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Pétition : Appel pour une émission sur les migrations à France Télévisions Signez la pétition ici
Le 1er juin 2007 on a repêché 18 corps sans vie au large de Malte (là où
certains sont partis se reposer.. ). Il s’agit là de la conséquence la
plus tragique d’une politique répressive impitoyable. Un livre courageux
vient de sortir (1) rendant hommage à celles et ceux qui sont sans voix
et sans défense.
Il dénonce une véritable guerre livrée aux migrants : "
avions et bateaux de combat, caméras thermiques, murs électroniques,
patrouilles et exercices interarmées" (p.10) sont utilisés contre des
populations affamées, démunies et désarmées.
Dans cette guerre "un des protagonistes tue alors que l’autre ne peut même pas compter ses morts" p.8. Les responsables sont clairement désignés : " Union européenne, Etats des deux rives de la Méditerranée, organismes internationaux" p.8.
Ce livre doit renforcer notre détermination à résister à un système qui
dénie toute humanité aux migrants : "cette absence de reconnaissance de l’humanité des exilés est flagrante dans le cas des morts de Ceuta et
Melilla : ils sont ainsi restés, sans nom, aucune recherche d’identité
n’ayant été menée.." p.10. En s’attaquant uniquement aux conséquences, on laisse dans l’ombre les racines du "mal". Ce genre de tragédies ne peut donc que se reproduire.
Le discours sur le respect des droits de l’homme et la démocratie ne saurait masquer pour longtemps cette guerre aux migrants. "L’aspiration à une vie meilleure est irrépressible et les barrières toujours plus hautes de Ceuta et Melilla ne sauraient la contenir" p.230.
(1) : "Guerre aux migrants. Le livre noir de Ceuta et Melilla". Emmanuel
Blanchard et Anne-Sophie Wender. Editions Syllepse, 2007.
Messages
1. Guerre aux migrants, 7 juin 2007, 14:11
Migrants, laissez-nous piller vos ressources en silence !
1. Guerre aux migrants, 7 juin 2007, 16:48
Et malheureusement, avec ce qui se prépare, les candidats à la migration
ne sont pas prêts de cesser de tenter l’aventure :
......Les APE ? [1] Un défi lancé à Bush par l’UE dans l’art de déclencher détresse et dévastation.
Plus de 717 millions de personnes menacées et toute la planète pour les retombées.
De l’ordre international dépendent nos droits et nos conditions de vie, la liberté de nos esprits, nos choix de société, l’essor de la démocratie et son exercice effectif, ici, en France. Alors que 80% de toutes nos lois, particulièrement celles qui régissent les droits sociaux, le droit du travail, qui organisent la vie sociale ne sont que la transcription des directives européennes élaborées à Bruxelles par des fonctionnaires non élus, et souvent dans le plus grand secret. Nous leur devons la précarité et la « galère » des jeunes, les délocalisations et le chômage, les inégalités qui se creusent…
De l’ordre international dépendent aussi, plus largement, le bien-être de peuples, l’indépendance et l’équité entre les nations, le règlement négocié des conflits.
Alors que les pays puissants dépossèdent les plus pauvres, exacerbent les tensions, font régner par les armes la loi du plus fort, provoquent le désespoir et la révolte. Nous leur devons déjà le flux intarissable des immigrants désespérés, la honte collective des traitements qui leur sont infligés … la menace du terrorisme…
C’est le néolibéralisme qui tient lieu aujourd’hui d’ordre international mais ce n’est qu’un désordre inhumain, brutal et insensé, dévastateur des ressources vitales, menaçant pour tous les habitants de la planète. L’important serait, sans attendre, d’empêcher de nuire les institutions qui en sont les instruments zélés : FMI, Banque mondiale, OCDE, OMC, etc., et l’Europe, inféodée aveuglément aux intérêts du commerce et de la finance.
Il faut savoir que l’UE mène, loin de toute publicité, des négociations dites APE, (accords de partenariat économique) avec les pays les plus pauvres, de l’Afrique subsahélienne, notamment.
Il s’agit d’obtenir d’eux « aux forceps » et à la faveur d’un rapport de forces indécent, plus encore que ce qui a été rejeté à Doha. De les « intégrer » à l’ordre néolibéral dans toute sa rigueur pour ouvrir leurs économies fragiles aux appétits des investisseurs européens.
La Commission européenne – celle de l’AGCS, de Bolkestein, entre autres – négocie ces APE avec 77 anciennes colonies ACP (pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique), pays les plus pauvres de la planète, parmi lesquels une quarantaine de PMA (pays les moins avancés), dont la plus grande partie sur le continent africain. Ces Etats ont été regroupés en 6 régions, d’inégale importance. La négociation met ainsi la puissante et prospère Europe face à face avec chacune de ces régions, dont la plus pauvre a un PNB 1400 fois inférieur au sien.
« David contre Goliath » remarquent les observateurs : par des accords bilatéraux, qui mettent le plus puissant face au plus démuni, l’UE veut obtenir sans contrepartie, l’accès sans aucune entrave à tous les territoires des ACP, pour ses investisseurs, ses entreprises multinationales de toutes natures, et ses sociétés de services. Ils devront y trouver les meilleures conditions d’accueil et d’exercice de leurs activités, et la garantie de rapatrier leurs profits en toute liberté.
L’application de ces APE inspirés du néolibéralisme le plus orthodoxe, rebaptisés « Accords de PAUPERISATION économique » par les ACP, ruinerait définitivement la plupart des 50 à 80% d’agriculteurs producteurs, qui assurent l’essentiel des ressources de ces pays – et nourrissent leurs compatriotes. Elle rendrait vains tous les efforts et tous les espoirs d’un essor autonome, et ajouterait de la misère à la pauvreté, du désespoir au désespoir, plus de violence à la rivalité, de la haine à la rancœur.
Par des négociations biaisées, la Commission use de pressions, de menaces, et foule aux pieds le droit des peuples, les droits humains les plus fondamentaux – et les plus élémentaires, comme celui de se nourrir. Pour forcer la décision, elle a fixé la date ultime de signature de ces négociations au 31 décembre 2007, avec une étape déterminante dès la fin de ce printemps.
Les « accords » qui sont des dictats prendraient effet dès le 1er janvier 2008
Les sociétés civiles nous demandent notre appui [2], nous demandent d’exiger de nos responsables politiques, en poste ou candidats, d’user de toute leur influence à Bruxelles pour stopper ce projet insensé.
« Pouvons-nous vraiment prendre la responsabilité de conduire l’Afrique […] vers davantage de chaos ? Croit-on que ce chaos se limitera à l’Afrique, ce qui serait déjà insupportable ? » C’est la question posée dans la conclusion du rapport parlementaire sur les négociations APE d’une délégation de l’Assemblée nationale de juillet 2006 pour l’Union européenne, (opportunément sous-titré : « Tendre la main, ou bien le poing ? ») [3]
Des accords pires que l’OMC
« …ces accords (bilatéraux) sont mauvais pour le développement. Ils exigent des concessions énormes et irréversibles de la part des pays en développement … » déclare Céline Charveriat, d’Oxfam. « Ils enlèvent aux pays en développement le droit de régir leurs économies et de protéger leurs populations les plus défavorisées et de les sortir de la pauvreté », ajoute-t-elle.
« …Durant les dix premières années de l’Accord de libre-échange de l’Amérique du Nord (ALENA), le Mexique a perdu 1,3 million de travailleurs … »
Une campagne d’information sur ces APE a été lancée il y a quelques mois déjà. Oxfam France-Agir ici en est coordinateur, aux côtés de ACORD - CAD Mali - GRET - Peuples solidaires. L’association a récemment fait appel à ses adhérents pour lui permettre de lancer une action d’envergure dans de brefs délais.
http://www.oxfamfrance.org/php/actions_camp_voir.php?IdCampagne=71
Ecdb
de Michèle