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George W. Sarkozy, par Arnaud Montebourg

Publie le lundi 2 octobre 2006 par Open-Publishing
21 commentaires

George W. Sarkozy
Par Arnaud Montebourg, député de Saône et Loire et président de « Rénover, maintenant »

La rubrique Tribunes de Marianne2007.info ouvre avec ce texte exclusif d’Arnaud Montebourg, pour qui « en annonçant son soutien à la politique de George Bush, le candidat Sarkozy se rallie à la vision d’un monde où les grandes puissances agiraient de manière unilatérale et violente. »

Nicolas Sarkozy a traversé l’Océan Atlantique pour serrer la main de George W. Bush, se présentant comme « Sarko, l’Américain ». Que le Ministre de l’Intérieur aime l’Amérique et les Américains ne doit pas surprendre ; de la part d’un Français c’est même naturel. Que M. Sarkozy veuille se transformer en Américain peut sembler excessif, mais, à la rigueur, pourquoi pas, l’outrance fait partie du personnage. Mais qu’il confonde sciemment l’Amérique et son président est une faute politique majeure. D’une fusion personnelle revendiquée avec l’Amérique, il est passé à une symbiose avec son contestable Président. Ce n’est plus seulement « Sarko l’Américain », mais « George W. Sarkozy ».

Aimer l’Amérique oui, mais laquelle ? Nous admirons celle de Martin Luther King, celle de Franklin Delano Roosevelt et de son dirigisme keynésien, celle du 1er amendement qui garantit la liberté d’expression, celle de Michael Moore dénonçant les compromissions du pouvoir, celle de Bob Wodward et de Carl Bernstein dans l’affaire du Watergate, celle de Ralph Nader et de son mouvement de citoyens environnementalistes quand Nicolas Sarkozy vénère celle de Wall Street, celle de l’ultralibéralisme qui multiplie les travailleurs-pauvres, celle de Guantanamo et celle de Carl Rowe et ses coups tordus, celle de Schwarzenegger et son populisme fiscal, celle aussi du scientologue Tom Cruise avec lequel il s’exhibait à Bercy il y a peu.

Au-delà des différences de goût, ce qui est frappant et inquiète, c’est le soutien qu’apporte le numéro 2 du gouvernement français à l’administration Bush. Outre la question éthique posée par un Ministre d’Etat qui fait sa campagne personnelle aux frais du contribuable français, les positions favorables de Nicolas Sarkozy sur la politique étrangère de l’administration Bush provoquent un malaise à la hauteur de l’enjeu et posent une interrogation fondamentale pour la France et l’Europe, surtout compte tenu du rôle joué par l’une et l’autre dans le passé récent.

Les lecteurs du Washington Post ont pu lire après la visite de Nicolas Sarkozy à la Maison Blanche, le commentaire suivant : « Nicolas Sarkozy a prononcé sans aucune honte un discours proaméricain. Il a eu le genre de rhétorique qu’on aurait attendue d’un responsable de l’administration Bush, particulièrement sur l’Iran, Israël et la lutte contre le terrorisme. » Un lecteur du New York Times du même jour a pu lire l’analyse suivante : « Il a utilisé son voyage pour se distinguer de ce qu’il considère comme la diplomatie maladroite de son gouvernement dans des crises comme l’Irak et le Liban ».

Revenons à l’année 2003. Alors que de très importantes manifestations à Londres, Berlin, Madrid et Rome montraient l’hostilité de l’opinion européenne à la politique étrangère de Bush, il était du devoir de la France d’utiliser tous les instruments pour défendre ses convictions, à savoir le multilatéralisme, le droit international et la diplomatie, afin d’éviter une guerre illégale. Qu’on s’en souvienne : cette guerre fut motivée par deux raisons avouées, les liens prétendus de Saddam Hussein et Al-Qaida et la détention supposée d’armes de destruction massive. L’ONU ne voulant pas de cette guerre qu’elle savait illégitime, le rôle joué par la France fut décisif pour rallier les pays indécis autour du respect du droit international et ne pas rendre l’ONU complice de cette voie de fait. La position française a contraint Bush à contourner l’ONU, jouant de sa rhétorique empruntée au western plus qu’à la diplomatie, avouant ainsi qu’il préférait l’usage de la force au respect du droit, et laissant la vérité, nue, surgir : les enjeux pétroliers justifiaient cette guerre, indépendamment de toute considération pour une hypothétique démocratie irakienne et sans aucune prévision des conséquences géopolitiques de ses actes à court comme à moyen terme.

Plus de trois ans après, on peut juger rétrospectivement les positions de chacun et observer que, comme prévu, les liens avec Al-Qaida se sont révélés factices, et qu’aucune espèce d’armes de destruction massive n’a été trouvée. La guerre en Irak est donc privée de tout fondement. Pire : l’Irak s’enfonce chaque jour davantage dans la guerre civile, le terrorisme alors inexistant est quotidien, et il est avéré que Bush a outrageusement manipulé l’opinion. Il a menti au Congrès et à son opinion alors qu’il s’apprêtait à engager la vie de milliers de ses soldats. Quand on aime vraiment le peuple américain, on ne peut se réjouir de l’insulte qui lui a été faite. Il a menti devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, présentant même de grossiers montages photographiques en guise de preuve. Il a menti à ses alliés. Il a pratiqué la désinformation et la menace auprès des petits pays. Il a humilié les organes multilatéraux de résolution pacifique des conflits. Il a mis en doute leur utilité dès qu’ils ne suivaient pas aveuglément les Etats-Unis, contribuant ainsi à les affaiblir. Tout cela pour faire une guerre qui se transforme en bourbier pour les malheureux citoyens américains portant l’uniforme en Irak.

Le plus grave est que, comme vient de le révéler un rapport du Conseil national du renseignement américain, depuis l’invasion de l’Irak, le monde est moins sûr et la menace terroriste n’a jamais été aussi forte. Le Moyen Orient est plus instable que jamais ; Israël se sent moins en sécurité ; la perspective d’un État palestinien s’est encore éloignée ; la République islamique d’Iran s’impose comme une puissance régionale incontournable et la Syrie est redevenue un interlocuteur qui pèse. Le fossé s’est encore creusé entre le monde musulman et le monde occidental. L’incompréhension est totale.

Tout cela valait-il la poignée de mains de Washington dans le bureau de Mme Rice ? Car il est en France un Ministre d’Etat de l’Intérieur qui prétend que la menace de veto, faite par le gouvernement auquel il appartient pourtant, fut « arrogante ». Face à la faillite de la diplomatie de Bush, Nicolas Sarkozy fait acte d’allégeance. S’il avait été aux responsabilités au moment de cette crise, il y aurait donc sans qu’il soit possible désormais d’en douter des soldats français en train de se faire tuer à Mossoul, à Bagdad, à Bassora. La France serait co-responsable et comptable de la plus grande faute de politique internationale commise depuis des décennies. Et, par l’alignement atlantiste de Sarkozy, la France se trouverait être complice des violations des droits de l’homme dont les Etats-Unis sont devenus coutumiers, notamment dans leurs centres de détention, qu’il s’agisse des prisonniers de Guantanamo arrachés aux règles élémentaires de protection posées par le droit international, qu’il s’agisse des ignobles tortures de la prison d’Abu Graib, ou qu’il s’agisse encore des prisons secrètes installées en Europe pour échapper au droit américain. Et c’est devant le responsable en chef de toutes ces atteintes aux droits de l’homme que Nicolas Sarkozy quémande une entrevue.

Admirateur de ceux qui ont insulté la démocratie, Nicolas Sarkozy ne rêve sans doute que de les imiter. En annonçant son soutien à la politique de George Bush, le candidat Sarkozy se rallie à la vision d’un monde où les grandes puissances agiraient de manière unilatérale et violente. Il serait tout de même étrange et regrettable qu’au moment où, après l’Espagne et l’Italie, la Grande Bretagne semble s’éloigner de cette conception, ce soit la France qui en devienne le nouveau porte étendard en Europe. Tony Blair va quitter le pouvoir à cause de son alignement aveugle sur Bush, Nicolas Sarkozy semble pourtant atteint de la même cécité. Et, bravache et prétentieux, il souligne son prétendu courage à défendre les Etats-Unis. Mais quel courage y a-t-il à se soumettre devant la première puissance impériale de ce pauvre monde ?

La France partage avec les Etats-Unis la volonté de voir les valeurs de démocratie, de respect des droits de l’homme et de liberté se diffuser sur la planète. Nous estimons pourtant que les moyens doivent être pacifiques et s’appuyer sur les institutions internationales. Etre un allié, c’est soutenir l’autre, mais c’est aussi être franc envers lui quand il se fourvoie. En exprimant honnêtement mais fermement ses convictions, la France s’est non seulement comportée en alliée mais en ami, libre, dialoguant honnêtement avec une autre grande puissance, les Etats-Unis. Que ne fut-elle entendue alors !

Ce voyage coûtera très cher au Président de l’UMP, et si les Français par mégarde, désinvolture ou malheur fermaient les yeux dessus, c’est à la France et sa réputation d’équilibre, de liens entre les deux mondes qui s’affrontent, et aux Français qu’il coûtera cher.

Lundi 02 Octobre 2006
Arnaud Montebourg
http://www.marianne2007.info/George-W-Sarkozy_a41.html

Messages

  • Et Ségolène Montebourg ? Pense-t-elle si différemment de Arnaud Sarkozy. Pas très persuadé moi.

    Je ne la trouve pas très franche moi.

    Je n’ai pas oublié ce qu’elle disait à propos de l’ignoble TCE moi.

    Elle m’a traité de lepeniste moi.

    Elle m’a traité de facho analphabète moi !

    Et Arnaud a tout oublié lui ? Comment pourrait-on donner encore la moindre importance à la parole de ce "petit" monsieur ?

    Désolé

  • Il est vrai que M. Montebourg, est un peu décevant, en se ralliant à la droite du PS, lui qui le point levé irradie de ses discours révolutionnaire et emprunt de réalisme.
    Dommage mais on respecte ses choix de carrière, ce sera la caution de gauche à Sarkolène mais bon..
    Sarko Facho, la moitié de la France à compris, Arnaud, dis leur que Sego c pas bcq mieux, Sego en Amérique tu c très bien qu’on y aura le droit aussi et kel fera le même tour d casernes, le même tour de magie dans les médias, comme le camarade Nicolas.
    Arnaud tu as très bien démontré, si besoin il était encore, que cet homme est dangereux, que l’histoire se répète invariablement et que se sont tjs les même la haut, avec les même rengaines populistes, qui depuis la nuit des tps, manipulent l’économie, l’information, les consciences.
    L’argent n’a jamais changer de main et toutes les révolutions ne sont qu’illusions...
    TOUTES...
    Malheuresement, de Saint Just, éliminé par Robespierre et sa terreur, jusqu’a la chute (trop)recemment, de la dernière dictature fasciste au coeur de notre Europe, au Portugal où la révolution des Oeuillets à été corrompue, souillée par les dollars à flot pour les élites...

    Il faut à mon sens donner plus de temps à l’homme pour se délivrer de cet enfer ou notre vie défile à la vitesse de la lumière, plus de conscience politique, plus de décentralisation, plus d’association, de décision prise en communauté au nivau local, plus d’engagement.

    Nous ne sommes plus un peuple, avec une culture, mais simplement, un marché avec ses consommateurs.

    Ce message viens d’en bas, démocratisons la culture, le savoir, l’information, la tolérance et la connaissance sont les seuls rempart fiable au fascisme, ou à la manipulation des masses en générale. Nous ne voulons pas de leader mais des penseurs indépendant, de l’esprit critique pour tous nos voisins, nos familles.
    La vie trace son chemin, filent les années, mais avançons réellement ? Notre société se devellope t elle ? Que laissons aux civilisations qui nous succèderont ?
    Nous ne sommes pas du calibre des Philosophes Grecs, ni des Lumières.
    Alors Arno, ta révolution faisons là sans Ségo, ni Sarko. Lance toi bonhomme, il faut que ça change ou c dans le mur.

    TOUS ensemble pour leurs foutre au cul !

    • Il se lancerait là, tu le croirais sincère toi ?

      J’aurais beaucoup de mal moi.

      Non, c’est trop tard pour lui. Il y a des choses qui ne se font pas, comme l’a dit Jo.

      Désolé

    • "TOUS ensemble pour leurs foutre au cul !" Elégant propos. Il traduit bien le sectarisme, le cynisme de ces révolutionnaires de salon qui déploient leur énergie pour démolir toute stratégie de victoire. Pour eux, Al Gore ou John Kerry étaient dans le même sac que G.W. Bush. Ils ont ainsi contribué "TOUS ensemble pour leurs foutre au cul !" à faire gagner GW. Bush. Ils se préparent, dans la joie révolutionnaire et le rictus de la vengeance contre toutes les trahisons, à faire perdre Ségolène Royal.

      Ils se moquent de la régle du jeu électorale de la présidentielle. Apprenons leur que pour accéder au second tour, il faudra être l’un des deux candidats de tête. Et ensuite, pour vaincre la droite, il faudra rassembler les électeurs du PS et ceux du reste de la gauche. Comment y parvenir en rejetant d’emblée Arnaud Monteborug et Ségolène Royal ? Ces gens aiment la défaite, la droite dure, celle qui fait de bonnes recrues. Aveuglés par leur haine sectaire, ils n’ont même pas lu le texte. Pourtant c’est bien Sarkozy et pas John Kerry ou Ségolène Royal qui critique la position juste de la France de refus de la guerre en Irak.

      On a le droit de préférer Marie-Georges Buffet ou Olivier Besancenot à Ségolène Royal. Mais, une fois le choix électoral fait au premier tour par les 35 000 000 d’électeurs, il faudra qu’aucune voix ne manque au second tour pour éviter le Bush français. Ces cassandres de la "machine à perdre" sont des irresponsables. Certains sont sincères. D’autres, comme la célèbre Arlette, jouent un jeu un peu trop voyant. Et on n’hésite pas à l’imiter en rejetant avec mépris celle qui risque de représenter l’alternative à Sarkozy en mai 2007. C’est eux la machine à perdre. Mais leur petite machine tournera dans le vide de leurs rêves de révolutions avec ce glorieux mot d’ordre : "TOUS ensemble pour leurs foutre au cul !" C’est beau comme du Cohn Bendit, un sacré révolutionnaire.

    • IL y a peu d’enseignements à tirer de cette campagne qui débute mais on peut au moins en tirer un .
      Arnaud est allé à la soupe et on lui souhaite salée. Les opportunistes ça donne envie de mordre.
      Alors Arnaud premier ministre, ministre d’ETAT ? ça valait bien de manger son chapeau les hochets républicains. Comment tu dis, NPS, c’est ça, non ?
      Roger

    • Ces cassandres de la "machine à perdre" sont des irresponsables

      Ce qui est irresponsable c’estd e présenter quelqu’un qui a insulté les 55% de français et les 3/4 du peuple de gauche qui a voté NON au TCE.
      Ce qui est irresponsable c’est de croire qu’il suffit d’avoir un repoussoir comme Sarkozy pour pouvoir se permettre de tenir un discours franchement de droite en espérant que ce brave peuple de gauche se ralliera comme un seul homme pour éviter le naboléon.
      Ce qui est irresponsable c’est de se torcher avec le débat d’idées pour s’abandonner au marketing.
      Ce qui est irresponsable c’est de faire de la politique avec comme seule ambityion, la carrière personnelle.
      Ce qui est irresponsable c’est d’avoir dit en 2002, "il faut changer notre manière de faire de la politique" et de continuer exactement comme avant.

      Jips

    • Malheuresement, de Saint Just, éliminé par Robespierre et sa terreur,

      Attention a dire pas écrire des bétises historiques. Saint-Just et Robespierre ont été arretés ensemble et exécutés ensemble le 28 juillet 1794 avec une vingtaine de compagnons.
      Leur exécution marque la fin du Comité de Salut Public et donc de la grande période révolutionnaire.

      Jips

    • "Malheureusement, de Saint Just, éliminé par Robespierre et sa terreur" Effectivement Saint Just fut fidèle jusqu’au bout à Robespierre. Le 8 thermidor, il assista au complot contre Robespierrre et à sa mise en accusation et monta le 9 sur l’échafaud sans un mot. Cette fin tragique de la révolution française, qui déclina ensuite vers le Directoire, le Consulat et l’Empire, fut la fruit d’un sectarisme là aussi aveugle. Robespierre, qui plaçait la vertu au dessus de tout, avait fait guillotiner Hébert, après Danton.

      Il se coupa ainsi du peuple de Paris et fut ensuite trahi par une "plaine" très modérée, qui fut manipulée par quelques leaders corrompus comme Tallien et Barras, alliés à Collot d’Herbois et Billaud Varennes, qui étaient quant à eux sincèrement convaincus que le terreur devait cesser mais ne voulaient pas en finir avec la révolution. Plus tard, Billaud Varennes confessa amèrement son regret d’avoir fait chuter Robespierre.

      Autre exemple historique plus récent des ravages du sectarisme avec la période 1930 -33 en Allemagne. La lutte farouche entre les socio démocrates et les communistes, allant ponctuellement jusqu’à s’associer aux nazis contre leur « ennemis de classe » socio démocrates, facilita la victoire d’Hitler. Lors des dernières élections libres avant la nomination d’Hitler et la répression féroce immédiate, qui extermina communiste, socio démocrates et tous les démocrates, le parti nazi était en baisse à 32 % des voix.

      Unis, communistes, socialistes et démocrates de droite anti nazi eurent triomphé. On sait la suite. L’expérience est une lanterne qui n’éclaire que devant soi.

    • Les cassandres de la machine à perdre ?Al gore et John Kerry ont perdus tout seuls surtout le second(Al Gore à été battu par un systéme electoral) !parce aprés avoir voté la guerre en Irak,le patriote act,les restrictions des budjets sociaux,fallait être sacrément gonflé pour se présenter comme un as du changement.
      Alors les petits rigolos(te) qui se présentent comme les as du changements avec une version à peine édulcorée du programme de Sarko circulez il y a rien à voir !!!
      Jean Claude des Landes

    • "circulez il y a rien à voir !!!" "Al Gore et Kerry ont perdu tout seul." Et voilà. Quel cynisme. Visiblement ce révolutionnaire patenté ne sait rien des ravages causés par G.W. Bush. Il s’en moque et retourne à la pêche. Demain, quand la précarité, déjà bien présente avec 5 ans d’UMP, sera devenue la régle, que la rupture sera devenue triste réalité, il continuera à ricaner que Ségolène a perdu toute seule. Avec son aide cependant.
      L’histoire montre pourtant que seule l’union de la gauche a permis d’avancer. Certes, au premier tour, il faudra voter le plus à gauche possible. Mais si c’est ensuite pour se laver les mains et ricaner "c’est bien fait pour vous". Autant voter UMP. Ce sera plus franc.

    • Mais que diable s’il importe tant aux dirigeants du PS de faire battre sarKOMzy vont-ils nous mettre dans les pattes une candidate qui a faché serieusement les électeurs de la gauche de gauche qui ont voté non au TCE le 29 mai 2005.

      Pourquoi serait-il plus difficile aux électeurs du OUI de voter Fabius qu’aux électeurs du NON, majoritaires à gauche, de voter Royal ? De qui se moque-t-on si il est si impératif que cela de défaire sarKOMzy ?

      Et après le PS, il va venir culpabiliser les électeurs de gauche, les vrais, pas les erzats libéralisants, de pas faire le bon vote ; foutage de g.

      Oui au candidat utile, non au chantage du vote utile !! Quel scandale !

      De toute façon, Fabius va gagner la première étape en novembre.

      P.B

      jeanlas@yahoo.fr

    • Il est vrai que le sectarisme, en rejetant la politique du "moindre mal", contribue au triomphe du pire. Mais d’un autre côté, ce n’est pas un argument suffisant pour justifier l’acceptation et le ralliement docile à toutes les politiques de compromission. Ségolène n’est pas Sarkozy, certes, mais ses idées sont bien plus proches de celles de Sarkozy que de la gauche anticapitaliste. Et puisque vous vous appuyez sur l’histoire pour conter les méfaits du sectarisme, permettez-moi à mon tour d’invoquer le passé pour parler des marécages de la compromission.

      En 1794, le marais, ce parti centriste mou, abandonne l’idéal révolutionnaire pour confier le pouvoir aux notables, avant de rallier Bonaparte. En 1937, le parti socialiste de Léon Blum abandonne l’idéal du front populaire sous la pression du mur de l’argent, avant de rallier Pétain et de lui voter les pleins pouvoirs. En 1983, le parti socialiste de François Mitterand abandonne le programme commun sous la pression des capitalistes français, avant de se rallier au néolibéralisme triomphant instauré par le gouvernement Fabius.

      Je vous le demande franchement, faut-il faire l’apologie de ce ventre mou là ? Si l’on est lucidement de gauche, il n’y a aucune raison de sauter de joie à la perspective de voir le PS, ce marais du XXIème siècle, reprendre le pouvoir --- tout au plus aura-t-on le soulagement d’avoir ajourné la politique encore plus réactionnaire de la droite.

      Et pour revenir au cas Montebourg, il me semble qu’il ressemble plus à Sieyes qu’à StJust. Sieyes, vous savez, ce pamphlétaire génial auteur que "Qu’est-ce que le tiers état ?" à ses débuts, qu’on retrouve dans tous les ministères du directoire à l’empire, en passant par le consulat et la restauration. Semblable à Michel Rocard, qui exhortait à la révolution lors de sa jeunesse au PSU et qui, en 2006, propose d’abolir le suffrage d’universel pour laisser les professionnels de la politique se partager le pouvoir.

      "Durant tout le mois de juin 1789, lors du serment du Jeu de paume et de la constitution de l’Assemblée nationale comme telle, il joue le rôle le plus actif au premier rang. Et puis, très vite, il cesse de faire figure d’entraîneur et de leader : l’abbé Sieyès semble s’escamoter lui-même. En surface, il ne se manifeste que par des intrigues assez souvent réactionnaires ; c’est qu’il met tous ses soins à proposer et à laisser se répandre son propre mythe : celui d’un très profond penseur qui élabore en grand secret et en parfaite sagesse la meilleure constitution imaginable. Le comique, c’est que, chaque fois qu’il proposera ouvertement un projet constitutionnel quelconque (en 1791 à la Constituante, en 1793 et derechef en 1795 à la Convention, en 1799 à Bonaparte), ses idées seront jugées atrocement compliquées, péniblement imprécises, passablement ridicules, quelque chose comme Le Chef-d’œuvre inconnu du Frenhoeffer de Balzac, et chaque fois il réussira à conserver toujours intacte, dans le naufrage de son projet, son auréole d’oracle suprême en matière de droit constitutionnel (...) Rentré en France après juillet 1830, il tombe bientôt en enfance ; l’un de ses derniers mots, étonnamment suggestif, sera pour dire à son valet de chambre : « Si M. de Robespierre vient, dites que je n’y suis pas."

      Voilà Montebourg.

      Styall.

    • Pour qu’il se produise un union de la gauche il faudrait que Royale soit véritablement à gauche, je voterai la mort dans l’âme pour elle si elle passe le deuxième tour car je préfère une sociale démocratie à un état policier, mais peux tu comprendre la colère qu’il y a à savoir qu’il y a seulement ce "choix" entre la droite et l’extrême droite, c’est une prise d’otage antidémocratique...

    • "Il est vrai que le sectarisme, en rejetant la politique du "moindre mal", contribue au triomphe du pire." Tout commentaire est superflu. Non au triomphe du pire.

  • Putain, Arnaud, que tu argumentes bien ! MAIS, qui proposait de faire de la politique autrement ?
    Tu sais, le mercredi 23 Aout, j’étais à l’A.G. de R.M. à Fouras. Tu nous as dis avoir entendu nos rancoeurs, notre deception, nos interrogations, notre desarroi, notre ecoeurement. Tu as "légitimé" ce que tu as appelé un "rapprochement" de sego, tu nous as affirmé que ce n’était pas par ambition personelle, et tu as descendu ta nouvelle copine. Et moi, comme une conne, j’y ai cru. Mais maintenant je suis obligée de constater que tu fais de la politique "pas autrement" Je voudrais te signaler juste un petit détail. A R.M., bien qu’étant militants et encartés, on réfléchit, on pense et on ouvre nos gueules. Tu nous as dit "je vous ai entendu". Aujourd’hui je te dis Non, tu nous as écouté, pas entendu.
    Et derniere petite précision, quand dans ta brillante intervention, tu dis que si Sarko avait été président en 2003, des soldats français seraient partis en Irak. Peut-être... Mais heureusement que Jospin ne l’était pas président !!! Car là, il est certain qu’il aurait suivi ses copains anglais et espagnol !!! (passés à la trappe depuis !)
    S’il te plait, je te demande, bien que tu t’en f..iche , je te demande de penser dans tes prochains discours ou articles que les français ne gobent pas toutes tes phrases, encore moins "l’opposition". La politique n’est pas "autrement", les français oui !!! Ils réfléchissent, ils pensent et ils constatent ...
    Nous sommes partis pour pire que le 21/04/02. Les paris sont ouverts :
    2ième tour Sarko-Le pen ou Sego-Le pen ?
    Et vous pourrez dire "C’est la faute à...)
    eurodépitée
    (de plus en plus)

  • La virginité, une fois qu’on l’a perdu, c’est pour toujours.

    Arnaud,
    en soutenant Sego,
    t’as fait le pas de trop !!!

    Tu ne pourras plus jamais passer pour le chevalier blanc, c’est fini, foutu.

    Désormais, t’es comme les autres, et quand tu prendras position, on ne pourra plus s’empêcher de penser que tu joues ta carte politicienne à toi.

    A part ça, j’ai un slogan pour Sarko : "Il a trahi ses chefs, il trahira ses électeurs !"

    • Oui c’’st ça , Arnaud a perdu sa virginité, il est défloré, il est devenu comme les autres : un opportuniste, un calculateur, un carriériste, capable de faire un pieds de nez royal à ceux qui avait cru entrapercevoir en lui une autre façon de faire la politique.

      P.B. jeanlas@yahoo.fr