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Fidel Castro au secours de l’Iran sur le nucléaire
Publie le dimanche 23 avril 2006 par Open-PublishingLe président cubain Fidel Castro a défendu mercredi le droit à l’Iran à accéder au nucléaire civil, mettant en cause la « campagne » internationale actuelle contre Téhéran.
Dans un discours de deux heures et demie à l’occasion du 45e anniversaire du débarquement manqué de la Baie des cochons, Fidel Castro a estimé qu’« il ne fait pas de doute qu’ils (les États-Unis) vont se tromper sur l’Iran ».
Les Iraniens « ont dit qu’ils ne voulaient pas, qu’ils ne pensaient pas à produire d’armes nucléaires. Les autres présument que si. Mais on n’a pas le droit d’attaquer quelqu’un parce qu’on présume qu’il peut fabriquer les armes nucléaires », a-t-il déclaré devant une assistance de quelque 3 000 anciens combattants et responsables invités au théâtre Karl Marx de La Havane.
« Ils s’imaginent qu’ils peuvent déclencher une guerre de cette nature alors qu’ils sont encore loin d’avoir résolu celle d’Irak et qu’ils n’ont pu conclure celle en Afghanistan », a ajouté le président, qui a procédé à un ample tour d’horizon de la situation internationale.
Fidel Castro s’est rangé aux côtés de Téhéran ces derniers mois, réfutant l’idée que Téhéran cherche à acquérir l’arme atomique et défendant son droit au nucléaire civil.
« Je me demande pourquoi (...) cette campagne, ce programme pour bombarder l’Iran, alors qu’on n’entend pas un mot pour demander comment et avec l’aide de qui Israël a fabriqué des centaines d’armes nucléaires », a encore ajouté le président cubain, qui aura 80 ans en août prochain.
À propos de la traditionnelle commémoration de la Baie des cochons, célébrée comme « la première déroute de l’impérialisme yankee en Amérique latine », le président cubain a lancé : « Jamais ils (les États-Unis) ne nous mettront à genoux et jamais il n’existera de force au monde pour nous mettre à genoux ».
« Nous avons le devoir sacré de mourir jeune, sinon, nous n’imiterions pas l’exemple de nos martyrs qui sont tombés à une moyenne d’âge de 24,7 ans », a-t-il affirmé devant les anciens combattants.
Le 45e anniversaire du débarquement manqué fait l’objet ces derniers jours de multiples articles dans la presse officielle ainsi que de cérémonies commémoratives dans tout le pays.
Le 19 avril 1961, après 62 heures de combats acharnés, le corps expéditionnaire de Cubains anti-castristes, fort de 1 400 hommes, rendait les armes, après avoir fait 161 morts dans les rangs gouvernementaux et perdu 107 de ses hommes.
Coup dur pour le président américain John F. Kennedy, l’opération, entièrement montée par la CIA et baptisée « Pluton », est considérée comme l’échec le plus cinglant de la centrale américaine.