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Henri Pena-Ruiz : « La spiritualité est irréductible à la religion »

Publie le mardi 1er janvier 2008 par Open-Publishing
10 commentaires

« LA SPIRITUALITE EST IRREDUCTIBLE A LA RELIGION »

Article paru dans l’Humanité
le 27 décembre 2007

Henri Pena-Ruiz, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris et professeur agrégé de philosophie, décrypte les ressorts du discours de Latran prononcé par Nicolas Sarkozy.

Durant la campagne présidentielle, le candidat Sarkozy n’a eu de cesse de revendiquer son appartenance religieuse : « Je suis de culture catholique, de tradition catholique et de confession catholique », déclarait-il en novembre 2004, à la veille de la parution de son livre la République, les religions et l’espérance. Jeudi 20 décembre, Nicolas Sarkozy s’est rendu au Vatican pour sa première visite officielle au pape Benoît XVI. Sa rencontre avec le chef suprême de l’Église catholique romaine a été l’occasion pour le président de la République laïque de « redire son respect et son attachement à la question spirituelle », que le chef de l’État a « toujours considérée » comme étant « au coeur de la vie de nos concitoyens ». Fait « unique chanoine d’honneur de la basilique Saint-Jean-de-Latran », Nicolas Sarkozy y a tenu un discours inquiétant pour la laïcité. Qu’est-ce qui vous a frappé dans le discours de Nicolas Sarkozy, qui déclare, parlant de la visite du pape en France l’an prochain : « Je suis comptable de tous les espoirs que cette perspective suscite chez mes concitoyens catholiques » ?

Henri Pena-Ruiz. Le premier choc, c’est le non-respect de la déontologie, de la part d’un président de la République qui se déclare « président de tous les Français » mais qui, ostensiblement, accorde un privilège public de reconnaissance à ceux des Français qui sont croyants. Cela veut dire que les athées ou les agnostiques sont moins bons que les autres, qu’ils n’ont pas bien compris ce qu’est la vie, n’ont pas choisi la bonne spiritualité ? C’est
très choquant du point de vue de la citoyenneté. L’exigence qui incombe à un président de la République, certes élu par une majorité des Français, est de les représenter tous. Nicolas Sarkozy ne le fait pas.
La deuxième chose, c’est une transgression de la limite privé-public. Le croyant Nicolas Sarkozy est tout à fait libre de croire, et personne ne lui conteste cela. Mais il n’a pas à ériger sa croyance personnelle en référence obligatoire de toute la France, de toute la République. C’est une faute grave du point de vue de la déontologie politique : le président ne respecte pas l’exigence d’universalité, de représentativité de tous les Français.

C’est ce qui apparaît dans le passage où le chef de l’État évoque sa « conviction profonde » d’une « frontière entre la foi et la non-croyance », qui ne serait pas « entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas » mais « traverse(rait) chacun de nous » ?

Henri Pena-Ruiz. Le problème avec Nicolas Sarkozy c’est justement que ce qu’il appelle sa « conviction profonde » est érigé en voie officielle de la France. Visiblement il est incapable de tracer la ligne de démarcation entre ce que personnellement il croit et ses fonctions de président de la République. À cet égard, son attitude tranche avec celle de ses prédécesseurs : jamais le général de Gaulle, François Mitterrand ou même Jacques Chirac n’ont confondu leurs croyances personnelles et leurs fonctions officielles. Dans une République, les personnes qui représentent la nation, à un titre ou un autre, doivent observer un devoir de réserve. Professeur dans un établissement public, je n’ai pas à faire état de mes croyances personnelles dans l’exercice de mes fonctions. Ce qui s’applique aux enseignants, aux fonctionnaires, doit s’appliquer au premier magistrat de la République.

La « République laïque » a-t-elle vraiment « sous-estimé l’importance de l’aspiration spirituelle », comme le pense Nicolas Sarkozy ?

Henri Pena-Ruiz. Il alimente une confusion constante entre spiritualité et religion. La spiritualité, c’est la vie de l’esprit, la vie de la conscience humaine qui s’affranchit de l’immédiat. Elle est irréductible à la religion. La religion est une forme de spiritualité parfaitement respectable, mais il y en a d’autres. Un artiste qui crée des oeuvres qui dépassent les limites du vécu immédiat, de l’utilité immédiate, fait oeuvre spirituelle.
Un savant qui élucide les lois du réel ou un philosophe qui réfléchit sur les principes de la lucidité et de la sagesse font aussi oeuvre spirituelle.
À entendre Nicolas Sarkozy, il n’y aurait de spiritualité que religieuse, puisqu’à aucun moment il ne cite d’autre forme. Il alimente également la confusion entre religion et pouvoir spirituel. Si la religion est respectable, c’est en tant que démarche spirituelle, pas en tant que credo obligé, imposé par le pouvoir temporel. Il fait vivre une confusion que l’émancipation laïque avait brisée, entre la libre spiritualité et le privilège public, officiel, de la religion.
N’existe-t-il pas un risque, lorsque le président d’une République laïque souligne la « désaffection des paroisses rurales », le « désert spirituel des banlieues », la « disparition des patronages », de le voir confier à la religion un rôle de régulateur social ?

Henri Pena-Ruiz. Le « désert spirituel des banlieues » instille l’idée que l’on peut avoir une politique sociale catastrophique, par la disparition des services publics, par le retrait de l’État de ses fonctions sociales de production d’égalité, etc. ; à condition de confier à la religion un rôle de lien social. De « supplément d’âme d’un monde sans âme », comme disait Marx. On reconnaît là cette idéologie très typique qui associe l’ultralibéralisme et le complément caritatif. Mais les banlieues n’ont pas besoin de plus de religion, de plus de charité, elles ont besoin d’une véritable politique de promotion de l’égalité sociale. Ce qui ne veut pas dire égalitarisme, mais renforcement de la présence de l’État. On sait que le projet européen actuel prévoit la concurrence privée de tous les services publics, ce qui sera une dénaturation, car lorsqu’un service public n’est plus assujetti qu’à l’impératif de compétitivité économique, sa finalité sociale est reléguée au second plan. Comme on a par ailleurs une mondialisation capitaliste tout à fait indifférente à l’humanité, la seule solution qui restera sera « le supplément d’âme d’un monde sans âme », l’aspiration à l’infini : dans le monde fini, vous êtes malheureux, dans le monde infini, vous serez heureux. C’est la réapparition, très naïve, de la fonction qui était dévolue à la religion dans les sociétés traditionnelles,
de compensation par la référence à un au-delà après la vie temporelle. C’est un retour à une formule éculée. Alors que la religion pourrait être une forme d’interrogation sur la condition humaine, qui interviendrait sur la base d’une vie accomplie. Que les hommes, une fois assurée leur dignité dans la vie concrète, temporelle, se tournent librement vers la religion comme réflexion sur la finitude humaine, c’est très respectable. De la même façon, d’autres peuvent conclure, comme Albert Camus ou Jean-Paul Sartre, à l’humanisme athée, où, tout en étant conscient de sa finitude, l’homme produit quelque chose qui le dépasse. Avec Nicolas Sarkozy, on n’est pas du tout dans cette perspective. On est dans l’idée bushienne, ou thatchérienne, d’une religion qui joue un rôle d’intégration sociale. On n’a pas à déléguer
la paix des banlieues à l’intervention des responsables religieux locaux. La paix des banlieues se construit par la justice sociale, le développement des services publics, la construction de logements sociaux, le désenclavement des cités… Ce n’est pas du tout
la direction que l’on prend.

C’est une constante chez lui : Nicolas Sarkozy a une fois de plus adapté son discours à l’auditoire.

Henri Pena-Ruiz. Absolument. Mais là il dit des choses scandaleuses, choquantes à tous égards. Sarkozy parle du respect des racines chrétiennes de la France et évoque pêle-mêle l’art, les traditions populaires, l’activité intellectuelle… Il ne cite d’ailleurs que des intellectuels catholiques. C’est scandaleusement discriminatoire : on passe sous silence Sartre, Camus, etc. Monsieur Sarkozy réécrit singulièrement l’histoire. Je pense par exemple à ce héros
que fut le jeune communiste athée Guy Môquet, qui n’hésita pas à engager sa vie pour défendre la liberté de notre pays. Il doit se retourner dans sa tombe d’entendre Nicolas Sarkozy dire que, quand on ne croit pas en Dieu, on n’a pas d’espérance, parce qu’on ne s’adosse pas à une perspective de l’infini. Alors que Guy Môquet avait des valeurs, était capable de dépasser l’immédiateté de sa condition de jeune homme pour penser
le devenir de l’humanité. Ce qu’il dit aujourd’hui est insultant pour Guy Môquet comme pour toutes les personnes qui agissent dans notre monde pour plus d’humanité et de justice, mais qui ne croient pas en Dieu. D’un seul coup, ils se retrouvent relégués à la condition d’hommes n’ayant pas compris ce qui est bon, ce qui est important pour la spiritualité. C’est très choquant, politiquement et moralement.

Un passage du discours de Latran fait écho à celui de Constantine, dans lequel Nicolas Sarkozy ne voit les civilisations qu’à travers le filtre de leurs religions dominantes : le Maghreb c’est l’islam, l’Europe c’est la chrétienté. À Latran, il reprend à son compte la possibilité d’un « choc des civilisations ». Y voyez-vous une dérive ?

Henri Pena-Ruiz. On est en pleine confusion idéologique. Ce qui est dramatique, c’est qu’il reprend à son compte la thèse de Samuel P. Huntington, auteur de The Clash of Civilizations (le Choc des civilisations - NDLR), de façon communautariste, en réduisant les civilisations à leurs religions dominantes. Mais la civilisation française, ce n’est pas seulement les racines chrétiennes. Qu’est-ce qui a permis de déboucher sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le 26 août 1789 ? La philosophie des Lumières. Or elle véhicule la thèse du droit naturel, qui vient du droit romain, distinguant res privata et res publica. Ce droit vient de la philosophie stoïcienne préchrétienne. Les idéaux de la modernité, comme la démocratie, inventée en Grèce au VIe siècle avant Jésus-Christ, ne viennent pas du christianisme.

Mais il est une composante de notre identité française ?

Henri Pena-Ruiz. Évidemment que le christianisme a joué un rôle dans le développement de l’Occident ! Pas seulement positif d’ailleurs. C’est en Occident qu’on a inventé le thème du peuple déicide créant l’antisémitisme, la notion d’hérésie et les bûchers de l’Inquisition,
l’index des livres interdits… Giordano Bruno brûlé vif en place de Rome en 1600, Galilée obligé de se rétracter sur le mouvement de la Terre en 1632 sous peine d’être condamné à mort, les 3 500 protestants massacrés à Paris lors de la nuit de la Saint-Barthélémy, les assassinats légaux du chevalier de La Barre, de Callas…

Se placer uniquement du point de vue des catholiques est donc une erreur.

Henri Pena-Ruiz. Tout ce qui est partiel est partial. C’est une lecture à sens unique de l’histoire de parler de « souffrance des catholiques » et de passer sous silence les violences innombrables de 1 500 ans, non pas de catholicisme, mais de pouvoir temporel de l’Église. On ne compte pas le nombre de victimes du cléricalisme politique. Les vraies violences sont là. En 1864 encore, dans le Syllabus, le pape Grégoire XVI lance l’anathème contre la liberté de conscience et les droits de l’homme…

Peut-on parler de « souffrance des catholiques » à propos de la loi du 9 décembre 1905 instaurant la séparation de l’Église et de l’État ?

Henri Pena-Ruiz. C’est invraisemblable ! D’abord cette loi a été faite par des gens qui n’étaient pas forcément athées : Jean Jaurès, Aristide Briant ou Ferdinand Buisson ont certes évolué vers la libre-pensée, mais même chez Jaurès il y a des accents quasiment déistes dans certains textes. La seule « violence » a été la neutralisation des édifices publics, c’est-à-dire qu’on a enlevé les crucifix des palais de justice, des mairies… C’est une façon pour la République de dire que la croyance n’engage que les croyants et que ses symboles doivent être communs à tous les hommes. Les historiens, de quelque bord
que ce soit, sont d’accord pour reconnaître que cette loi a été équitable et généreuse. On a même laissé à la disposition des croyants leurs lieux de culte alors qu’ils étaient propriété de l’État ! On n’attendait aucun loyer pour la jouissance de ces lieux, alors que les municipalités sont chargées de les entretenir lorsqu’ils existaient avant 1905. En principe, si l’Église veut construire un nouveau lieu, c’est à elle de le financer.

Ce discours, et les écrits précédents de Nicolas Sarkozy, montre-t-il que la loi de 1905 pourrait, sinon être réécrite,du moins être aménagée ? Est-ce la fin de la laïcité à la française ?

Henri Pena-Ruiz. Le risque est présent, malgré la réaffirmation par Nicolas Sarkozy de son souci de ne pas y toucher. On ne peut pas être complètement rassuré par cette affirmation, dans la mesure où l’ancien ministre de l’Intérieur et des Cultes, Nicolas Sarkozy,
avait mis sur pied et approuvé les conclusions de la commission Machelon, qui propose une révision de la loi, pudiquement baptisée « toilettage ». Si on réécrit l’article 2, ce n’est pas un toilettage, c’est une destruction : l’État ne doit pas subventionner la construction de lieux de culte. Or Nicolas Sarkozy, qui ne cesse de dire qu’il veut redonner plus d’importance publique à la religion, a des projets qui reviennent constamment, comme le financement de la construction de mosquées, au motif que les musulmans n’ont pas assez de lieux de culte. Mais si on le fait pour une religion, il faudra le faire pour toutes les autres, au nom
du principe d’égalité républicaine. La vraie solution est sociale.
Toutes les personnes issues de l’immigration maghrébine ou turque, celles qui comptent
le plus de musulmans, doivent jouir de la plénitude de leurs droits sociaux. Si les biens publics (santé, culture, logement…) leur sont accessibles, sans discrimination, les croyants, faisant des économies sur ces budgets, que l’État assumerait, pourraient d’autant plus librement se cotiser pour financer leurs lieux de culte. Selon une enquête conjointe
du CEVIPOF et de Sciences Po, seulement 17 % des personnes se reconnaissant dans l’islam pratiquent dans des lieux de culte. Faut-il financer uniquement cette minorité ?
Entretien réalisé par Grégory Marin

Messages

  • Communautariser la société française est le but de Sarkozy. Les chrétiens, les musulmans et les juifs pourront se quereller sur des questions théologiques dans le même temps où la précarité se généralisera.
    Je garde en mémoire la stratégie du candidat, aujourd’hui élu, sur cette question.
    Il y eut, d’abord, la création d’un conseil prétendûmment représentatif des musulmans de France, puis le projet de construire des mosquées financées par l’Etat et enfin une représentation des musulmans au niveau du gouvernement. Bien avant, Sarko mis en exergue ses origines juives et hongroises.
    Plus récemment, ce sont ses conviction catholiques qu’il met en avant.
    Dois-je lui rappeler que les béatitudes de Mathieu et le "il est plus difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux qu’à un chameau d’entrer dans le chas d’une aiguille" s’opposent à sa vie rutilante de luxe. Il me rappelle davantage Hérode et l’incestueuse Salomé qui exigea la tête de Jean Baptiste.
    Être français n’implique aucune pratique cultuelle, aucune origine ethnique mais la volonté de vivre ensemble, de nous reconnaître dans la subtilité d’une langue et inscrire notre histoire personnelle dans le grand récit narratif que constitue l’histoire de France.
    Hors de ce crédo, point de salut.
    Notre identité culturelle est-elle soluble dans le fric ? Sarko le bof,dit oui.
    Résistons !

    • La question de la communautarisation est réelle mais différente de celle de la valorisation du religieux

      Valoriser le religieux via sa spiritualité ou tout autre chose "de positif" n’est pas le rôle d’un Président de la République . De plus cela pousse aussi pour être juste à voir le négatif ce qui a été fait récemment par M ONFRAY sur les rapports de complicité du Vatican et le nazisme mais aussi les rapports répressifs du pape actuel du temps ou il était le Cardinal Ratzinguer contre la théologie de la libération.

      Le Président de la République est "une institution" qui doit respecter des règles déontologiques, montrer l’exemple aux fonctionnaires et aux autres.

      L’Ecole est une autre institution qui doit se méfier de la religion en choisissant approche bienveillante ou appoche critique :

      Un constat est dressé, notamment par Régis DEBRAY : une meilleure connaissance des religions est nécessaire à l’école. Laissons de côté l’oubli de l’inculture laïque bien que l’indépendance critique de la pensée face aux dogmes soit une conquête récente à conforter . Le constat précise : "l’enseignement du religieux n’est pas un enseignement religieux". On perçoit bien la différence mais aussi les difficultés.

      La première difficulté serait d’aboutir à une approche bienveillante d’une religion au détriment des autres. En fait, un tel enseignement serait rapidement démasqué et critiqué. La seconde difficulté, réelle, également signalée par Régis DEBRAY mais pleinement pris en compte par Benôit MELY, serait la réhabilitation du religieux sans apologie d’une religion particulière, une valorisation de la croyance en Dieu sans autre précision. L’incroyance mérite elle aussi le respect.

      Le seul moyen d’éviter de conforter une posture religieuse serait d’adopter une réflexion critique à l’encontre des discours religieux, de leurs injonctions et de leurs interdits. Dans le cas contraire, un enseignement acritique aboutirait à laisser accroire de façon unilatérale et mensongère que les religions ne sont qu’un "apport" positif à l’humanité.

      Christian DELARUE

      Pour aller plus loin :
      1 ) Le rapport DEBRAY

      http://atheisme.free.fr/Religion/Rapport_regis_debray.htm

      2) La critique de Benoît MELY

      http://www.union-rationaliste.org/Benoit_Mely.html

    • J"invite aussi les internautes à se rendre sur les sites de la Libre Pensée.

      Maximilien

  • Lorsque M. Henri Pena-Ruiz nie la violence commise contre les ecclésiastique, il est ignorant, ou bien menteur. Il limite cela au retrait de crucifix des palais de justice et autres lieux publics ? Que dire de l’expulsion violente de moines de leurs propres couvents ? Les couvents, que je sache, n’étaient pmas des lieux publics ? Pourquoi a-t-on voulu explulser des hommes qui, entre leurs quatre murs, ne menaçaient pas l’ordre public ? Dès le 16 oct 1880, deux communautés monastiques sont chassées de Paris (Les Carmes et les Barnabites).
    POurquoi les forces de l’ordre cernent-elles les couvents en question, le 6 novembre, à 6 heures du matin ? Chez les franciscains de la rue de Romainville, ou les capucins de la rue de la Santé, les pompiers défoncent la porte à la hache !
    M. Henri Pena-Ruiz ignore la brutalité des moyens employés par le gouvernement.

    Bref, que vaut l’intervention de ce pseudo intellectuel ? elle ne relève que du parti-pris, un parti-pris anticatholique évident.

    • Je n’ai pas lu tout ce qu’écrit ce philosophe de la laïcité mais ce que vous dites ne rentre pas dans ce que j’ai lu de lui :

      Lorsque M. Henri Pena-Ruiz nie la violence commise contre les ecclésiastique, il est ignorant, ou bien menteur. Il limite cela au retrait de crucifix des palais de justice et autres lieux publics ? Que dire de l’expulsion violente de moines de leurs propres couvents ?

      Le retrait des crucifix est normal, l’expulsion des moines de leur couvent est autre chose. Mais pour se prononcer il faut être bien informé des faits. Ce qui n’est pas le cas. Je doute que monsieur PENA RUIZ assimile retrait de crucifix et expulsion de moines de couvent.

      Christian DELARUE
      Secrétaire national du MRAP

    • Anne (Frank) et Joseph (Ratzinger)

      Lorsqu’elle écrit son journal, Anne Frank a treize ans. Bien que confinée dans sa chambre minuscule, coupée du monde auquel la relie un poste de radio, aux dates de 1942 elle entretient de « chambre à gaz », de chasse aux juifs, de persécutions, de déportations dans des wagons à bestiaux, de traitements identiques pour les femmes, les vieillards, les enfants, de familles séparées. Le 3 mars 1944, elle parle de « millions de gens (…) assassinés ou gazés sans ménagement ». Vérifiez…

      En 1939, un petit garçon nommé Joseph Ratzinger, séminariste en Bavière, entre aux jeunesses hitlériennes. A quelques mois près, les deux enfants ont le même âge. Le futur Benoît XVI y restera jusqu’à la fin de la guerre. En 44, il a dix-sept ans. Dans le demi siècle qui suit la libération des camps, nulle trace d’explication, nul regret, aucun repentir, ce sport national des catholiques. Quand Dieu tout puissant inspire en conclave les cardinaux électeurs, il ne trouve pas ce passé assez pestilentiel pour guider les vieillards vers un autre nom. Dieu est amour…

      Certes on dira que le jeune garçon n’a pas choisi, comme des millions de gens à l’époque. Comme Eichmann, de fait, il s’est contenté d’obéir, de ne pas se rebeller, d’accepter, de consentir, de verser son obole au parti nazi. Comme Eichmann, il n’a pas tué de ses propres mains. Comme Eichmann il a prétendu qu’il n’avait pas le choix. Comme le chrétien Eichmann, le Pape affirme pour les autres l’existence du libre arbitre, et ce qui s’en suit : culpabilité, faute, donc punition, d’où expiation… Mais pour les autres seulement…

      Le plus grave pourrait ne pas se trouver là. Après tout, ne pas être un héros ne fait pas de facto le salaud… Mais quand devenu chef du Vatican il proclame dans l’enceinte d’Auschwitz que le nazisme est le fait d’un « groupe de criminels », que le peuple allemand dans son ensemble a été abusé par ceux-là, bien qu’ayant voté démocratiquement comme un seul homme, que les crimes nazis constituent « une attaque contre le christianisme » (!), on se trouve dans l’obligation de faire un peu d’histoire, les catholiques sont si désinvoltes avec la mémoire !

      Rappelons que Pie XII a signé un Concordat avec le nazisme ; que le Vatican n’a jamais mis Mein Kampf à l’index, au contraire de Montaigne, Descartes, Sartre, Bergson et mille autres ; qu’aucun nazi n’a été excommunié à cause de son appartenance à une idéologie criminelle – au contraire des communistes qui le furent, eux, en bloc ; que le Vatican a permis, avec ses passeports diplomatiques et sa filière d’évasion via les monastères allemands, suisses et italiens, d’exfiltrer des criminels de guerre ainsi soustraits à la justice ; qu’Hitler n’était pas païen, mais déiste sûrement pas anti-chrétien ; que son livre fait l’éloge de Jésus chassant les marchands du temple – juifs… ; qu’il célèbre la grandeur de la machine impériale chrétienne – donc du Vatican ; que les ceinturons de ses militaires arboraient « Dieu avec nous » - slogan assez peu athée… ; qu’au contraire de l’étoile jaune , du triangle violet ou rose qui stigmatisent juifs, témoins de Jéhovah et homosexuels, aucun signe n’a été retenu contre les chrétiens qui n’ont jamais été poursuivis en tant que tels… Etc. Le récent voyage de Benoît XVI à Auschwitz montre que Pie XII n’aurait pas à rougir de son successeur… Anne Frank aurait le même âge ou presque que l’actuel pape.

      Michel Onfray

    • RIPOSTE LAIQUE

      http://www.ripostelaique.com/spip.php?article440

      Le chanoine Sarkozy : " Très Saint-Père, j’ai besoin de vous ! "

      mercredi 2 janvier 2008, par Mireille Popelin

  • Il est plus que jamais urgent de se mobiliser pour la défense de nos institutions républicaines dont la laïcité est une composante fondamentale, j’invite les internautes à s’exprimer sur le forum de l’association ATHEISME INTERNATIONAL http://www.atheismeinternational.com/

    • vous évoqués les origines "paiennes" de votre "république", je suis désolé elle doit s’adaptée a l’islam qu’elle a acceptée, cet islam qui n’a rien de romain. la république laique est dépassée, la composition démographique de la france n’a plus rien a voir avec 1905, la laicité doit s’adaptée a la multiculturalité et non pas être figée dans le ciel éthéré des idées. on a bien "adapté" la liberté d’expression a l’immigration, je ne vois pas pourquoi la laicité y échaperais. l’islam est appeler a devenir majoritaire par la démographie, il est illusoir d’y appliqué vos principes de petits blancs eurocentrés, ouvrez vous donc ! adaptés vous ! la france et ses révolutions ne sont pas l’avenir de l’humanité.