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Il insulta Berlusconi en le traitant de "bouffon"

Publie le jeudi 8 juin 2006 par Open-Publishing
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Traduit de l’italien par karl&rosa

"C’était une simple critique pour le pousser au respect des lois" L’avocat de l’ex premier ministre : "Frayeur et amertume, une sentence dangereuse"

La Cassation annulle l’amende. Piero Ricca avait été condamné à une amende de 500 euros pour avoir hurlé au premier ministre de l’époque : "Bouffon, fais -toi poursuivre en justice"

La Cassation a annulé l’amende infligée à Piero Ricca, qui insulta Silvio Berlusconi en hurlant "bouffon" hors de la salle du procès Sme. L’expression "bouffon, fais-toi poursuivre en justice" ne doit pas être condamnée car il ne s’agit que d’une "forte critique".

Le fait que le "journaliste, free lance" l’ait adressée au premier ministre de l’époque dans une salle de justice est tout à fait "négligeable" pour la Cour de Cassation, selon laquelle "la circonstance que la censure ait été exprimée dans les couloirs d’un palais de justice apparaît, au contraire, particulièrement apte, s’agissant d’un siège privilégié, à susciter des réflexions à propos de la légalité et du respect des lois.

La sentence de la Cassation laisse l’avocat du Cavaliere, Niccolo’ Ghedini, effrayé. "Berlusconi va l’accueillir lui aussi avec frayeur et amertume aussi bien du point de vue social que culturel. Si je m’adressais à un magistrat dans un couloir d’un palais de justice, je serais poursuivi quelques secondes plus tard et avec une condamnation très lourde".

L’avocat de Berlusconi affirme encore : "Comment peut-on penser que traiter de bouffon n’importe qui, même un simple citoyen, puisse être socialement utile et même amener au respect des lois ? J’ai trop de respect pour qualifier ces juges, mais il ne faut pas s’étonner ensuite que je ne fasse plus confiance à la magistrature".

Qu’il s’agit d’une "simple critique", a souligné la Cinquième section pénale dans les motivations contenues dans la sentence 19509 par lesquelles elle a annulé l’amende infligée à Ricca "pour avoir offensé l’honneur et la dignité de Silvio Berlusconi", "on le déduit sans aucun doute du fait que l’ accusé - comme l’écrit Alfonso Amato - a fait suivre le terme incriminé d’expressions qui sonnent comme une forte réprobation du comportement tenu par le plaignant en sa qualité de "homo publicus".

Comme, au contraire, le remarque encore la Cassation "les exhortations pressantes ’laisse-toi poursuivre en justice’ et ’respecte la loi’ sont une censure énergique et pleine de tristesse, suscitée instinctivement par la présence du personnage qui été à l’origine de tant de polémiques et de contrastes".

Le 5 mai 2003, Piero Ricca lança des invectives contre Berlusconi. L’épisode eut lieu après que le premier ministre avait achevé ses déclarations spontanées dans le cadre du procès Sme à Milan. Ricca lui dit : "Bouffon, fais -toi poursuivre en justice comme tous les autres. Respecte la loi, la magistrature, la Constitution, la démocratie et la dignité des Italiens ou tu finiras comme Ceausescu ou Don Rodrigo". Accusé d’injure, en février 2005 Ricca a été condamné par le juge de paix de Milan, Livio Morone, à une amende de 500 euros.

http://www.repubblica.it/2006/b/sez...

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