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Humiliations et espérances

Publie le jeudi 21 décembre 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Il n’est point de sauveur suprême
Ni Dieu, ni César, ni tribun
Internationale-1871

Eh bien mes petits camarades, si le présent site reflète l’état de l’anticapitalisme national, il n’y a plus de soucis à se faire.
La basse-cour antilibérale n’a pas trouvé son coq (image sans connotation sexiste SVP) et l’on peut donc concevoir une Royal alternative à la chiraquie.
Comme aurait pu dire le Général : changement d’herbage réjouira les veaux … auquel on rajoutera : mais renverra les « pauvres » et les « mal pensants » à leurs néant politique, souffrance et humiliation.

Des les lendemains du référendum (2005) j’éprouvais quelque stupeur de constater qu’avant même d’évoquer un sérieux projet anticapitaliste il commençait à fleurer bon, dans la mouvance du NON, un galopant « esprit présidentialiste » et de voir s’abattre une foultitude de candidatures pressées de je ne sais quelles ambitions - à en faire saliver de plaisir UMP et PS réunis.

Et aujourd’hui, quelques 18 mois plus tard ?
Du fond de nos campagnes ou de nos ghettos électoraux atteints par la désinformation médiatique et quelques bribes d’information indépendante l’impression dominante est celle d’un vaste gâchis ou d’une criminelle tromperie en tout cas d’une grande incompréhension.
Existe t-il un projet anticapitaliste novateur auquel espérer et pour lequel se battre ?
Si oui quelle est donc la difficulté à lui trouver un porte drapeau « intègre » ?
Est-ce une manœuvre de sabordement d’un mouvement irresponsable ou qui n’arrive pas à se dépêtrer
de réflexes politicards éculés ?

En attendant il n’y a dans ce pays, POUR L’INSTANT, que 12 millions de salariés vivant avec moins de 850 euros mensuels dont un certain nombre « à la rue » - sans parler des futurs millions qui s’ignorent ou se voilent la face – et qui espèrent de ceux qui prétendent vouloir les représenter autre chose que querelles de chiffonniers, préséances et autres fariboles comportementales dignes des pratiques des régimes corrompus et décadents qu’ils prétendent combattre.
Beaucoup ont dénoncé avec talent le capitalisme impitoyable qui sous prétexte de « compétitivité » veut aligner l’économie mondiale sur des pratiques maffieuses et criminelles qui mériteraient bien plutôt, ainsi que leurs promoteurs, d’être relégués au ban de l’humanité.
Sur le constat de multiples drames sociaux économiques – nationaux ou mondiaux – j’accuse ce colonialisme forcené et déshumanisé de piller, humilier et détruire sans vergogne individus, sociétés et nations. De plus, de par sa mégalomanie surproductiviste et polluante je l’accuse aussi de dilapider la ressource planétaire et d’hypothéquer la survie de l’humanité.

Mais je constate également qu’au fil des luttes et des élections « l’opposition » cultive complaisamment son impuissance et qu’a contrario le capitalisme renforce inexorablement sa puissance et sa mainmise sur tous les rouages de la société. Et ceci avec la collaboration active d’une classe politique partiellement corrompue ou indigente mais également avec celle de citoyens « politiquement paresseux », manipulés et perfusés au coca cola à la subvention et à la démagogie.

Bref, ce système va continuer impunément son œuvre de pillage des biens individuels et collectifs, a saccager à cet effet tous les fondements de notre société élaborés patiemment (souvent au prix du sang) par nos aïeux, à asservir économiquement moralement intellectuellement voire physiquement les citoyens à fin de les rendre inoffensifs et obéissants.
Sa puissance ne sera pas abattue d’un coup de baguette magique par la volonté d’un sauveur suprême ou de la direction d’une organisation ou d’un parti.

Je n’attends pas de miracle du mouvement que vous tentez de créer et auquel je suis encore acquis à priori et jusqu’à plus ample information ou évolution.
Par contre beaucoup attendent de lui une rupture radicale avec les philosophies collaborationnistes - réformistes et les pratiques des partis et qu’il suscite au sein de ce peuple une vague croissante de révolte contre ce système génocidaire.
Ils en attendent un souffle fédérateur capable de vaincre les divisions dans lesquelles on le maintient bref qu’on l’incite à reconquérir sa souveraineté et sa dignité.

Il est temps de donner l’exemple et que les composantes de ce mouvement cessent de se regarder le nombril si elles veulent éviter le naufrage contre lequel elles luttent.
Vous avez promis « une autre politique ». C’est le moment de le faire ET VITE.
N’amusez pas la galerie, ne trahissez pas … sinon prenez garde !

Messages

  • Ayant fait le maximum pour convaincre la LCR de nous rejoindre, le PC de ne pas tenter de nous chapeauter, nous pouvons aller de l’avant sans eux. Avec de tout petits moyens certes, mais peut-être pas moins de militants. Qui nous dit que ne vont pas nous rejoindre maintenant tous ceux qui craignaient ce qui vient précisément d’arriver ? Une fois par terre, on a plus à craindre la chute, on peut se relever, nettoyer la poussière et les égratignures.

    ET REPARTIR D’UN BON PIED VERS CE QUE NOUS VOULONS

  • "Il n’est pas de sauveur suprême..."

    Comme toi, je pensais exactement à ce passage de l’Internationale en parcourant ces débats.
    De Gaulle a laissé en héritage une magnifique machine à tuer le débat politique, avec cette élection du président de la République au suffrage universel ; le passage au quinquenat et l’influence grandissante des médias dans la lobotisation générale ont fait le reste.
    La vie politique se résume maintenant à un Star Academy permanent ; l’hypnotisation est universelle et TOUTES les forces politiques y concourent, y compris les petits partis de la gauche radicale qui ont compris le bénéfice qu’ils pouvaient tirer de cette médiatisation. Il suffit de se fabriquer un(e) candidat(e) qui "passe bien" pour espérer toucher le gros lot (relatif) de la notoriété et... des euros qui vont avec (dont, curieusement personne ne parle). Sous prétexte de "tribune politique", chacun participe ainsi à cette destruction de la politique, sans jamais remettre en cause (ou alors du bout des lèvres) ce scrutin qui devrait être vomi par tout citoyen attaché à la démocratie.

    Ce n’est donc pas un hasard si la coalition anti-libérale éclate sur cette question ; cette élection ne permet pas un accord sur des bases politiques ; elle n’autorise que deux types de candidatures :
    1. des personnalités que les médias ont déja constituées comme "candidables" et qui s’imposent à leur environnement de gré ou de force ; pas besoin de citer d’exemples...
    2. des candidatures avancées par des groupes restreints, homogènes et disciplinés ; il suffit de trouver la "personne qui va bien" au sein de ce groupe, puis de la formater pour son passage dans les médias. L’objectif se limite alors à la défense des intérêts de la boutique du candidat.

    Pour lever cette hypothèque à l’avenir, je crois qu’il est indispensable que la suppression de l’élection du président au suffrage universel devienne un des thèmes majeurs de tout mouvement, parti ou formation se réclamant d’une gauche désirant rendre la parole au peuple.

    Carlos (qui n’y croit guère...)

    PS : C’est probablement le PC qui a été le plus pénalisé par cette élection présidentielle depuis qu’elle existe ; raisons sociologiques, culturelles, difficulté à se couler dans un moule médiatique... Ce n’est certainement pas une volonté délibérée de la part de ses dirigeants, mais le fait est là, c’est un jeu où ils sont nuls. Et bien, c’est peut-être paradoxal, mais je suis reconnaissant aux communistes de ce manque d’adaptation aux exigences médiatiques.

  • maintenat que le pcf sort du collectif,reprenons la revendication d’un smic a 1500 eurso NET .
    j’avais accepter ce recul dans un souci unitaire avec le pcf ,mais maintenant je repars sur des bases saines,d’ailleurs j’avais eu du mal a acceptre cette couleuvre.
    Donc parlons pour les travailleurs :1500 euros net.
    Hollande vient de dire qu’il augmenetra la csg pour financer les retraites ;et voila c’est reparti
    Mais pourquoi le pcf ne veut pas dire:pas question pour nous d’aller dans un gvt PS ,ni de majorité parlemantaire ?au lieu de la fomule flou du refus d’un gvt social libéral,que d’ailleurs hollande dit ne pas être !
    La lcr (dont je ne suis pas) me semble avoir raison sur le fond

  • Oui, il faudrait reprendre le programme, je connais quelques personnes écolos qui ne voulaient pas rejoindre les collectifs à cause du soutien du PC au nucléaire.

    Et les signatures , allons-nous entendre ?

    Nous allons de l’avant d’abord.

    • ouais,ouais,vous allez causer,causer,causer et encore causer et vous y serez encore à la St glinglin.

      La seule chose que vous savez faire c’est causer.Et faire le contraire de ce que vous dites.

      Le PRS et Debons voulaient créer un truc type linkspartei,les alter ekolos vont soutenir voynet en échange de circonscriptions données par le PS,les décroissants se sont opposés à toute solution quelle qu’elle soit, et j’en passe et des meilleures.

      Alors lancés vous de toute façon vous ne vous mettrez jamais d’accord et en 2999 vous y serez encore !

      Jean Claude des Landes

    • "ouais,ouais,vous allez causer,causer,causer et encore causer et vous y serez encore à la St glinglin."

      qu’il écrit Jean-Claude des Landes.

      mais ne craint-il pas que le mouvement se maintienne....

      ouais,ouais, vous allez coller, coller.....

    • L’important, pour la secrétaire nationale du PCF, c’est de trouver « une solution pour que la gauche gagne et réussisse » et de « rendre possible le très large rassemblement politique qui peut changer la donne à gauche, battre la droite et ouvrir en 2007 pour notre peuple une nouvelle période de progrès social et démocratique ». On peut même penser que, dans un « très large rassemblement populaire », il doit y avoir la place pour quelques dirigeants de l���UDF...

      Le décor est donc planté. On dirait même que, dans une stratégie globale de captation de militants et d’électeurs, les démarches de Marie-George Buffet, Ségolène Royal et Dominique Voynet ressemblent étrangement à un partage de tâches et de rôles en vue d’une opération politique ultérieure. Peu importent les divergences politiques affichées, ou les hypothétiques rivalités personnelles. En l’occurrence, on peut raisonnablement penser à une alliance d’intérêt jugée incontournable par la coupole du PCF.

      Des procès d’intention, des phrases extrapolées ? Honnêtement, je ne le crois pas.

      Dans un entretien publié par L’Humanité le 23 novembre, la dirigeante du Parti communiste revient à la charge : « Si je disais à l’une ou l’un de ces salariés rencontrés dimanche, si je disais aux familles en attente d’un logement que notre rassemblement n’aspire qu’à témoigner du bien-fondé de nos propositions ou à faire émerger une union de la gauche de la gauche, elles diraient : " Dans quel monde vit-elle ? Ne voit-elle pas l’urgence de battre la droite ? " Notre rassemblement doit clairement viser une majorité populaire pour constituer un gouvernement. Ne mettons donc aucune frontière ! ». Notamment, à « des hommes et des femmes de gauche » [qui] « ne se retrouvent pas dans le terme "antilibéral" ». Le seul objectif sensé est donc de « battre la droite » et de « ne pas laisser les clés de la République à Nicolas Sarkozy ». On ne peut pas être plus clair.

      Evidemment, une telle politique d’alliances ne peut pas ne pas générer de laissés-pour-compte. Les silences « au bon moment » en témoignent déjà. L’axe Royal-Buffet-Voynet, qu’on semble bien nous préparer, augure, malgré toute la phraséologie pré-électorale, une « gauche musclée » avec une politique sociale « dure ». De 1997 à 2002, Lionel Jospin n’a guère respecté ses promesses électorales et a sorti de son chapeau de nombreuses mauvaises suprises. Ce sont les mêmes à présent, et il faut s’attendre aux mêmes pratiques. Excluant donc, dans la réalité, un certain nombre de compromis et d’ouvertures. José Bové ne s’y est pas trompé lorsque, le 23 novembre, il a adressé aux collectifs « pour des candidatures unitaires de la gauche antilibérale » une lettre retirant sa proposition de candidature présidentielle. Un communiqué aussitôt qualifié de « signal d’alarme » par des membres de ces collectifs.

      Mais pouvait-on sérieusement espérer, par exemple, qu’un milieu politique ayant gouverné en 1997-2002 aide José Bové à accéder à des responsabilités d’une certaine importance ? Ce serait oublier un peu vite que le gouvernement Jospin était très favorable aux OGM. Qu’en 2001, des poursuites engagées par le Parquet et par un organisme de recherche public, le CIRAD, ont abouti à la condamnation de l’alors dirigeant de la Confédération paysanne, ainsi que d’autres militants, à de lourdes peines d’emprisonnement. Ni le monde politique ni les institutions n’aiment se déjuger sur des questions aussi graves.

      En réalité, des organisations comme le PCF ou les Verts, voire la « gauche socialiste », s’étaient rapprochées d’une certaine « extrême gauche » après la débâcle électorale de 2002. Suite logique d’un processus amorcé dès 1998-1989, lorsque la politique du gouvernement de « gauche plurielle » a commencé à susciter un mécontentement croissant, et qu’il est devenu impératif de « ne pas perdre de vue » les militants qui prenaient leurs distances. La volonté de récupération avait toujours été évidente. Mais avec la mise en orbite supermédiatisée de Ségolène Royal, les intérêts de carrière des appareils de ces partis pointent à nouveau vers une alliance sans fissure avec la direction du Parti socialiste afin de pouvoir accéder à ministères et administrations, de bénéficier de cette alliance lors des élections législatives et par la suite... Ce qu’un article d’Indymédia a appelé le buffet royal. Il ne pouvait pas en être autrement. Les tondus seront, comme d’habitude, les citoyens confrontés au « choix » entre une énième alternance, dont au fond ils n’attendent plus rien, et la continuité d’une majorité, dont la politique les a également laminés.

      Enfin, à l’égard des empêcheurs de tourner en rond dans cette démocratie-fiction, le bunker des cinq cents signatures risque de s’avérer un excellent cordon sanitaire. Les élections ne sont tout de même pas faites pour que les citoyens puissent exprimer ce qu’ils pensent vraiment...

      MILLAU