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Grèce : la foule affronte les forces de l’ordre à Athènes.

Publie le mercredi 15 juin 2011 par Open-Publishing
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Une manifestation monstre est en cours dans la capitale. C’est une nouvelle journée de grève générale dans le pays dont l’avenir est suspendu aux décisions de ses créanciers.

Des dizaines de milliers de personnes sont actuellement dans les rues d’Athènes en milieu de journée.

Alors qu’un bloc de manifestants est parvenu à rompre le cordon policier qui protégeait les palais présidentiels, la police a eu recours aux gaz irritants pour disperser le groupe à une vingtaine de mètres seulement du palais présidentiel (vous pouvez suivre ici un direct télévisé, en grec, des événements : cliquez ici

Pour la troisième fois depuis le début de l’année, les syndicats ont appelé à une grève générale. Le mouvement de protestation populaire des « Indignés » démarré le 25 mai ne cesse de se renforcer.

Tôt ce mercredi matin, des milliers d’Indignés et des groupes de gauche, mais aussi de la droite nationaliste ont afflué sur la place centrale de Syntagma devant le Parlement à Athènes. Elle est submergée par des drapeaux grecs ou espagnols ainsi que par des banderoles. Plusieurs indiquent : « No pasaran », « Résistez ».

La police a installé dans la nuit une barre de fer en travers de la rue, devant l’entrée du Parlement. Des dizaines de fourgons policiers sont stationnés afin de permettre l’accès aux députés et de freiner la foule.

Plusieurs artères autour du Parlement ont été fermées à la circulation et aux piétons.

« La Grèce est en danger, c’est la plus importante mobilisation dans le pays » depuis les années 70 contre la junte militaire, estime Maria Chira, une brune trentenaire, enroulée dans un drapeau grec, qui a rejoint le mouvement des Indignés depuis fin mai. Elle dit n’avoir jamais appartenu à aucun parti ni syndicat auparavant.

Depuis le début de la crise économique, plusieurs manifestations se sont déjà terminées dans la violence.

La Grèce entre deux feux.

Le pays est plongé dans la récession pour la troisième année consécutive. L’agence de notation Moody’s a abaissé, début juin, sa note de trois crans et indiqué qu’elle envisageait de l’abaisser de nouveau. Selon elle, il y a une « augmentation du risque que la Grèce ne puisse stabiliser son endettement sans une restructuration de sa dette ».

Problème, d’un côté, les marchés lui interdisent l’accès au refinancement. De l’autre, ses créanciers, l’UE et le FMI, lui demandent des efforts d’austérité en échange de leur secours financier.

Les Européens eux cherchent ainsi à boucler un nouveau plan d’aide financière pour la Grèce au bord de la faillite, mais ils ne parviennent pas pour le moment à s’entendre sur les modalités. La question d’une participation du secteur privé au sauvetage d’Athènes notamment divise les esprits.

Le chef économiste de la BCE, Jürgen Stark, a répété le refus de la Banque centrale européenne de toute solution qui serait contraignante pour les créanciers privés. « Nous ne sommes pas opposés à une implication du secteur privé, mais elle doit être totalement volontaire ».

Mais, d’un autre côté, il « comprend très bien l’argument », avancé principalement par l’Allemagne, d’une répartition nécessaire de l’aide entre secteur privé et secteur public. Mardi, plus de six heures de réunion n’ont pas permis aux ministres de parvenir à un accord.

Pour le moment, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou a décidé de poursuivre la rigueur. Il a présenté au Parlement un projet de budget à moyen terme qui devrait entraîner des économies nouvelles de 28,4 milliards d’euros d’ici 2015 et prévoit des privatisations massives.

http://www.liberation.fr/monde/01012343425-grece-les-indignes-devant-le-parlement