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ISRAEL détruit la maison d’un responsable non-violent
Publie le jeudi 8 avril 2004 par Open-PublishingPar ISM
L’International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique.
Tôt jeudi matin 1er avril 2004, les militaires israéliens ont décidé de démolir à l’aide d’un bulldozer la maison d’Aziz Hassan Ahmed où il vit avec sa femme et ses enfants depuis 9 ans. Les bulldozers s’étaient montrés il y a 4 mois mais l’avocat d’Aziz s’était arrangé pour stopper la démolition et avait obtenu une injoction temporaire.
Cependant, quand Aziz a mentionné cet ordre du Tribunal à l’officier, il a refusé toute discussion et a donné à Aziz le choix d’avoir sa maison démolie "paicifiquement" ou "violemment" : il pourrait récupérer ses affaires ou la maison serait détruite avec ses biens.
Aziz a répondu qu’il n’aiderait certainement pas l’armée israélienne à détruire la maison de sa famille et qu’il montrerait sa détermination à s’opposer à la démolition. Il a insisté pour voir l’ordre de démolition mais l’Administrateur Civil, Micha, a seulement fourni un ordre datant de 1995, prétendant que la maison avait été construite sans permis.
Kharbathat Bani Harith est situé profondément à l’intérieur de la Cisjordanie où les militaires israéliens sont une force d’occupation, en violation de nombreuses résolutions de l’ONU.
Selon l’article 53 de la 4ème Convention de Genève : "Il est interdit à la Puissance occupante de détruire des biens mobiliers ou immobiliers, appartenant individuellement ou collectivement à des personnes privées, à l’Etat ou à des collectivités publiques, à des organisations sociales ou coopératives, sauf dans les cas où ces destructions seraient rendues absolument nécessaires par les opérations militaires."
D’autres soldats en service ont argué du fait que la maison était détruite parce qu’elle avait appartenu à la famille d’un "terroriste". (un des frères d’Aziz, en prison depuis plus de 2 ans ½ maintenant a été condamné à 36 ans de prison pour "Conspiration de participation dans des activités terroristes.")
L’Article 33 de la 4ème Convention de Genève déclare : "Aucune personne protégée ne peut être punie pour une infraction qu’elle n’a pas commise personnellement. Les peines collectives, de même que toute mesure d’intimidation ou de terrorisme, sont interdites."
Aziz pense que sa maison a été détruite en raison de son rôle principal dans la mobilisation de la résistance populaire non-violente contre le mur de l’Apartheid dans la région. Le 21 mars 2004, plus de 35 protestaires pacifiques ont été blessés lors d’une violente répression par les militaires israéliens d’une action non-violente dans l’organisation de laquelle Aziz avait joué un rôle principal.
Pour plus d’informations sur cette action, cliquez ici
Détruire la maison d’Aziz constitue une manière de décourager les villageois à protester contre la destruction de leur communauté par l’intermédiaire de moyens actifs non-violents.
Aziz n’a reçu aucun avertissement concernant la démolition bien que l’officier de l’armée ait prétendu qu’il avait averti la famille deux semaines avant la destruction.
La maison d’Aziz était seulement la première étape. Après qu’ils l’aient détruite, les soldats ont déplacé les Bulldozers Caterpillar vers la maison non terminée de son père.
A ce moment-là, 5 pacifistes israéliens sont parvenus sur le dessus de la maison afin de la protéger de la démolition, alors qu’environ une centaine de Palestiniens se tenaient prêts à soutenir leur action. Les soldats ont essayé de dégager de force les pacifistes israéliens. Les soldats ont finalement essayé de virer l’un d’eux en bas du toit en le mettant dans la pelle du bulldozer.
A ce moment de la confrontation, les soldats ont semblé battre en retraite. Ils ont quitté la scène temporairement. Cette première victoire a été accueillie par les chants de la foule.
Environ 2 heures plus tard, les soldats sont revenus pour détruire la maison. Ils sont venus avec 6 véhicules et ont bouclé le secteur entier.
Sans provocation, les soldats ont attaqué la foule de manifestants pacifiques qui défendait la maison. L’armée a utilisé une violence excessive pour dégager le secteur. Ils ont jeté sur la population du gaz lacrymogène, des balles en métal recouvertes de caoutchouc. Ils ont même tiré en l’air des balles réelles et ont essayé d’empêcher les pacifistes de documenter la destruction.
Pendant ce temps, plusieurs pacifistes israéliens, qui étaient toujours assis sur le toit de la maison, ont été dégagés de force l’un après l’autre par les soldats.
Au cours de la destruction, les militaires israéliens ont utilisé du gaz lacrymogène, des balles en métal recouvertes de caoutchouc et des balles réelles pour empêcher la population d’arrêter la destruction illégale de la maison du père d’Aziz.
Trois pacifistes de l’ISM ainsi que plusieurs villageois palestiniens ont essayé de s’éloigner de la scène afin de trouver un endroit à distance d’où ils pourraient documenter l’arrestation des pacifistes israéliens et de la destruction de la maison.
Néanmoins, ils ont été visés par les soldats avec des balles en caoutchouc. À 17h30, les soldats ont quitté de l’endroit, laissant derrière eux une famille entière sans-abri.
Pour les photos :
http://www.palsolidarity.org/pictures/PHOTOS_1Apr04_19_33_56RamallahJeff.htm
(Ce reportage a été rédigé d’après les informations et les photos fournies par Jeff, un membre de l’ISM, qui a assisté à la scène.)
Source : www.palsolidarity.org
Traduction : MG pour ISM-France