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Grèce : "L’atmosphère devant le Parlement est irrespirable."

par Tempsreel.nouvelobs

Publie le mercredi 29 juin 2011 par Tempsreel.nouvelobs - Open-Publishing
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"Il y a beaucoup de gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre sont en train de tirer sur des gens qui manifestent pacifiquement sur la place Syntagma", raconte Stathis Kouvelakis, lui-même présent sur la place centrale de la capitale grecque.

"L’atmosphère est déjà irrespirable, les gens descendent du Parlement qui est en hauteur", poursuit ce professeur de philosophie politique au King’s College à Londres, joint par le Nouvel Observateur, alors que lui-même a décidé de s’éloigner du bâtiment.

L’Europe a les yeux braqués ce mercredi 29 juin sur Athènes où les députés sont appelés à voter en début d’après midi en faveur d’un projet de budget d’austérité, crucial pour la poursuite du soutien financier au pays afin d’éviter la faillite et ne pas mettre en danger la zone euro.

Des manifestants en nombre manifestement déterminés arrivent depuis le matin au centre-ville pour tenter de s’opposer au vote en encerclant symboliquement le parlement.

"On a un Parlement qui est complètement assiégé, gardé par des dizaines de milliers de policiers, c’est du jamais-vu, c’est des scènes de Révolution française, ce qui est en train de se passer", explique Stathis Kouvelakis.

"Devant moi, des gens essayent de parler aux policiers devant leur fourgon. Il y a aussi des forces de l’ordre, l’équivalent aux CRS français, qui se jettent sur les foules par les rues latérales. C’est un climat de grande tension avec une portée très symbolique".

"Il n’y a eu aucune provocation, aucun anarchiste qui puisse justifier une telle action", assure Stathis. "C’est une tentative pure et simple d’évacuer la place des manifestants pour normaliser la population. Il explique qu’il s’agit d’une volonté de "reprise en main de la situation depuis hier". "C’est répressif, on veut casser le mouvement, briser le caractère de masse des rassemblements. Et c’est un plan qui marche, ca décourage les gens ordinaires de venir", regrette-t-il.

En effet, de nombreuses personnes se sont réfugiées en trombe dans l’entrée du métro de la place Syntagma, a indiqué un témoin à l’AFP : "Je rentre chez moi, il y a trop de gaz, trop de bousculades".

"Le gouvernement a décidé depuis l’année dernière de détruire la fonction publique et les universités, nous réclamons des élections, sinon on va rester dans la rue pour un mois", a lancé Alexandre, un étudiant en quatrième année d’économie.

Prévoyant des économies de 28,4 milliards d’euros et des privatisations massives devant apporter 50 milliards d’euros aux caisses de l’Etat d’ici 2015, le projet de budget est fortement contesté par les syndicats, qui observent depuis mardi une grève générale de 48 heures.

Sarah Diffalah - Le Nouvel Observateur.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110629.OBS6072/grece-l-atmosphere-devant-le-parlement-est-irrespirable.html

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