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ILS ONT PERTURBÉ SON SPECTACLE, IL VEUT PORTER PLAINTE
Publie le mardi 14 octobre 2003 par Open-PublishingArticle paru le 13/10/2003 dans la Dépêche du Midi.
BLAGNAC (31) - ILS ONT PERTURBÉ SON SPECTACLE, IL VEUT
PORTER PLAINTE
Le coup de gueule de Jérôme Savary contre les intermittents
Jérôme Savary envisage d’engager une action en justice contre les
intermittents du spectacle à la suite des incidents qui se sont
déroulés vendredi et samedi lors des représentations de Chano Pozzo,
un Cubain à New York, à Odyssud Blagnac.
Hier après-midi, rien ne laissait présager le coup de colère du
metteur en scène à la fin de la dernière représentation. Il s’est
adressé à la salle archi-comble : « Durant trois jours, nous avons subi
des pressions intolérables de la part d’un groupe qui ne montre
jamais son visage et qui utilise des méthodes qui s’apparentent à des
prises de position fascistes. » L’ambiance est devenue alors
électrique. Sans que la plupart des spectateurs ne sachent ce qui
s’était passé exactement la veille et l’avant-veille. Déjà, la salle
se mettait à siffler Jérôme Savary qui ajoutait : « Je voudrais
rappeler que nous vivons dans un État de droit, mais on peut se
demander aujourd’hui si c’est toujours le cas lorsqu’une quarantaine
de personnes fait la loi au détriment des artistes qui pensent qu’il
faut continuer à jouer. »
Quelques minutes plus tard, le metteur en scène devait donner de plus
amples explications à quelques spectateurs venus exprimer leur
soutien au bar. « Vendredi et samedi, je me suis fait insulter pendant
un quart d’heure. Les intermittents sont montés sur scène et en sont
venus aux mains avec les Cubains. Il y avait des gosses sur la scène
dont ma petite fille de 3 ans qui a été méchamment bousculée. Je suis
scandalisé, dégoûté. Ils sont résolus à m’interdire de jouer au Sud. »
Et de raconter encore les forces de l’ordre appelées à la rescousse
avec le soutien du maire de Blagnac et les huissiers dépêchés sur
place pour que le spectacle reprenne et continue. « Ce qui se passe
ici est très grave et je ne veux pas en rester là » a-t-il dit. .
Le plus étonnant, c’est qu’avant de s’installer, les spectateurs
avaient pu lire, dans le hall du théâtre, un message de Jérôme Savary
demandant pardon aux intermittents. Cet été, lors du festival de
Carcassonne, il avait condamné la grève des intermittents avant que
ces derniers ne l’empêchent de jouer. La brouille a rebondi
violemment hier à Toulouse.
Andrée BRASSENS.