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Fadela Amara : « Le respect de la police, c’est très important » "et l’inverse ???"

Publie le jeudi 29 novembre 2007 par Open-Publishing
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de Ludovic Vigogne

Secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville, Fadela Amara prend la parole pour la première fois, quatre jours après la mort de deux jeunes. Le drame a provoqué de violentes émeutes à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise).

 Pourquoi, depuis dimanche, ne vous a-t-on pas entendue ?

Fadela Amara. Il ne faut pas tout mélanger. Ce qui s’est passé à Villiers-le-Bel, après la mort dramatique des deux adolescents, relève d’abord de l’ordre public et non pas de la politique de la ville. Il fallait d’abord, comme François Fillon et Michèle Alliot-Marie l’ont fait, rétablir l’ordre, opposer la fermeté au désordre, à la violence, saluer le travail des policiers. - On a quand même tiré sur des flics. C’est un basculement terrible que la République ne peut pas accepter. On a brûlé une bibliothèque, alors qu’un livre, dans une cité, c’est souvent pour les mômes le seul moyen de s’échapper. C’est terrible. On ne peut pas accepter que l’on touche à de tels symboles. Ce qui devait être fait a donc été fait. C’est pourquoi je ne me suis pas exprimée directement.

 Il fallait d’abord de la fermeté...

Ce qui s’est passé, ce n’est pas une crise sociale. On est dans la violence urbaine, anarchique, portée par une minorité qui jette l’opprobre sur la majorité. Cette minorité, ce petit noyau dur, utilise le moindre prétexte pour casser, brûler, tout péter dans le quartier. Face à cela, il faut être très ferme, pour montrer que ce n’est pas acceptable, que la République existe partout, que l’Etat et les élus locaux sont présents. Evidemment, on entend l’exclusion, le malaise social, mais ce n’est pas parce qu’on est pauvre, exclu, discriminé, que l’on peut saccager. Ceux qui disent cela sont irresponsables. Il faut être ferme face à la violence. Le respect de la police, c’est très important. On connaît la tension qui existe entre les jeunes et le service public qu’est la police. Mais il y a une vraie demande de présence de police dans les quartiers. Peu importe le terme qu’on lui accole : police de proximité, urbaine...

« Je sais ce que c’est que de perdre un être cher »

 Vous, qu’avez-vous fait ?

Je suis allée mardi rencontrer la famille d’un des deux adolescents décédés. Je suis allée leur dire que j’étais solidaire de leur chagrin, que l’on était là s’ils avaient besoin. Je sais ce que c’est que de perdre un être cher*. Il faut savoir être pudique, se taire quand d’autres vivent de tels drames. Ce sont eux qui sont en souffrance. Je suis d’ailleurs très satisfaite qu’une information judiciaire soit ouverte. Faire toute la vérité sur ce malheureux accident est très important. Les familles ont besoin de savoir ce qui s’est passé pour faire leur deuil.

 Est-il vrai que Nicolas Sarkozy vous a reproché la gestion de cette crise, ainsi qu’à Michèle Alliot-Marie ?

Je m’inscris en faux. Au contraire...

 Ces événements mettent-ils plus de pression sur vos épaules ?

Je continue à élaborer le plan Respect et égalité des chances qui sera présenté par le président de la République le 22 janvier. Nous allons essayer de bâtir une politique de la ville qui colle à la réalité de chaque territoire. Le président a redit sa volonté que cela change, hier matin lors de notre réunion à l’Elysée. Il y aura une vraie mobilisation nationale.

 * Lorsqu’elle avait 14 ans, Fadela Amara a perdu son jeune frère de 5 ans, Malik, renversé par une voiture.

Elle a souvent raconté que, sur les lieux de l’accident, les policiers s’étaient montrés plus attentionnés avec le chauffard qu’avec elle-même et sa famille. ??????????????????

 http://www.leparisien.fr/home/info/...

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