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George Pau-Langevin : une ancienne du MRAP calomnié

Publie le mardi 11 juillet 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

George Pau-Langevin : une ancienne du MRAP calomnié

Déclaration de Mouloud Aounit, Président

Ancienne présidente du MRAP, George Pau-Langevin est l’objet d’une
campagne marquée du sceau de la calomnie, de la mauvaise foi et du
mensonge. Opposé à sa candidature dans la 21ème circonscription de la
capitale, le député-maire Michel Charzat, relayé par Malek Boutih,
accuse George Pau-Langevin, sans apporter la moindre preuve, d’être une
candidate « communautaire ».

En sa qualité de militante d’abord, avocate ensuite, puis de membre de
la direction nationale et Présidente du MRAP enfin, George a toujours eu
un engagement exemplaire, sans faille, pour donner un sens, une vie, une
réalité à l’universalité du combat contre toutes les formes de racisme.
Elle a été de tous les combats contre les lois anti-immigrés, sans
compter ni son temps, ni son investissement pour défendre dans la rue,
dans les prétoires, les victimes des discriminations et du racisme,
qu’elles que soient leurs origines - noires, arabo-musulmanes, juives
ou tsiganes.

Les propos tenus contre George Pau-Langevin posent au grand jour ce
paradoxe : un certain nombre de militants et responsables de partis ont
un vrai problème avec la diversité. Entre les intentions et leur
concrétisation existe un véritable fossé comme c’est le cas par ailleurs
avec la parité. Il est inacceptable de brandir le communautarisme pour
exclure sans explication aucune ni fondement. L’une des causes
essentielles de la crise entre le citoyen et son rapport au politique,
et qui participe au décalage entre les réelles aspirations de l’ensemble
de la population et les projets des politiques, réside dans l’absence de
représentativité de la pluralité au sein de nos institutions sur la base
légitime de la connaissance du terrain et de la compétence. Faire des
lieux de pouvoir des espaces aux couleurs de toute la population est
désormais une étape indispensable pour dégripper notre société, libérer
les énergies salvatrices et construire une France pour tous. Désormais
elle est à la croisée des chemins : ou elle s’engage résolument à faire
sortir des angles morts de l’égalité politique les enfants de la
diversité assignés jusqu’alors à résidence dans le sport et le showbiz,
ou elle devrait composer dans un proche avenir avec le communautarisme
comme réaction au rejet et qui risque à la longue de mettre en danger le
vivre ensemble.

Déclaration diffusée par Christian DELARUE Secrétaire national du MRAP

Messages

  • et de plus c’est une femme !

    ce n’est pas pour celà que je voterai PS........

    mais il y a des profils et des parcours qui apportent de l’air.

    marie ceza

  • DROIT DE REPONSE :

    Suite à la déclaration de M. Christian DELARUE, M. Michel CHARZAT, maire du 20e, député de Paris, demande à ce que la lettre adressée à Harlem Désir, suite aux déclarations de ce dernier dans le journal Le Parisien du 3 juillet dernier, soit publié sur le site de Bellaciao en tant que droit de réponse. Cette lettre est également disponible sur le site de Michel CHARZAT : http://www.michelcharzat.net
    Nicolas GOARANT, assistant parlementaire de Michel CHARZAT

    "Lettre ouverte de Michel Charzat à Harlem Désir

    Paris, le jeudi 6 juillet 2006

    Harlem,
    Cher camarade,

    J’ai lu avec surprise ton interview dans le Parisien de lundi 3 juillet. Je n’ai malheureusement pas été surpris d’y lire une fois de plus que j’étais indigne ou baron (les termes ont varié au fil des attaques, mais le fond est le même), le Parisien s’étant fait une spécialité de relayer rumeurs et faux procès à mon endroit. J’étais plus surpris, en revanche, que l’attaque vienne de toi.

    Je ne crois pas t’avoir beaucoup croisé dans le 20° et ne suis pas certain que tu aies constaté par toi-même ce que tu me reproches (pas nommément, certes, mais cela n’aurait-il pas mieux valu d’assumer ton ire ?). Je m’en tiendrai pour l’instant à tes termes, selon lesquels je ne « supporte pas de contribuer à une politique globale du parti ».

    J’en appelle à ta mémoire récente : un seul député socialiste sortant s’est vu refuser de prétendre à sa propre succession, et c’est moi. Si j’ai rué dans les brancards quelques semaines, c’est précisément parce que j’ai passé l’âge de la naïveté et me doutais, à juste titre, que cette éviction en préparait une autre, aux municipales de 2008. Une fois acquise, de la plume de François Hollande, l’assurance qu’on laisserait les militants du 20° décider à cette échéance, j’ai doublement « contribué à la règle du parti », non seulement en annonçant officiellement que je ne me présenterai pas, mais en outre en soutenant la candidature de Sophia Chikirou, jeune militante talentueuse qui se trouve être fille de kabyles arrivés en France il y a 30 ans. Jeune, femme, « minorité visible » (quoique ce terme me déplaise) : il me semble que cette candidature, et au moins deux autres dans la 21° circonscription, remplissent les critères du renouvellement des élus chers à notre Parti. Pour ma part, j’ai tenu mes engagements et, bien que tu n’aies jamais affronté le suffrage universel direct, tu te doutes que cette décision n’a pas été facile.

    C’est alors que George Pau-Langevin a manifesté son souhait de se présenter dans la 21°. Un rapide tour d’horizon lui a permis de constater que, quoique, je te cite, « militante depuis 25 ans dans la section », elle n’y avait probablement pas assez œuvré pour que ladite section la préfère à d’autres militantes, plus impliquées et mieux connues localement. Les courriers qu’elle a adressés aux militants n’ont pas milité pour cet engouement, je te suggère de te les procurer, ils révèlent une vision étrange de la place due aux Antillais, aux Noirs de la République en général. Toujours est-il que George Pau-Langevin, constatant qu’elle ne l’emporterait pas dans des conditions démocratiques « normales », a alors souhaité faire de son sort un cas d’école, au nom de la faible représentation des Antillais de Paris.

    Les militants en tête ont refusé ce procédé de nomination bureaucratique, ils n’ont pas « fait barrage à George Pau-Langevin », comme tu l’affirmes. Parce qu’on leur déniait leur droit de vote interne, probablement aussi parce que, quoique rassemblant, à l’image de l’arrondissement, tous les « visages de la France », la section est majoritairement hostile aux tentations communautaristes, d’où qu’elles viennent. Ta phrase, telle qu’elle est reprise dans le Parisien, leur prête d’ailleurs une attitude raciste, ce qui les ferait bondir si tous n’étaient depuis des semaines saturés de ces batailles dont le 20° a fait l’objet.

    Cela fait en effet des mois que les pompiers y jouent les pyromanes, qu’on y sème la pagaille pour mieux en appeler à un deus ex machina de Solférino qui remettrait de l’ordre… La vérité c’est qu’il s’agit d’une section engagée, passionnée, rebelle mais active et constructive. Qu’il s’y trame des tractations et des coups bas n’est malheureusement que le reflet des remous qui agitent notre parti. Ce qui est certain, en revanche, et que tu ignores peut-être, c’est que l’arrondissement et la circonscription attisent bien des convoitises et que j’en suis le principal obstacle. Il y a 20 ans, nous étions trente militants et personne ne nous enviait. Nous avons non seulement réussi à battre la droite, mais également permis que le 20° soit l’arrondissement de bien des innovations, au premier rang desquelles la démocratie participative, la lutte pour la laïcité, l’intégration et la vitalité du tissu associatif. Tout ce travail a permis que la gauche soit solidement ancrée localement, parce que les électeurs sont satisfaits et comptent, j’en suis persuadé, nous renouveler cette satisfaction. Voilà pourquoi quelques socialistes, du 20° ou d’ailleurs, rêvent de s’y présenter sans risque de défaite, croient-ils… Chacune des personnes qui se posent aujourd’hui en victime de Charzat a une raison personnelle de le faire, qu’elle connaît, que je connais et que je tais. Il lui est bien plus simple de brandir la bannière du complot misogyne ou de hurler à la baronnie que de faire le compte de son incompétence ou de sa déloyauté.

    Je subis cela depuis de longs mois et n’aurai jamais l’inélégance de raconter par le détail comment chacune de ses histoires s’est déroulée. Je ne démens même pas publiquement les mensonges d’en face, tout au plus me permets-je d’expliquer à quelqu’un que j’estime par ailleurs qu’il se trompe de cible. Je ne doute pas que tu aies soutenu George Pau-Langevin de bonne foi, je me suis fait à l’idée d’être un bouc émissaire, mais je tenais à ce que tu saches qu’en l’espèce, la place faite aux minorités visibles et aux femmes dans la vie publique ont bon dos. Ce sont des combats essentiels, honorables au plus haut point, et c’est leur faire injure que de cacher derrière eux de petites ambitions, qu’elles soient personnelles ou partisanes.

    Je me tiens à ta disposition et t’adresse, cher camarade, l’expression de mes sentiments les meilleurs et socialistes.

    Michel Charzat"

  • Franchement j’en ai strictement rien à faire des réglements de comptes entre arrivistes PS. Cela ne concerne pas vraiment la gauche.

    Jips