Fin de manif agitée pour Gremetz

Mardi, alors que la manifestation parisienne contre la réforme des retraites touchait à sa fin, le député (ex-PCF) de la Somme aurait été pris dans une bousculade suite à une charge des CRS. "Il n’y a eu aucun contact physique" ont fait savoir mercredi les forces de l’ordre. Faux, rétorque l’élu, qui affirme avoir essuyé "des coups de matraque" et "des coups de pieds aux jambes". Au JDD.fr, il annonce mercredi son intention de porter plainte pour "coups et blessures volontaires".

"Je suis justement aux côtés de mon avocat, on a décidé de porter plainte contre les CRS." Près de 24 heures après les faits, Maxime Gremetz a toujours la tête aux cortèges contre la réforme des retraites à laquelle il participait, mardi, à Paris. Ou plutôt la fin de manifestation, au moment où le député de la Somme (ex-PCF) a eu maille à partir avec les forces de l’ordre. Contacté par leJDD.fr, le bouillant élu confirme les informations parues un peu plus tôt dans la journée, selon lesquelles il a été, avec un groupe de gens - "des jeunes, des vieux", raconte-t-il - victime d’une violente charge des gendarmes. "Je n’étais pas leur cible, évacue-t-il d’emblée. Ils avaient en ligne de mire un jeune qu’ils jugeaient trop véhément."

Et d’embrayer sur la suite des opérations : "Ils ont chargé l’ensemble du groupe et distribué des coups de matraques à tout le monde. J’ai également reçu des coups de pied aux jambes. Des gens ont crié "c’est un député, c’est un député !" – je ne portais pas mon écharpe tricolore - mais j’étais groggy, j’ai fait une poussée de tension et je suis tombé par terre. J’ai mis cinq ou six minutes à reprendre connaissance. Des gens ont appelé les pompiers. J’ai pu faire les examens nécessaires, il n’y a rien de grave. Si je porte plainte pour coups et blessures, ça n’est pas par rapport à moi, mais par rapport à tous ces personnes qui ont été victimes de brutalités policières."

"Je n’ai jamais été ivre de ma vie !"

Evidemment, du côté des forces de l’ordre, le scénario de l’intervention diffère sensiblement. "Il n’y a pas eu de contact physique", a témoigné un agent, dans des propos rapportés par Europe 1. Et ce n’est pas tout. "Nous avons demandé l’intervention des pompiers car la personne qui a chuté, sentait fortement l’alcool", a poursuivi cette source, en désignant sans le nommer le député réputé pour ses multiples coups de gueule. D’ailleurs, avant de rejoindre la manifestation, Maxime Gremetz s’était distingué à l’Assemblée nationale. En compagnie de députés communistes, il avait bondi de son siège pour apporter jusqu’aux bancs des ministres les quelque 120.000 signatures récoltées dans une pétition contre le projet de réforme des retraites. L’élu picard avait alors fait mine de résister à l’intervention des huissiers, visiblement ravi de sa bravade, qui fut à l’origine d’une brève interruption de séance.

Mais, à l’entendre, Maxime Gremetz n’a pas profité de cette perturbation pour se rendre à la buvette de l’Assemblée. Ni d’une autre d’ailleurs. "Je ne bois jamais une goutte d’alcool, je n’ai jamais été ivre de ma vie !", certifie en effet le député de la Somme. "Ils font le coup à chaque fois, c’est pour ça que j’ai demandé une prise de sang dès que j’ai été pris en charge par les secours", éructe-t-il à l’encontre des forces de l’ordre. Physiquement remis de ses émotions, - malgré une "incapacité à tourner la tête" - l’ex-député européen se veut sûr de sa version de l’incident. "Des journalistes et des photographes étaient avec nous. La scène a été entièrement filmée, vous n’avez qu’à visionner les images", s’emballe-t-il, ravi, dans son malheur, de cette providentielle aubaine.

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