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GAV de qq de RESF Paris nord ouest

Publie le mardi 16 février 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Voici le témoignage ahurissant de Hélène du RESF de Paris nord ouest qui n’a de crimes à son actif que que de gérer la liste des alertes rafles

de hélène

A 6H10, 4 hommes et une femme ont frappé à ma porte, ont dit que c’était la police. j’ai ouvert. ils portaient des gilets par balle. je ne me souviens plus si ils m’ont montré un papier dès leur arrivée. Je sais que j’en ai signé un après mais ne me rappelle plus quoi. ils m’ont parlé des "mes engagements politiques de gauche". tout ce moment reste très flou, j’étais surprise et je me demandais ce qu’il se passait.au bout d’un moment ils m’ont dit cherché des bombes de peinture et m’ont parlé de destruction de DAB distributeur automatique de billets. ils ont cherché de la littérature subversive. ils ont pris en photos des livres (le dernier de
RESF, de la désobéissance civile...). ils ont fouillé partout. ils ont voulu
voir les photos de mon appareil photos, m’ont demandé si j’avais des photos de manif. ils ont photographié des notes sur l’occupation des grévistes.

ils ont emmené deux ou trois papiers qu’ils m’ont rendu. ils ont embarqué mon CV. ils ont voulu prendre mon ordi mais je leur ai expliqué que je n’avais plus internet depuis deux ans. ils l’ont fouillé quand meme sans l’emporter.

ils m’ont demandé mon portable et mon chargeur, qu’ils ont emporté. je ne
les ai pas récupéré. ils m’ont dit que je pourrais le récupérer demain. dans
l’appartement ils m’ont parlé du centre de rétention de vincennes. ensuite
nous sommes descendus dans ma cave. ils y ont jeté un rapide coup d’oeil.

j’ai été emmené ensuite au 36 quai des orfèvre. j’y suis arrivée vers 8h. là
j’ai eu le droit aux photos antopométrique, prise d’empreinte et m’ont fait
me deshabiller, m’accroupir et tousser. j’ai des marques reconnaissables sur
le corps qu’ils ont prises en photos. je leur ai expliqué que c’était une
maladie génétique. ils ont fait des commentaires se demandant si ce n’était
pas contagieux.... ensuite, vers 11 h, j’ai été interrogé pour ce qu’ils
appellent l’interrogatoire d’identité (je plus trop sur du terme) par un
commandant de police. ils sont remonté de ma scolarité primaire à mon
diplome professionnelle, m’ont interrogé sur mes voyages et ensuite sur mes
opinions politiques. ils m’ont questionné sur mes activités militantes. je
suis remontée en cellule. j’ai été ensuite changée de cellule car
j’étouffais dans celle où j’étais (en gros 4 mètres carrés, pas d’aération
pas d’ouverture). j’ai demandé à voir un médecin que j’ai vu une heure après
environ. il m’a été demandé de faire un test ADN. avant j’avais dit que
j’avais le droit de refuser. il m’a été répondu que je pouvais être jugé
pour ça et que de le faire été le meilleur moyen de prouver mon innocence.

je l’ai donc fait. vers 16h30 j’ai été vu à nouveau "pour les besoins de
l’enquête". Mon téléphone portable a été évoqué à nouveau. il m’a été dit
qu’effectivement c’était pour cela que j’étais là. on m’a demandé si j’avais
participé à des actes de violences destruction de DAB, investir la
préfecture ou la caf, m’ont interrogé sur mes connexions internet, les sites
que je visite, mes moyens d’informations et si je connaissais des gens qui
avaient commis des actes de violence ( ai répondu pas à ma connaissance) ou
entendu parler
d’actes de violence. ils ont beaucoup insisté pour savoir ce que savais des
banques qui dénoncent les sans papiers, ce que j’en pensais et ce que je
pensais des actes violents. la fin de ma garde à vue a été prononcé à 19h35.

je suis sortie après 13h20 de garde à vue.


ZPAJOL liste sur les mouvements de sans papiers

Messages

  • Incroyable !!!!!
    Quelle suite va donner RESF à ça ?

  • http://infokiosques.net/spip.php?article538
    Ci dessus un lien vers une brochure fort utile en ces temps de garde à vue endiablée !
    à propos des prélèvements A.D.N. , des centaines de personnes refusent chaque année de le donner ,
    http://infokiosques.net/spip.php?article720
    lien vers une autre brochure traitant du fichier A.D.N.

  • visiblement c’est beaucoup plus grave de détruire un DAB qu’un humain...

  • http://www.demosphere.eu/node/17668

    samedi 20 février 2010 à 19h au

    Centre international de culture populaire (CICP)
    21 ter, rue Voltaire
    (et non pas Boulevard Voltaire)
    Métro Rue-des-Boulets ou Nation

    Réunion publique


    Liberté pour tous, avec ou sans papiers

    Depuis des années, le contrôle des flux migratoires est un des axes majeurs des gouvernements européens. Tout en prétendant abolir les frontières à l’intérieur de l’espace Schengen, elles se sont renforcées et disséminées à l’intérieur de chaque territoire. Les frontières sont des points de contrôle, de pression et de tri qui peuvent avoir lieu dans la rue, les transports, les administrations, les banques, les agences d’intérim.

    Face à cette politique, les luttes et les résistances sont multiples :
    grèves et occupations dans leurs lieux de travail par les sans papiers (contre les conditions de travail et pour obtenir des papiers),
    interventions dans les aéroports,
    réseau d’alerte pour repérer, alerter et, éventuellement, empêcher les rafles de sans papiers,
    lutte contre les entreprises qui participent aux expulsions (Bouygues, Air France, Accor…) par des manifs, des occupations de chantiers…
    lutte dans les centres de rétention (mutineries, grèves de la faim, incendies) en France comme dans de nombreux pays d’Europe.

    Le 22 juin 2008, une révolte collective réduisait en cendre le centre de rétention de Vincennes suite au décès d’un retenu. Dix sans papiers on été inculpés pour cette révolte. Le 9 février, des peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme ont été requises contre eux. A l’occasion de ce procès, diverses actions de solidarité ont été menées partout en France : manifestations, débats, occupations, sabotages… Parmi les entreprises visées lors de certaines actions, il y avaient les banques qui dénoncent les sans papiers, à savoir la Poste, la BNP, le Crédit Lyonnais, la Société Générale. Leurs façades ont été graffées et certains distributeurs (DAB) ont été mis hors service.

    Le lundi 15 et mardi 16 février, sept personnes ont été arrêtées à Paris et leur domicile perquisitionné. Trois ont été relâchées sans charges. Quatre sont mises en examen pour dégradation de biens d’autrui en réunion et placées sous contrôle judiciaire avec interdiction de se voir. Une huitième personne serait recherchée.

    Du débat à la manifestation, du sabotage à la grève, contre la violence de la machine à expulser et de l’exploitation, nous cherchons tous des modes de luttes pertinents.

    Pour répondre à ce coup de pression et continuer à lutter :

    Réunion publique au CICP samedi 20 février à 19h.

    Relaxe de tous les inculpés de la révolte de Vincennes !
    Destruction des centres de rétention
    Liberté de circulation et d’installation !
    A bas toutes les frontières !


    pour rappel : http://www.educationsansfrontieres.org/article26162.html

    [...] Nous affirmons notre solidarité avec Hélène et avec toutes celles et ceux interpellés pour leur engagement dans la lutte contre la chasse aux personnes dites sans-papiers. Nous dénonçons les conditions d’arrestation et de garde à vue humiliantes et dégradantes auxquelles les personnes arrêtées sont ou ont été soumises. Et malgré les intimidations, nous poursuivrons notre engagement solidaire aux côtés des personnes dites sans-papiers.

    RESF Paris-Nord-Ouest