier.

Olivier Dartigolles. Je ne suis pas d’accord avec l’idée que la droite n’arriverait pas à stabiliser sa domination. En dépit de la perte de confiance de l’opinion publique, la droite garde la main dans la bataille idéologique aujourd’hui, ses réformes avancent et font mal, avec des conséquences sociales terribles. Cela demande que ceux qui ne se résignent pas ne participent pas à la présidentialisation du régime et à la pipolisation de la politique en se projetant en 2012, mais soient en capacité d’indiquer quelle autre politique est possible pour donner toute leur force aux mobilisations sociales d’aujourd’hui.
Sur la question du rassemblement, le PCF, et c’est tout à son honneur, fera systématiquement tout ce qui est en son pouvoir pour battre la droite. Chaque fois qu’il sera possible de construire des majorités politiques à l’échelle des villes, des départements, des régions et au niveau national, on le fera. Cela ne doit pas empêcher de tirer les enseignements des échecs passés, pour ne pas reproduire ce qui a envoyé la gauche dans le mur. Il faut avancer des idées neuves en matière de rassemblement, mettre en place quelque chose qui n’a jamais existé. Pour cela, il faut d’abord accepter que ce rassemblement à gauche à vocation majoritaire inclue des femmes et des hommes qui ne sont pas du même courant de pensée. Cela demande de se mettre d’accord sur des objectifs et un projet politiques communs. De nombreuses forces agissent avec des moyens importants pour que ce rassemblement ne voie pas le jour. Si nous avions mis en pratique la théorie des « deux gauches » durant la campagne du « non » au référendum de 2005, nous n’aurions pas réussi à enclencher cette dynamique et cet espoir qui ont conduit à la victoire du « non ». Mais il faut que le rassemblement populaire garde durablement la main, avec un esprit de suite et d’initiative, avant, pendant et après l’élection. C’est ce qui a manqué au moment de la gauche plurielle, et c’est quelque chose que l’on n’a jamais connu.
Aucun gouvernement ne peut freiner une telle dynamique quand le peuple s’en empare. Cela demande un immense effort de travail politique, mais je ne vois pas d’autre issue. Si on ne passe pas par la case « projet politique de gauche » ni par le rassemblement populaire le plus large sur les contenus les plus élevés, rien n’aboutira. Mais cela demande in fine aux organisations politiques de constituer une majorité parlementaire à l’issue de ce processus. Que peut-on faire sans majorité dans ce pays face à la droite ? Je peux comprendre qu’avec un horizon bouché à gauche vous soyez tentés d’engranger quelques points, mais ce n’est pas l’enjeu. L’enjeu, c’est de reprendre la main face à l’hégémonie culturelle de la droite que tu évoquais.

François Sabado. 2012 est le cadet de nos soucis. Ce qui nous importe, c’est la situation ici et maintenant. Nous disons que la droite n’arrive pas à stabiliser sa domination parce que l’offensive libérale est tellement forte qu’elle bouscule ses propres partis et ses propres institutions. Mais ils cognent comme ils n’ont jamais cogné. L’unité pour faire reculer la droite est centrale pour nous, y compris avec le parti social-libéral. Mais la social-démocratie a effectué une mutation, ce n’est plus celle des années trente ou des années soixante-dix. Ce n’est pas un hasard si Strauss-Kahn se retrouve dirigeant du FMI. Il y a une interpénétration des sommets du capitalisme financier international et de la social-démocratie. Malgré cela, il reste le peuple de gauche.
On peut se battre ensemble pour l’unité d’action de l’ensemble du mouvement ouvrier et du peuple de gauche à partir de mesures clés qui stimulent la mobilisation et déstabilisent le système, pour un programme d’urgence sociale et démocratique qui propose l’augmentation immédiate de 300 euros des salaires et le SMIC à 1 500 euros, la relance des services publics, l’interdiction des licenciements, etc. Mais, sur le plan politique, il y a un problème entre nous, car nous pensons qu’il y a deux gauches. Le référendum de 2005 a été une manifestation populaire de l’existence de ces deux gauches, avec d’un côté le « non » de gauche, et de l’autre les partisans du « oui ». À ce moment, l’un des choix possibles était de poursuivre la rupture avec la direction du PS, et cela vous ne l’avez pas voulu. C’est cela le problème. Ce ne sont pas des a priori, ce ne sont pas des « murs » que l’on construit, il s’agit de la réalité des positionnements politiques.
Nous pensons qu’il faut rassembler la gauche de transformation sur une base anticapitaliste, indépendante du PS et de majorités parlementaires. Cela n’exclut pas de soutenir des mesures décidées par un gouvernement de gauche quand elles sont positives. Le nouveau parti anticapitaliste s’inscrit dans cette dynamique pour ouvrir une nouvelle perspective. Cette question est vitale : accepte-t-on le rapport de forces tel qu’il est ou cherche-t-on à le changer ? C’est impossible dans des Meccano institutionnels dominés par le PS. Accepter de se subordonner au parti dominant au nom d’une majorité parlementaire, cela a déjà été fait, et le bilan est négatif. On pourra peut-être rediscuter avec les partis de gauche, mais dans le cadre d’un rapport de forces où le mouvement populaire donne le la avec ses propres structures, et surtout dans un autre cadre que le cadre institutionnel.

Olivier Dartigolles. Mais il faut que le rapport de forces se traduise dans les institutions pour mettre en oeuvre une autre politique. Dans la campagne référendaire, nous avons construit un rassemblement sur des contenus politiques élevés, mais ce qui a été déterminant est d’avoir fixé l’objectif de l’emporter. Sans cette perspective-là, il n’y avait pas de dynamique victorieuse possible. Ce qui manque aujourd’hui, ce n’est pas tant l’espoir d’un autre possible, c’est l’objectif énoncé comme tel de créer un rassemblement majoritaire.
C’est un élément de la mise en mouvement de millions de salariés qui ne voient aucun débouché possible. Certes, ce n’est pas nouveau, il y a deux orientations à gauche. L’une sociale-libérale, de renoncement ou, au mieux, de régulation, et l’autre de transformation de la société. Mais, dans le peuple, il n’y a qu’une gauche, et notre ambition doit être de la rassembler pour que l’orientation de la rupture et de la transformation sociale soit majoritaire dans le pays. Notre congrès portera sur ce thème. Nous souhaitons, par des rencontres populaires, montrer qu’il est possible de reprendre la main.

François Sabado. J’estime que je ne suis pas dans la même gauche que les dirigeants du PS. Je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il y a besoin de redonner du moral à des millions de gens. Mais, pour nous, cela consiste à montrer qu’il existe autre chose à gauche que le PS, qu’une gauche dominée par le centre gauche ou le social-libéralisme, qu’il y a une perspective anticapitaliste qui défend vraiment les revendications, qui défend vraiment les intérêts des classes populaires.
Le fond de notre projet de nouveau parti anticapitaliste est de donner des éléments de traduction et de représentation politiques d’un nouvel espoir à gauche, qui s’inscrit dans une perspective de rupture avec le système et d’indépendance radicale par rapport à la gauche telle qu’elle existe aujourd’hui.

Entretien réalisé par Sébastien Crépel et Olivier Mayer
L’humanité

Messages

  • Discussion vraiment intéressante où les masques tombent...

    Le parti par le biais d’Olivier DARTIGOLLES montre bien qu’il est entré de plein pied dans le champ réformiste et que le côté révolutionnaire n’est plus là que pour la forme....

    Le parti n’a plus qu’une visée électoraliste dans les jupons sociaux-libéraux du PS afin de sauvegarder ses quelques élus...

    • Je trouve au contraire qu’Olivier montre bien l’impasse du NPA qui derrière un discours offensif joue le rôle de la souris face à la montagne du capitalisme.

      Le NPA n’est pas un élément qui bouscule le capitalisme c’est au contraire une des pièces de l’installation du bipartisme.

      Le bipartisme pour exister a besoin de cette forme d’opposition peu crédible sur les enjeux de pouvoir qui serve d’exutoire à la colère populaire.....les Américains applaudissent à chaque nouveau film de M.Moore, certains ici se sentent mieux à chaque embardée du facteur pédalant .

      Le NPA est la marque de l’anglo-saxonnisation d’une partie de la gauche de transformation sociale, accompagnant les mutations libérales de la société.

      Quand Sabado explique que les révolutions sont toujours parties des mobilisations populaires pour aller ensuite se traduire au moment des élections et quand pour se justifier il cite le Front Populaire....on croit rêver !!!

      N’est-ce pas une victoire aux législatives de 36 qui a servi de déclencheur même si tout n’était pas dans le programme de Front Populaire ?

      Ne parlons pas de la Convocation des Etats Généraux de 1789 et de la rédaction des Cahiers de Doléance "par ordres" ....c’est vrai que dans l’histoire de France les processus légaux n’ont jamais débouché sur des situations révolutionnaires !!!!!

      Jean-Philippe VEYTIZOUX

    • En tout cas l’histoire a montré qu’il n’y avait pas de transformations profondes et durables de la société sans mobilisations sociales d’ampleur.

      Evidemment, la question du "débouché politique" se pose alors. Si on prend notre période, pouvons nous attendre quoi que ce soit de la droite la plus réactionnaire, conduite d’une main de fer par Sarkozy ?

      Evidemment non !

      Et pouvons nous de même attendre quoi que ce quoi contre la fausse droite, aka le modem de Bayrou ?

      Evidemment que non !

      Alors, pouvons nous plus espéré dans le PS sous hégémonie social libérale (que ce soit Royal ou Delanoé)

      Eh bien pas plus !

      Voila pourquoi nous devons rebatir la gauche...

    • Jean-Philippe,

      Arrêtes un peu les discours non démontrés !

      Reprenons un peu ton discours et remplaçons NPA, OB, Facteur par jean-philippe :

      Je trouve au contraire que Jean-Philippe montre bien l’impasse de Jean Philippe qui derrière un discours offensif joue le rôle de la souris face à la montagne du capitalisme.

      Jean-Philippe n’est pas un élément qui bouscule le capitalisme c’est au contraire une des pièces de l’installation du bipartisme.

      Le bipartisme pour exister a besoin de cette forme d’opposition peu crédible sur les enjeux de pouvoir qui serve d’exutoire à la colère populaire.....les Américains applaudissent à chaque nouveau film de Jean Philippe , certains ici se sentent mieux à chaque embardée du Jean-Philippe pédalant .

      Jean-Philippe est la marque de l’anglo-saxonnisation d’une partie de la gauche de transformation sociale, accompagnant les mutations libérales de la société.

      Quand Jean-Philippe explique que les révolutions sont toujours parties des mobilisations populaires pour aller ensuite se traduire au moment des élections et quand pour se justifier il cite le Front Populaire....on croit rêver !!!

      N’est-ce pas une victoire aux législatives de 36 qui a servi de déclencheur même si tout n’était pas dans le programme de Front Populaire ? (problème de formation, il n’a pas suivi l’école des cadres ou alors il roupillait : *)

      Ne parlons pas de la Convocation des Etats Généraux de 1789 et de la rédaction des Cahiers de Doléance "par ordres" ....c’est vrai que dans l’histoire de France les processus légaux n’ont jamais débouché sur des situations révolutionnaires !!!!!

      Toi-même

      Bien bien, .....

      1) Passons sur le discours qui mélange américains et classe dominante américaine, gouvernement américain, impérialisme américain, discours typique des diviseurs nationalistes avides de camps..... A ce compte Angela Davis, Chomsky, Sacco et Vanzetti, etc tous des salauds de ricains.

      Anti-révolutionnaire.

      Pour ce qui est de Moore, je comprends que ça te scandalise que les américains l’applaudissent, c’est ben mieux quand c’est Bush, t’as raison. Moore, ce n’est pas un communiste révolutionnaire on le sait, mais , bordel, on aimerait en avoir quelques uns comme ça ici, ça nous changerait des paillassons renommés et je ne parle pas des gens de gauche qui voyagent dans les soutes des falcons de l’impérialisme français coincés entre deux sacs Vuitton.

      Bravo donc Moore, vilipendé par ailleurs par la droite américaine, ne voyage pas dans Air Force One, et lève des lièvres à sa façon. Tu t’attaques aux applaudissements des américains envers Moore. Quand il s’agit du droit à la santé , de la lutte contre la vente libre d’armes à feu, ou pour poser des questions gênantes sur le 11 septembre et le clan pétrolier-infrastructures-militaire qui domine le gouvernement on peut comprendre que ça te défrise. T’inquiètes , à côté de nombreux applaudissements des couches populaires il a aussi les tombereaux d’injures de la droite, tu n’es donc pas seul.

      Alors c’est vrai, ce n’est pas un communiste, nous sommes d’accord. Quoique communiste ces derniers temps (les sacs Vuitton, Falcons, Marseillaise,...).

      Comparez Moore au NPA est par ailleurs ridicule. L’un essaye de faire un journalisme sans limites et l’autre veut construire une société socialiste. Il n’y a pas opposition ni confusion, simplement de ne pas comparer avec l’incomparable.

      2) Sabado a parfaitement raison de parler des mouvements populaires qui seuls obtiennent des grandes conquêtes et, éventuellement, peuvent permettront de secréter des révolutions.

      Première partie , le front populaire : Il commença par la vague unitaire qui secoua le pays pour faire face au fascisme en 1934 (2 ans avant le gouvernement du Front Populaire), cette dynamique vint d’en bas après bien des tentatives par en haut qui chaque fois aboutissaient à des échecs (en France, maintenant ce serait LCR-PCF-LO-Alternéneres, Anars, Verts de gauches, etc), car à chaque fois le PS voulait continuer l’alliance avec les radicaux et le PC en même temps (remplaces là le PS par le PC, le PS par les radicaux, et le PC par la LCR et nous y sommes).

      Guère possible.

      La poussée unitaire se constitua surtout par la floraison de comités anti-fascistes rassemblant socialistes et communistes, à partir de la mi-1934 la direction du PC prends toute la mesure de l’opportunité de cette volonté unitaire.

      Le 14 Juillet 1935, toutes les organisations ouvrières, syndicats et partis, font une énorme manif ensemble , coude à coude.

      Les elections de 36 donnent une majorité de gauche mais sans que les partis des travailleurs (marxistes) PS et PC soient majoritaires.

      Avant la constitution du gouvernement, sous la poussée populaire enclenchée depuis deux années maintenant et en riposte à des licenciements pour grève le 1er Mai 1936, les premières grèves éclatent avec occupation. Rapidement le gouvernement envoie ses flics pour casser ces occupations, sans succès.

      Je n’accablerai pas par les déclarations sur les grèves et les occupations de la part du gouvernement.

      le 24Mai, pour l’anniversaire de la commune de Paris, 600 000 manifestants, avec le lendemain l’explosion des grèves et des occupations et le mouvement fait plier le gouvernement qui n’en voulait pas sur une partie des revendications.

      Le PCF finit par rejoindre l’appel au cassage du mouvement plutôt que de rechercher à tenter de transformer en processus révolutionnaire cet énorme mouvement . Celui-ci reflue par la triple volonté du PS , des radicaux de gauche et du PCF, la voie est alors ouverte à la revanche de la droite, avec le pétainisme à l’horizon.

      Qui n’avance pas recule.

      1936 ne fut pas un mouvement enclenché par un gouvernement de gauche, mais ce dernier une des conséquences d’une énorme poussée populaire.

      1968 ne fut pas non plus secrété par un gouvernement de gauche.

      1945 non plus mais par une énorme partie de la résistance, traumatisée par les crimes du capitalisme fasciste, qui sortie peuple en armes de la nuit de l’occupation. Les équilibres du 1er gouvernement viennent de ce rapport de forces sur le terrain et de sa poussée populaire. Le gouvernement a été une conséquence d’un rapport de force et non le point de départ de conquêtes. D’ailleurs, après avoir accepté de rendre les armes et appelé les travailleurs bien en rang derrière la bourgeoisie ce fut finit : PCF viré du gouvernement et le mouvement populaire défait.

      1981 gouvernement PC-PS, sans rapport de force sur le terrain, juste un lointain contre-coup finissant de 1968, pas de grèves et donc...... politique de droite rapidement menée.

      1995, puissant mouvement populaire en gestation, allo les pompiers..... on rentre à la niche et on ne fabrique plus que des gouvernements de gauche à froid, qui seront de plus en plus à droite.

      Conclusion, le mouvement populaire, sa force, la recherche de sa généralisation, de l’amplification de son organisation unitaire , est indispensable pour qu’un gouvernement de gauche ait de vagues envies de se bouger son gros cul !

      Aucun gouvernement n’est progressiste sans un énorme mouvement populaire qui a son centre de gravité en lui-même et non dans les coussins ministériels.

      Même un gouvernement de droite se souvient qu’en cherchant bien on peut trouver une augmentation de + de 30% du SMIC .... La crainte donne des aîles et de l’imagination.

      Mais , pour aller plus loin, il faut penser à ce qui, dans le mouvement d’unité populaire, se dressera en rival à l’état bourgeois (même contre le gouvernement de gauche si celui-ci existe et se met en travers).

      Tous ces exemples pour montrer que sans mouvement populaire le rapport de forces entre les classes ne se modifie pas, même superficiellement, même un petit peu. la meilleure façon d’obtenir des réformes n’est pas d’être réformiste mais révolutionnaire.

      Le mouvement social avec ses organisations populaires est bien le centre de gravité de tout progrès sérieux comme de toute chance d’avancer vers une révolution.

      Passons sur notre ami qui voit dans les premières démarches parlementaires la source de la révolution française , j’ai toujours cru que ça sentait la poudre de la prise de la bastille.

      Que notre ami mène une recherche sur le nombre de fois où il y eut des tentatives sous la royauté de la part des bourgeois (du tiers état) d’avancer à coups de cahiers de doléances.... Les tentatives existaient depuis le Moyen âge, et c’est bien l’irruption de la colère sociale et populaire qui déborde tout et trouve les hommes nécessaires pour écrire de très belles lignes inspirées en partie de la révolution corse quelques dizaines d’années avant .

      La victoire fut au bout du fusil. et les victoires des armées de la révolution ne furent pas des votes mais des coups de fusils du peuple en armes.

      Je ne mesestime pas l’importance et la qualité, toutes choses égales par ailleurs, de gouvernements ou processus institutionnels (sans les confondre, comme cela est fait là avec la version actuelle cadenassée du parlementarisme et du présidentialisme), mais l’immense importance du communisme vient justement de ce qu’il se propose de transformer, si j’ose dire, tout citoyen en parlementaire avisé, ce qui est un big bang démocratique.

      L’essentiel ne se gagne pas par un gouvernement mais par le poids, la mobilisation, la démocratie et l’unité de l’organisation de la mobilisation .

      Je rejoins donc l’obsession du petit vélo du facteur là dessus , c’est dans la rue que ça se passe, mais c’est bien une caricature bien sûr. Et je m’en explique :

      C’est la faiblesse du NPA (mais ils n’ont que les moyens de courir après un seul lièvre, ils sont donc confrontés à un gros problème) d’ailleurs et ne parlons pas des autres qui n’ont aucune réflexion là dessus sauf de dire de continuer ce qui nous a tant réussi (ne changez rien surtout, ça tourne !).........

      Par contre il existe un grand nombre d’initiatives syndicales et politiques qui se cherchent autour de la nécessité de structures unitaires de base de lutte, démocratiques, pour mener le combat social en agglomérant et unifiant des franges toujours plus larges de travailleurs et de jeunes, de couches populaires dans les quartiers, mais tout ça tarde à émerger à grande échelle (ça ne se décrète pas et il faut y travailler méthodiquement) .

      Sans cela, une grève générale se vaporiserait trop vite ( critique là à une partie de la LCR et des anars ).

      Mais, l’un dans l’autre, entre ceux qui n’appelleront jamais à la révolution , ne l’organiseront jamais, le la tenteront jamais et ceux qui y appellent un peu trop , on est sur d’une chose : les premiers ne contribueront jamais à un processus révolutionnaire, les seconds peut-être.

  • Dartigolles comme d’habitude ne veut pas rompre avec le PS...C’est la question fondamentale posée stratégiquement pour le PCF...Il ne veut pas non plus rompre avec les institutions de la 5ème qui brident le mouvement d’expression populaire depuis trop longtemps et profitent à la Nomenklatura des élus par le scrutin majoritaire etc ......Il n’y a pas de souffle dans son questionnement sur le processus révolutionnaire pour abattre le capitalisme et son souhait de rassemblement remet aux calendes grecques le changement de socièté .....Il a besoin de se ressourcer à la base et le mouvement populaire actuel peut le faire changer d’avis...Mais a-t-il un avis en dehors de son alternative ...Il oublie les nombreux textes pondus par plus de 30 congrès par des milliers de militants communistes sur la visée communiste,ainsi que les textes de Karl Marx-Engels-Lénine et bien d’autres théoriciens.On dirait que ces gens n’ont pas existé pour lui..De plus il ne veut pas faire de peine à ses alliés sociaux-libèraux qui ont laminé l’électorat du PCF,mais ceci est une autre histoire .....Alors sur cette ligne conciliatrice avec le PS,Dartigolles permet à la LCR d’apparaître plus crédible et convaincante et les militants communistes ne sont pas prêts de retrouver de l’optimisme ........

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Ce débat a le mérite d’exister et Bellacio a le mérite de le publier !
    Il y a deux façons de le poursuivre = reprendre ce qui peut faire
    polémique et qui sera repris comme des perroquets par les militants(tes)
    de chaque formation.
    Ou et cela que je préfère évidemment, approfondir les points de
    désaccords, sachant que ce débat se fait avec ceux qui veulent transfor-
    mer la société dans une démarche anti-capitaliste.
    Par exemple, Olivier parle de programme et donc d’une démarche
    qui donne des repères au peuple de gauche. Comment s’élabore ce
    programme, quelles sont dans ce programme les points incontournables
    pour ne pas retomber dans les travers du contenu flou du programme
    commun notamment sur les propriétés publiques et l’intervention des
    citoyens ( on a vu que la présence minoritaire de syndicalistes dans les
    CA ne servait pas à grand chose ! ) etc ....
    Par exemple, François parle de lier les contenus à la mobilisation des
    travailleurs ; c’est donc l’attente d’une situation de double pouvoir, donc
    de grève générale, avec des comités de base etc... ; or l’expérience des
    luttes révolutionnaires montre que dans les sociétés occidentales
    industrialisées et médiatisées, les mobilisations permanentes ne durent
    qu’un temps, que les gens ne font pas de la politique 24s24, qu’ils
    peuvent déléguer et cela ne débouche pas forcément au socialisme
    ( voir l’expérience de la Pologne avec Lech WALESA ). Encore une fois,
    le peuple a besoin de point de repère et donc de programme et j’ajouterai
    que les militants(tes) ont aussi besoin de perspectives ! A la LCR, on nous
    apprenait dans le temps la nécessité d’un programme de TRANSITION !!
    Si donc le PCF et la LCR ou le futur PNA veulent non pas jouer la carte
    de la division mais d’une recherche de rapprochement programmatique,
    continuons à débattre, confronter les points de vue, approfondir les
    points de divergence, élargir le débat à d’autres militants(tes) et donc
    à d’autres sensibilités ! Comme on dit, positivons cette rencontre !!!!

    • C’est vrai ce que dit monsieur René.

      Par contre je voulais quand même le dire : le Front Populaire c’était bien la résultante d’une grève généralisée (qui est parti au début 36 dans les ateliers de St Nazaire).
      C’est le rapport de force avec les grévistes qui a permis de faire passer le programme du Front Populaire. Je conseille à tous le lire Weil pour comprendre comment ce mouvement a politisé jusuqU’aux plus modestes ;
      On pourrait toujours refaire l’histoire, la Révolution sociale était à portée de main, mais il faut reconnaître aux politiques, une fois, d’avoir écouté la base.

    • SOYONS EXIGEANTS ....

      et voyons ce que dit ce débat publié à l’initiative du journal "L’Humanité" si souvent vilipendé sur ce site....

      Bref et nécessaire rappel historique : la grève générale en 1936 s’est bien engagée APRES la victoire électorale des partis du Front Populaire et les avancées sociales obtenues l’ont été par la conjonction de deux facteurs essentiels : une majorité poltique au parlement et un grand mouvement social qui s’est construit sur au moins deux années.

      Ce que dit le représentant de la LCR est clair : il considère qu’aujourd’hui compte-tenu des institutions et du poids du PS, il est impossible de construire une majorité politique à l’Assemblée Nationale et un exécutif progressiste.Il exclut aussi par avance pour la LCR (ou son successeur NPA) toute participation à une majorité parlementaire et à un gouvernement. Tout au plus évoque-t-il un très hypothétique "soutien"...à un gouvernement à condition que le mouvement social soit très actif.

      A moins de considérer qu’on ne peut conduire la mise en oeuvre un projet politique que dans le cadre d’une grève générale illimitée dans le temps...il va falloir que la LCR nous éclaire sur son cheminement..

      Cette posture consiste en fait à considérer que les rapports de forces internes à la gauche ne peuvent changer et que l’électorat actuel du PS est totalement captif et ne pourra jamais reconsidérer quelles que soient les dérives droitières du dit PS son engagement électoral et politique. C’est avoir une vision bien peu....révolutionnaire de l’état du réel et des chemins à emprunter pour le transformer.

      En tout été de cause,on ne construit pas un projet politique sur le seul fondement d’une condamnation d’une dérive droitière de la sociale démocratie,c’est vraiment plus que court....

      De mon point de vue, il peut y avoir une majorité parlementaire,un gouvernement et un mouvement social qui portent un projet de transformation radicale de la société et le mettent en oeuvre...reste à construire l’outil politique nécessaire qui ne peut être une structure actuelle ...ou son succédané type NPA.

      Il faut construire un outil politique neuf pour un projet neuf...et c’est là que tout se complique car chacun considère que son parti ou groupement d’origine est à même d’^etre celui autour de qui tout va se construire, normal puisqu’il a choisi ce parti ou ce mouvement c’est parceque c’était le meilleur...

      Observons attentivement le paysage politique à gauche,on voit que celà bouillonne et part dans tous les sens,mais çà vit,çà a envie d’autre chose....et le nouveau va finir par pointer son nez.

      JL GREGOIRE