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Fermeture définitive de l’aciérie d’ArcelorMittal à Gandrange

Publie le mardi 31 mars 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

de Gilbert Reilhac

GANDRANGE, Moselle (Reuters) - L’aciérie de l’usine ArcelorMittal de Gandrange (Moselle), dont la fin annoncée en janvier 2008 a donné lieu à une bataille syndicale et politique, ferme définitivement ce mardi.

Nicolas Sarkozy s’était rendu le 4 février 2008 dans l’usine, dont 575 emplois sur 1.100 étaient condamnés, et avait pris l’engagement d’en pérenniser l’activité par des investissements, "avec ou sans Mittal".

Une centaine de salariés se sont rassemblés devant l’aciérie en début d’après-midi à l’appel de la CGT pour exprimer leur colère et "rendre hommage à ceux qui, pendant 40 années d’existence, ont fabriqué plus de 60 millions de tonnes d’acier".

"Ce n’est pas une journée de deuil, c’est une journée marquée par l’imposture et la trahison de deux hommes, (le président d’Arcelor) Lakshmi Mittal et Nicolas Sarkozy", a déclaré Jacky Mascelli, secrétaire du syndicat dans l’entreprise.

Il a accusé le premier d’avoir favorisé les actionnaires aux dépens des salariés en annonçant la fermeture des installations de Gandrange alors que son groupe venait d’engranger huit milliards d’euros de bénéfice en 2007.

Il a accusé le second d’avoir "trompé, abusé et menti aux salariés" en promettant de pérenniser la scierie.

La députée socialiste de Moselle Aurélie Filippetti, élue d’une circonscription où se situe une partie de l’usine, a fustigé les "deux responsables de cette tragédie".

"Le groupe Arcelor Mittal s’était servi de Gandrange en 1999 comme d’une vitrine pour préparer ensuite son OPA sur Arcelor (...) et ensuite il n’a pas suffisamment investi", a-t-elle dit sur France Info en dénonçant les "mensonges" du président.

"Nicolas Sarkozy a voulu faire un coup, retrouver les accents de sa campagne électorale quand il allait dans les usines faire des grands discours sur la valeur travail. Il a trahi la parole présidentielle et la confiance des ouvriers", a-t-elle estimé.

INQUIÉTUDES SUR LE PLAN INDUSTRIEL

La CFDT a renoncé pour sa part à marquer l’événement. "On a interrogé les salariés. Ils nous ont dit ’On ne va pas célébrer la mort d’un outil’", a expliqué à Reuters Edouard Martin, délégué du syndicat au sein du comité européen.

La direction du groupe sidérurgique a annoncé le 17 mars dans un communiqué qu’une solution avait été trouvée pour "80% des salariés", soit 454 sur 571.

Cent-trente salariés ont bénéficié de mesures d’âge, une quinzaine ont choisi un départ aidé. Le gros de l’effectif s’est vu proposer un reclassement généralement dans les usines proches de Florange en Moselle ou au Luxembourg.

"Il en reste une soixantaine à qui rien de valable n’a été proposé", souligne Edouard Martin qui estime néanmoins que "sur le plan social, les choses ont plutôt mieux évolué que sur le plan industriel".

ArcelorMittal s’est engagé à ce que tous les salariés conservent leur contrat de travail "jusqu’à ce qu’une proposition ferme leur soit adressée".

Jacky Mascelli est plus critique et souligne qu’une majorité des salariés transférés sont dans des périodes d’essai.

Sur le plan industriel, les syndicalistes sont sceptiques sur les promesses qui leur sont faites.

ArcelorMittal a promis d’investir à Gandrange pour lancer de nouveaux produits et installer un centre de formation d’une capacité de 120 élèves, comme annoncé par Nicolas Sarkozy.

L’entreprise a notamment confirmé ses investissements de remise à niveau des hauts-fourneaux à Florange et le choix de ce site pour un projet de captage et d’enfouissement de CO2. Reste à trouver les investisseurs prêts à apporter les 400 millions d’euros nécessaires.

"Peut mieux faire", estime Edouard Martin qui s’interroge sur la réalité de ces promesses alors que "toutes les usines du groupe tournent au ralenti".

Edité par Yves Clarisse

http://www.lemonde.fr/web/depeches/...

Messages

  • Bon ils ont cru aux promesses du nabot,nous on a cru a la lutte avec les confs .Le mot d’ordre est tous deçus.1er mai au lit.momo11

  • Je plains ceux qui ont trop cru aux belles paroles de Sarko ! Ils ont pas vu qu’il voulait surtout le pouvoir pour s’empiffrer et pavaner ?

  • Il a encore menti ! C’est ce que rapportent les méchants.

    Non, il n’est pas comme ça, ce n’est pas possible, d’ailleurs, il dit sans cesse : "J’vous dirais franchement...", et vous doutez !

    Quand même, il y a des gens qui sont mauvaises langues...

    Quoique ?

    Qui c’est la mauvaise langue...

  • Pourquoi ?

    Et surtout comment se fait-il que des salariés de l’industrie soient à ce point moutonniers devant de vagues promesses lorsque Nicolas 1er vient ’’se produire’’ sur le site à leur détriment ? . Partout dans le monde les entreprises ferment , ou fermeront . Au delà du réel processus de régression sociale que les banquiers ont généré , il y a surtout pour les capitalistes l’opportunité de remettre les compteurs et les sociétés de travailleurs à zéro pour pouvoir ’’re-capitaliser’’ leurs avoirs en sollicitant les plus démunis .
    Comment des ouvriers de l’industrie métallurgique ont pu croire un instant à des mots prononcés par ceux qui les avaient condamné en politique ? .
    Il serait vain et illusoire de faire une fixation sur Sarkosy , ce dernier , dont le don premier est celui de virevolter et vibrilloner n ’est pas plus dangereux que les autres gouvernants , d’ici et d’ailleurs . Son rôle est de faire en sorte que les projecteurs soient braqués sur sa personne afin de détourner l’attention . Lorsqu’un prestidigitateur fait apparaitre ou disparaitre un objet de sa main droite , le numéro repose sur l’idée de focaliser le spectateur sur sa main gauche ; c’est une vieille tactique . Mais nous ne sommes pas au spectacle , notre devoir nous commande de ne pas s’endormir , ni de se laisser endormir .
    Avant tout projet de rebéllion il y a le devoir citoyen de s’informer et de se rendre disponible pour tout ce qui concerne l’ensemble de la société . Un jugement repose sur une conscience politique . Les sociétés ont toujours été en guerre entre ceux qui possèdent et exploitent et ceux qui subissent . S’abrutir de télé lorsque les possédants travaillent pour leurs biens est un manque de savoir vivre ... Faire reposer notre défense et nos réactions sur le très mou consensus des centrales syndicales est une offense que l’on fait à son devoir d’individu , tant il est avéré que la lutte n’a jamais été l’apanage du syndicalisme . Non pas que les syndicalistes soient animés de mauvaises intentions , surtout au niveau des délégués de terrain dont beaucoup sont admirables de dévouement , mais un syndicat dit conventionnel poursuit à sa tête des buts qui sont loin des aspirations des peuples . Il n’est qu’à constater que tous les gouvernements et tous les pouvoirs se réclament des dits syndicats ( les fameux partenaires sociaux , n’est-ce- pas , sans lesquels rien n’est possible ) . Les grandes centrales sont l’alibi des gouvernants , leur légitimité indispensable pour trahir dans les règles des social-démocraties avec le sentiment enjolivé et répercuté par des médias dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont aux ordres et aux mains financières des amis du pouvoir . Nous avons protesté en nombre et aussitôt les centrales syndicales ont récupéré la colère . Soyez tranquilles braves gens . Où sont les projets d’action ? Que sont devenus les Tibault , les Mailly ? Le chômage et la pauvreté sont installés , cela empire de façon exponentielle , mais rassurez-vous , vous avez été entendus et vous aurez droit dans un mois à ’’un premier mai unitaire ’’Après quoi chacun rentrera chez soi après avoir chanté en choeur l’ Internationale ...lAh , la lutte sociale , c’est grand en 2009...
    Chaque mois génère des dizaines de milliers de chômeurs et de familles plongées dans la pauvreté et le désespoir , bientôt ce sera votre tour , mais c’est bien connu , et les gouvernants intègrent l’état d’esprit , tant que la lettre de licenciement n’est pas distribuée , on fait mine de ne pas croire à la réalité .
    Les responsables de ces états de crise travaillent quand à eux beaucoup pour élaborer la stratégie du lendemain matin . Et nous , travailleurs , nous qui de nos peines et de nos mains avons construit l’existant , nous passons nos soirées devant l’écran plat acheté à crédit .
    Aussi longtemps que durera notre incurie , notre propension à la fainéantise sociale , au refus d’acquérir une conscience politique ; aussi longtemps que nous accepterons , nous serons victimes . Si nous consacrions un dixième de nos énergies à combattre pied à pied nos dominants , nous changerions le monde et le transformerions en un espace de vie à échelle morale et humaine aux antipodes de ce qu’il est ; nous abolirions la loi de la jungle et nous mériterions notre statut d’homme , avec des millénaires de culture reniée chaque jour .
    Les ouvriers d’arcellor Mittal sont trahis ? par qui ? . par leur crédulité ! Il faut nous associer à leur combat certes , mais ne pas oublier que le populisme conduit historiquement à la guerre et au massacre . Les capitalistes ne vivent pas une crise car c’est l’essence même du capitalisme de passer par ces stases où il est impuissant à berner le peuple . En conséquence de quoi , la seule issue pour cette engeance est d’engendrer des guerres . Comment et pourquoi 14-18 et 39-45 , ces fléaux gravés dans la pensée universelle ont pu être , sinon que par l’impossibilité du capitalisme à faire face devant les populations ! Si un régime dictatorial empêchait la lecture des livres d’histoire , chacun protesterai . Nous avons la possibilité de nous référer au passé au travers de ces livres ; il est urgent de s’enquérir des effets militaires que toute crise capitaliste engendre .
    Réveillons nous , il est temps de faire entendre nos voix . Oui , il nous est encore possible de ne pas accepter , de ne pas considérer que cette situation dramatique est inévitable . C’est ’’ leur crise ’’ en aucun cas la nôtre , refusons d’en subir les conséquences . Le premier devoir , et le terme est précis et approprié , consiste en la réalisation de la liberté . Avant que d’être un droit la liberté est un devoir ! ’’IL N’Y A PAS D’OPPRESSEURS SANS CONSENTEMENT DES OPPRIMES ’’ . Qu’allons nous faire pour faire vivre cette vérité première ?