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INTERVENTIONS ETRANGEREs ! Celui qui se sent morveux, que lui-même se mouche !

par JO

Publie le mardi 4 mars 2014 par JO - Open-Publishing
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Il est tout de même assez stupéfiant d’entendre les Occidentaux réclamer, la bouche en coeur, le respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine

et condamner l’intervention de la Russie en Crimée. Que n’ont-ils eu, eux, le souci de l’intégrité territoriale de la Yougoslavie (et plus tard de la Serbie) quand ils encouragèrent les Slovènes, Bosniaques, Croates et Kosovars à faire sécession ? Pourquoi ne se sont-ils pas retenus d’utiliser la force lorsqu’il s’agissait de défendre leurs propres intérêts (souvent contre ceux de la Russie), en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali... Je n’ai guère de sympathie pour Poutine. Mais l’Occident n’a-t-il pas l’impression d’avoir poussé le bouchon un peu trop loin ? Après avoir encouragé et armé les islamistes radicaux pro-saoudiens afin qu’ils mettent à feu et à sang la Syrie (unique allié et seule base navale russe sur la Méditerranée), la coupe était manifestement pleine du côté russe. On pouvait prévoir qu’ils n’accepteraient pas un nouveau camouflet sans réagir. Qu’à cela ne tienne, Européens et Américains ont ostensiblement encouragé le radicalisme et poussé à la révolte violente les ultra-nationalistes ukrainiens. Sans beaucoup se soucier de qui l’on soutenait ainsi : le parti Svoboda par exemple, (anciennement appelé "parti social-national ukrainien"), dont le dirigeant déclarait encore en 2005 qu’ils fallait "mettre fin aux activités criminelles de la juiverie ukrainienne" ; ou ceux qui sur Maidan arboraient les portraits de Bandera et Choukhevitch, deux nationalistes ukrainiens qui ont collaboré avec les nazis en 41-44, allant jusqu’à diriger des unités de la Wehrmacht et participant directement aux massacres des Juifs et des communistes (entre parenthèses, je constate que certaines grandes voix, style BHL, sont plus promptes à taxer d’antisémitisme des propos politiques qui condamnent l’Etat d’Israel ou les âneries d’un mauvais humoriste de brasserie, que le retour au pouvoir des descendants politiques directs de ceux qui organisèrent la Shoah). Comme de bien entendu, les amis ukrainiens de l’Occident n’eurent rien de plus pressé, une fois au pouvoir à Kiev, que d’interdire l’usage du russe, deuxième langue du pays et langue majoritaire sur une bonne partie du territoire. Une provocation délibérée, visant à exacerber les tensions internes et à justifier ainsi le soutien financier et politique qu’on espérait obtenir de l’Europe. Mais c’était sans doute la provocation de trop. Faut-il vraiment s’étonner et s’indigner si, dans ces conditions, les Russes et russophones de l’Est ukrainien et de Crimée se sentent menacés et appellent le "grand frère" à l’aide ? Et que celui-ci, bien sûr, en profite pour rendre la monnaie de leur pièce aux Européens et Américains, eux qui firent la sourde oreille quand c’est lui qui leur demandait de respecter l’intégrité territoriale d’autres pays et de s’abstenir de s’ingérer dans leurs affaires intérieures... ?. Que n’ont-ils eu, eux, le souci de l’intégrité territoriale de la Yougoslavie (et plus tard de la Serbie) quand ils encouragèrent les Slovènes, Bosniaques, Croates et Kosovars à faire sécession ?
(source : Le capitalisme c’est la guerre !)

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