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ISRAËL-IRAN Mauvais Orient, mauvais Occident

Publie le samedi 20 juin 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Sans le règlement de la question palestinienne, la mondialisation de l’insécurité va s’aggraver

Obama et l’Occident seront jugés sur la question politique du droit du peuple palestinien à vivre libre et indépendant.

Sur le plan international, les conséquences de cinq événements marquent encore l’actualité brûlante : la guerre criminelle d’Israël contre Ghaza que les puissants de ce monde ont laissé faire, l’arrivée au pouvoir d’une droite voyou au gouvernement israélien, la reconduction contestée du président iranien, à la politique radicale et provocatrice et l’arrivée d’Obama avec son discours du Caire. Que peut-on dire pour l’avenir et déchiffrer ce nouveau visage des USA, qui se présente comme Janus, à double figure ? Il y a de quoi être inquiet avec en plus un contexte de faillite des régimes arabes, de recul du droit et de convulsions du libéralisme sauvage. Le citoyen musulman du monde entier demande aux décideurs occidentaux d’être justes.

Pathétique diversion

Alors qu’il est question de justice, l’accent est aujourd’hui mis sur des questions vestimentaires, et des points culturels. Certes dénoncer l’islamophobie, d’une part, et l’intégrisme, d’autre part, ce n’est pas négligeable tant la méconnaissance, les amalgames et la stigmatisation ont fait des ravages comme diversion. Imaginer qu’actuellement, des médias et des hommes politiques français au lieu de s’occuper des soucis de leurs concitoyens, débattent, toute honte bue, de la tenue obscurantiste et rarissime en Europe et en Méditerranée de la « burqua », et disent vouloir aider les musulmans à marcher vers la lumière, c’est ubuesque. La diversion cousue de fil blanc est pathétique, tragi-comique.
Obama et l’Occident seront jugés sur la question politique du droit du peuple palestinien à vivre libre et indépendant. Les Palestiniens, avec derrière eux l’opinion publique internationale, refusent de rester colonisés, asservis, opprimés et promis à un bantoustan sans réelle souveraineté. Sans le règlement de cette question vitale, la mondialisation de l’insécurité va s’aggraver et l’horizon restera fermé. Ce ne sont pas les régimes arabes sans bases et corrompus qui vont régler la question de la stabilité. De la question palestinienne dépend l’avenir de la démocratie dans le monde : tous les peuples sont concernés. Comme hier durant la Seconde guerre mondiale au sujet des juifs victimes de l’innommable, aujourd’hui
« Nous sommes tous palestiniens » est le mot d’ordre secret ou déclaré de centaines de millions de citoyens à travers le monde, y compris des juifs et des Israéliens. Cela inquiète nombre d’officines étrangères. Les peuples ne sont pas dupes, ils voient bien qui colonise, réprime, bafoue le droit, la liberté et la dignité des gens, même si en même temps ils condamnent aussi les réactions aveugles.
Le discours du président américain Barack Obama est paradoxal. Il redonne apparemment de l’espoir, mais ses limites, ses non-dits et ses contradictions sont hautement significatifs de la difficulté à changer la situation. Il suffit de voir comment le Premier ministre israélien se moque du monde dans son dernier discours en posant cyniquement des conditions humiliantes et impossibles, comment le MAE israélien extrémiste est reçu à Washington et la manière dont la secrétaire d’Etat Clinton ménage « l’allié privilégié ». Le mutisme, encore une fois, et plus encore la complicité et la duplicité d’Occidentaux face à l’arrogance des décideurs israéliens, désespèrent les plus patients qui savent qu’à terme tout le monde sera perdant. Qui en prendra conscience ?

La mondialisation de l’insécurité

Un début d’espérance, le discours du Caire, comme nous l’avons déjà souligné, montre que le président américain actuel et son équipe ont compris que l’islamophobie est contre-productive et participe à la mondialisation de l’insécurité. Mais ils ne semblent pas avoir compris que ce qui est revendiqué est la justice. Ils ne tirent pas la conclusion que les causes de l’insécurité sont les injustices. La réaction aveugle est injustifiable, mais il faut en cerner les causes.
La colonisation féroce en Palestine, on ne le répétera jamais assez, transforme le monde en poudrière. Même si tout est lié, Obama, dans une démarche qui apparaît de diversion, en insistant sur la religion dilue la question centrale, celle de l’occupation de la Palestine. Sur un discours de plusieurs milliers de mots, deux phrases en 19 mots liquident la question de la guerre de Ghaza, qui a fait 1300 morts dont la majorité des femmes et des enfants.
L’impression première à la lecture du discours est celle de l’équilibre entre juifs et Palestiniens, mais à bien lire on découvre une politique pernicieuse : Obama envoie un message pour rassurer les Israéliens, il ne condamne jamais la colonisation exponentielle et les violences qu’ils commettent à ciel ouvert. A peine s’il les regrettent, alors que le droit international est irréfragable.
Il faut rester vigilants, plus que jamais, car sur le fond rien n’a encore changé. Certes, sur la forme, c’est une ouverture qu’il ne faut pas rater. D’autant que, si sur le fond c’est un mensonge grossier qui court, la vérité, à l’épreuve des faits, le rattrapera vite. On doit contribuer à favoriser le changement vers la démocratisation des relations internationales et la logique du choc en celle de la symbiose, si on arrive à changer de l’intérieur.

Plus dure sera la chute

Apparemment, ce n’est pas le cas, d’autant que les deux régimes voyous, chacun à sa manière, d’Israël et obscur d’Iran, qui s’alimentent, risquent de précipiter le monde vers l’irréparable. Le quotidien israélien Haaretz du 14 juin, explique que la victoire d’Ahmadinejad est ce qu’il y a de mieux pour Israël. Les mots aimables, les soporifiques, la désinformation, et les actions de public relations occidentales en direction du monde musulman commencent à trouver leurs limites. Faute de règlement définitif et juste de la question palestinienne et partant, du rapport entre le Nord et le Sud, une guerre de mille ans se profile entre un mauvais Orient et un mauvais Occident. Inutile de se voiler la face.
Depuis des décennies, les êtres de bonne volonté tentent de réfuter la propagande de la confrontation nuisible pour tous, de bâtir des ponts, de dialoguer, de retrouver l’amitié judéo-arabe et islamo-chrétienne et de rappeler qu’il n’y a pas de paix sans justice, mais l’aveuglement des décideurs israéliens, des puissants de ce monde et des extrémistes de tous bords ruinent l’humanité actuelle. Il faut choisir : le droit à l’autodétermination des Palestiniens ou le chaos. Les USA et l’Europe assument une lourde responsabilité.
Si Barack Obama et les Européens ne font que du « cinéma » pour tenter de calmer le monde musulman et asseoir l’hégémonie américano-sioniste, l’avenir est sombre. Si par contre, dans l’intérêt général, comme il l’a souligné au Caire, ils font vraiment pression sur les Israéliens pour stopper les colonies et démanteler celles qui gangrènent les territoires palestiniens, le monde pourra réinventer une nouvelle civilisation. A cette condition aussi, les extrémistes de tous bords verront leur fonds de commerce se tarir, et le régime iranien se retrouvera sans prétexte.
Ce qui se passe en ce moment en Iran, peuple à la civilisation millénaire, avec cette protesta populaire déterminée, qui a obligé Khamenei, le guide de leur « Révolution » ce vendredi, à monter au créneau, montre que les fissures sont profondes et que tout n’est pas perdu dans le monde musulman qui n’a pas tiré la leçon de la fin tragique du régime irakien et de son chef. Les régimes arabo-musulmans sont coupés de leur peuple.
Leurs relais sont artificiels, ou fondés sur la répression. Le moindre mal pour ces pays serait une sorte de despotisme éclairé, dans l’attente d’une culture de la démocratie. Mais même ce « despotisme éclairé » n’existe pas, car les potentats refusent tout changement, marginalisent les élites, ne dialoguent pas et règnent par la violence, en méprisant toutes les formes d’intelligence. Plus dure sera la chute.

Mustapha CHERIF, Président du Forum des intellectuels algériens
www.mustapha-cherif.net

Messages

  • une cause défendue par bhl me semble suspecte à priori

    • bonne analyse cependant sans vouloir tomber dans la partialité je ne fustigerai pas l’orient comme l’occident car il est le seul à avoir subi les injustices de l’occident sous toutes les formes colonisation domination économique échanges inégalitaires interférences pour ne pas dire ingérences directes dans les politiques intérieures soutient aux régimes impopulaires et aux dictatures.ll’intéret de l’occident passent avant les droits de l’homme avant les génocides qu’il orchestre à travers ces officines ou ses états sentinnelles .l’orient ne fait que se défendre et l’occident ne fait qu’agresser et arme tous les camps dans son intéret bien compris.une nouvelle règle s’est instaurée il n’y a plus de politique il n’y a que du commerce qui passe par la corruption et la violence.derrière chaque complot soit disant politique il y a le roi argent pour lequel on jetterai sa mère au feu.la morale plus besoin on a inventé de nouveaux concepts dommages colatéraux-frappes chirurgicales-armes de destruction massives-péril islamique-péril jaune-guerre préventive-terrorisme autant d’attrappes nigauds qui marchent à tous les coups.que peut faire un pays qui est agressé par des moyens sophistiqués sinon se défendre par tous les moyens meme archaique meme religieux comble d’injustice l’occident reproche à ceux qu’il agresse de se défendre il prépare l’abattoir et demande aux moutons de ne pas broncher meme pas tressaillir.je me demande quelle rancune l’occident nourrit il pour le reste du monde ou plutot de l’humanité la technologie et la puissance de feu abolit elle toutes les barrières établit par les hommes depuis l’avènement de l’homo sapiens.

    • La paix » construite sur l’oppression

      dimanche 21 juin 2009, par Marie Nassif-Debs

      Nous ne pensons pas aller à l’encontre de la vérité si nous disons que le discours tenu par le président étasunien Barak Obama, le 4 juin à l’université du Caire, n’a pas avancé une nouvelle position dans la politique extérieure des Etats-Unis. En effet, ce discours, qui fut précédé, quelques jours plus tôt, par un retour à la « Feuille de route », préparée à Oslo il y a plus de seize ans et dont l’exécution n’a jamais dépassé la première clause de « Gaza et Jéricho », a constitué la suite logique de la politique suivie par toutes les administrations étasuniennes depuis Richard Nixon et son ministre des Affaires étrangères, Henry Kissinger.

      Indépendamment du langage fleuri et aussi des fréquentes citations du Coran, qui s’étendit longuement sur la nécessité du dialogue entre l’Occident « chrétien » et l’Islam, le discours s’appuya sur le raisonnement sophiste qui, sous couvert de logique, visait réellement à tromper. Voilà pourquoi, nous dirons que le président des Etats-Unis n’a pas « prononcé une parole juste », contrairement au premier verset (ayat) cité par lui. Et voilà pourquoi nous avons décidé de mettre à nu les idées contenues dans son discours, selon la traduction officielle qui nous est parvenue.

      Obama, l’Islam et l’Arabité

      Dans sa première partie, le discours s’est appuyé sur une toile de fond disant que la guerre menée contre l’Occident vient d’une seule direction, celle des musulmans. C’est pourquoi, prêche le discours, c’est une guerre de religion basée sur d’autres guerres de religions très anciennes dans le temps, mais aussi sur la période du colonialisme qui « priva les musulmans de certains droits et de certaines chances », pour arriver, enfin, à l’incapacité des musulmans à s’habituer « au changement extrême dû à la mondialisation et au modernisme, ce qui poussa certains musulmans à considérer l’Occident comme ennemi des traditions islamiques » !!!

      Cette logique renferme deux grandes erreurs. La première consiste à vider les croisades et, plus tard, le colonialisme de leur contenu économique et de leurs deux caractéristiques d’oppression et d’exploitation ; surtout que les Croisés et les colonialistes n’avaient fait aucune différence entre musulmans et chrétiens d’Orient. Nous nous contenterons, à ce propos de parler des événements historiques qui avaient accompagné la chute de Constantinople et le rôle joué par certains Etats chrétiens, dont Gênes, afin de faciliter la prise de cette ville par les Ottomans du Sultan Mohammad V et de supprimer, par là, une concurrence gênante. Quant à la seconde erreur, elle consiste à vouloir dire que la lutte menée par les peuples arabes est une lutte « religieuse » ou, plutôt, une lutte menée par quelques obscurantistes « qui sèment la haine et la préfèrent à la coopération qui pourrait aider nos peuples à réaliser le progrès », comme le dit si bien le discours…

      Ajoutons à tout cela que cette théorie à propos de l’Occident et de l’Islam et du dialogue qui doit avoir lieu entre eux nie la présence des nations et des Etats dans la régions ; il bannit le concept de l’arabité et la présence d’un monde arabe que Barak Obama n’a cité l’existence qu’une seule fois, en passant, parce qu’il voulait attribuer à la lutte des peuples arabes contre l’occupation israélienne la cause seconde de la tension dans la région. D’ailleurs, en niant l’arabité des peuples de notre région, le président des Etats-Unis préparait le terrain à ce qu’il allait dire, un peu plus loin, à savoir que nous devons tous « admettre que le désir des juifs d’avoir une patrie à eux est un désir ancré dans une histoire dramatique que personne ne peut nier ». Ainsi, il transformait les juifs en une nation, contrairement à tout ce qui est à ce propos, y compris par des historiens israéliens, et ouvrait la porte toute grande devant ce qu’il avait déjà promis, lors de sa campagne électorale : Israël est l’Etat des juifs dans le monde. Ce qui nous ramène aux enseignements des conservateurs appelés « zionist christiens », amis de Georges W. Bush, et à leur mot d’ordre concernant le « transfert » des Palestiniens, y compris ceux qui n’ont pas quitté leurs terres en 1948.

      Les erreurs et les justifications

      Mais les erreurs et les justifications ne s’arrêtèrent pas là. Ils atteignirent tous les sujets et les problèmes liés au monde arabe. Le problème des sources énergétiques, en particulier. C’est que les Etats-Unis se trouvent mêlés directement à ces problèmes, depuis les années quarante du XX° siècle et les tentatives visant à marginaliser le rôle de la Grande Bretagne, dans le but de mettre la main sur le pétrole et le gaz de l’Orient arabe. Ils ont eu et continuent à avoir un rôle primordial dans la répression des mouvements populaires dans différents pays arabes. Ils sont aussi responsables du maintien de certains régimes politiques arriérés et répressifs, parce que ces régimes justifient la présence étasunienne militaire et, surtout, économique dans la région arabe.

      Nous mettons en avant quelques exemples de ces erreurs contenues dans le discours :

      1-En ce qui concerne l’agression étasunienne en Afghanistan, Barak Obama dit : »Nous ne sommes pas allés par libre choix mais par nécessité », mettant ainsi en avant les événements sanglants du 11 septembre 2001 et la responsabilité reconnue par l’organisation Al-Qaëda. Cependant, il a oublié de dire que la présence de son pays en Afghanistan revient à quelques vingt ans plus tôt, aux années quatre-vingts, quand la CIA, avec Oussama Ben Laden et le groupe des Talibans (alors appelés « moudjahiddins »), organisait les campagnes militaires contre la présence armée soviétique. D’ailleurs, la CIA a bien su utiliser ces mêmes groupes afin de propager la culture de l’opium qui lui avait servi à financer ses actions subversives ainsi que celles de ses amis « Contras » et autres en Amérique latine. Enfin, M. Obama a oublié de préciser qu’au moment où une campagne de protestation couvrait le monde contre la répression des femmes, les assassinats des militants et la destruction des statues bouddhistes et autres vestiges des civilisations anciennes en Afghanistan, Washington fut la seule capitale, ou presque, à reconnaître le gouvernement des Talibans et à lui présenter aide et assistance.

      2-En ce qui concerne l’agression contre l’Irak, en 2003, et après avoir cité les paroles de Thomas Jefferson sur l’importance d’un équilibre entre la sagesse et la force en matière de politique extérieure, Barak Obama a « vu » que son pays n’avait fait qu’ « aider le peuple irakien à triompher dans sa lutte pour se débarrasser du dictateur Saddam Hussein », ajoutant que les Etats-Unis « ont aujourd’hui une double responsabilité : aider les Irakiens à bâtir un avenir meilleur et laisser l’Irak aux Irakiens », puisqu’il avait décidé de retirer ses troupes à la fin de 2012. Cependant, le président Obama n’a rien dit à propos de la grande mystification se rapportant aux armes de destruction massive ni aux images satellites présentées par Colin Powell au Conseil de sécurité de l’ONU, afin de justifier l’agression étasunienne ; il n’a même pas présenté la moindre excuse au peuple irakien de tous les crimes commis par son armée : tirs sur des civils, tortures, prison d’Abou Ghreib, vol des ressources pétroliers et autres ressources culturelles…

      Le « peuple juif » et « l’Etat juif »

      3-En ce qui concerne la cause palestinienne et le conflit arabo-israélien, le discours du président des Etats-Unis met en garde les Arabes contre toute tentative de « couper les liens d’amitié existant entre les Etats-Unis et Israël », parce que, dit-il, « ce sont des liens basés sur des relations culturelles et historiques, mais aussi sur la reconnaissance que le désir des Juifs d’avoir une patrie bien à eux est un désir enraciné dans une histoire tragique que personne ne peut nier ».

      Ce paragraphe contient trois postulats de la politique extérieure de Washington vis-à-vis de la région arabe. Le premier est qu’il est impossible aux Arabes de dissocier Israël des Etats-Unis, parce qu’il est une priorité pour eux. Le second est que Washington a consacré Israël comme la patrie des Juifs du monde. Le troisième, enfin, est qu’Israël a le droit d’occuper la Palestine et de chasser les Palestiniens ou, même, de les tuer parce que les Juifs furent torturés et assassinés par les nazis et leurs acolytes en Europe. Cette analyse bizarre devient plus étrange encore quand Barak Obama parle de la seule responsabilité des Palestiniens dans tous les actes de violence dans la région. Il cite « l’emploi de la violence et des crimes », « les menaces de détruire Israël ou de réitérer les images typiquement abjectes concernant les Juifs », mais aussi « les roquettes lancées contre les enfants israéliens dans leurs chambres à coucher ». Par contre, il appelle les massacres odieux perpétrés par les Israéliens contre le peuple et les enfants palestiniens, notamment à Gaza, « des injures quotidiennes, petites ou grandes » !!!

      Ajouter à tout cela l’emploi de l’impératif dans les parties adressées aux Palestiniens, contrairement à celles où il parle des Israéliens. Ainsi, nous remarquons dans les premières la répétition d’expressions et de phrases telles que : « Il faut que les Palestiniens délaissent la violence », « Ils doivent se concentrer sur les choses qu’ils peuvent réaliser », « le gouvernement palestinien doit développer ses capacités à exercer le pouvoir » (ce qui signifie, sans doute, la répression des mouvements de résistance, dont le Hamas).

      Le droit au retour ?

      Cependant, ce qui paraît le plus clair dans tout le discours, c’est la partie se rapportant à l’initiative arabe présentée par le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, lors du Sommet de Beyrouth, il y a de cela quelques années. En effet, le président des Etats-Unis dit : « les pays arabes doivent reconnaître que leur initiative de paix fut un bon début, mais leur responsabilité ne s’arrête pas là ». Ils doivent aller dans le sens des propositions étasuniennes en ce qui concerne « l’internationalisation » d’Al-Qods, après son morcellement, afin qu’elle devienne la « capitale définitive des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans ». Par contre, pas un mot sur les citoyens de cette ville que l’on a déjà chassé et sur leur droit de retourner dans leur patrie ; ce qui signifie qu’Obama se désintéresse de leur sort et du fait qu’ils soient disséminés dans tous les pays du monde.

      Cette lecture du discours fut confirmée par les détails contenus dans un autre discours, celui du président du Conseil israélien, détenteur de la nationalité étasunienne avant même de devenir israélien, le « likoudien » Benjamin Netanyahu, qui a déclaré, le dimanche 13 juin :
      1-Al-Qods est la capitale de l’Etat juif d’Israël ; les Arabes doivent reconnaître ce fait.
      2-Il n’y aura pas de nouvelles colonies. Cependant, le gouvernement israélien ne touchera pas à celles qui furent construites récemment ; bien au contraire, il leur procurera toute l’aide et toute l’assistance dont elles auront besoin.
      3-La région de Gaza est également un territoire « juif », faisant partie de la Judée.
      4-Israël accepte en principe la création d’un Etat palestinien ; mais, à condition que cet Etat soit désarmé et ait reconnu, au préalable, la finalité de l’Etat juif d’Israël.

      Et, si nous n’avons pas développé la tentative d’Obama de se déclarer tuteur des chrétiens arabes, à travers ce qu’il avait dit concernant le respect dû aux Maronites du Liban ou aux Coptes d’Egypte, c’est parce que cette tentative fait déjà partie de toute une littérature visant à instaurer un « Nouveau Moyen Orient », dans lequel Israël serait entouré par de mini Etats confessionnels antagonistes qui auraient, tous, besoin pour survivre de l’aval des Etats-Unis qui pourraient, ainsi, assurer leur mainmise sur les richesses du monde arabe.

      En tout cas, et malgré le langage fleuri et les citations du Coran, du Talmud et de l’Evangile, le discours du président Obama n’a réussi qu’à susciter les applaudissements de ceux que le régime égyptien avait choisis pour lui serrer la main. Et, si le gouvernement palestinien de Mahmoud Abbas s’est empressé de le décrire comme un bon point de départ pour atteindre la paix, généralisée et juste, dans la région, il n’en reste pas moins que le refus du droit au retour des Palestiniens, les crimes et le blocus ne peuvent pas assurer une telle paix…

      D. Marie NASSIF-DEBS
      voilà une lecture interessante du discours du caire, discours qui montre qu’entre obmama et bush c’est une question de présentation