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Infos luttes sociales
Bulletin n° 97
16/12/2004
Comité de soutien aux salariés en lutte d’Arcade, McDo, Frog, FNAC, Disney, Virgin,
Pizza Hut, etc.
Pour tout contact : CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris (en précisant bien le nom
du comité) - Chèques à l’ordre de ADC avec mention "soutien à Faty", à adresser à ADC
(boite n° 45) c/o Maison des associations 35-37 av. de la Résistance, 93100
Montreuil.
Contact : fatysolidarite@hotmail.com
Informations et documentations sur les luttes et les initiatives en cours :
Compte rendu des réunions des mercredi 8 et 15 décembre 2004
Vendredi 3, pique-nique à l’hôtel Mercure de la rue de Bercy. Après un accueil plutôt
frais, le climat s’est détendu et a permis quelques échanges intéressants avec les
personnels. L’attitude des clients - assez intrigués - était plutôt sympathique. Des
groupes de touristes chinois ou japonais semblaient étonnés de découvrir que l’Occident
aussi pouvait produire des conflits sociaux..
Samedi 4, nous nous sommes retrouvés à la manifestation contre le plan Borloo, à l’appel
des organisations de chômeurs et précaires. En marge de la manif, une rapide
occupation du Quick de la place Clichy a eu lieu - l’occasion de crier quelques
slogans contre les licenciements. ça a été ensuite le tour du Quick de Barbès, à l’intérieur
duquel un groupe de personnes a réussi à s’introduire en trompant subrepticement la
surveillance d’un contingent renforcé de vigiles. Une fois à l’intérieur, les
quelques manifestants ont pu lancer différents slogans contre les licenciements, ce
qui a entraîné une intervention brutale des vigiles, qui les ont expulsé. Personne n’étant
adepte de la violence, tout le monde est sorti sans opposer de résistance. Une vitre
à tout de même été brisée dans la bousculade.
Mercredi 8, réunion pour décider de la suite des évènements et renforcer les liens
qui naissent entre ceux qui s’opposent à la répression antisyndicale. Une AG avec des
participants au réseau des " convergences des luttes " a permis de faire le point sur
les initiatives en cours, prises par les uns et les autres. La réunion était
cependant un peu confuse quant aux buts à atteindre. Notre collectif a quand même
tenté d’expliquer la logique de nos interventions, mais reste dubitatif quant au
résultat de ces échanges.
Vendredi 10, lors de notre rassemblement devant le siège d’Arcade, un lascar
passablement éméché a provoqué un désagréable incident. Résultat : pour quelques
copains, la soirée s’est terminée au commissariat du Xème arrondissement, où ils sont
restés jusqu’à 22h30 pour effectuer leur témoignage. Aucune plainte n’a été déposée à
l’encontre de ce personnage, mais nous devrons désormais nous méfier de lui : il
habite à proximité de notre lieu de rendez-vous, et il n’est pas exclu qu’il réitère
un jour ses provocations.
Tandis que quelques copains attendaient au commissariat, un autre groupe rejoignait
le Quick de Belleville, quasiment vide, pour d’abord procéder à l’intérieur à une
distribution de tracts, et discuter avec les personnels, avant de dissuader ensuite,
à l’extérieur, les clients potentiels du restaurant d’y pénétrer.
De son coté, pendant ce temps, Faty a participé, en apportant son témoignage, à une
réunion organisée par le PCF place du Colonel Fabien au sujet de la répression
antisyndicale qui a lieu actuellement en France.
Une fois quitté le Quick de Belleville, le groupe solidaire s’est dirigé vers l’hôtel
Etap de l’avenue Jean Jaurès (franchisé Accor), dans le but, comme d’habitude, d’y
organiser un pique-nique.
La directrice, hyper-énervée, a tout de suite agressé les arrivants, en déchirant des
tracts et en tentant d’arracher la caméra d’une personne présente. Elle a appelé la
BAC, qui a déboulé en force. Ils s’attendaient sans doute à trouver des hordes de
casseurs en action, et à leur arrivée, ils se sont trouvés plongés dans le ridicule
le plus total : ils n’avaient rien d’autre à voir qu’une distribution de tracts,
agrémentée, qui plus est, de paisibles discussions avec les clients et les
personnels. L’incident du début de la soirée nous avait malheureusement privés de
notre nappe et de nos verres : notre pique-nique n’a donc pas pu avoir lieu (dommage
: le ridicule de cette intervention policière aurait alors été total.).
Les agents de la force publique ont quand même tenu à nous pousser dehors, en nous
menaçant d’ailleurs d’une intervention plus musclée. Vers 22h30, face à cette
souriante police, compte tenu de l’hypocrisie d’Accor, nous avons donc décidé de nous
replier en bon ordre - avec quand même une bonne demi-heure de retard sur nos
horaires habituels, cette intervention policière nous ayant obligé à effectuer des
heures supplémentaires.
Nous avons compris par la suite ce qui avait rendu la directrice aussi furieuse :
sans le savoir, nous étions arrivés au beau milieu du pot d’entreprise qu’elle avait
organisé ce soir-là pour ses employés, et comme elle ne cessait de nous répéter que
dans son hôtel tout marche très bien, et que tout le monde est content, cela faisait
évidemment désordre !
Par la même occasion, nous avons appris qu’au printemps dernier la direction de l’hôtel
avait renoncé aux services d’Arcade, vu sa mauvaise réputation. La directrice nous a
reproché de ne pas être au courant de ce qui se passait dans son hôtel, et s’est
déclarée disponible pour nous rencontrer de nouveau à condition que nous lui
demandions rendez-vous. Comme le sait si bien Mme Cathy Kopp, nous avons pour
habitude de prendre au mot nos interlocuteurs. Nous reviendrons donc dans cet hôtel,
sitôt rendez-vous pris.
Samedi 11, les deux licenciés de Quick se sont présentés au restaurant de Barbès pour
récupérer leurs fiches de paye et vider leurs casiers. Par la suite, entre midi et 14
heures, un piquet informatif a eu lieu au moment du rush, ce qui a provoqué l’énervement
des vigiles mais aussi la solidarité de nombreux clients. Nous n’en resterons
évidemment pas là. Mais nous espérons que ce premier aperçu donnera à la direction de
ce restaurant un avant-goût de la baisse de leur chiffre d’affaires qui se produira
immanquablement si les licenciés ne sont pas réintégrés rapidement.
Revue de presse de la semaine.
Dans Charlie Hebdo du 8 décembre, un article d’Agathe André, " Promo de noël chez
Virgin : deux syndicalistes virés pour le prix d’un ". On y trouve des allusions à
Faty et aux licenciés de Quick.
Notre prochain rendez-vous est pour le vendredi 17 décembre entre 18 heures et 18h30
devant le siège d’Arcade, 80, rue du Faubourg Saint Denis (Métro Château d’eau)
Amenez de quoi casser la graine.
La prochaine réunion du collectif de solidarité aura lieu
Le mercredi 22 décembre à 18h30
à la Bourse du Travail, 67 rue Turbigo (métro Arts et Métiers)