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Grève de la faim pour l’ouverture des fosses communes

Publie le dimanche 19 juin 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

En janvier dernier, des rumeurs relayées par la presse turque font état de la localisation d’une fosse commune près du village d’Akirek dans le district de Cemisgezek en province de Dersim (Kurdistan turc).

Dans cette fosse commune se trouveraient les corps de 19 militants armés. Toujours d’après ces rumeurs, 18 d’entre eux seraient membres du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et l’un, du DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple).

Les 19 combattants auraient été tués lors d’une opération de l’armée gouvernementale dans la vallée d’Alibogazi. Des témoins de l’époque affirment qu’Ali Yildiz, combattant d’une unité de propagande armée du DHKP-C aurait perdu la vie dans une attaque de tanks survenue dans la région les 13 et 14 avril 1997.

Depuis l’annonce de cette découverte macabre, la famille d’Ali Yildiz a décidé de lutter pour la vérité et le droit à avoir une sépulture.

Le 3 février 2011, la famille Yildiz a déposé une requête auprès du Procureur de la république pour demander une enquête concernant ses allégations.

Après quatre mois d’attente et devant l’inertie des autorités, la mère et le grand frère d’Ali ont décidé de dresser une tente sur la Yeralti Carsisi, la place centrale de la ville de Dersim (Tunceli en turc) située devant la mairie et d’y entamer une grève de la faim au finish.

Leur action, entamée le 9 juin dernier, est soutenue par l’Association d’entraide avec les familles des détenus (TAYAD), une organisation de parents militants.

Deux jours après l’entame de la grève de la faim, le gouverneur de Tunceli a lancé un ordre d’évacuer la place. Les forces démocratiques de la région dont de nombreuses personnalités issues du monde politique et artistique ont convergé vers la tente pour protéger la liberté d’expression et défendre les revendications de la famille Yildiz.

La famille Yildiz a également lancé une pétition en ligne demandant l’ouverture des fosses communes avec l’appui des médecins légistes et des archéologues, la restitution des dépouilles des défunts ainsi que des poursuites judiciaires contre les auteurs de la disparition des corps.

Cette pétition sera remise à la Grande assemblée nationale de Turquie (TBMM).

Veuillez signer la pétition en cliquant sur le lien suivant :

http://www.halkinsesi.tv/images/Dosyalar/Dersim-imza%20metni-2011.pdf

Pour soutenir Sakine et Hüsnü Yildiz, respectivement la mère et le grand frère d’Ali Yildiz, vous pouvez leur téléphoner ou leur écrire via les coordonnées suivantes.

Tel : 00 90 533 300 96 07

cenazemiziistiyoruz@gmail.com

Tayad Komite

Le 19 juin 2011

tayadkomite@hotmail.com

Messages

  • Je suis solidaire de la lutte des Kurdes et je souhaite que les camarades Kurdes traduisent plus de leur textes ,autant sur youtube et les autre medias sociaux.Il faut que soit plus connu cette injustice pour mieux la combattre
    Bob du Québec

    • Bonjour, bien que faisant partie de l’ethnie kurde zaza, la famille d’Ali Yildiz se définit plus comme révolutionnaire ou communiste que strictement autonomiste ou indépendantiste kurde. Il y a une certaine confusion qui règne à propos des forces d’opposition qui luttent en Turquie. Nombreux sont les Kurdes qui résistent armes à la main mais dans l’optique de faire une révolution anti-impérialiste et populaire englobant tous les peuples anatoliens. Ces militants défendent le droit à l’autodétermination des Kurdes et celles des autres minorités de Turquie mais sont engagés dans des organisations autres que le PKK et critiquent le PKK pour son "réformisme armé" et ses tentatives de vouloir séduire l’Europe et les États-Unis pour résoudre la question kurde. Ces résistants-là sont généralement actifs au sein du DHKP-C qui est autant composé de Turcs que de Kurdes.

  • Les Zazas ne sont pas Kurdes et Dersim est une région Zaza non Kurde.