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Hortefeux entendu comme témoin en marge de l’affaire Karachi
par Paris
Publie le vendredi 30 septembre 2011 par Paris - Open-PublishingL’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux était entendu comme témoin vendredi par la police dans une enquête où il est soupçonné d’avoir eu frauduleusement connaissance d’une pièce du dossier judiciaire de l’affaire Karachi, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
L’audition se déroule à la direction centrale de la police judiciaire, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ce proche de Nicolas Sarkozy n’est pas susceptible d’être davantage inquiété dans l’immédiat, le parquet de Paris ayant choisi la voie d’une enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel et recel".
Brice Hortefeux est interrogé sur ses propos découverts à l’occasion d’une écoute téléphonique effectuée le 14 septembre sur Thierry Gaubert, un proche du président de la République. Thierry Gaubert a été mis en examen dans l’enquête sur une présumée corruption en marge de l’élection présidentielle de 1995 dans le cadre de la vente de sous-marins au Pakistan.
Les propos de Brice Hortefeux lors de cette conversation montraient qu’il était informé, peut-être frauduleusement, des déclarations à la police le 8 septembre de l’épouse de Thierry Gaubert, Hélène de Yougoslavie, avant même que le procès-verbal d’audition soit versé au dossier judiciaire.
"Elle balance beaucoup apparemment Hélène", disait-il notamment à Thierry Gaubert. Dans la presse avant son audition, Brice Hortefeux a nié avoir eu accès au procès-verbal de police et expliqué s’être basé sur "des rumeurs de presse", une version mise en doute car la déposition d’Hélène de Yougoslavie n’était pas alors connue des journalistes.
Cette problématique de l’accès possible du pouvoir exécutif aux résultats d’une enquête susceptible de le concerner a été posée par ailleurs par un communiqué de l’Elysée faisant état incidemment d’un examen exhaustif de ce dossier. L’Elysée a affirmé dans ce communiqué que le nom de Nicolas Sarkozy ne figurait pas dans le dossier.
Les procès-verbaux judiciaires sont susceptibles de remonter au plus haut niveau de l’Etat par deux voies, celle de la hiérarchie policière qui rend compte au ministère de l’Intérieur, et celle du parquet qui est sous la tutelle du ministère de la Justice.