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Forum pour un syndicalisme de classe et de masse samedi 26 mai à Paris
Publie le jeudi 24 mai 2007 par Open-Publishing3 commentaires
Forum pour un syndicalisme de masse et de classe
Paris, le samedi 26 mai de 9h30 à 18h
Au CICP, 21 ter, rue VOLTAIRE – 75011 PARIS Métro : Nation ou Boulets-Montreuil
Organisé par
CL CGT continuer.la.cgt@wanadoo.fr
CUFSC collectif.sdyndical.classe@wanadoo.fr
CGTE DALKIA info@dalkia.com
CILCA courantintersyndical@free.fr
Où Va la CGT http://ouvalacgt.over-blog.com
FSE Paris I-ParisIV http://oxygenefse.free.fr
Collectif Métallos CGT qui appelle ses militants à s’engager pleinement dans les débats et activités du Forum
Ordre du jour et déroulement du Forum
9h30 Accueil
10h00 Ouverture et Introduction aux débats
10h20 Forum sur « la Parole aux luttes »
11h45 Syndicalisme de collaboration : introduction et débat
(exemples : Sécurité Sociale Professionnelle, la CES, la CSI)
13h00 Repas
14h15 Nécessité d’une plateforme de lutte : introduction et débat
15h15 Méthodes et formes de lutte : introduction et débat
16h00 Pause
16h30 Résolution : introduction, débat et adoption
18h00 Clôture après vote
Dans la chemise d’accueil, sera remis aux participants :
1/ le projet de résolution à adopter par le Forum
2/ le projet de plateforme syndicale
3/ le texte sur les methodes de luttes
4/ l’appel au forum
Pour un FORUM du SYNDICALISME de CLASSE et de MASSE
Appel de collectifs et militants syndicaux
Les travailleurs salariés, qu’ils soient du public ou du privé, actifs, privés d’emploi, « précaires » ou retraités, subissent la plus grave offensive antisociale depuis la guerre. Profitant de la crise généralisée du mouvement ouvrier international et s’efforçant de surmonter leurs propres contradictions, les forces du grand capital, sociétés transnationales et institutions de la mondialisation financière, impérialismes rivaux des différents continents, Union européenne, MEDEF et gouvernements maastrichtiens successifs, ont entrepris de détruire les conquêtes sociales et démocratiques de deux siècles de luttes.
En quelques décennies, l’industrie du pays a été largement dépecée et une bonne partie de la classe ouvrière et des régions industrielles a été déclassée et marginalisée ; les statuts et les conventions collectives ont été brisés ou affaiblis ; la précarité a fait des bonds de géant ainsi que le chômage de masse, la misère, les inégalités, la paupérisation de nombre de travailleurs. L’indemnisation du chômage est devenue de plus en plus restrictive. Les acquis sociaux (retraites, Sécurité sociale, etc.) sont en grave recul et les services publics (Poste, France-Télécom, SNCF, EDF, GDF, Éducation nationale, hôpital public...) sont décentralisés, « dégraissés », privatisés, tandis que le secteur public industriel est quasiment liquidé, à l’instar d’une recherche publique et d’un investissement universitaire gravement anémiés…
Cette régression tous azimuts est aujourd’hui arrivée à un tel point qu’en France le MEDEF et ses valets politiques des différents bords sont décidés à en finir dans la toute prochaine période avec ce qui demeure des conquêtes ouvrières et démocratiques, en commençant par la remise en cause du droit de grève et/ou l’intégration-domestication totale des syndicats par l’État, préparées par la criminalisation en cours des militants syndicaux.
Dans ces conditions, la dérive des directions syndicales, qui se refusent à dynamiser et fédérer les luttes, heurte frontalement les intérêts des travailleurs comme leur aspiration à la lutte, ainsi qu’en témoignent les progrès de combativité depuis 1995. Elle rend d’autant plus urgente la défense et la renaissance du syndicalisme de lutte de classe.
Les principales directions syndicales se livrent à la collaboration de classe
Le 48e Congrès de la CGT (Lille, avril 2006) a été une étape importante dans le processus de liquidation du syndicalisme de lutte de classe, indépendant de l’État et des patrons. La CFDTisation de la CGT s’est accélérée. En lieu et place d’une orientation pour des combats revendicatifs, d’une analyse critique de la société capitaliste et de la politique gouvernementale, les dirigeants confédéraux ont fait adopter des textes consensuels, de type associatif, et appelé à un « syndicalisme rassemblé » reconnaissant le capitalisme comme porteur de modernité et… d’avenir ! Du refus de « diaboliser le patronat » (on parle désormais d’« entrepreneur » et non de patron, de « partenaires sociaux » et non de classes sociales) à l’adhésion à la CES et à la CSI, et avec l’objectif de « relever les défis de la mondialisation » (un des mots d’ordre du 48e congrès), c’est la même ligne de fardage de la contradiction capital-travail et d’abandon des positions syndicales de classe. La direction CGT ne cache plus sa volonté d’accompagner, voire d’aménager le capitalisme, à l’instar de son ténor réformiste J.-C. Le Duigou qui écrit (dans son livre Demain, le changement, p. 248) : « Le marché, nous le connaissons. Nous cherchons à l’orienter, à le maîtriser, à le transformer. Nous ne sommes pas pour l’abolir comme cela a été fait dans l’expérience soviétique. » L’entreprise n’est plus présentée comme appartenant au capital, mais comme un cadre de vie et de travail « neutre ». Ainsi, toujours selon Le Duigou, « qu’une entreprise fasse des bénéfices n’est nullement condamnable », et comme « il n’est pas question d’ignorer la contrainte de compétitivité des entreprises », l’idée « d’interdiction des licenciements » n’est de ce point de vue « ni réaliste, ni ambitieuse » !
En adoptant la « sécurité sociale professionnelle » et en se ralliant à l’individualisation du « parcours individuel professionnel », le 48e congrès a entamé gravement les missions traditionnelles du syndicalisme : c’est une réintroduction du livret individuel de travail, un affaiblissement du caractère collectif des droits des salariés, en somme un retour programmé au corporatisme. Une nouvelle pratique syndicale bien conforme à la place dans la direction confédérale qu’ont prise les cadres, moins tournés vers les formes collectives de lutte. Inévitablement, comme le syndicalisme de lutte de classe a établi des liens avec les partis de la classe ouvrière, le « syndicalisme rassemblé » renforce ses liens avec le « social-libéralisme » réactionnaire, cultive l’apolitisme, la neutralité vis-à-vis des politiques gouvernementales, la soumission à l’ordre établi.
Ce qui vaut pour l’orientation de la CGT vaut pour celle des principales autres organisations, qui veulent toutes prendre la CFDT comme alliée, quand ce n’est pas pour « modèle » !
C’est ainsi que la direction de la FSU a tenté d’imposer au Ve Congrès (février 2007) l’adhésion de cette fédération à la CES et à la CSI, marchant dans les pas des directions de la CFDT, de la CGT et de FO. La réaction d’une partie des congressistes l’a empêchée de parvenir immédiatement à ses fins, mais la direction de la FSU va maintenant essayer de les atteindre en organisant une consultation individuelle des adhérents, au mépris des instances et sans véritable confrontation démocratique (refus d’un libre débat dans les publications fédérales). De plus, elle tente d’avancer à toute force vers la confédéralisation (ouverture aux trois fonctions publiques et projet d’ouverture au privé), ce qui aggraverait encore l’émiettement syndical, au détriment de la capacité de lutte des travailleurs.
Le « syndicalisme rassemblé » : de défaite en défaite !
La politique de collaboration de classe de la direction CGT et des principales autres organisations se manifeste dans chaque lutte, généralement sous prétexte d’« unité d’action ». On s’en tiendra ici aux grandes luttes des dernières années :
En 1995, sur fond de grèves importantes du secteur public (cheminots en tête), avec l’assentiment des salariés du privé (la fameuse grève par procuration), l’objectif central était de repousser le plan Juppé de liquidation de la sécurité sociale. Le mot d’ordre le plus populaire était celui de « retrait du plan Juppé ». Lors des négociations nationales, le secrétaire général CGT de l’époque (Louis Viannet) avait rapidement abandonné cette exigence. Il n’y avait plus d’obstacle pour que le parlement adopte une loi régressive.
En 1997, la direction de la CGT comme celles des autres confédérations entérinèrent la loi Aubry généralisant la flexibilité du travail, l’annualisation du temps de travail sous couvert des « 35 heures ». La CGT renonça à sa revendication fondamentale de « 35 heures pour tous, payées 40 ».
En 2003, avec le projet Fillon, le gouvernement et le patronat s’attaquaient à une des plus importantes conquêtes sociales des luttes de classes dans la résistance antifasciste et à la Libération : la remise en cause du droit à la retraite à 55 et 60 ans, l’allongement de la durée légale du temps passé dans l’emploi et la réduction des pensions de retraite. Les directions de la CGT, de la FSU et de FO, craignant par-dessus tout les débordements possibles, appelèrent à des journées d’action si discontinues qu’elles furent impuissantes à faire céder le pouvoir. Alors que les travailleurs et la base de ces organisations revendiquaient une grève nationale jusqu’au retrait, les sommets refusèrent d’amplifier et de faire converger les luttes.
En 2004, le ministre de la santé (Douste-Blazy) lance un projet sur la protection sociale qui renforce l’austérité en matière de dépenses de santé en accentuant la taxation des salariés dans des proportions encore plus élevées. Les direction de la CGT et de FO, tout en condamnant le projet soutenu par la CFDT, participent aux groupes de réflexion et refusent d’appeler aux luttes et grèves. Concernant le changement de statut des entreprises publiques EDF et GDF, la confédération CGT et la direction de la fédération de l’énergie refusent de déclencher un mouvement d’ampleur et continu alors que ces entreprises jouissent d’une grande popularité dans l’opinion. Elles se contentent de « journées d’action » à caractère symbolique. L’essentiel se passe dans la coulisse et les tractations avec Sarkozy pour trouver un « compromis ». La direction de la CGT se rallie au principe d’un actionnariat des salariés, à l’ouverture du capital (le privé à hauteur de 30 %) et à la transition vers la privatisation des services publics de l’énergie. Pourtant la direction de la fédération CGT de l’énergie avait été brutalement rappelée à l’ordre par les électeurs et la majorité des militants CGT lors du référendum sur la modification du régime particulier de retraite. Nul n’ignore que le secrétaire général Cohen faisait voter pour le OUI à ce projet de la direction d’EDF et du gouvernement ! Là aussi, la direction confédérale de la CGT, comme celle de FO, a refusé toute généralisation du mouvement pour la défense des services publics de l’énergie et du gaz. Des comités usagers/travailleurs ont été impulsés localement sans être relayés par les confédérations.
En 2005, c’est l’année du référendum sur le projet constitutionnel européen : un projet régressif, réactionnaire, impérialiste qui visait à rendre incontournable, par le poids de sa seule légalité, la politique néo-libérale en Europe. Il s’agissait de franchir un nouveau pas dans l’édification de l’Union européenne, qui n’est rien d’autre qu’une arme stratégique des impérialismes européens contre les travailleurs.
La direction de la CGT dans le sillage de la CES et de la CFDT, manœuvre pour susciter l’adhésion ou à défaut la « neutralité » des syndiqués et salariés à ce projet. En effet, la CGT avait été une des pièces maîtresses du NON au référendum de Maastricht. Le coup d’envoi de cette campagne qui ne dit pas son nom fut la tribune libre dans Le Monde de deux hauts responsables cégétistes siégeant dans les organismes dirigeants de la CES. Leur prise de position était favorable au traité constitutionnel sous l’angle des « avancées » et du « terrain à investir pour les forces syndicales » ! La direction a lancé une première salve, la base reste peu convaincue. Alors, la tactique de la direction confédérale, confrontée à l’exigence croissante du débat, est d’appeler les militants à lire et étudier le document, avec un leitmotiv identique à celui des directions de FO et de la FSU : « On n’a pas vocation donner une consigne de vote politique » !
Lors des assemblées de militants, lorsque des camarades appelaient à rejeter le traité, aussitôt les émissaires de la direction affirmaient : pas de précipitation, il faut étudier un texte complexe ! Là où le terrain était plus favorable à leurs vues, les dirigeants n’hésitaient pas à parler « des potentialités à investir avec le traité et les droits nouveaux qu’il propose » ! En somme, la ligne d’aménagement du système capitaliste avait bien la préférence de la direction confédérale. Ce fut vain, car les camarades à la base, toujours plus nombreux, dénonçaient le traité et exigeaient une prise de position claire de la confédération. Le CCN du 3 février allait se faire l’écho de cette aspiration majoritaire à la base. Le CCN se prononce à une large majorité pour « le rejet du traité » ! Le bureau confédéral, bien que mis en minorité, condamne par voie de presse la position prise démocratiquement ! Singulier acte d’indiscipline de ceux qui sont censés veiller à l’application des décisions prises ! Surtout, cette décision du CCN restera lettre morte pour le bureau confédéral, aucun haut responsable n’intervient pour appeler au rejet du traité. Certains « à titre personnel » s’engagent même pour son adoption. Une violation flagrante de la démocratie syndicale ! La victoire massive du NON, malgré la mobilisation de tout l’appareil d’État et des médias à son service, y compris les chefs de toutes les églises, montraient bien que le CCN, poussé par les actions et positions des militants, avait bien saisi globalement les enjeux et permis à la CGT de ne pas se couper définitivement du monde du travail !
L’été 2005 est adopté le CNE qui organise la précarité aggravée pour les travailleurs des entreprises de moins de 10 salariés. Pas de protestation majeure : De Villepin se croira conforté pour préparer la généralisation de cette sur-précarité avec le CPE. Le 4 octobre se déroule une puissante journée d’action, reflet du mécontentement et de la colère croissants. Aucune suite n’est donnée par la confédération ! Au même moment pourtant, les travailleurs de la SNCM luttent pour le maintien de leur entreprise dans le service public à 100 % sans ouverture du capital ; mais rien n’est fait pour appeler à la solidarité avec les SNCM ! Très rapidement, la direction confédérale va opter pour cette ouverture du capital, en fixant un seuil au capital public qui ne cessera de baisser au fur et à mesure de l’entêtement de De Villepin. Après l’occupation du Pascal Paoli par les marins du syndicat des travailleurs corses, le gouvernement va utiliser, pour la première fois depuis 1947, le recours à des unités militaires pour briser ce mouvement et arraisonner le bateau. Non seulement aucun appel unitaire n’est lancé à la solidarité contre la répression syndicale, mais pire, le même jour, Bernard Thibault, seul, décide de rencontrer le premier ministre pour lui faire de nouvelles propositions et « trouver une sortie honorable au conflit », c’est-à-dire mettre fin à la grève ! Idem, pour la lutte des salariés de la RTM (régie des transports marseillais), qui ne bénéficieront que de la solidarité des véritables syndicalistes de classe.
En 2006, le 4 février, la CGT et les autres centrales lancent un journée d’action dénonçant certes le CPE, mais sans relier cette dénonciation au CNE et à la totalité de la « loi sur l’égalité des chances » : apprentissage à partir de 14 ans, précarité généralisée et obligatoire pour toute la jeunesse. Maryse Dumas affirme, contre ceux qui appellent dès le début à une extension et à une continuité de la lutte, que « la grève générale n’est pas nécessaire et serait même improductive » ! Le pouvoir ne manque pas d’interpréter ces signaux et va maintenir l’ensemble du dispositif. C’était sans compter sur la combativité, la créativité, la « radicalité » du mouvement étudiant et lycéen, qui va mobiliser et gagner à la grève faculté après faculté. Le mouvement étudiant découvre les formes éprouvées de la lutte de classes : occupations de bâtiments, piquets de grève, recherche de la solidarité avec la population, actions « coups de poing ». La CGT, rassurée par la position similaire des autres centrales, notamment de la CFDT, organise trois « temps forts », mais refuse tout appel à l’extension et à la généralisation du mouvement en l’orientant sur le refus de toute précarité.
De Villepin, tout en ne retirant pas le CPE, propose des ouvertures en direction de la CGT en invitant les partenaires sociaux à ouvrir des négociations sur la « sécurité sociale professionnelle ». La direction de la CGT fut la dernière à répondre négativement. Mais elle a, comme la CFDT et les principales autres directions syndicales, délibérément restreint les revendications au seul CPE et limité la lutte aux seules « journées d’action » sans lendemain, refusant de mobiliser réellement les travailleurs dans la perspective de la grève, comme le demandaient les étudiants.
L’annonce du retrait du CPE constitue une indéniable victoire : la jeunesse a mesuré qu’on pouvait faire reculer les gouvernements par des luttes massives et d’ampleur, s’est éveillée à l’anticapitalisme, c’est là une grande expérience. La solidarité intergénérationnelle et de classe s’est manifestée, comme le montre le succès des manifestations et journées de grèves dans le public, mais aussi dans les entreprises privées. Cette victoire de la lutte anti-CPE, à laquelle les militants CGT, FSU, FO, Solidaires, etc., ont contribué, a constitué une aubaine pour les directions de ces organisations, notamment pour celle de la CGT qui, à la veille du 48e congrès, a pu camoufler son désastreux bilan depuis 10 ans de « syndicalisme rassemblé ».
Résistance à la collaboration de classe et exigence du syndicalisme de classe restent vivantes !
Le plus souvent, dans les entreprises, les travailleurs les plus combatifs restent organisés à la CGT ; les actions et grèves locales sont impulsées par les syndicats CGT ; les plus gros cortèges dans les manifestations nationales de protestation sont ceux des adhérents CGT.
De nombreux militants et élus du personnel cégétistes restent attachés à leur combat de classe quotidien, sachant d’expérience que c’est la mobilisation de classe qui a permis de conquérir et de sauvegarder les droits sociaux des travailleurs. Dans l’Éducation nationale, la principale fédération reste la puissante FSU, où agissent de nombreux militants lutte de classe, organisés ou non en tendances. Dans un certain nombre de secteurs, des syndicats de lutte se maintiennent ou apparaissent, des militants lutte de classe interviennent, quelle que soit leur étiquette (SUD, CNT, FO, FSE...).
L’avenir capitaliste ne peut être constitué que de luttes entre exploiteurs et exploités. Aussi, les syndicalistes lutte de classe n’ont pas d’autre avenir que de travailler à impulser et fédérer les luttes revendicatives sur la base d’une plate-forme de combat désignant clairement le capitalisme et ses gouvernements comme cause et adversaire ; tout en inscrivant ces luttes dans celle, plus générale, de la lutte contre l’impérialisme, responsable de la guerre et du pillage des opprimés du monde entier.
Le syndicalisme est indissociable de l’action de masse, de la recherche de la solidarité de toute la classe, pour les mêmes droits pour tous. La solidarité doit se réaliser tout particulièrement avec les fractions les plus fragiles (privés d’emploi, précaires, intérimaires, salariés de la sous-traitance, sans-papiers…), dont la syndicalisation est un enjeu majeur. La forme la plus éprouvée de la lutte syndicale reste la grève, car elle seule touche les intérêts financiers des capitalistes. La solidarité militante et financière avec les travailleurs en grève est une donnée de classe : l’ennemi du travailleur n’est pas seulement son propre patron, mais toute la classe des patrons !
La conscience de classe a fortement reculé, en relation avec le recul du mouvement ouvrier révolutionnaire. Le mouvement syndical privé d’anticipation, est amené à se placer exclusivement sur le terrain voulu par le capital, celui des profits au détriment des acquis sociaux. La ligne maximale d’action syndicale devient, au mieux, défendre ce qui existe, et non la conquête de nouveaux droits et la garantie des acquis ! Le syndicalisme de lutte de classe, au contraire, recense et popularise les besoins et aspirations populaires, pour les traduire en revendications précises et convergentes qui posent, en dernière analyse, la question de l’abolition du patronat et du salariat.
Les syndicalistes conscients de ce bilan n’ont pas d’autres choix que d’unir leurs efforts pour reconstruire ce syndicalisme de lutte de classe dont ont besoin les travailleurs et pour aider à réaliser l’unité syndicale sur la base des revendications des travailleurs. C’est pour commencer à rassembler ces syndicalistes, les travailleurs et les privés d’emploi en lutte que le présent appel a été élaboré, à l’initiative des quatre regroupements signataires du présent appel, qui étaient déjà intervenus ensemble à l’occasion du 48e congrès de la CGT en avril 2006 (diffusion d’un tract commun contre l’orientation de la direction confédérale). Aujourd’hui, d’autres collectifs, de nombreux militants isolés, des syndicats ou sections de base, des UL, voire des UD et des syndicats nationaux, défendent le syndicalisme de classe et de masse, dans la CGT, dans la FSU et dans d’autres syndicats issus du mouvement ouvrier (FO, SUD, CNT, syndicats étudiants de lutte…).
C’est pourquoi nous proposons à tous ces syndicalistes, collectifs syndicaux et syndicats, ainsi qu’à tous les travailleurs et privés d’emploi en lutte, de nous réunir en forum pour la défense du syndicalisme de classe, pour la défense du travail contre le capital et la collaboration de classes.
Ensemble, nous pouvons contribuer dans nos entreprises, dans nos syndicats respectifs, à réfléchir sur les formes de luttes nécessaires, sur l’interaction solidaire et militante, à agir pour que l’aspiration à la grève générale se transforme en réalité afin de sauvegarder nos droits mais aussi en gagner de nouveaux.
Tous ensemble, nous pouvons construire l’opposition unifiée des syndicalistes fidèles aux traditions qui ont présidé à la fondation de la CGT : syndicalisme de classe et de masse, internationaliste.
Paris, 17 février 2007
Messages
1. Forum pour un syndicalisme de classe et de masse samedi 26 mai à Paris, 24 mai 2007, 10:14
Tout ce qui se fait dans la CGT comme d’ailleurs dans la FSU m’interesse au plus faut degré. Je ne suis pas indifférend aux expressions des autres centrales non plus car le terrain social, les coups que les actifs et retraités du monde du travail et de la création vont prendre dans la période à venir seront lourds de conséquence.
Une remarque cependant : vous comptez dans une journée de quatre heures de débats environs tirer les analyses de 26 années de social libéralisme au service du grand patronat avec. malheureusement une participation de quelques ministres communistes ( mais pouvait-il en être autrement ?) ?? Ceci me semble un peu court...
La même question se pose aussi ailleurs sur le terrain politique...
En qualité d’ancien, jusqu’aux années 1975, le syndicalisme était quand même fort. Et autant que je me souvienne certains débats, le déclin avait commencé alors, même si celà n’était pas uniforme partout.
Bizarrement la courbe du déclin a suivi la même pente tant dans le syndicalisme que dans les options politiques sur le terrain de la lutte de classe depuis cette période !
Et tout celà pour aboutir à quoi ? Plus de misère, plus de pauvreté, plus de pécarisation etc..etc..
Responsables qui ?
A mon sens uniquement le capital ! Il a su manoeuvrer jusqu’à ce qu’il puisse enfin mettre en place ses représentants directs lesquels ne craignent pas dans la réalité la lutte de classe à un point tel que le meilleur d’entre eux, Sarko pour ne pas le nommer, ne s’est pas embarrassé pour affirmer qu’il n’attendait rien de Thibaut car il était membre du bureau politique du parti communiste !!!
Je ne suis pas inquiet. Moi aussi j’en appelle au retour sur les fondametaux sur tous les terrains, syndicaux et politiques, et surtout pour ceux en qui j’ai toujours eu une grande confiance en l’occurence au terrain syndical : la CGT.
De reculs en reculs sur les analyses de fond nous avons abouti à quoi ?
26 années passées ainsi, mesure-t-on l’état de désarroi dans lequel s’est placé le monde du travail ? Pouvons-nous nous contenter des sondages qui nous rassurent sur la confiance des salariés envers les syndicats sans qu’ils soient réellement organisés syndicalement face à leurs exploiteurs : les patrons ?
En 1967, un secrétaire d’UL, ancien ouvrier des forges m’expliquait entre autre, l’importance du débat idéologique pour que les salariés connaissent leur réalité au sein d’une entreprise. N’était-ce pas essentiel pour exiger un meilleur paiement de la force de travail ? Et combien d’autres éléments de cette nature faudra -t-il reprendre en les adaptant à l’époque d’aujourd’hui ?
Gardons confiance !
Galou des Landes
2. Forum pour un syndicalisme de classe et de masse samedi 26 mai à Paris, 24 mai 2007, 12:31
ASSEZE D’HYPOCRISIE SEULE LA LUTTE INTERNATIONALE PEUT PAYER :
AGCS, Directive Service Bolkenstein n°2 : Ultime mise sous tutelle commerciale de l’Europe
L’AGCS privatise la vie des peuples et de l’individu :
L’organisation collective de la vie des peuples, et jusqu’à la sphère quasi-privée des individus, court désormais le risque imminent d’être essentiellement déterminée par l’application de l’AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services) dans un avenir très proche. Cette échéance a été extraordinairement rapprochée de nous par l’élection du nouveau Président de la République Française, atlantiste convaincu comme l’est déjà la chancelière Allemande, Angela Merkel.
Dans 5 ans tout est privatisé pour l’AGCS sous peines d’astreintes journalières à hauteur de milliards d’euros. Si un grand nombre d’accords fondateurs de l’OMC comportent des dangers, l’AGCS représente pour les citoyens une menace absolue. Aucune conception et organisation de l’Etat et du Pays ne pourra échapper à une remise en cause par l’AGCS en vue d’une commercialisation des services soumis à l’ouverture aux marchés et à la libre concurrence dans le cadre de la compétitivité internationale.
Dans le secteur de l’Éducation Nationale ces mesures s’appliqueront depuis la crèche jusqu’à la maternelle, depuis le primaire jusqu’aux universités. Tous les médias seront offerts aux marchés. Il n’y aura plus de médias radiodiffusés, télévisuels ou du cybercâble entre les mains du domaine public, à l’image du service des eaux, de la téléphonie.
Il n’y aura plus de services sociaux d’états et de santé publique. Les Agences pour l’emploi seront privatisées. Tous les Services Publics y compris la culture, les théâtres nationaux, les conservatoires, seront réservés au secteur commercial et à des groupements d’intérêt communautaires pilotés par des groupements financiers privés.
L’Europe "officielle" travaille donc contre l’Europe des peuples.
De qui se cache la Commission européenne si ce n’est des citoyens et de leurs représentants élus ? Il est clair que l’UE ne voulait pas porter à la connaissance du public ce litige alors que la campagne battait son plein contre la Directive Bolkenstein et le TCE.
L’avenir a montré que, de toute manière, la directive européenne dite Bolkenstein s’était transformée en Directive Service qui revient au même avec son principe de "la Libre prestation des Services".
Une nouvelle lustration libérale a eu lieu lors d’un vote surprise au Parlement Européen de Strasbourg, le 8 mai 2007. Elle a été engagée par la Commission Européenne et le Parlement Européen dans une procédure qui va inclure les services sociaux et de santé pourtant exclus de la
toute recente Directive Service
http://www.renovezmaintenant67.eu/index.php?2007/05/19/256-agcs-directive-service-bolkenstein-n2-necrose-de-la-democratie-mise-sous-tutelle-de-l-europe
1. Forum pour un syndicalisme de classe et de masse samedi 26 mai à Paris, 24 mai 2007, 16:23
Alors, puisque c’est aussi grave que cela, pourquoi les partis politiques de gauche n’en parlent pas ?
Est-ce pour cette raison que le parti de Bayrou et le PS fricottent ensemble, en cachette, depuis 4 ans au moins ?
Pourquoi tout semble s’embaler maintenant, et qui est derrière qui tire les ficelles ? A qui va profiter de mettre la main sur les services et sur les citoyens ? Des noms précis d’individus me plairaient assez, pour identifier mes bourreaux.
Ensuite, pour la riposte :
– est-il possible d’envisager de faire "jouer le même jeu que ces forces obscures" par la gauche rassemblée pour acquérir par exemple une chaîne de TV, organiser des services sociaux, des écoles, etc... En somme, choisir et organiser une autre société parallèlement à celle qu’ils veulent nous imposer ?
J’ai bien noté que le libéralisme sauvage et brutal va s’abattre d’un moment à l’autre sur nos têtes. Je note, indicateur à ne pas négliger, que la Bourse qui devait se cracher en avril, se porte comme un charme, en mars le CAC40 était autour de 5700 points, et deux mois après il est à 6100 points ! Ca veut dire que des licenciements nombreux sont en cours d’exécution, ça veut dire que "Perrette s’est entravée, le pot au lait par terre : adieu veaux, vaches, cochons". Ceux qui comptaient faire des heures supplémentaires, plutôt du travail au noir (autorisé), n’auront qu’à aller pointer à l’Anpe, ou plus simplement aller travailler gratos pour le patron qui n’attend que ça.
L’heure est si grave, qu’il est nécessaire pour tout le monde d’aller se renseigner, de se parler entre voisins même ceux qui ont voté Sarkozy, ou Royal, d’échanger, d’aller à tous les meetings, de poser les vraies bonnes questions, de comparer.
Il n’est plus temps de rester isolés, il faut faire l’effort de s’ouvrir aux autres, pour comprendre ce qui va nous tomber sur la tête. L’Europe prend un chemin qui nous plaît pas, parce qu’elle veut rivaliser sur le terrain des USA, qui n’est pas le meilleur exemple en matière sociale. Il suffit de regarder les CD de Mickael Moore pour s’en convaincre.
L’Europe en accentuant sa pression sur les peuples qui la composent, a des répercussions sur notre politique intérieure et c’est pas Sarkozy qui aidera les salariés, car on ne peut pas aimer les milliardaires et les pauvres, il faut faire un choix. Le yacht, le Fouquet’s, Neuilly sans pauvres, sont la réponse. J