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Finkielkraut, l’homme qui sait compter les nègres
Publie le dimanche 25 février 2007 par Open-Publishing12 commentaires
Finkielkraut, l’homme qui sait compter les nègres
La Position du penseur couché. Répliques à Alain Finkielkraut

Ce livre de Sébastien Fontenelle est une démonstration implacable de l’imposture d’un des intellectuels les plus médiatiques de France. Un coup de sang et de colère contre l’impunité totale dont bénéficie Finkielkraut dans les médias, jamais sanctionné pour ses propos haineux et ses déclarations immondes. Un pamphlet à savourer, un régal. Un livre à lire absolument.
Les "dérapages" d’Alain Finkielkraut sont tellement nombreux qu’il faut être naïf pour penser qu’il ne s’agit que d’un ensemble de « propos sortis de leur contexte ». Finkielkraut est un raciste qu’il faut dénoncer sans aucune complaisance. Jugez-en par vous-même :
• En novembre 2005, Finkielkraut avait estimé que la crise des banlieues était "une révolte à caractère ethnico religieux"."En France, on voudrait bien réduire les émeutes à leur niveau social. Voir en elles une révolte de jeunes de banlieues contre leur situation, la discrimination dont ils souffrent et contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou arabes et s’identifient à l’islam", avait-il ajouté.
• A propos de l’équipe de football française : "On nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est black blanc beur, en fait aujourd’hui elle est black, black, black ce qui fait ricaner toute l’Europe", avait-il encore dit.
• Finkielkraut s’en prenait ainsi le 6 mars 2005 aux Antillais sur Radio RCJ en parlant des " victimes antillaises de l’esclavage qui vivent aujourd’hui de l’assistance de la Métropole".
• Le même jour, entre 18h30 et 19h30, sur Radio Shalom, M. FINKIELKRAUT s’en prenait à la " créolité " : "J’ai peur néanmoins que la créolité puisse aussi servir à entretenir, outre la haine de la France coloniale, la haine d’Israël, Etat juif si vous voulez, c’est-à-dire Etat non créole, non métissé."
• Une semaine plus tard sur RCJ, parlant des manifestations lycéennes contre la Loi Fillon, et après avoir signé un tract odieux accusant les jeunes de banlieues de se livrer à " des ratonnades de blancs" , il réitère : "Les casseurs dans les manifestations autrefois c’était les anarchistes, ceux qui en voulaient, dont les revendications étaient plus radicales que les autres, ensuite ils se servaient des... manifestations comme d’un bouclier pour piller les vitrines, maintenant, ils cassent du lycéen et en général, du lycéen français de souche aussi."
C’est avec une extrême constance que A.F. se fait le pourfendeur du « métissage » et de la « société multiraciale », l’apôtre de la "pureté". Impossibilité proclamée de la coexistence entre groupes humains différents dans un même Etat, sont des propos qui reviennent depuis des années dans la bouche et sous la plume de Finkielkraut. Des concepts qui rappellent certaines idéologies qui font froid dans le dos. Prenons ses propos sur Israël. Pour Alain Finkielkraut, ce n’est pas l’occupation qui rend l’Etat d’Israël détestable, on en veut aux juifs de ne pas se "mélanger", explique-t-il : « Pour être les contemporains de leur temps, Palestiniens et Israéliens devraient, à l’image des Européens, se mélanger les uns aux autres. Et voilà ces juifs qui veulent rester juifs et former un Etat juif » (Le Point du 3 /10/2003)
« Le métissage est la valeur suprême de l’antiracisme contemporain, son maître mot, sa réponse à la préférence nationale et à l’universalisme conquérant (...). Sous le nom de métissage, l’Occidental éclairé s’adonne à toutes les expériences, à toutes les aventures, à toutes les hybridations ». (AF Les Battements du monde, op. cité, p. 48).
Au début des années 90, Alain Finkielkraut tenait déjà un raisonnement tout à fait analogue à propos des Croates : « Anachroniques Croates ! » s’exclamait- il. « Ils ne sont politically correct ni pour les citoyens de la biosphère ni pour ceux de la vidéosphère. Ils se déyougoslavisent au moment où l’humanité voit dans la Yougoslavie la forme de sa maturité et l’image de son avenir. Leur crime impardonnable, autrement dit, est de ne pas être de bons contemporains ». Car, expliquait-il, « Ce que reprochent aujourd’hui les tenants de la démocratie postnationale aux peuples de la mosaïque yougoslave...c’est de vouloir être slovènes ou croates quand nous sommes tous blacks - blancs - beurs ; c’est de succomber au virus de la fragmentation alors qu’il n’y a plus qu’une seule communauté de destin sur la terre : celle qui unit tous les membres de l’espèce humaine entre eux ». « Si je n’avais pas été juif moi-même, peut-être n’aurais pas mis autant d’ardeur et d’insistance à défendre la Croatie. Mais comme le dit admirablement Péguy dans Notre jeunesse : plus nous avons du passé derrière nous, plus justement il faut le défendre, le garder pur, il m’a paru indispensable de refuser la bénédiction de la mémoire juive à la Serbie conquérante". (Alain Finkielkraut, Comment peut-on être croate ? Gallimard, Paris, 1992.)
"Le refus du métissage au nom d’un passé mythique qu’il faudrait conserver amène Alain Finkielkraut à refuser d’envisager la possibilité d’une coexistence pacifique entre Serbes et Croates au sein d’un même Etat unifié, la Yougoslavie, de la même façon qu’il lui permet aujourd’hui d’écarter la possibilité d’une coexistence entre Arabes et Juifs dans un même Etat en raison de l’altérité supposée irréductible des Arabes", analyse Marc-Antoine Coppo qui souligne cette autre phrase abominable de Finkielkraut : "Ma judéité m’a réveillé du grand sommeil de l’antinazisme ». ("Les battements du monde" op.cité. pp 240-241).
Le livre de Fontenelle est nécessaire et fait honneur à ce journaliste dont il faut saluer le courage, car il n’est jamais facile de s’en prendre à un « nos intellectuels médiatiques ».
Pour le plaisir, voici un extrait de ce livre que je vous recommande et dont je vous fais partager quelques extraits.
« Le racisme n’est pas uniforme, dans ses manifestations. Tous les xénophobes n’expriment pas leurs détestations de la même façon, uniment. Il y a des racistes rustiques, et d’autres, mieux élevés, qui lèvent le petit doigt, au moment de cracher leur fiel.
Ceux qui n’aiment pas les Noirs, par exemple, ou qui à tout le moins n’aiment pas que les Noirs soient trop nombreux au sein d’une société (même réduite), ne parlent pas d’une seule et même voix. Ils disent tous la même chose, mais il y’en a qui hurlent, et d’autres qui, par contraste, semblent chuchoter.
Vous avez ceux qui dans les tribunes, pendant un match de football, vont se montrer bruyamment haineux. Comme cette « fraction » du public parisien qui « se vautre explicitement dans le crétinisme et la xénophobie » en poussant « des cris de singes » sitôt qu’un joueur noir évolue sur le terrain- soit « une soixantaine d’abrutis », qui ont même brandi un jour « une banderole "Allez les Blancs" » .
Gros niveau…Quel message nous transmettent ces distingués supporters ? Il y a trop de Noirs sur le terrain. Trop de Noirs, dans les équipes de foot.
Puis vous avez ce philosophe, qui dit, au fond, exactement la même chose, mais posément, mais sans crier, comme il sied aux penseurs. Alain Finkielkraut raisonne exactement comme ces hooligans du PSG, lorsqu’il déclare : « On nous dit que l’équipe de France est admirée parce qu’elle est black – blanc – beur. En fait, aujourd’hui, elle est black – black – black, ce qui fait ricaner toute l’Europe. »
Notre philosophe a l’ouïe fine. Notre philosophe, et lui seul, perçoit le « ricanement » de « toute l’Europe ». L’Europe ricane. L’Europe se moque de nous, français. Parce qu’il y a tellement de Noirs, dans notre équipe nationale de football. C’est un philosophe qui nous le dit. Un homme dont le métier n’est pas, en théorie, de raconter n’importe quoi.
L’Europe, nous dit-il, se moque de nous parce que nous sommes ridicules. Et pourquoi sommes-nous ridicules ? Pace que l’équipe de France est « black – black - black ».Toute noire. Pleine – trop pleine – de Nègres. Notre philosophe le sait. Notre philosophe les a comptés. Alain Finkielkraut a compté les Nègres, sur le terrain, la dernière fois que l’équipe de France a disputé un match amical. Son verdict – implacable ? Trop de Noirs. Tellement trop de Noirs, que c’est est ridicule. La preuve ? Ça fait ricaner « toute l’Europe », soit au bas mot, 200 millions d’individus. Ou si vous référez : 200 millions de racistes. Car il faut l’être, assez profondément pour compter lez Noirs (comme ‘autres, nous le verrons, comptent les juifs), et pour les trouver trop nombreux en certains endroits.
Alain Finkielkraut les compte, lui, sur les terrains de foot. Alain Finkielkraut ne compte pas les joueurs blancs de l’équipe de France de Handball, ni se désole (donc) du côté ridicule de cette équipe de hand « blanche – blanche – blanche ». Alain Finkielkraut compte les « Bleus » noirs, et les trouve trop nombreux.
En cela, il rejoint, au moment de formuler son affreux diagnostic, les soixante « abrutis » qui, au parc des Princes, aimeraient voir beaucoup plus de blanc, dans toute cette noirceur, lorsque leur équipe joue.
La jeunesse qui, dans les stades, « se vautre explicitement dans le crétinisme et la xénophobie » ne s’y trompe d’ailleurs pas : Finkielkraut est devenu, par la seule grâce de ses propos sur l’équipe de France « black – black – black », un maître à penser de la « fraction » raciste des supportes du PSG, comme le prouvent les commentaires qu’ils échangent sur le Net, après la saillie du philosophe.
« Il y a des trucs vraiment bien là-dedans », écrit l’un.
« Ce type est vraiment bien », répond l’autre.
Ces louanges voisinent, sur le site où je les ai relevées, avec des propos moins directement nuancés (« au four, sieg, white power »), des blagues un peu épaisses (« Ein Volk, Ein Reich, Heineken ») et des communiqués du bloc Identitaire, groupuscule d’extrême droite : les nouveaux admirateurs d’Alain Finkielkraut sont un peu rugueux, dans leur approche de la philosophie émancipatrice…
Nicolas Sarkozy, plus sobre, formule de son côté cet émouvant hommage :
« Monsieur Finkielkraut est un intellectuel qui fait honneur à l’intelligence française et s’il y a tant de personnes qui le critiquent, c’est peut-être parce qu’il dit des choses justes. Lui ne se croit pas obligé de défendre cette pensée unique qui n’a eu comme seul résultat que de porter le Front national à 24 %. Voilà le seul résultat de tous ces bien-pensants qui vivent dans un salon entre Le Café de Flore et le boulevard Saint-Germain, et qui s’étonnent que la France leur ressemble si peu » …
(Noter, ici, la minuscule manipulation qui stigmatise comme « bien-pensants » les nigauds qui ne partageraient pas les (« justes ») points de vue du philosophe désinhibé sur les Noirs, les banlieues et l’antiracisme : le procédé, pour affligeant qu’il puisse paraître, sera maintes fois réutilisé par ceux-là mêmes qui n’ont finalement, pour défendre l’indéfendable, plus que le misérable prétexte de leur prétendu iconoclasme…)
A lire aussi : http://sindibad.fr/spip.php?article100
Messages
1. Finkielkraut, l’homme qui sait compter les nègres, 25 février 2007, 20:30
""les grands écrivains sont toujours comme un état dans l’état ; tous les régimes leur préfèrent les médiocres et les servils."A.Soljenitsyne.
2. Finkielkraut, l’homme qui sait compter les nègres, 26 février 2007, 08:53
Une bonne part de lintellingencia franco-israélienne est à l’image d’Israël : raciste, fasciste, dangereuse pour les libertés, pour la démocratie.
3. Finkie et ses amis, 26 février 2007, 11:44
Il etait hier soir a "Ripostes" de Moati.
Un bien beau panel d’intellectuels, en verite !
Mais manquant pourtant un peu de coherence...
Cherchez le Gentil !
1. Finkie et ses amis, 26 février 2007, 12:46
Je ne sais pas ce que vous voulez dire par "Gentil" ? j’ai ma petite idée et je ne peux cautionner ce genre de reflexions. J’ai l’impression que vous aussi, comme Finkielkraut, vous savez compter.
Les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis.
Sindibad
www.sindibad.fr
2. Finkie et ses amis, 26 février 2007, 13:08
Ripostes d’hier, justement... L’émission avait pour titre "Les intellectuels dans la campagne". Cinq personnes réunies autour du "repu" du Service Public depuis tant d’années pour traiter de ce très important sujet, sans doute préoccupation majeure de nos compatriotes... MOATI, KHAN, STORA, MINC... Ah, ce qu’on est bien, entre nous... Au yeux du gesticulateur-psycho-socialo-rigide Serge MOATI, qui par ailleurs excelle en cabotinage, n’existerait-il aucun intellectuel français d’origine arabe ou noire ?...
3. Finkie et ses amis, 26 février 2007, 13:13
Ripostes d’hier, justement... L’émission avait pour titre "Les intellectuels dans la campagne". Cinq personnes réunies autour du "repu" du Service Public depuis tant d’années pour traiter de ce très important sujet, sans doute préoccupation majeure de nos compatriotes... MOATI, KHAN, STORA, MINC, FINKIELKRAUT (je l’avais oublié, ce triste sire...) Ah, ce qu’on est bien, entre nous... Au yeux du gesticulateur-psycho-socialo-rigide Serge MOATI, qui par ailleurs excelle en cabotinage, n’existerait-il aucun intellectuel français d’origine arabe ou noire (...)
4. Finkie et ses amis, 26 février 2007, 16:50
"Les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis." Tout le monde sait cela.
Marre de voir des soi-disant penseurs sortir cette phrase à tout bout de champ comme d’une grande hauteur philosophique ! Je l’ai au moins lue une dizaine de fois sur les sites...
Explication :
Car la proposition qui affirme : "les ennemis de mes ennemis sont mes amis", n’a aucune prétention intellectuelle. C’est un moyen mnémotechnique pour aider en MATHS les collégiens qui ont du mal à apprendre l’algèbre. Notamment la règle de multiplication de deux chiffres algébriques négatifs, en clair, - par - donne +. Ex : -2 multiplié par -2 donne +4.
Marre de lire cette phrase, désolé.
5. Finkie et ses amis, 26 février 2007, 17:04
Justement, il s’agit bien de calcul, et de ceux qui s’amusent à compter le nombre de noirs dans une équipe de foot ou le nombre de juifs dans une émission de télé.
Sindibad
6. Finkie et ses amis, 27 février 2007, 09:48
Elle est belle, l’extrême-gauche anti-libérale, n’est-ce pas ? Question : qu’est-ce qui la distingue encore de l’extrême-droite anti-libérale ? Rien. Pour moi, c’est chou brun-rouge et chou rouge-brun.
4. Finkielkraut, l’homme qui sait compter les nègres, 26 février 2007, 12:26
je ne suis pas juif
Je suis de gauche
J’ai protégé un sans-papier ( Noir ) pendant des années au péril de ma propre liberté
J’en suis fier
MAIS
je sais reconnaitre la part nauséabonde qui encombre aujourd’hui la gauche de la gauche : comment peut-on encore laisser passer une expression comme " chercher le gentil" sur un site comme le votre ? Comment peut-on tomber si bas dans le débat, se montrer plus raciste que le raciste, plus antisémite que Le Pen, plus malpensant qu’une miss france ?
Je ne suis pas daccord avec Finkielkraut, mais je le lis, je l’écoute, avec colère le plus souvent, mais la haine qui se déverse sur ce site me rappelle les pires heures de ce pays !
Honte aux sous-doués qui ont écrit ça ( le mot penser leur sied mal ), normal de ne pas être daccord avec lui ou Israël, mais lorsque la prose devient celle de l’extrème droite alors c’est l’alliance rouge-brun, elle existe, vous venez d’en faire la preuve ( Y-t-il un modérateur sur ce site ? ). Dans la minute je transmets votre page à mes amis alter intelligents qui se sentiront, j’en suis sûr, insultés au plus profond par ces quelques commentaires qu’un article par ailleurs mauvais, a inspiré... HONTE A VOUS !
5. Finkielkraut, l’homme qui sait compter les nègres, 26 février 2007, 15:35
Je ne suis pas d’accord avec Fontenelle et avec vous quand vous assimilez la méfiance de Finkielkraut envers le métissage avec le racisme et lorsque vous considérez (si je vous ai bien compris) que se méfier du métissage c’est défendre la pureté. Le métissage est un mot d’ordre, gentil, mais pas toujours bien réfléchi, puisque l’on confond souvent, comme si ces termes étaient équivalents, métissage et multiculturalisme. Le métissage est le produit original d’une rencontre entre deux cultures différentes alors que le multiculturalisme ressemblerait davantage à la cohabitation/juxtaposition de cultures différentes au sein d’une même société (pour ma part, je préfère le métissage qui me paraît plus intéressant : il donne lieu à une rencontre). Toutefois, le métissage comme mot d’ordre politique et comme réponse sociale et culturelle à l’arrivée et à l’installation de populations d’origine non européenne dans nos pays ne me paraît pas très sérieuse. Le métissage adviendra quoiqu’il en soit, c’est un phnéomène inéluctable, mais il n’est pas une solution. Les solutions sont aussi économiques, sociales, éducatives, politiques et le métissage ne peut s’y substituer. Du coup, pourfendre le métissage comme mot d’ordre politique ne me paraît pas raciste (ce n’est simplement pas politique mais un phénomène anthropologique dont les mécanismes peuvent être analysés et compris par des études). De plus, quand Finkielkraut fustige ce mot d’ordre, il pense à Israël et à une opinion qui prévaut dans certains milieux et qui voudrait, se basant pour cela sur une analogie avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, que la solution au conflit israëlo-palestinien soit la création d’un Etat bi-national. Or, Finkielkraut défend la nation et il ne se place pas dans une perspective fasciste pour cela, mais dans la suite d’Hannah Arendt. Ce qui est dommageable pour Finky dans l’opinion qui est sans doute la votre et que je viens de citer, c’est que l’on met ainsi en doute la légitimité d’Israël à exister, que le sieur Fink défend. C’est donc comme analogie avec Israël qu’il récuse le métissage et non pas parce qu’il défendrait en général un point de vue raciste et qu’il serait une sorte de nazi, adepte de la pureté. Je pense qu’il est en droit de le faire car sans être une ardente défenseuse d’Israël (il ne faut tout de même pas exagérer), je crois moi aussi que l’Etat nation n’est pas un concept dépassé et que nous avons assez eu avec les guerres en Yougoslavie la démonstration de l’attachement des peuples à l’Etat-nation et à ce que l’on appelait en 1945 et pendant la décolonisation, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est au nom de ce droit que Fink a défendu les Croates (et je suis désolée, mais si l’occupation israëlienne est insupportable aux Palestiniens, je ne vois pas pourquoi et comment le pouvoir serbe ne l’aurait pas été aussi aux Croates, Bosniaques, Kosovars, etc.). Si j’ai un point commun avec Fink, c’est de penser que le conflit israëlo-palestinien est un conflit non pas ethnique, non pas racial mais national. ET, oui, le coeur de l’Europe s’est constitué en Etat-nation au XIXe siècle, mais ce n’est pas le cas de l’ensemble des pays de cette planète et l’on pourrait admettre que tous n’ont pas le même rythme et que si nous, nous sentons prêts à passer à autre chose (pas si sûr car politiquement pour nous ce serait l’Europe et on a dit non), tous les autres peuples ne sont pas dans la même disposition d’esprit. Donc, pour moi, Fink a raison de dire que le conflit du Proche-Orient est national et non pas ethnique et il défend la création d’un Etat palestinien viable aux côtés d’Israël (et l’initiative de Genève), ce qui ne fait pas de lui le pire des Sionistes et certainement pas un pro-Sharon ou Olmert. et en tout cas pas un extrêmiste (savez-vous qu’il provoque l’ire des plus à droite des juifs et des sionistes en récusant l’occupation des territoires occupés ?). En gros, je pense que je ne serai pas d’accord avec le bouquin dont vous parlez car il me paraît affreusement caricatural. Je vous signale en passant que de dire que l’équipe de France n’est plus black, blanc, beur, mais black, black, black, ne signifie pas que l’on trouve qu’il y a trop de Noirs dans l’équipe de France ! Vous avez tendance à présenter les opinions que vous vous faites de Finkielkraut comme ses opinions à lui. Alors, sur ses relations avec la communauté noire, allez donc voir sur Grioo.com, il a donné en janvier une longue interview (1h1/2) où il s’explique avec des journalistes du site. C’est à oartir de cet entretien que l’on doit se faire un point de vue sur le racisme de Finkielkraut.
Par ailleurs, votre journaliste parle d’imposture, alors là je suis d’accord, car Fink est un intellectuel trop médiatique pour penser sereinement et combien même il avait des choses à dire dans son jeune temps, passer à la télé entraîne inéluctablement une usure de l’esprit. On ne peut pas être ou rester bon penseur dans la sphère médiatique car elle ne supporte pas les nuances.
1. Finkielkraut, l’homme qui sait compter les nègres, 28 février 2007, 23:10
Il est grand temps de découvrir Edouard Glissant et "la Poétique de la Relation." Je vous laisse découvrir cette magnifique proposition. A bientôt.