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Injections, cadavre et République
Publie le samedi 18 octobre 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Ces dernières semaines ont été cruelles pour les marchés financiers : plus de confiance, plus de liquidités, plus d’effets des injections… C’était la déprime…
… et puis un mix de Paulson, Brown et Sarkozy a redonné de la vigueur à des marchés (et des spéculateurs) tout mouillés de frayeur.
C’est vrai qu’après une période de sevrage, une bonne grosse injection, ça fait du bien.
Mais attention, Messieurs, ça ne dure qu’un temps et plus dure sera la chute.
François Fillon, par exemple, croit-il vraiment au plan de garantie des échanges interbancaires de 360 milliards d’euros du gouvernement ?
Bien sûr puisque l’Etat (devenu tripot national) va « récupérer sa mise », disait-il, aujourd’hui, devant l’Assemblée nationale :
Nous allons emprunter de l’argent sur les marchés financiers et auprès des Français, on va le prêter aux banques, les banques vont nous le rendre avec les intérêts avec une marge pour l’État.
Sauf qu’il ajoute :
Sauf si on avait un accident majeur du système financier (…) c’est une opération qui n’aura pas de coût pour le contribuable.
Et encore un peu plus loin :
On n’est pas à l’abri d’un accident systémique, c’est-à-dire un accident qui est entraîné par le fait que certaines banques peuvent avoir une part importante de produits toxiques dans leurs bilans.
Bref, le vendeur n’est pas très sûr de la fiabilité de son produit. Et ça se comprend.
Injections de liquidités par les banques centrales, rachat d’actifs pourris, garantie des pertes bancaires et garantie des échanges interbancaires ne marcheront pas. Ils vont même aggraver la situation.
Pourquoi ? Parce que :
– Le système est mort. Il ne peut pas être sauvé. Il faut le changer (je vous laisse deviner par quoi),
– Toutes les injections, sous quelque forme qu’elles soient, ne feront que remuer des muscles déjà en décomposition, mais auront pour effet de faire exploser l’inflation, avec toutes les conséquences sociales qui en découlent.
– Tout sauvetage des institutions financières adeptes du pot belge moderne par les gouvernements, sous quelque forme qu’il soit, dévoiera l’idée même d’Etat telle qu’elle est inscrite dans les Constitutions de nos Républiques modernes. Un retour en arrière, donc, dans lequel l’Etat (et sa population) se met au service d’intérêts financiers, qui, déjà en faillite, ne pourront pas être sauvés, mais nous entraîneront avec eux dans leur chute.
– betanonyme
http://www.betapolitique.fr/Injections-cadavre-et-Republique-13808.html
Messages
1. Injections, cadavre et République, 19 octobre 2008, 01:41, par evaluna
En attendant nous pouvons toujours déménager notre petit pactol à la NEF qui a encore un minimum d’éthique dirait-on !