Accueil > Grève de la parole en Alsace
ça n’a pas duré longtemps, mais ce fut significatif.
Un collège de montagne en Alsace, où je suis élève de troisième, et donc bien placé pour témoigner de la dégradation qui y sévit, a vu, le vendredi 24 octobre, veille des vacances, un mouvement de grève. Un mouvement de grève des élèves.
Dès le matin, tous les bus résonnaient du mot d’ordre : grève de la parole. Ne pas parler aux profs, ne pas participer en cours. ça a bien fonctionné pendant les deux premières heures. Après, le mouvement s’est estompé et fut oublié.
Mais, que s’est-il passé entre ces deux heures de grève et l’oubli du mouvement ? C’était pendant la récréation du matin. Quelques filles étaient assises par terre. Beaucoup les ont rejointes, et finalement, un sitting très bruyant s’est organisé. Les trois quarts des élèves au moins étaient rassemblés. Puis tout le monde s’est levé et s’est rué en hurlant vers le bureau du CPE... avant de se ruer dans le sens inverse parce que le principal s’était dressé en travers de sa route. Ensuite, les élèves sont retournés en cours où ils ont de nouveau participé, et où tout le monde a fait comme si de rien n’était...
Ce mouvement spontané, bien que très court, est le témoin d’un mal-être de tous les élèves de ce collège. Insultes dans tous les coins, avis d’exclusions temporaires affichés dans la cour, profs sur les nerfs qui trouvent plus facile de passer leur stress sur les élèves que de faire grève, principal et CPE infects, la répression qui fait réponse à tout... C’est ce qui a poussé les élèves à entrer dans ce silence parlant. Je salue leur courage, et me pose une question la grève de la parole est-elle reconductible ?
Messages
1. Grève de la parole en Alsace, 27 octobre 2008, 21:24
c’était où ?
très intéressant
1. Grève de la parole en Alsace, 27 octobre 2008, 21:40, par L’Emmerdeur
Région de Colmar...
2. Grève de la parole en Alsace, 27 octobre 2008, 23:14
oui, vous avez raison de vous regrouper et d’exiger de vous faire entendre.
Attention de ne pas vous tromper d’ennemis aussi. Certes il y a des profs méprisants et arrogants, ils le sont souvent parce qu’ils sont débordés, à bout de nerfs, mais je ne cherche pas à les en excuser non plus. Les vrais fautifs du malaise sont à chercher dans l’administration des établissements et dans les inspections académiques. J’enseigne dans un lycée alsacien où deux de mes collègues se sont suicidés en l’espace d’un an, sans que l’administration s’en préoccupe. Dans cette lutte face au mépris il faut trouver des alliés, ne restez pas isolé, ce genre d’action doit être rendue publique.
1. Grève de la parole en Alsace, 28 octobre 2008, 12:21
salut...
les lycéen-nes ont des droits....
un dossier (et petit manuel de survie en milieu hostile) consultable en ligne sur le site de la fédé SUD lycéen
http://sudlycees.online.fr/site/IMG...