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Irak : les Américains tuent 46 personnes, attaques contre leurs alliés
Publie le lundi 1er décembre 2003 par Open-PublishingBAGDAD (AFP) Les forces américaines ont tué dimanche en Irak 46 personnes et en ont blessé au moins 18 qui tentaient d’attaquer des convois militaires à Samara (nord), à la fin d’un week-end au cours duquel les alliés de Washington ont essuyé de nombreuses pertes.
Les soldats américains "ont contré de nombreuses tentatives d’embuscades contre deux convois logistiques, tuant 46 assaillants, en blessant au moins 18 autres et en capturant huit dans la ville de Samarra", a 110 km au nord de Bagdad, selon un porte-parole de la 4ème division d’infanterie américaine, le colonel Bill MacDonald.
Cinq soldats américains et un civil ont en outre été blessés par les assaillants, a-t-il ajouté.
Ces attaques surviennent après que des Espagnols, des Japonais, des Coréens et un Colombien, tous soldats ou civils liés à la coalition, ont été tués samedi et dimanche.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a annoncé que deux Sud-Coréens avaient été tués et deux autres grièvement blessés dimanche dans une attaque sur une route principale près de la ville de Tikrit (nord).
L’identité des deux morts n’a pas été révélée, mais les deux blessés sont des employés d’une compagnie électrique sud-coréenne, selon le ministère.
Pour sa part, l’armée américaine a indiqué que trois personnes avaient été tuées dimanche dans une attaque contre leur convoi près de Samarra (125 km au nord de Bagdad). Un porte-parole de l’armée a refusé de confirmer qu’il y avait des Sud-Coréens parmi les morts, mais a déclaré que les victimes ne faisaient pas partie des forces de la coalition.
Par ailleurs, un officier américain a annoncé qu’un civil colombien, employé par la coalition, avait été tué samedi dans une attaque contre un convoi dans le nord de l’Irak. Deux de ses collègues, dont on ignore la nationalité, ont été blessés.
Parallèlement, trois Irakiens ont été tués dimanche par l’explosion d’un engin qu’ils posaient au bord d’une route empruntée par des convois américains dans la région de Hawijah (50 km à l’ouest de Kirkouk), selon la police.
Réagissant au lendemain de la mort de sept agents secrets espagnols en Irak, le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar a réitéré dimanche "l’engagement" de Madrid contre le "terrorisme".
"Nous sommes où nous devons être. Nous n’abondonnerons pas à leur sort les victimes du terrorisme d’ici et de là-bas", a affirmé M. Aznar.
L’attaque, menée samedi à l’aide de lance-roquettes RPG et de fusils d’assaut, est la plus sanglante subie par les forces espagnoles depuis leur déploiement en Irak, l’été dernier.
Un avion militaire espagnol Hercules, venant de Bagdad et chargé de rapatrier les corps des sept agents ainsi que le seul survivant de l’attaque, qui a été légèrement blessé, a quitté Koweit dimanche à destination de l’Espagne.
Des habitants de Latifiya, au sud de Bagdad, interrogés par l’AFP, se disaient dimanche convaincus que les assaillants connaissaient leurs cibles et avaient tendu une embuscade aux agents espagnols qui passaient en voiture pour les abattre.
"Les cadavres sont restés longtemps par terre avant que les Américains ne viennent les chercher à bord d’hélicoptères alors que la nuit était déjà tombée", a raconté Hazem, un mécanicien de 20 ans.
Samedi également, deux diplomates japonais, qui circulaient sans escorte militaire, ont été abattus près de Tikrit, dans le nord de l’Irak. C’est la première fois que des Japonais trouvent la mort en Irak depuis le début de la guerre le 20 mars.
Selon un porte-parole militaire américain, les deux diplomates ont été attaqués lorsqu’ils se sont arrêtés en route pour manger avant de gagner Tikrit, ancien fief du président déchu Saddam Hussein, pour participer à une conférence sur la reconstruction.
Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi s’est déclaré "en colère", tout en répétant que son pays prendrait part à la reconstruction de l’Irak y compris en dépêchant des soldats dans ce pays.
Par ailleurs, deux soldats américains ont été tués et un autre a été blessé dans une attaque samedi à l’arme légère et à la roquette, près de la frontière syrienne, a indiqué dimanche un communiqué militaire américain.
Depuis le 1er mai, date officielle de la fin des opérations militaires majeures en Irak, 186 soldats américains ont été tués dans des actions hostiles.