Accueil > Grève efficace à Europay, rue Cambronne
– Contre la stratégie d’externalisation et ses effets :
– 8 jours de grève au centre d’appel téléphonique d’EUROPAY, 44 rue Cambronne
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Pour les titulaires des cartes bancaires Mastercard et Eurocard, notamment les clients du Crédit agricole et du Crédit Mutuel, Europay et son centre d’appels téléphoniques (CAT), rue Cambronne, sont les interlocuteurs en cas de « pépins », vols de carte, oppositions, assistance… Depuis octobre 2006, le bruit courait : l’entreprise était en pourparlers avec le groupe Experian, ‘spécialiste de la relation client’, en vue d’externaliser le CAT. « Rumeur sans fondements » ont rétorqué jusqu’au dernier moment les dirigeants, préférant les tractations discrètes et retardant l’annonce en vue d’éviter une réaction des salariés. Peine perdue. Prenant connaissance de l’imminence de la transaction, les salariés, mis devant le fait accompli, ont immédiatement décidé à la quasi-unanimité de cesser le travail, mardi 30 janvier. La grève s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui.
Les motivations de l’externalisation, son opacité laissent planer les plus grandes incertitudes sur l’avenir de l’emploi, du statut des personnels. Europay a eu recours au fameux article L 122-12 qui permet le transfert des contrats de travail à un repreneur. Reprise mais dans quelles conditions ? D’une part, la question du maintien des emplois à moyen terme est posée.
D’autre part, la convention collective des banques (AFB) cesse de s’appliquer au « profit » de celle, plus défavorable, de la métallurgie (!!), activité historique du repreneur, qui n’a plus grand-chose à voir avec son périmètre d’activité actuel. Les salariés ont placé le Crédit Agricole devant ses responsabilités en tant que donneur d’ordre et actionnaire principal et ont exigé des garanties pour la pérennité de leur activité. Ils ont réclamé le maintien de la convention AFB dans leur nouvelle entreprise ou le versement d’une prime de transfert équivalant à la perte des indemnités de licenciement entre la convention AFB et la convention de la métallurgie. Au terme d’une semaine de grève, ils ont obtenu le paiement de 50% des jours de grève, et des primes de transfert allant de 3 mois de salaire pour les employés les plus récents à 50-55% de la prime de transfert réclamée pour les plus anciens dans l’entreprise. Il faut enfin dire qu’ils n’auront guère été aidés dans leur action par les délégués syndicaux CFDT et FO, aussi peu enclins à l’action revendicative que relais fidèles de la direction.
Seule la lutte paie ! C’est la leçon que les salariés d’Europay sauront retenir de leur mobilisation et « transféreront » dans leur nouvelle entreprise. Plus que jamais est posée l’exigence de droits nouveaux pour les salariés : droit à la transparence et à l’information des décisions stratégiques de l’entreprise et refonte des liens entre sous-traitants et donneurs d’ordre quasi-exclusifs. La section du PCF Paris 15 a pris contact avec les salariés en lutte et suivra l’évolution du dossier.