Accueil > Happy birthday mr benalla
Un an ça se fête.
Un an que place de la contre-escarpe un protégé de la présidence de la République que dis-je du président en personne, chargé de mettre en place une garde prétorienne échappant à tout contrôle étatique se livrait lors des manifestations du 1er mai 2018 à des brutalités dignes des plus belles dictatures, sous l’œil indiscret d’un portable.
Cette date marque le début de la chute du dieu Jupiter de son Olympe de carton pâte pour atterrir tout droit dans les mares boueuses de la démocrature.
Finis la modernité, le renouvellement de la vie politique, la République exemplaire, le maître des horloges, de la startup nation. Désillement des idiots utiles du système, parmi lesquels se comptent nombre de ceux qui aujourd’hui prétendent être les meilleurs opposants, du PCF à la FI en passant par tout le PS ayant ou non rejoint les rangs de la nouvelle majorité présidentielle. Car soyons lucides, lesquels des membres de ces partis appellent réellement et avec courage à la fin du libéralisme et à la sortie de l’UE ultra-libérale et liberticide ? Aucun, des mesurettes à la marge, une larme d’écologie et puis ? Et pas grand-chose.
Mais revenons au 1er mai dernier, qui avec benalla indiquait en germe toute la brutalité bestiale de ce pouvoir. Démasqué le gendre idéal bien sous tous rapports, dont nombre d’électeurs ne connaissaient même pas le programme et à quoi bon quand penser printemps devait suffire et d’ailleurs il n’a respecté de ce programme que la partie favorable aux plus riches tout en s’empressant de s’asseoir, entre autres, sur sa promesse de ne pas toucher aux revenus des retraités.
Le changeur de la vieille politique politicienne française, avec lui on allait voir ce qu’on allait voir et on a bien vu. Un an à peine de règne, quelques démissions retentissantes les unes pour soupçons de corruption (bayrou, sarnez), les autres pour découragement (hulot) et opportunisme (colomb), que le voile de brume énamourée des électeurs du godelureau d’Amiens se déchirait.
La liste de ses incapacités, incompétences, incohérences, immaturité, indélicatesses est longue, mais c’est anniversaire ne boudons pas notre plaisir.
Immature, l’enfant-roi à qui paraît-il tout, sauf ses échecs au concours de normal sup, réussissait l’est assurément. Qu’il s’agisse de ses exhibitions en uniforme dans les jolis véhicules terrestres ou aériens de l’armée, ses week-end au ski quand c’est l’émeute à Paris, d’enfant capricieux qui ne renoncera a aucun de ses plaisirs jusqu’à son obstination à ne pas changer de cap quitte à mettre le pays en péril, les démonstrations de son inconséquence juvénile ne manquent pas.
Mauvais recruteur, ne sachant pas s’entourer et pour un dirigeant c’est gênant. Entre les soupçonnés déjà mentionnés et autre ferrand, le ramassis de transfuges de la droite de droite et de la gauche de droite en quête de leur plat de lentilles, les branquignols primo-députés de l’assemblée, ses aboyeuses et aboyeurs, au moins aussi donneurs de leçons (decroizilles en cursus de bienséance sur tous les plateaux) et arrogants (le trop intelligent le gendre) que leur maître, sa porte parole au langage fleuri (la meuf), son fêtard buveur et dragueur ministre de l’intérieur et le désormais fameux benalla, un festival de loupés.
Piètre communiquant, et pourtant, sa prof de théâtre lui dispense ses conseils avisés depuis son plus jeune âge. Tantôt début décembre, crépusculaire, agrippé à son bureau, mâchoires serrées, tantôt donneur de leçons et sentencieux mal à propos, même si la personne est en âge d’être sa grand-mère, même si c’est un texte écrit, tantôt goguenard quand la situation exigerait un peu de sérieux. Il ne peut s’empêcher de faire boulette sur boulette et ce bien avant son élection. Il y a de quoi tenir un recueil de ses sottises, que la prise de parole soit spontanée ou rédigée comme lors de sa « conférence de presse », strictement contrôlée comme lors de ses fameux shows du grand blabla national, pas un moment de justesse, de sincérité, d’empathie, d’humanité, en bref un acteur mauvais. Enfin, gonflant les muscles, sans craindre de s’en prendre une, face à sa petite cour et lançant comme dans celle de la récré, son "qu’ils viennent me chercher" d’anthologie, preuve de son incapacité à saisir le sérieux d’une situation qui le menace. Mais manipulateur toujours, ne retenant d’une contestation sociale que ce qui abonde dans sa logique, mais sourd à ce qui lui déplaît. Affirmatif, péremptoire surtout s’il s’agit d’un gros mensonge, les français veulent qu’il poursuive sur sa lancée et plus vite.
Dernière saillie en date, le fanfaron va re-contruire Notre-dame (ce qu’il ne peut que restaurer) en 5 ans ce qui prendra au bas mot 10 à 15 ans, .
Mauvais gestionnaire et nul en économie. Quoi de plus normal, direz-vous, il sort tout droit de l’Ena aucune raison pour qu’il dispose du minimum de capacité à la créativité et à l’innovation. De cette élite d’ailleurs on n’attend certes pas de solutions et d’abord, si ces privilégiés savaient gérer depuis 40 ans on s’en serait aperçus. Ce n’est pas là leur préoccupation, soyons clairs. Ainsi celui-ci s’inscrit parfaitement dans les traces de ses glorieux aînés en dépit de ses bobards de campagne. Une politique de droite libérale courant thatchérien pur jus. Quoi de plus moderne, novateur et original ?
Et surtout quoi de plus efficace pour garantir sinon le bonheur, du moins le bien-être du plus grand nombre. Non car peu lui chaut du moment que le pouvoir d’achat des ultra-privilégié s’est encore accru et qu’il leur garantit de toujours pouvoir échapper à leurs obligations fiscales. Car n’est-ce pas là la feuille de route qui lui a été confiée en contre partie des moyens propres à la satisfaction de son orgueil ?
Ainsi, un an que l’inconsistance, qui ne cesse de se démontrer depuis, de ce monarque est révélée aux yeux de tous. Contradictoire, irrespectueux des institutions comme des libertés publiques, les débuts de l’affaire benalla ont livré la vérité de ce piètre président et de sa majorité.
Quel est le poids de cet événement dans le mouvement des gilets-jaunes ?
La mise au jour, d’un 2 poids, 2 mesures, d’un fort avec les faibles et faible avec les forts, d’une mansuétude à géométrie variable, rappelons l’affaire du coffre-fort égaré, du maintien d’un entre-soi élitiste gorgé de privilèges et de copinages malsains (octroi d’une carte d’accès illimité à l’assemblée, au même benalla, par un hamon dont la crédulité, pour ne pas dire pure connerie laisse sans voix) d’une capacité hors du commun a faire des promesses pour des lendemains qui chanteront peut-être, un jour, mais longues à mettre en œuvre, mais pas quand il est question de supprimer l’ISF et du pas d’argent magique sauf quand il est question d’arroser les medef de CICE.
Quoi qu’il en soit, désormais sautent aux yeux de tous le manque de lucidité d’un « dirigeant » longtemps aveugle, ou peut-être aveuglé de sa propre splendeur, au mouvement naissant d’une contestation d’une rare ampleur et d’une durée inédite, son incapacité à comprendre que ses manipulations séductrices ne prennent plus et que seul le manque d’alternative politique efficace va lui permettre de tenir jusqu’à la fin de son quinquennat.
Alors depuis un an et après 24 semaines de matraquage au sens propre et d’enfumage aux lacrymogènes, il est encore des merdias, politiques et syndicalistes de tous bords pour, condamner les violences et appeler à défiler sagement comme depuis 40 ans entre 2 rangs de CRS et bien canalisés par des syndicats, qui c’est étrange, reprennent des couleurs et retournent en odeur de sainteté du pouvoir, au nom de la démocratie.
De la démocratie ? Au mieux république bananière ou démocrature. J’espère que ceux des gilets-jaunes les plus engagés, les gazés, les énucléés, les amputés, les incarcérés, ceux qui peinent toujours à boucler les fins de mois et qui vont voir encore leur situation se dégrader, savent désormais bien de quoi cette démocratie est le nom, une vrai dictature libérale, sans foi ni loi, ni pitié.
Alors merci benalla pour ce moment et bon anniversaire.