Accueil > GENÈVE : le SIT dénonce six licenciements chez International SOS

GENÈVE : le SIT dénonce six licenciements chez International SOS

Publie le lundi 16 août 2004 par Open-Publishing

de PHILIPPE BACH

Le SIT dénonce une restructuration menée au détriment des employés dans une entreprise d’assistance médicale.

« La centrale d’alarme d’International SOS se prive de six employés expérimentés », dénonce le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT) dans un communiqué diffusé hier. Le SIT dénonce six licenciements qui, pour être légaux, n’en traduisent pas moins à ses yeux un mépris pour le travail et l’engagement d’employés, dont certains travaillaient depuis plus de dix ans dans l’entreprise. International SOS est une entreprise active dans l’assistance médicale et le rapatriement de malades ou de blessés depuis l’étranger. Ses clients sont principalement des multinationales et des caisses d’assurance-maladie qui sous-traitent cette tâche relativement délicate.

Dans le cadre d’un processus de rationalisation, les permanences des nuits et des week-ends ont été transférées aux centres de Paris et Stuttgart de l’entreprise. « Concrètement, tout le monde a été licencié, mais l’entreprise a conseillé à ses travailleurs de postuler pour l’un des quatre postes d’assistance demeurant à Genève », précise Fabienne Saunier, secrétaire syndicale au SIT. Hormis le fait qu’un certain nombre de personnes resteraient sur le carreau, les conditions de travail correspondent à une augmentation de 30% à 60% de travail sans ajustement du salaire. D’où un refus des six employés d’accepter ces conditions.

Le SIT estimait pour sa part que les employés licenciés avaient droit à une indemnité correspondant à quatre mois de salaire. « Dans le passé, pendant deux ans, ces employés ont travaillé sans directeur opérationnel en gérant eux-mêmes leur travail. Ils ont porté l’entreprise ». Une demande représentant en gros une somme de 20000 francs par employé licencié, mais qui a été refusée par la direction. « Nous n’en avions tout simplement pas les moyens », estime Carl Bénédict Roth, directeur à Genève d’International SOS.

La contre-offre proposée par l’employeur consiste à offrir un cours de formation destiné à faciliter le retour en emploi des personnes licenciées. « Cela représentait une enveloppe de 10000 francs, soit 1600 francs par personne licenciée », déplore Mme Saunier, « les employés n’ont pas accepté cette aumône ».

Le SIT a donc haussé le ton. Reste que la marge de manoeuvre du syndicat est réduite. L’arme ultime -la grève- lui a été supprimée par la partie adverse qui, voyant que le ton montait, a pris les devants. Le personnel contestataire a été relevé de son obligation de travailler jusqu’à la fin du mois d’août, date de la fin de son contrat de travail.

Cela risque de péjorer la qualité du service fourni aux clients, dénonce un communiqué du SIT. « Pas du tout, toutes les mesures ont été prises pour garantir une prise en charge optimale via les deux centrales de Paris et de Stuttgart », assure M. Roth. « En revanche, des actions de type syndical sur le lieu de travail auraient, elles, pu porter préjudice aux prestations. » Et l’employeur d’annoncer que l’entreprise se réserve le droit de recourir à des actions en justice si ses intérêts se retrouvaient lésés dans ce conflit de travail.