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Interview de Franca Maï au sujet de son roman "Crescendo"
Publie le jeudi 26 février 2009 par Open-Publishingde Séverine Capeille
Au téléphone, j’avais dit à Franca que j’envisageais de l’interviewer à propos de la parution de son dernier roman Crescendo (parution Le Cherche Midi, 08 Janvier 2009). Dans l’impossibilité d’évaluer le temps nécessaire à la lecture de son ouvrage, j’avais proposé de lui envoyer des séries de questions par mails successifs, au gré des découvertes et des interrogations qui accompagneraient ma lecture. C’est raté. J’ai tout lu d’un seul trait. Sans m’arrêter.
J’ai passé l’après-midi avec Malou Maillebôt. Trentenaire, mère de deux enfants, Loubna et Fredo, qu’elle élève seule depuis que Dino est parti « pour une femme épinglée sur un site de rencontres ». Le schéma familial était sensiblement identique dans le roman « Speedy Mata », qui présentait Mata, élevée par sa mère depuis que celui qu’elle qualifiait de « vraie larve » les avait abandonnées. Alors Franca, pourquoi ce choix permanent de familles monoparentales ?
- Franca Maï : La confrontation aux familles monoparentales devient une évidence dans ce monde déshumanisé et soulève le couvercle d’une solitude glaçante. Beaucoup d’humains vivent dans un désert affectif sidéral. Femmes ou hommes, élèvent de plus en plus souvent des enfants, seuls, se dépêtrant tant bien que mal avec leurs propres angoisses. Lorsque je rencontre par exemple, certaines femmes qui misent tout sur leur progéniture, confondant le fils avec le petit garçon, le confident et l’amant virtuel, le plaçant dans la position inconfortable de la « multiple casquette » au détriment de l’enfance, je me demande toujours quel type d’adulte se profilera à terme. Dans Crescendo, mon dernier roman, Malou Maillebôt est un soleil aux rayons régénérateurs. Elle est l’antithèse de l’immobilisme et prouve que rien n’est définitif, tout peut bouger.
Ce sont des femmes qui vivent difficilement d’emplois instables et peu rémunérateurs. Malou rêve de partir en vacances avec ses enfants mais il y a la coupure d’électricité (l’absurdité des échanges avec la hot line EDF – GDF est déconcertante de réalisme), les deux mois de cantine à régler… et cette augmentation qui est refusée. Les scènes qui évoquent la dureté de la directrice d’école et du patron d’entreprise sont d’une triste justesse. Mais Malou tourne les talons ; donne sa démission. Des actes simples qui deviennent héroïques de nos jours ?
- Cette coupure d’électricité déconcertante de réalisme, je l’ai vécue en live (rires). Je crois que le système capitaliste, basé sur l’endettement des pauvres et les profits non partagés, a achevé la lucidité des humains. Si on prend le temps de souffler et de réfléchir, on comprend que cette monstruosité individualiste n’est pas viable. Elle mène à la destruction des êtres et du libre arbitre. Personne ne peut s’épanouir dans la course « aux factures à régler ». La quête matérialiste de ce siècle est un leurre et ne transcende pas le bonheur. Dans Crescendo, mon dernier roman, Malou donne sa démission, non pas par héroïsme, mais par une conscience aiguë de ce qu’elle ne veut pas ou ne veut plus vivre. Elle sait que ses rêves secrets peuvent se réaliser. Elle prend sa destinée en main, en optant pour le courage de contourner la route tracée. Défricher.
Pour revenir à la directrice d’école, elle dit à propos de Fredo qui a sept ans : « votre fils est de la future graine de délinquant. J’ai le flair pour la détecter. » Une vision de « l’éducation » qui semble avoir le vent en poupe ces derniers temps. Comment des adultes en sont-ils arrivés à cautionner ce genre d’idées sur leurs enfants ? Crise de génération ou crise de civilisation ?
- Qui peut croire que l’on naît délinquant, violeur, pédophile ou je ne sais quoi ? …Qui peut approuver ce conte cauchemardesque ?... Détecter dès la maternelle la possible engeance revient à saborder des sensibilités différentes. J’imagine un Ludwig qui parle trop fort -parce-que l’on n’a pas décelé sa surdité- remisé au rang des futurs délinquants et... Beethoven n’aurait jamais existé, il pourrirait en prison (sourires). Les adultes qui cautionnent ce genre d’idées ne pensent pas forcément à leurs propres enfants mais à ceux des autres oubliant que certaines lois fallacieuses peuvent se retourner contre eux. Quant à ceux qui avalisent ce type de raisonnement pour leur propre progéniture, ils soulignent leur défaillance face à une éducation qu’ils sont incapables de transmettre. Ils mettent à nu leurs propres carences en pratiquant la politique de l’autruche, en se dérobant à leurs devoirs, laissant la nuisance de certaines lois votées en catimini, phagocyter les esclaves de demain. Or, l’enfance est une époque charnière où la fragilité recèle des trésors incompris. Il faut beaucoup de patience, d’amour et d’observation pour aider ton enfant à grandir dans les meilleures conditions, le guider dans une éthique. Il faut du temps. Ce fameux temps que cette société musèle délibérément. Un enfant, c’est de la pure magie. Il t’apporte des montées d’adrénaline, des peines, des joies, des innocences, uniques. Il te garde en vie. Malou, l’a très bien saisi. C’est pour cette raison qu’elle s’insurge contre son exploiteur. Pour partager des enchantements avec ses gosses. Ce siècle qui devait émanciper l’homme grâce aux progrès technologiques a engendré des êtres peureux, férus du sécuritaire, prêts à sacrifier leurs mômes et marcher au pas pour un confort grillagé. Pourquoi ont-ils alors sculpté des enfants ?... Pour appartenir à une norme ? A une caste tiède et inodore ?… La directrice de l’école, Madame Tarsoski, est l’incarnation du parfait soldat abruti et zélé qui contribue à moisir tout imaginaire. Elle est plus dangereuse qu’une classe de petits agités à la maternelle. Elle infanticide la vie.
Le destin de Malou croise celui de Josy. Tiens, d’abord, tu crois au destin ?
- Je crois aux yeux. Au don de contemplation. A la faculté d’observation. Si Malou n’avait pas remarqué la voiture qui roule à vive allure elle n’aurait jamais rencontré Josy. Elle entre par effraction dans l’existence d’une inconnue car elle sent qu’elle peut la secourir, lui être utile. C’est la naissance d’une amitié hors normes. Purement instinctive. Cet altruisme lui réserve bien des surprises mais l’aide également à se construire. C’est un échange bienfaisant.
Josy roulait trop vite, les freins n’ont pas répondu. Les flammes. Et Philippe qui ne comprend rien… On se dit qu’il aurait mieux fait de partir. Comme les autres. Au lieu de mentir, de tricher, de se tricoter un épais costume de lâcheté au fil des années. Sa fille dans le cercueil, sa femme dans le coma, on voudrait croire qu’il se repent mais il se répand... Ses explications sont nauséabondes. Et pourtant, à la lecture de sa dernière page, on l’aime bien. Et Josy, Josy qui a tout perdu à cause de lui, Josy lui prend la main. Par son ultime acte, Philippe reprend paradoxalement les rênes de son existence. C’est son côté sartrien ?
- J’éprouve une infinie tendresse pour les hommes. Je leur laisse toujours une chance. Je ne peux me résoudre à penser que le plus pleutre d’entre tous, n’est qu’un pitoyable pleutre. (rires). Philippe qui possède la parfaite panoplie du lâche est lui-même sous l’emprise d’une « attraction » qui le dépasse. Il faut reconnaître que Véronique sa maîtresse, authentique garce, lui harcèle les sens, sans répit. C’est une mante religieuse. Il est piégé par la chair. Son sexe lui sert de cerveau. Il est incapable de régler frontalement le problème de sa double vie. Il laisse les rênes au destin, espérant de l’usure du temps, un remède. Il se trompe et se ment à lui-même. A force de reculades récursives, il engendre des souffrances et des peines douloureuses que seule, une femme amoureuse, peut tolérer. Ah, l’abnégation de l’amour ! ... Josy comprend par anticipation que son mari navigue dans le doute et qu’il est dans l’incapacité d’exercer un choix. Elle n’est donc pas dans l’abandon. Et si elle a de sérieux doutes quant à la fidélité de Philippe, elle regrette surtout son inaptitude à dire la vérité pour un combat plus égal. La manipulation lui est intolérable. Tu as raison de souligner « qu’à la lecture de sa dernière page, on l’aime bien ». Je ne voulais pas réduire Philippe à un monstre d’égocentrisme. C’est un humain qui tâtonne dans les eaux troubles d’une sauvagerie sexuelle. Désorienté par des pulsions incontrôlées, amalgamant peau et âme, il se perd tout en aimant profondément sa femme.
Josy lui pardonne vraiment ? Grande et insondable question : c’est quoi le pardon ?
- Le mot pardon possède une connotation religieuse réductrice et moralisatrice qui place celle ou celui qui pardonne en position de grand manitou. Je parlerai plus de tolérance ou de philosophie de vie. Personne n’appartenant à personne, Josy est prête à comprendre une infidélité mais refuse d’être manipulée. Finalement, si on analyse ses sentiments, elle préfèrerait être dans les confidences de Philippe pour affûter ses armes et rester sa complice au-delà de l’adversité. Une façon de sauver son couple. Elle refuse d’ être placée « en dehors » et de subir passivement un autre couple en édification.
Josy ne pouvait-elle vraiment pas survivre à la mort de son enfant ?
- Au regard de sa personnalité et des traits de son caractère, aucune autre échappée n’était envisageable.
Le thème de l’euthanasie est présent dans ton roman. Faut-il nécessairement passer par la littérature pour désormais aborder ce thème brulant d’actualité ?
- J’ai une lectrice qui m’a écrit un jour que « deux pages d’un de mes romans en disent plus que ne pourraient le faire plusieurs rapports d’experts » Cette liberté fabuleuse qu’octroie le roman permet de dérouler une réflexion inattendue sur un thème tabou comme l’euthanasie. Le « récit fictionnel » autorise à se soustraire de la convenance tout en éclairant différents « abordages » de la mort. Plusieurs points de vue peuvent cohabiter sans agresser le lecteur puisque justement, la lecture lui cède le recul nécessaire pour se livrer à une méditation et se forger une opinion. Au gré de son propre rythme. Parce-qu’à dire vrai, la mort, personne n’a envie d’y réfléchir, on préfère la laisser nous surprendre. On devrait avoir la possibilité de choisir l’heure de sa mort. Douce de préférence. (rires)
Mais il y a un autre thème qui retient mon attention : celui de la prostitution. Malou cherche de la Thune, et elle accepte la proposition de Jeannot. Si je comprends la logique de l’argumentation (« vendre sa soumission, sa sueur ou son corps, où se tapit la différence ?... La morale !... ») et la noblesse des raisons qui la poussent à le faire (aider Josy et Gaby), je voudrais savoir ce qui te pousse, toi romancière, à mettre ce thème en avant.
- L’absurdité de penser qu’une soumission d’un travailleur traditionnel est plus noble que celle d’une péripatéticienne. Le « commerce » quel qu’il soit n’est viable que s’il est pleinement consenti. Je pense à Grisélidis Réal, écrivaine, prostituée et militante qui a apporté un éclairage tout à fait novateur sur le plus vieux métier du monde, nous laissant des écrits et des témoignages d’une splendeur absolue.
Le regard sur la prostitution doit changer. Mais il ne faudrait pas, à cause du désespoir généré par notre société, qu’elle soit banalisée. Je pense aux jeunes étudiantes, toujours plus nombreuses, qui acceptent de se prostituer, non par choix mais par nécessité…
- L’exploitation de la misère humaine qui consiste à proposer un « logement et couvert » à des étudiantes ou lycéennes moyennant des relations sexuelles est abjecte. Ces jeunes filles rencontrent souvent de « bons pères de famille » qui réalisent leurs fantasmes d’inceste en toute impunité. Une prostitution au rabais. La banalisation du hold-up des gants blancs et des « maîtres du monde » m’est insupportable car elle autorise les « pansements retors » de la misère sans s’attaquer au fond du problème. Or, le problème, c’est eux pas les pauvres. Une répartition des richesses apporterait un équilibre certain.
Le client attitré de Malou est ce « Cigarillo » aux airs de « Momo qui kills » (premier roman de Franca Maï cherche-midi 2002), dont on ne sait pas grand-chose. Pourquoi ?
- Lorsque j’écris, je n’ai aucun plan de travail. Je découvre les personnages au fur et à mesure qu’ils se présentent dans ma boîte crânienne et je les fais vivre. Pour Cigarillo, l’écriture était chaotique. Je m’asseyais à ma table pensant le faire évoluer dans un sens précis et il m’échappait. C’était une forme d’initiation que je créais au rythme de celle de Malou, comme si nos souffles à cet instant se conjuguaient vers l’attrait de l’inconnu. La lettre qu’il fournit à Malou, je l’avais rédigée, bien avant l’écriture du roman sous forme d ’une nouvelle intitulée « Humidités » mais j’avais envie de me pencher sur ce personnage atypique, porteur d’un lourd secret. Le positionner face à Malou permettait également de mesurer qui de l’ange ou du démon en sortirait grandi. Casser le mode opératoire d’un esprit pervers et machiavélique en confrontant les penchants inavoués de Malou tout en la basculant au bord du gouffre. L’ irrésistible engouement de la mise en danger !
La sexualité est fréquemment abordée dans tes romans. Elle semble former et déformer les couples, les individus, les croyances… Pourquoi lui donner tant d’importance ?
- Il n’y a pas d’un côté le corps et de l’autre l’esprit. Nous sommes un tout et la sexualité bien ou mal vécue a une incidence primordiale sur nos vies. Toute cette masse humaine qui compense le manque d’amour dans des jeux érotiques virtuels se retrouve bien seule derrière l’écran de fumée. Elle se déshabitue au contact charnel, à l’odeur, à la peau, à l’autre. Elle pratique un onanisme qui s’apparente aux scories de l’individualisme.
L’amitié qui se lie entre Malou et Josy, entre la mort et la vie, est un bel exemple des liens qui peuvent parfois unir les femmes. Toutes les « Véronique Grena » de la terre ne comprendront jamais ça, tu ne crois pas ?!
- Les « Véronique Grena » sont des fleurs vénéneuses, incapables de la moindre émotion. Ce sont des purs produits du libéralisme. Cyniques, froides, calculatrices singeant les hommes de leur bord, les caricaturant même pour parfaire leur intégration au sein du clan des « gagneurs ». Des naufrageurs, devrais-je préciser !... L’amitié entre femmes leur est étrangère. Elles ne connaîtront jamais cet échange subtil, complice et intime, puisqu’elles se placent d’office en compétition ou en rivalité avec les autres femmes. Elles ratent de très beaux moments.
Ce roman finit bien pour une fois ! Je ne veux pas révéler l’intrigue mais je voudrais savoir ce qui t’a poussé à envisager ce happy end ?
- La personnalité attachante de Malou tournée vers et pour la vie. Chaque minute est une fête. Chaque instant est précieux. Même dans la pire des dèches, Malou sait faire briller l’étincelle. Malou, est l’amie idéale que toute femme rêverait de rencontrer.
Sur la forme de tes romans, peux-tu expliquer ce choix de mettre les premiers mots des chapitres en majuscule ? C’est une démarche esthétique ou stylistique ?
- C’est un choix d’éditeur et il me convient.
Les personnages dont le trait de caractère dominant est la lâcheté sont méthodiquement décrits. Est-ce le pire défaut humain à tes yeux ?
- La lâcheté est régulée par la peur. Or, un être humain qui a la trouille au ventre est une larve soumise aux lubies de la vie. A l’échelle d’une société, potentiellement emmuré, il devient le jouet d’une dictature déguisée. Il laisse faire en regardant passer les vaches. Son champ de vision étant les bouses bovines, il réduit également son champ d’action … Très nuisible pour l’utopie et la possibilité d’un monde meilleur.
C’est déjà ton septième roman. Ils sont tous différents, et en même temps ils forment une unité incontestable. Tu en préfères un en particulier, ou tu préfères toujours le dernier ?
- J’aime tous mes bébés. Ceux qui ne me plaisaient pas, je les ai brûlés avant même de les proposer à mon éditeur. (sourires). Depuis 2002, j’ai publié un roman par an. Dans ce parcours parsemé d’émotions fortes, je détecte une cohérence, des obsessions, des vertiges, des fêlures, des énigmes mais mes sept romans ne m’ont pas encore livré toutes leurs clefs.
Je sais que tu écoutes souvent de la musique en écrivant. Y en a-t-il une qui a plus particulièrement accompagné ce dernier roman ?
- Les chansons qui m’ont accompagnée dans cette aventure littéraire sont répertoriées dans le roman. J’aime bien prodiguer des petits battements de cils à mes lecteurs.
Et si on parlait de tendresse ? De bonté ? La cruauté était mise en avant dans les précédents romans pour implicitement évoquer la bonté, mais il me semble que « Crescendo » présente une démarche contraire. La tendresse et la bonté sont primordiales et décisives, d’une lumière si vive qu’elles renvoient les reflets abjects de la médiocrité bourgeoise dans un second plan. Peut-être parce que avant, dans les autres romans, les personnages souffraient principalement en silence. Ici, ils parlent. Enfin. Même s’ils ne se connaissent pas (Philippe à Malou), même si l’autre est dans le coma (Josy) ou n’entend pas (Malou). Ils parlent. Est-ce là une volonté de rappeler (en cette époque qui rétrécit le champ des idées à la vitesse d’un texto au nombre de caractères limités) à quel point les mots sont importants ?
- Les silences et les non-dits tuent. Déjà dans l’ultime tabou (Cherche-Midi 2005), je mettais en scène, une mère -ayant souffert dans sa chair par la perte de son enfant, victime d’un meurtrier- et un pédophile abstinent. Leurs confidences à bâtons rompus et leur dialogue improbable levaient le voile sur un sujet dérangeant. Tu vois, déjà, mes personnages se parlaient. La nouveauté dans Crescendo réside dans la douceur et l’optimisme, les mots sont plus arrondis, dénudant les ténèbres pour un hymne à la vie.
Ce titre est propice à de multiples interprétations. « Crescendo » dans la vitesse qui pousse une petite fille vers la mort, dans la chaleur qui envahit son corps, « Crescendo » dans la mer qui laisse l’opportunité de changer d’avis, dans la folie d’un « Cigarillo » dans la nuit… Mais aussi « Crescendo » dans ces mots que l’on offre à l’Autre, « Crescendo » dans la quête de la vérité, « Crescendo » dans l’abandon des certitudes et des convenances de la société, « Crescendo » dans l’amitié, « Crescendo » dans l’amour qui peut parfois en résulter, « Crescendo » dans ces liens humains qu’il faut se réapproprier… J’en ai oublié ?
- Crescendo dans les tours de manège que dessine la vie.
J’imagine que tu as déjà un prochain roman en tête : tu nous donnes des indices ?
- J’ai vécu une épreuve très difficile l’été dernier et je pensais pouvoir mettre des mots sur cette expérience éprouvante. Ayant côtoyé le train de la mort, je me rends compte qu’il m’est impossible d’en parler dans l’immédiat. Trop proche. Peut-être lorsque les médecins parleront de guérison et non de rémission.(sourires)
- Il est possible qu’en 2010, les lecteurs découvrent la suite des aventures de Mata qu’ils ont rencontrée et aimée dans Speedy Mata et Pedro ( Cherche-Midi éditeur).
Je te laisse terminer cette interview comme tu l’entends...
- J’ai envie de t’avouer que mon plus grand bonheur en tant que romancière est de constater que les lecteurs qui se plongent dans mes romans ne les lâchent pas. Cette osmose naturelle ressentie, cerclée d’empathie avec les personnages, inclut également des hommes, des femmes, des adolescents qui n’ouvraient jamais un livre. Ma victoire personnelle est d’avoir donné le goût à la lecture à des hommes, des femmes, des adolescents qui fuyaient les bouquins. Découvrir le feu dans leurs pupilles est un pur cadeau.
Crescendo
Collection Littérature Française
08 janvier 2009
ISBN : 978-2-7491-1255-8
15 € ttc
Lien : Cherche-Midi