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" Ils nous mettent dans des prisons "

Publie le mardi 13 janvier 2004 par Open-Publishing

( Yazid Abou Hliel )

Les équipes de construction israéliennes ont érigé lundi 12 janvier 2004 plusieurs pans d’un mur en béton de huit mètres de haut au milieu de la route principale d’Abou Dis, dans la banlieue est de Jérusalem. Des milliers de personnes, arabes pour l’essentiel, sont désormais coupées de tout lien avec la Ville sainte.

Il s’agit d’une nouvelle étape dans la construction d’une clôture de "sécurité" le long d’une importante partie de la Cisjordanie. L’Etat hébreu espère ainsi empêcher l’entrée des résistants palestiniens sur son territoire.

Le mur construit à Abou Dis remplace une précédente séparation qui avait permis de réduire, sans y mettre un terme, les allées et venues entre la Cisjordanie et Jérusalem. Avec cette nouvelle construction, l’encerclement de la Ville sainte prend une dimension plus permanente.

Les ouvriers sont arrivés samedi soir à Abou Dis pour démolir l’ancienne séparation, haute de deux mètres, que des centaines d’habitants escaladaient chaque jour, et la remplacer par un mur quatre fois plus haut. Lundi matin, des bulldozers étaient encore à pied d’oeuvre, tandis que d’importants pans étaient érigés par les grues israéliennes.

Cette construction a déclenché la colère des habitants de cette banlieue palestinienne, dont la plupart se considèrent comme des habitants à part entière de Jérusalem et affirment payer les impôts locaux de la ville.

"Ici, c’est Jérusalem. Pourquoi y mettent-ils un mur ?" s’interrogeait Yazid Abou Hliel, un habitant de la partie cisjordanienne du nouveau mur. Il a dit s’inquiéter pour ses quatre enfants, qui ne pourront plus se rendre à l’école, tandis que lui-même ne peut plus rejoindre son lieu de travail. "Ils nous mettent dans des prisons", a-t-il ajouté. ABOU DIS, Cisjordanie (AP)