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France / Comores : Des pseudo-clandestins condamnés à mort
Publie le mardi 14 juillet 2009 par Open-PublishingLe 22 décembre 1974, à la question, souhaiteriez-vous que le territoire des Comores devienne indépendant ? 94,5 % des Comores ont voté pour le OUI. 8853 Comoriens (dont 63,82% Mahorais) ont voté pour le NON.
La France décida de procéder à un décompte île par île afin de garder l’île comorienne violant ainsi l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
Les Comores avaient pourtant reçu de la part de la France la promesse de l’octroi de l’indépendance dans le respect de l’ « intégrité territoriale » en témoigne :
– La déclaration devant l’assemblée Nationale, d’Olivier Stirn le 17 octobre 1974 : « On a dit que les Comores seront un pays fragile. C’est vrai : son économie et la défense de son indépendance seront fragiles. Mais ne le rendons pas plus fragile encore par un vote dont le résultat serait de l’amputer d’une partie de lui-même et d’accentuer ainsi la faiblesse que vous redoutez. »
– Ou celle sur les Comores de Monsieur Valery Giscard d’Estaing président de la république français dans le journal le monde du 26 octobre 1974 « C’est une population qui est homogène, dans laquelle il n’existe pratiquement pas de peuplement d’origine française, ou un peuplement très limité. Est-il raisonnable d’imaginer qu’une partie de l’archipel devienne indépendante et qu’une île, quelle que soit la sympathie qu’on puisse éprouver pour ses habitants, conserve un statut différent ? Je crois qu’il faut accepter les réalités contemporaines. Les Comores sont une unité ; il est naturel que leur sort soit commun, même si, en effet, certains d’entre eux pouvaient souhaiter (et ceci naturellement nous touche, et bien que, nous ne puissions pas, ne devions-nous pas en tirer des conséquences) même si certains pouvaient souhaiter une autre solution. Nous n’avons pas, à l’occasion de l’indépendance d’un territoire, à proposer de briser l’unité de ce qui a toujours été l’unique archipel des Comores. ».
Le 6 juillet 1975 Ahmed Abdallah déclara unilatéralement l’indépendance des Comores.
Le 12 Novembre 1975 l’Union Africaine (UA ex OUA), la Ligue Arabe et les Nations Unies ont admis les Comores (Gd-Comores, Mohéli, Anjouan et Mayotte) en leur sein selon la résolution 3385 (XXX) : Les Comores est un pays indépendant composé de quatre îles : Gd-Comores, Mohéli, Anjouan et Mayotte.
A cet instant Mayotte est reconnue par la communauté internationale faisant partie des Comores, ce qui n’a pas empêché la France d’organiser des mascarades électorales à Mayotte le 8 février 1976 et le 11 avril 1976.
Une note confidentielle rédigée par Louis de Guiringaud, ambassadeur de France auprès des Nations-Unies aux parlementaires français était contre la conservation de Mayotte dans la République Française en raison des graves conséquences qu’il augure pour la France sur le plan international : Quelques extraits :
« Faut-il pour autant aller au nom de cette différence de la volonté de 8783 sur 17946 mahorais, jusqu’à compromettre durablement la position internationale de la France ? »
« Nous ne sommes tentés de céder qu’aux objurgations et aux campagnes d’un chef de parti et d’un nombre assez limité d’habitants d’une petite île qui s’entend mal avec ses voisines »
« Nous devons éviter le ridicule d’être trainés devant le conseil de sécurité pour une affaire de deux mille voix, assez mal déterminés »
L’une des conséquences de ces manœuvres néocoloniales est le drame quasi-quotidien dans le bras de mer de 70 km séparant Mayotte d’Anjouan. Depuis l’instauration du visa Balladur appelé aussi visa de la mort, 7000 comoriens (1% de la population comorienne) ont péri dans l’un des plus grands cimetières marins du monde. Avec la départementalisation et l’intensification des moyens des surveillances annoncés par M. FILLON lors d’un bref passage à Mayotte le nombre des victimes balladuriennes va exploser sous le silence complice des dirigeants comoriens. Il suffirait que l’Etat comorien refuse d’accueillir ces pseudo-clandestins pour arrêter cette hécatombe. Il faut savoir que presque ces victimes, sont des comoriens chassés de Mayotte et qui cherchent à y retourner pour rejoindre leurs proches. Une même personne peut-être expulsée plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle périsse dans ce bras de mer. C’est peut-être une façon de la condamner. Une condamnation à mort déguisée sous l’indifférence de tout le monde. Leurs familles ne recevront pas les condoléances des républiques car leurs « morts » ont fauté.
Je passerai pour un détraqué, un extrémiste, que sais-je encore ? En tout cas ma conscience est tranquille.
Dans la nuit du 3 au 4 décembre une vedette de la PAF a heurté volontairement (selon les rescapés) un kwassa faisant plusieurs morts. Les agents de la PAF ayant participé au « carnage », viennent d’être blanchis par la justice française.
Quelle autorité comorienne ? Quel homme politique ? Quel journal comorien a-t-il réagi à cette injustice ? Ils ne sont au courant de rien. A quoi servent-ils ?
Wongo – Anjouan
source : http://wongo.skyrock.com/