Accueil > Fonderie SBFM à Caudan : un nouveau sursis de six mois
Fonderie SBFM à Caudan : un nouveau sursis de six mois
Publie le mardi 5 mai 2009 par Open-Publishing3 commentaires

Aujourd’hui, le tribunal de commerce de Lyon a prolongé de six mois la période d’observation de la fonderie SBFM de Caudan, en redressement judiciaire depuis le 20 janvier dernier. Les repreneurs potentiels ont maintenant jusqu’au 15 juin pour déposer leur dossier de rachat. Le groupe Renault s’est engagé à financer la fonderie jusqu’à fin juin, Peugeot jusqu’à la fin mai. Le tribunal donnera le nom du repreneur le 30 juin.
Rappelons que le groupe basque CIE Automotive, un équipementier auto, est le seul à avoir dépêché des représentants sur place, à Caudan, le 2 avril dernier. Reste, à ce jour, un autre groupe intéressé : le financier Oceo.
La fonderie SBFM emploie 550 salariés. L’usine fabrique des collecteurs d’échappement. Ses principaux clients sont Renault et Peugeot.
– au fil de l’info : 14h18, Ouest France du mardi 05 mai 2009
– et toujours mis à jour, Blog de cgt sbfm
Messages
1. Fonderie SBFM à Caudan : un nouveau sursis de six mois, 5 mai 2009, 15:24, par Lorient 56
Depuis son redressement judiciaire, puis sa mise en vente, la SBFM continue de tourner. Elle fabrique notamment des obus de porte fusée de direction automobile. : Thierry Creux
Le tribunal de commerce de Lyon dira aujourd’hui si les repreneurs potentiels de la fonderie bénéficient d’un délai pour déposer leurs dossiers.
« C’est du conditionnel » précisent bien les délégués syndicaux. Mais ils se fondent sur le dernier comité d’entreprise qui s’est tenu, la semaine dernière, sur le site de la SBFM. « L’administrateur judiciaire nous a annoncé qu’il demanderait un délai supplémentaire pour le dépôt de dossiers de reprise. La date butoir a été fixée au 30 avril. Mais personne n’a déposé d’offres. À cela plusieurs raisons. Le groupe espagnol CIE-Automotive, qui apparaît comme le plus sérieux, a besoin de plus de temps. Il a également besoin de garanties de la part de nos principaux clients Renault et Peugeot, pour qu’ils assurent des commandes de pièces à la SBFM, sur le long terme. » L’équipementier basque, qui s’est rendu deux fois, sur le site de Caudan n’a visiblement pas achevé non plus de rédiger ses propositions sociales et financières.
Autre paramètre : l’arrivée sur le tard d’un autre candidat à la reprise. Il s’agit du groupe financier Océo, qui demande également du temps, avant de faire d’éventuelles propositions.
« Encore de l’attente pour les 550 salariés »
Aujourd’hui, le tribunal de commerce de Lyon dira s’il accepte la requête de l’administrateur. Sinon, l’avenir de la SBFM, dont la mise en vente a été lancée le 10 mars apparaît bien compromis. La fin de la période d’observation, dans le cadre du redressement judiciaire, avait été fixée au 27 mai. En cas de délai supplémentaire, de combien de temps disposeront les acheteurs possibles ?
Le mois de juin est la date avancée pour le dépôt des dossiers avec, à suivre, une décision en septembre. « Ce serait un sursis de plus, mais encore de l’attente pour les 550 salariés » remarque Pierre Le Menahès pour la CGT. Du côté de la CGC, Patrick Pichon note : « Cela risque de faire courir jusqu’à l’été qui va vite arriver. La SBFM ferme en août pour des travaux de maintenance. »
En attendant, la fonderie maintient un bon niveau de charge, avec des commandes pour Renault, Peugeot, mais aussi les petits véhicules construits par les marques telles que BMW et Opel.
Le député Jacques Le Nay qui suit le dossier de près, joue la prudence et attend que le tribunal de Lyon se prononce. Mais il reconnaît : « Si un délai est accordé, cela voudra dire, bien sûr, qu’un repreneur solide est sur les rangs. »
Françoise ROSSI.
– Ouest-France du mardi 5 mai 2009
1. Fonderie SBFM à Caudan : un nouveau sursis de six mois, 6 mai 2009, 08:44, par Lorient 56
Dès que la décision du tribunal de commerce de Lyon a été connue hier, sur le site de la SBFM à Caudan, les salariés réunis dans le restaurant de l’entreprise, ont été informés, par des assemblées générales au fil de la journée.
Les 550 salariés de la fonderie de Caudan respirent. Hier, le tribunal de commerce de Lyon a accordé un délai pour le rachat de l’usine et six mois de plus pour l’activité.
La décision.
Le tribunal de commerce de Lyon, qui a prononcé le redressement judiciaire de la SBFM, le 20 janvier, a accepté la demande de l’administrateur de prolonger le délai de dépôt des dossiers des repreneurs potentiels. Ils avaient au départ jusqu’au 30 avril. Ils ont maintenant jusqu’au 15 juin, pour une décision rendue le 30 juin. Dans la foulée, le tribunal de commerce a accordé six mois de période d’observation supplémentaires, ce qui repousse les risques de liquidation de l’entreprise, au 28 novembre 2009.
Renault avec CIE Automotive.
Le constructeur français et le repreneur potentiel, le plus souvent cité, étaient hier au tribunal de commerce de Lyon. Selon le syndicat CFE-CGC, l’équipementier espagnol, CIE-Automotive, « s’est engagé sur un investissement de 20 millions dès cette année et de 40 millions pour les quatre années suivantes. »
Les conditions.
Mais Automotive ne veut pas et ne peut pas reprendre la SBFM, sans le soutien de Renault. Il est toujours en négociation avec le constructeur. La CGC indique : « Il demande que Renault s’engage, au moins sur sept ans, à acheter un certain volume de pièces fabriquées par la SBFM. »
Les tractations.
Tant du côté des délégués CGT que CGC, on affirme que le sursis accordé par le tribunal de Lyon a pour objectif de laisser du temps aux tractations entre CIE Automotive, les constructeurs que sont Renault et Peugeot et d’éventuels pourvoyeurs de fonds. Le groupe financier Océo s’est signalé juste avant la fin du mois d’avril. Il pourrait, selon les syndicats, faire figure d’intermédiaire dans le montage d’un dossier de reprise.
En attendant. Depuis la mi-décembre, la fonderie tient grâce à l’argent injecté par Renault. 15 millions d’euros à ce jour. Et en plus, le groupe paie les pièces qu’il fait fabriquer à la fonderie. De fait, il est aujourd’hui l’actionnaire principal de l’usine de Caudan. Hier, à Lyon, il s’est engagé à poursuivre son engagement financier, jusqu’à la fin du mois de juin. Même attitude de la part de Peugeot.
Les questions.
Elles sont nombreuses. Elles ont été exprimées hier, lors des assemblées générales organisées sur le site, par la CGT. Interrogations sur la santé financière du groupe CIE Automative, lui-même en proie à des difficultés liées à la crise automobile. Quels sont ses projets industriels etc. ? Pas de réponse pour l’instant. Mais tous ont réaffirmé une vigilance extrême, quant à la suite des événements.
Avant l’été.
Les salariés craignent cette période : « Celle des mauvaises nouvelles qui tombent pendant les vacances. » En août, l’usine ferme pour des travaux de maintenance estimés à 1,3 million d’euros. Qui va les payer ?
En fin de vie.
Autre sujet d’interrogation. De nombreuses pièces fabriquées pour Renault sont dites « en fin de vie ». Ce qui signifie qu’elles seront supprimées en fin d’année. Par quelles pièces seront-elles remplacées ? « Pour l’instant, assurent les salariés, le constructeur n’a pas demandé la réalisation de tests pour de nouvelles pièces. »
Le soutien des élus.
Jacques Le Nay, député du Morbihan confiait hier : « Cette décision va dans le sens souhaité. C’est positif, même si un gros travail reste à faire. » Norbert Métairie, président de Cap l’Orient, de son côté, a indiqué : « Cette décision constitue une nouvelle étape dans le processus de reprise de la SBFM. Il s’agit d’une nouvelle opportunité à saisir pour travailler collectivement à un projet de reprise qui garantisse l’avenir de la fonderie de Caudan. Il ressort de nos échanges avec les repreneurs potentiels que ce nouveau délai doit leur permettre de présenter un véritable projet industriel. »
Françoise ROSSI.
– Ouest-France du mercredi 6 mai 2009
2. SBFM. Un sursis de six mois accordé, 6 mai 2009, 12:22, par Lorient 56
La SBFM vit toujours. Hier, le tribunal de commerce de Lyon a prolongé de six mois la période d’observation et a reporté la date de dépôt des offres de reprise. Plus que jamais, l’Espagnol CIE Automotive est dans la course.
Le 5 mai 2009 restera peut-être comme une date importante dans l’histoire de la SBFM. Celle qui a marqué un virage dans la vie chaotique de la fonderie caudanaise. Hier, le tribunal de commerce de Lyon a suivi les administrateurs dans leur demande et a repoussé la période d’observation de six mois. Il a également fixé au 15juin la date de dépôt des offres de reprise avec une décision intervenant le 30juin. Jusqu’ici, les Espagnols de CIE Automotive étaient les seuls candidats à la reprise. Hier, des représentants de la direction du groupe industriel basque étaient présents à Lyon, tout comme Renault qui avait fait le déplacement. Faut-il y voir le signe d’une réelle volonté de s’engager plus en avant ? Richard Hervé de la CFE-CGC veut y croire. « CIE Automotive demande à Renault un engagement sur sept ans. Par ailleurs, il prévoit un investissement de 60M€, 20M€ cette année et les 40 autres investis sur les quatre prochaines années. C’est un soulagement ».
Prudence de la CGT
Pierre Le Ménahès de la CGT n’a pas tout à fait la même lecture. Il reste prudent et se souvient que l’arrivée de l’actionnaire italien Garro avait également été suivie d’un cortège de promesses toutes plus alléchantes les unes que les autres. Pour lui, l’industriel espagnol n’a peut-être pas les reins suffisamment solides pour reprendre la SBFM. « C’est un groupe endetté qui accuse une baisse d’activité de 50% cette année. Ce n’est pas rassurant ». Mais dans le contexte actuel quel est l’industriel présent dans l’automobile qui n’accuse pas le coup ?
Stratégique pour CIE Automotive
Il est vrai qu’annoncer 60M€ d’investissements pose question. N’est-ce pas encore un effet d’annonce ? Pour autant, CIE Automotive se présente comme un groupe stable. Présent dans tous les secteurs de l’automobile (du biocarburant à la fabrication de pièces de plastique) l’industriel basque compte 13.000 salariés répartis sur 57 sites dans le monde entier (Brésil, Mexique, États-Unis, Slovaquie...). Aujourd’hui, sa seule fonderie est au Brésil. En reprenant la SBFM, il en aurait une seconde en Europe (*). Si hier, il a demandé à Renault de s’engager à ces côtés sur sept ans, ce n’est pas anodin. Les deux industriels travaillent ensemble. Très clairement, CIE Automotive a le soutien de Renault, ce qui n’était pas le cas de l’Allemand Fritz Winter, un temps sur les rangs des repreneurs de la SBFM.
Renault joue la montre ?
Pierre Le Ménahès aimerait croire en ces arguments, mais pour l’instant il se demande si le constructeur automobile français qui injecte chaque mois 1,5M€ dans les caisses de la SBFM, n’est pas en train de jouer la montre. « Une dizaine de pièces que nous réalisons pour lui arrive en fin de vie cette année. Ensuite il pourrait être tenté de les faire construire ailleurs ». Assurément, ce serait un coup dur pour la fonderie caudanaise. Et quand bien même l’industriel espagnol reprendrait la SBFM, cela ne pourrait pas se faire, selon le représentant de la CGT, sans un plan social. Ce qui est certain, c’est que la fonderie est encore en sursis.
(*) CIE Automotive a également fait une proposition de reprise de l’entreprise New Fabris, usineur, implanté à Châtellerault et propriété du groupe Garro, auquel appartenait la SBFM.
Laurent Marc
– Le Télégramme du 6 mai 2009