Accueil > Hallali pour Benali !!
« Ô Tyran, où est ta victoire ? ». Le peuple tunisien, sous narcose depuis des décennies, vient de se réveiller brutalement. C’est dire que tout à une fin, même pour les règnes des potentats. Qu’ont fait les politiques français vis-à-vis d’un peuple malmené, eux dont la complaisance avec le régime fut manifeste ? Rien, sinon à encourager la barbarie. Et la presse ? Jamais pressée dans cette histoire. Mais… si la victoire a de nombreux pères, nous savons que la défaite reste toujours orpheline... c’est pourquoi les langues vont se délier chez nous. Mais le seul héros reste le peuple tunisien seul artisan de sa victoire !
L’hallali a l’air d’avoir sonné pour l’ancien Roi de Carthage et la curée en France est donnée à la presse dont la soumission au régime « narcosiste » est plus que manifeste.
Ben Ali n’a pas démissionné… il s’est enfui…. « Courageusement » enfui… comme le fait le lâche qui, armé se surprend à être brave face à un adversaire sans défense, mais détale sitôt que ce dernier a les moyens et la volonté de ne pas se laisser faire.
Comme tout dictateur, comme tout homme qui use et abuse de son pouvoir plus que de mesure, il ne mérite pas l’encre qu’on gaspillerait pour le fustiger, d’autant moins qu’il est mort… politiquement, aujourd’hui.
Mais, en y regardant de plus près, on a souvent une impression de déjà vu, les dictateurs ayant toujours les mêmes caractéristiques puisque :
— Ils multiplient les mandats à la suite de pseudo-élections, véritable leurre démocratique ;
— Ils répriment par tous les moyens en leur pouvoir et utilisent toutes les méthodes dans ce sens ;
— Ils créent une nomenklatura puissante en l’élisant parmi les militaires et les forces du pays ;
— Ils pratiquent, encouragent et maintiennent la corruption ;
— Ils affament leurs populations dans le seul but de les occuper à l’ordinaire et non à la politique ;
— Ils déposent leurs capitaux dans les banques occidentales.
— Ils musellent opposition, journaux et médias.
— Ils torturent et assassinent à leur guise.
Ce n’était pas Ben Ali qui m’inquiétait à l’époque… comme il ne m’inquiète pas plus à l’heure actuelle car dans cette curieuse épopée les dictateurs ne sont que des marionnettes qui s’ignorent.
Les plus blâmables dans l’histoire ne sont pas ceux que l’on croit ni ceux que l’on nous désigne sans, néanmoins, rien enlever à leur propre culpabilité. Non, les coupables sont les puissances étrangères et plus particulièrement les occidentales qui ont tout intérêt à ne pas laisser les peuples s’exprimer, business obligeant, aidées, bien évidemment, par les médias.
Les preuves ? Elles sont légions !
Il n’y a qu’à se pencher et voir l’état de décomposition de notre presse laquelle n’avait jamais utilisé, auparavant, le terme de dictateur concernant Ben Ali. Voilà que maintenant, courageusement, elle se met en avant pour dénoncer les crimes de celui qui régnait sans partage sur un pays qu’il a trahi. Quelle témérité dans la lâcheté !
Il n’y a qu’à se vautrer dans la fange avec la plupart de nos politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, pour s’assurer que le despote avait des potes hexagonaux et qu’il était parfaitement fréquentable, à l’époque. Pas une condamnation de leur part. Pas un mot plus haut que l’autre concernant un homme peu respectable tant qu’il était au pouvoir. Mais bon… ils ont l’habitude et l’ont déjà fait avec l’Etat le plus « démolicratique » du Moyen Orient. Et puis… entre voyous…
Il n’y a qu’à lorgner du côté d’Alliot- Marie notre fameuse MAM, elle, si pis-aller en affaires étranges, qui n’hésite pas à donner un lé de tendresse, de sa voix lactée, proposant de manière dévergondée, son soutien, gorge déployée, à son ami le Big Ben, la lie de Tunisie !
Il n’a qu’à ouïr le silence abyssal d’un Président pourtant si loquace, si amical, si fraternel avec l’ancien tyran, se taisant dès qu’il n’est plus au pouvoir. Même avec talonnettes… quel talent !
Il est curieux néanmoins de voir la ruée des lâches, ces héros qui s’indignent ou qui en font plus lorsque tout danger est écarté.
Que peut-on dire sur notre presse ?
Que peut-on dire sur nos politiques ?
Rien qui vaille !
C’est à rougir de honte ! C’est à vomir !
Paris souhaiterait des élections libres après avoir proposé son aide à la répression les des manifestants tunisiens. C’est dire que la dignité et l’honneur ne sont pas des éléments pris en considération par notre gouvernement.
Espérons seulement que la Tunisie prochaine ne nous en voudra pas. Mais si elle le fait, elle aura raison.
La Tunisie a su faire sa révolution et se libérer. Elle ne doit qu’à elle seule toute sa renommée et le peuple tunisien est le seul véritable héros. Il n’y en a point d’autres et encore moins les puissances occidentales. Qu’elles se le disent !
Pour le despote, quand le sang est tiré, il faut le boire jusqu’à la lie… n’est-ce pas oncle Ben ?