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Hu Jia arrêté à Pékin

Publie le samedi 29 décembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Hu Jia arrêté à Pékin

28 décembre 2007

Le défenseur des droits de l’homme Hu Jia arrêté à Pékin : Reporters sans frontières condamne un “acte odieux”

Reporters sans frontières condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation le 27 décembre 2007 du défenseur des droits de l’homme Hu Jia, accusé de “subversion du pouvoir de l’Etat”, une accusation souvent utilisée par le gouvernement chinois à l’encontre des dissidents.

“Alors que la communauté internationale a les yeux tournés vers le Pakistan, la police politique chinoise en profite pour arrêter l’une des figures emblématiques du combat pacifique en faveur de la liberté d’expression en Chine. Nous réaffirmons notre solidarité avec Hu Jia et sa femme, Zeng Jinyan, jeunes parents d’un bébé d’un mois et demi, à qui nous venons de remettre, avec la Fondation de France, un prix spécial, le 5 décembre 2007, pour leurs prises de positions courageuses en faveur des droits de l’homme avant les Jeux olympiques.

Nous demandons aux gouvernements étrangers, et notamment à l’Union européenne, de se mobiliser en faveur de Hu Jia afin qu’il ne devienne pas une nouvelle victime de la répression engagée avant l’ouverture des Jeux olympiques”, a affirmé l’organisation.

Le 27 décembre 2007 vers 15 heures, une vingtaine de policiers se sont introduits dans la maison de Hu Jia, où se trouvaient sa femme, Zeng Jinyan, également blogueuse et activiste, sa grand-mère et leur fille Hu Qianci, âgée d’un mois et demi. Après avoir coupé leur connexion Internet et leurs téléphones, les policiers ont emmené Hu Jia.

Selon l’organisation Chinese Human Rights Defenders, des policiers sont restés, après son arrestation, afin d’empêcher sa femme de prévenir d’autres personnes. Les policiers ont montré à Zeng Jinyan un mandat d’arrêt pour “subversion du pouvoir de l’Etat” à l’encontre de Hu Jia. Personne ne sait où se trouve depuis le défenseur des droits de l’homme.

Hu Jia, 34 ans, et Zeng Jinyan étaient en résidence surveillée à Pékin depuis le 18 mai 2007. Tous deux sont blogueurs, défenseurs des droits de l’homme et de l’environnement.

Le 26 novembre, Hu Jia était intervenu par webcam lors d’une audition sur les droits de l’homme en Chine devant le Parlement européen à Bruxelles. Il avait notamment déclaré : “C’est ironique que l’un des responsables de l’organisation des JO soit le chef du Bureau de la Sécurité publique qui est responsable de tant de violations des droits de l’homme. Il est très grave que les promesses officielles n’aient pas été tenues avant les Jeux olympiques”.

Le 5 décembre, Hu Jia s’était adressé à la presse par le même moyen lors d’une cérémonie organisée par Reporters sans frontières, à Paris.

Vincent Brossel

Asia - Pacific Desk Reporters Sans Frontières

http://caichongguo.blog.lemonde.fr/

Messages

  • Le défenseur des droits de l’homme Hu Jia arrêté à Pékin : Reporters sans frontières condamne un “acte odieux”

    L’idéal est assurément de laisser parler les gens, partout et toujours.

    Pour cela, il ne faut pas licencier des journalistes pour complaire aux actionnaires, ni laisser les oligarques dicter à "leurs" journalistes ce qu’ils doivent écrire, mais donner la parole aux lecteurs (voire aux contradicteurs), ne pas emprisonner les journalistes et surtout ne pas les tuer.

    Or, 86 journalistes ont été tués dans le monde en 2007 sans que nous lisions sur Bellaciao un communiqué de ce type piloté par RSF. Plus de la moitié des journalistes tués en 2007 l’ont été en Irak. RSF braque le projecteur sur la Chine et enlève les piles de son mégaphone irakien.

    Pourquoi ? Parce que RSF ne fait pas de communiqués spéciaux, n’engage pas de campagnes de presse contre les prédateurs des journalistes s’ils sont états-uniens ou alliés des Etats-Unis.

    Par suite, il est impossible de s’associer à une juste protestation contre une arrestation en Chine sans être instrumentalisé, sans être complice par son mutisme des assassinats en nombre croissants de journalistes à travers le monde. Pour aussi détestables quelles soient, les menottes ne sont pas plus odieuses qu’une balle dans la tête. Sauf pour RSF quand les menottes sont chinoises et la balle états-unienne.

    Tout ce que dit et fait RSF s’apparente à de la diversion. La liberté de la presse, le droit des citoyens à être informés doivent se défendre sans (et même contre) cette association financée par les USA.

    Line Arez Demora

    • Contrairement à ce que disait Bush, ce n’est pas la liberté pour le peuple irakien qui a motivé l’invasion de ce pays, sa destruction, le massacre de centaines de milliers de civils. On le sait maintenant.

      Ce qui motive aujourd’hui RSF, c’est son objectif affiché (et qui arrange bien les USA) de saboter les jeux olympiques de Pékin. De là une campagne quotidienne avec de gros moyens.

      Passés les JO, RSF continuera à viser la Chine (gros concurrent des USA, puissance montante) mais pas tous les jours. Elle va recentrer ses forces vers l’Amérique latine où le plancher US brûle.

      Grâce à RSF, on sait tout sur les enfers cubains et vénézuéliens. Cette ONG va nous apprendre demain que la liberté recule en Bolivie et en Equateur.

      Tandis qu’en Irak sous la botte, je cite : "un vent de liberté souffle sur la presse".

      Maxime Vivas