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Gdes entreprises/Politiques et Media .... Où va la liberté de la presse ?
Publie le jeudi 22 juin 2006 par Open-Publishingcf acrimecd
EADS : ça vole dans tous les sens
mercredi 21 juin 2006.par Philippe Ladame
La gestion d’EADS par des entrepreneurs privés à l’origine d’un coup de sang politique.
Le 20/06/06, l’actuel premier ministre, Dominique de Villepin a, aux dires d’un de ses prédécesseurs, « fondu les plombs » en répondant à une question du premier secrétaire du PS au sujet d’EADS (European Aeronautic Defence and Space).
Comme le rappelle Le Monde du 21/06/06, EADS est le résultat de la fusion, en juillet 2000, du français Aérospatiale Matra, de l’allemand Dasa et de l’espagnol Casa. « Le principe était de constituer un groupe détenu à parité, chacun ayant 30 % du capital. Coté allemand, DaimlerChrysler posait comme condition que la société soit une firme privée et ne voulait pas de participation publique. Ce ne fut pas le cas puisque les intérêts français se réunissaient dans la Sogeade une société rassemblant Lagardère (actionnaire du Monde) et l’Etat avec chacun 15 % des parts, » explique Le Monde.
Or ce montage a été réalisé en 2000, sous le gouvernement Jospin. Et il semble que, au moment où il est soumis à critique, M. de Villepin ait souhaité renvoyer la balle dans le camp adverse.
C’est que l’affaire fait mauvais effet. Le Canard Enchaîné du 21/06/06 donne des précisions troublantes sur les opérations effectuées ces derniers mois respectivement par M. Lagardère (actionnaire) et M. Forgeard (directeur) : « Le 8 mars 2006, EADS présente son résultat 2005, se félicite de ses succès face à Boeing et confirme les six mois de retard pour la livraison (des Airbus). (...) Le 9 mars, Noël Forgeard lève 131.000 stock-options et les transforme en 131.000 actions EADS.(...) Le 15 mars, le même Forgeard lève et vend à 32.01 euros 108.000 stock-options obtenus à 16.96 euros et 54.000 autres achetés à 15.65 euros. (...) Le 17 mars les trois enfants de Forgeard, auxquels leur père a concédé une donation, vendent chacun, 42.666 actions au prix moyen de 32.82.(...) Le 25 mars, le cours EADS bat son record en atteignant 35.13 euros. (...) Le 4 avril, le groupe Lagardère cède 7.5% du capital d’EADS, en même temps que l’allemand DaimlerChrysler. » Peu après, le titre commence à baisser. Le retard à livraison est confirmé. On apprend que le coût de développement de l’A370 sera bien plus important que prévu. Le cours baisse encore. Le 13 juin, M. Forgeard révèle enfin l’étendue des dégâts : le retard sera d’un an (donc pénalités et manque à gagner). L’action EADS plonge de 27%.
Mais, visiblement, le Canard Enchaîné craint que cette « preuve par la chronologie » ne soit guère mise en exergue par les médias pour raison de consanguinité. Le groupe Lagardère est très présent dans Europe1, dans Le Monde, ou encore Le Parisien, médias auxquels MM. Forgeard et Lagardère ont accordé leurs premières déclarations. Quant à La Tribune, c’est, selon Le Canard, « une publication qui appartient à Bernard Arnault, le pédégé de LVMH, lequel est membre du conseil de surveillance ... du groupe Lagardère, qui est lui-même administrateur de ... LVMH. »