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Infos luttes sociales Bulletin n °92

Publie le samedi 23 octobre 2004 par Open-Publishing

Infos luttes sociales Bulletin n °92

21/10/2004

Comité de soutien aux salariés en lutte d’Arcade, McDo, Frog, FNAC, Disney, Virgin,
Pizza Hut, etc.

Pour tout contact : CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris (en précisant bien le nom
du comité) - Chèques à l’ordre de ADC avec mention "soutien à Faty", à adresser à ADC
(boite n° 45) c/o Maison des associations 35-37 av. de la Résistance, 93100
Montreuil.



Contact : fatysolidarite@hotmail.com

Informations et documentations sur les luttes et les initiatives en cours :

http://www.ac.eu.org/

Compte rendu de la réunion de mercredi 20 octobre 2004

Vendredi dernier, 15 octobre, après un rassemblement devant le siège d’Arcade qui a
rappelé à cette boite esclavagiste que nous sommes toujours là, pas près de les
lâcher, un groupe nourri de copains solidaires a rendu visite à hôtel Sofitel du
boulevard Saint-Jacques (métro Glacière).

Notre chargé de mission a rapidement obtenu un seau à glace pour la blanquette de
Limoux et autres mousseux (à consommer avec modération), tandis que plusieurs copains
commençaient à distribuer des tracts pour informer clients et personnels sur le but
de notre présence. A l’extérieur le décor habituel avec affiches, textes, articles de
presse, était mis en place pour que passants, clients et policiers soient informés de
ce que nous faisions sur les lieux. Le vou exprimé par le conseil de Paris, en
solidarité avec Faty était en bonne place.

Un jeune cadre dynamique surexcité a vite appelé la police (avant d’arracher une
affiche), laquelle a demandé des informations sans pour autant se mêler de ce qui est
évidemment un conflit du travail. Nous avons expliqué que nous étions là pour
soutenir Faty, demander que les propos de Mme Cathy Kopp, DRH d’Accor, soient enfin
suivis d’effet et que le choix de notre mode d’action (un pique-nique dans le hall d’
un hôtel de luxe) était dû au fait que pendant des années les femmes de ménage de la
sous-traitance avaient été obligées de se cacher dans les toilettes pour avaler un
casse-croûte ou boire un peu d’eau. Ce n’était que justice que d’accompagner notre
amie Faty prendre un pot publiquement, au milieu des clients cordialement invités à
se joindre à nous, dans un des hôtels où des invisibles continuent de travailler dans
des conditions moyenâgeuses. Le policier que nous avons en face ne pouvait évidemment
pas se départir de son impartialité professionnelle, mais la sympathie pour ce que
nous faisions se lisait dans ses yeux. Ce qui nous rassure sur le fait qu’on peut
trouver de l’humanité y compris là où on s’y attend le moins.

La présence parmi nous de quelques copains de la chorale " la Canaille " nous a bien
remonté le moral et a égayé la morne ambiance de cet hôtel où jamais rien ne se
passe, au point que nous envisagions, vers la fin de la soirée et après quelques
verres, de demander à notre chère Cathy de nous embaucher tous pour faire de l’
animation dans ses hôtels ennuyeux.

Les clients - notamment italiens, espagnols et américains - étaient amusés, intrigués
et très souvent solidaires. Plusieurs d’entre eux ont pris des cartes postales de
solidarité pour les envoyer à Mme Kopp. Les Chinois prenaient les tracts à la queue
leu leu, à condition que le premier de la file l’ait lui-même fait aussi. Les
passants trouvaient l’initiative fort sympathique et les personnels - après un
premier moment de perplexité - étaient amusés, même si - fliqués, filmés, espionnés,
contrôlés, comme ils le sont - ils ne pouvaient pas prendre ouvertement parti pour
nous. Mais nous avons bien remarqué plusieurs manifestations discrètes mais
explicites de sympathie à notre égard.

Seuls les cadres restaient en marge de la fête : pour une boite qui prétend vendre "
du sourire " ils étaient bien trop renfrognés. Il faudrait que Cathy leur propose un
stage de remise à niveau. Il y en avait un qui nous a même sérieusement préoccupés,
car nous craignions pour sa santé : il avait l’air d’être au bord de la crise
cardiaque. Quand il est parti, bien avant nous, nous avions poussé un soupir de
soulagement : l’image de notre chère entreprise ne sera pas entachée par un accident
du travail.

Inutile de dire que tout ce remue-ménage nous a mis en appétit et que nous irons dans
les semaines à venir rendre visite à d’autres hôtels de la capitale. Nous espérons
évidemment que ces actions simples, à la portée de tout le monde avec un peu d’
imagination et de bonne humeur, donnent à d’autre copains de France et de Navarre -
mais aussi d’autres pays d’Europe - envie de répandre la bonne nouvelle : " Mme Cathy
Kopp a dit : nous voulons réinternaliser le nettoyage de nos hôtels ", et de
contribuer à diffuser l’information.

Ce dernier eek-end Faty est allée à Londres participer au Forum social européen, où
elle a pu prendre la parole dans le cadre du forum sur " Femmes et syndicalisme ".
Elle a pris contact avec des salariés du nettoyage (hôpitaux, centre commercial) qui
avaient récemment participé à des mouvements de grève portant sur des questions de
salaire, de congés payés.

Notre prochain rendez-vous est vendredi 22 octobre à 18 heures

devant le siège d’Arcade, 80, rue du Faubourg Saint Denis (Métro Château d’eau)

Amenez de quoi casser la graine.

La prochaine réunion du collectif de solidarité aura lieu

mercredi 27 octobre à 18h30

au CICIP 21 ter rue Voltaire. Paris 11, métro Rue des Boulets ou Nation