Accueil > Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation
Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation
Publie le jeudi 18 juin 2009 par Open-Publishing21 commentaires
Des centaines de milliers de personnes manifestent chaque jour en Iran depuis que les autorités islamiques ont déclaré le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, vainqueur des élections du 12 juin.
Si d’une part, le président sortant mobilise ses propres partisans pour manifester, les autres manifestants sont les partisans des deux principaux candidats qui lui étaient opposés, Mir Hussein Moussavi et Mehdi Karoubi qui affirment tous deux qu’il y a eu fraude. Pour tenter de désamorcer le mouvement, le pouvoir réel représenté par le Conseil des gardiens de la révolution et son « Guide suprême » Ali Khamenei proposent un simple recompte des voix. Mais les opposants continuent de demander qu’on proclame vainqueur Moussavi.
Quatre candidats choisis par le régime
Si la dictature islamiste en place depuis la chute du Chah en 1979 organise des élections pour choisir le président, celui-ci n’est en réalité qu’une sorte de Premier ministre, qui peut servir de fusible en cas de crise. Le véritable patron de l’Iran reste le « Guide suprême » qui n’est élu que par le haut clergé chiite et dont le poulain dans ces élections était le président sortant Mahmoud Ahmadinejad.
Ce dernier est un ancien pasdaran, ces miliciens islamistes qui ont réprimé la population dans les premières années de la mise en place du régime islamiste en1979 et qui en sont restés un des piliers. Mais Moussavi n’est pas étranger au régime islamiste. S’il s’est présenté comme un « modéré » et un « réformateur », il a été aussi le Premier ministre préféré de l’ayatollah Khomeiny, décédé en 1989. Architecte de métier, Moussavi a même dessiné le mausolée de l’ayatollah « tombeur » du Chah !
C’est dire que le « choix » offert aux électeurs iraniens dans ces élections était très contrôlé. Mais comme bien d’autres chevaux de retour de la vie politique, Moussavi a su séduire une partie des classes urbaines qui ne supportent plus la dictature islamiste, les jeunes des milieux étudiants et intellectuels, des minorités ethniques mais aussi des femmes à qui il a laissé entendre qu’il réformerait la « police des mœurs » qui gendarme leur comportement. Une partie de la bourgeoisie commerçante craint aussi que les rodomontades d’Ahmadinejad à propos d’Israël ou du nucléaire ne finissent par des bombardements israéliens ou américains et en tout cas lui reprochent les difficultés économiques découlant de l’embargo américain.
Mais si Moussavi avait la faveur de ceux qui ne supportent plus le carcan de l’État religieux, le président sortant n’avait certainement pas perdu pour autant la base populaire qui, hors des grandes villes, avait assuré son élection en 2005 et qui représente peut-être encore la majorité de la population. Les partisans de Moussavi ont brocardé le « candidat des patates » parce que le président sortant, soucieux du vote des plus déshérités, leur distribue bons alimentaires et sacs de pommes de terre. De même, il a pris l’habitude de décentraliser en province le conseil des ministres pour se « rapprocher du peuple » et utilise les revenus du pétrole pour la construction d’infrastructures.
Mais la montée du chômage, l’inflation élevée, la hausse des prix des denrées alimentaires et des loyers, le rationnement de l’essence (dans un pays producteur de pétrole !), avaient amené les journalistes occidentaux à pronostiquer un second tour qui aurait départagé les deux principaux protagonistes de l’élection. La campagne à la télévision, où Moussavi a eu un certain succès face au président sortant, a accrédité cette idée. Le résultat annoncé le soir même de l’élection, donnant Ahmadinejad vainqueur avec 63 % des suffrages exprimés, a donc constitué une surprise pour beaucoup, amenant les partisans des autres candidats à descendre dans la rue avec des pancartes, « Où est mon vote ? ».
Une dictature que beaucoup ne supportent plus
Quelle a été la réalité et l’ampleur de la fraude ? L’opposition dit avoir entre les mains de vrais résultats donnant premier et deuxième Moussavi et Karoubi. Rien n’interdit de penser que la dictature islamiste ait finalement décidé de proclamer vainqueur celui que les urnes annonçaient troisième. Mais rien ne dit non plus qu’Ahmadinedjad n’ait pas conservé suffisamment de soutien dans les milieux les plus pauvres pour avoir remporté l’élection sans avoir besoin de truquages massifs.
Le seul résultat bien visible pour l’instant c’est la colère des électeurs qui se sentent floués par le résultat et qui depuis manifestent dans les rues des grandes villes du pays. Le mouvement touche les étudiants, les classes moyennes des grandes villes, la petite bourgeoisie dite « moderniste » qui ne supporte plus le carcan de l’État religieux. Le régime a fait fermer Internet et les réseaux de téléphones portables et lancé sa police contre ceux qui manifestent, tandis que Moussavi appelait ses partisans au calme. Mais les manifestants ont continué de descendre dans la rue.
Lundi 15 juin, on a pu dénombrer, selon les sources, d’un à deux millions de manifestants à Téhéran, au point que Moussavi s’est joint aux manifestations pour dire qu’il « était prêt à participer à une nouvelle élection ». Les affrontements ont été violents et auraient fait sept morts côté manifestants.
Les manifestations vont-elles continuer ou au contraire s’épuiser ? C’est sans doute ce que la dictature islamiste espère. Mais il lui serait tout à fait possible de composer avec Moussavi qui ne lui est pas étranger et qui pourrait l’aider à changer l’image de l’Iran vis-à-vis des grandes puissances en se montrant un interlocuteur plus lisse et moins provocateur.
Les classes populaires et la contestation
Que les fraudes aient été réelles ou non, suffisamment étendues ou non pour changer l’issue du scrutin, on comprend bien sûr le sentiment de toute cette partie de la population iranienne qui ne supporte plus la dictature et qui l’exprime par ces manifestations. Reste à savoir ce que ce mécontentement recouvre vraiment. Si une partie des couches urbaines ne supporte plus le carcan moyenageux de cette dictature religieuse, cela touche certainement moins les couches populaires, aux prises avec des problèmes plus immédiats de survie et qui ne voient sans doute pas dans la mobilisation actuelle un mouvement suceptible de satisfaire leurs exigences. C’est ce qui fait certainement la solidité d’Ahmadinejad et, au-delà, du régime.
Bien sûr, ce serait l’intérêt des travailleurs et de l’immense majorité pauvre de la population iranienne d’en finir avec cette dictature, mais pas seulement pour avoir un régime plus moderniste et plus ouvert à l’Occident, ils en ont déjà fait l’expérience dans le passé avec le Chah. Pour entrer vraiment en lutte, il faudrait vraiment l’espoir d’une révolution amenant la satisfaction des besoins essentiels de la population pauvre.
Jacques FONTENOY
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2133&id=24
Messages
1. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 18 juin 2009, 23:43
Bravo camarades de LO !!!
Les vrais progressistes sont avec le peuple d’Iran, pas les mollahs.
Vive l’Iran libre.
Un perse
1. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 00:07, par Copas
Le blog de Mahmoud Ahmadinejad :
http://www.ahmadinejad.ir/
L’Iran est un grand pays moderne, urbanisé et ayant une grosse proportion de la population ayant accès au net.
Celui-ci fait l’objet d’une bataille qui fait rage entre le régime qui a des tentations de censure et cette habitude de communiquer et de débattre qui emporte tout le monde, même le Sarko local (à la difference de notre petit agité à nous qui ne sait pas trop apparemment attraper le mulot , sauf avec un flashball, une matraque,....
Un journal ...
2. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 00:16, par Copas
Après Mahmoud, c’est un blog de supporteurs de Mousavi http://www.youtube.com/mousavi1388
3. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 01:00, par Copas
Le courant trotskyste oppositionnel dans le PCF, la Riposte, pense qu’une situation révolutionnaire existe en Iran (puissante classe ouvrière, poussée populaire, divisions dans la tête bourgeoise de l’état, mais ils pensent qu’il manque un parti pour concrétiser en révolution une révolte).
On verra.
4. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 01:24, par Copas
Un porte-parole du Parti communiste ouvrier d’Iran interviewé (en anglais).
Un site de gauche
5. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 01:41, par Roberto Ferrario
Copas la tu me "surprend" tu "sponsorise" "La Riposte" et en particulier l’article de Alan Woods ????
Cet article est plein de falsite et fait l’apologie de une révolution imaginaire...!!!???
en Italie entre le 31 octobre 1922 et le 25 juillet 1943 on a aussi "vécu" une "révolution socialiste" et en plus très populaire...
on pouvez dire a l’époque que Benito été bien un "démocrate" compare a la famille royale italienne
"Il est membre du Parti socialiste italien (PSI) et directeur du quotidien socialiste Avanti ! depuis 1912. Anti-interventionniste convaincu lors des années qui précèdent la Première Guerre mondiale, en 1914"
Et on parle de "dictature islamiste" merde après plus de 30 de militantisme je encore rient compris je tout le temps pense que dans une dictature les élection été interdite...
Et en plus explique moi pourquoi pour toi la "popularité" est le seul facteur que détermine ta "solidarité" peux importe quel idéologie est entrain des véhiculé ces manifestations ...???
Déjà tu doit "prouve" que ces manif son aussi populaire et pas "téléguide" pour faire une révolution, mais encore la quel ???
Si le seule facteur c’est la "popularité" comme cel que nous avon vecu en Italie dans le passe ; pourquoi on se oppose ???
Même en Allemagne la dictature à été très populaire et donc pourquoi ne pas le soutenir ???
Si on applique cet "unité de mesure" le "régime" actuelle au pouvoir en Iran est très populaire bien plus que le opposant, donc on fait quoi ???
Donc on va soutenir l’opposition aussi islamique, voir ultras-islamique, que ce au pouvoir a la seul différence que est en plus ultra-bourgeoise et ultra-capitaliste "uniquement" parce que tu "considéré" que c’est "populaire" et doit donc deduire "démocratique" ????
Je peux te faire une liste de "révolution populaire" antidémocratique et "téléguide" par des intérêts étrangères...
RF
6. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 02:23
Copas pour te faire un exemple de comme est "instrumentalise" et "téléguide" la solidarité "occidentale" tu a répondu a cet commentaire que on a laisse publie et tu va comprendre le motif :
"Bravo camarades de LO !!!
Les vrais progressistes sont avec le peuple d’Iran, pas les mollahs.
Vive l’Iran libre.
Un perse"
Un "perse" de mes deux... oui un "sioniste" belge que en plus sans honte fait de l’apologie raciste et que essaie de pollue notre site avec ces article et commentaire ultra pro gouvernement d’Israël depuis déjà quelques mois...
Adresse IP : http://81.xxx.20.xxx
Nom de domaine : xxx.20-xxx-81.adsl-dyn.isp.belgacom.be
le même que a ecrit a quelque minutes d’intervalle un commentaire sur un autre article a propos des palestiniens :
"Finallement, la palestine c’est comme partout ailleurs dans le tiers monde.
Un peuple entiché d’une religion rétrograde sans l’appui d’une société civile véritable."
si c’est ça ta "popularité" avec le quel tu solidarise pour "défendre" la "révolution" en Iran... je te laisse tranquille avec tes amis...
ciao ciao
7. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 09:58
Donc un mec de droite et un nostalgique du Shah ? Les seuls iraniens que je connais qui se revendiquent encore de "Perse" (et non d’"Irouni") sont ainsi ( ça ne m’empêche pas qu’on soit potes mais là n’est pas le débat).
Khodo Âfez
8. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 10:23
Copas, ça va bien ou quoi ?
La Riposte, courant "OPPOSITIONNEL" ??
Un courant qui a d’emblée soutenu MG Buffet et l’équipe sortante lors du dernier Congrès au motif (fumeux) que l’un des pbs du PCF n’était pas une question de personne ni de génération ????
Un courant qui a refusé de faire alliance avec l’autre courant - 3è motion- (qui lui est passé devant d’ailleurs et bien) sur des bases de CLASSE, parce que justement il voulait soutenir Buffet et la direction sortante, et au seul motif qu’il y avait Gérin ( sur des milliers d’autres camarades !!!!) ?
Tu devrais mettre "courant trotskiste parfaitement intégré au PCF".
Non là franchement, La Riposte, pffff... Copas.... bjr les références - je crois que tu les connais pas.
LL
9. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 10:48
C’est bien pour cela que je suis contre cette expression de "dictature prolétarienne", ça me fait le même effet que toi !
10. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 11:21, par s
Il est membre du Parti socialiste italien (PSI) et directeur du quotidien socialiste Avanti ! depuis 1912. Anti-interventionniste convaincu lors des années qui précèdent la Première Guerre mondiale, en 1914"
Et il était même dans groupe de Lénine et Trotsky à Genève.
Ca n’en a pas fait un humaniste pour autant.
G.L.
11. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 12:23
C’est pour ça que le terme employé par Marx c’était "dictature du prolètariat" : donc notion de dictature (imposer sa volonté par la force si nécéssaire) dans le cadre des relations de classe et pas dans le cadre des procédures de décision à l’intérieur de ladite classe prolétaire.
12. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 12:47, par Roberto Ferrario
C’est bien ca que je essaie de dire même si je peux être pas claire...
Les apparence sont souvent trompeuse, et si on se base que sur la "popularité" que la propagande occidental nous inonde tous le jours dans tous le médias a propos des "l’opposition" au "régime" actuel en Iran et a les "affirmation" de "bonne conduite et de mille fantastique promesse" de "leaders" de cet "opposition" on risque fort de tombe sur le cul le jour que on va voir la "vérité"...
Effectivement le "Benito" a profite de cet "légende" d’être ete un bon "socialiste" proche même des communiste pour lance çà propre "révolution socialiste" comme lui meme aime le dire... et sans doute a ete tres populaire dans les premier ans des pouvoir... et allor ???
encore une foi on doit nous les communiste "boire" tout type des info que arrive des médias dominant et faire de çà notre "crédo" sans même pas ce pose la question que par hasard on va, en réalité, soutenir un guerre fratricide entre capitalistes et en plus se positionne dans cet conteste pour un "frange" plus que pour l’autre est de la pure folie pour les interes de classe du prolétariat...
RF
13. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 13:14
Si par cas il advenait un jour qu’il y ait une "dictature du prolétariat", ça veut dire qu’il n’y aurait plus sur le terrain qu’une seule classe : le prolétariat. La bourgeoisie n’existera plus dans ce cadre. Donc tu ne peux pas dire : "dans le cadre des relations de classe".
Les mots m’effraient quand c’est pas clair ! Je crains les mauvaises surprises ! Ex. Maastricht, TCE. J’ai voté NON aux deux devant autant d’ambiguïtés, et surtout devant la réaction de DSK quand à une question embarassante portant sur le "plus de social", il avait rétorqué qu’il fallait d’abord voter pour pouvoir faire évoluer cette constitution, mais qu’il fallait attendre au moins 50 ans pour changer l’évolution de cette Europe !!! Tu parles, Charlie ! Tu parles pour qui ? Pour ceux qui ne sont pas encore nés ? Non, c’est ici et maintenant ! Ah, c’est pas à l’ordre du jour ! Bon ben je mets le NON dans l’urne ! Et dire que le Mélenchon qui était au coeur du système politique dit s’être fait avoir ! MDR ! Je croyais que l’art de faire de la politique c’était anticiper, prévoir... ! Les mots, les mots, on leur fait dire ce qu’on veut !
14. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 13:44, par (k)G.B.
Sauf ton respect Cop’, la Riposte est dans la ligne du PCF actuel. Pas vraiment d’opposition, ce courant.
Mais bon, pour en revenir à l’Iran, le communiqué de LO me semble un poil plus pertinent que ce que j’ai lu jusqu’à présent.
En revanche, le climat révolutionnaire iranien me paraît vraiment difficile à établir.
(k)G.B.
15. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 13:47, par (k)G.B.
Roberto, je pense que ce n’est pas non plus nécessaire de tomber sur Copas à bras raccourcis. Nous voulons peu ou prou tous la même chose.
(k)G.B.
16. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 13:59, par Roberto Ferrario
KgB, Copas c’est un ami et je pense que va le reste mais de foi même entre amis on peux ce engoule un petit peux non ?
je intervient rarement mais la çà me "gratte" trop fort les souris... ;-)
FR
17. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 19:10
Tu a très bien fait de te méfier de DSK, et si un jour la classe ouvrière l’emporte, j’espère bien que tu sera aussi méfiant devant la couche de dirigeants (on peut dire ce qu’on veut sur l’anarchie, on peut pas voter sur tout, il faudra toujours des gens qui prennet des décisions rapides) qui en émergera.
Reste que être méfiant envers un mot d’ordre comme "dictature du prolétariat" c’est exagéré.
La dictature stalinienne se déclarait dictature du prolétariat pour manipuler les gens, mais c’était une dictature d’une couche de bureaucrates dont les priviléges ressemblaient de plus en plus à ceux des capitalistes, jusqu’à "l’apothéose" de 1991.
il faut comprendre les choses dans leur dynamique, il n’y aura pas un moment exact ou la classe bourgeoise aura cessé d’exister, il y aura une période de luttes, parfois ouvertes, parfois plus sournoises, et c’est dans cet esprit qu’il faut comprende ce que disait marx.
2. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 00:02
Pour le pouvoir ouvrier et un Iran socialiste
Par Peter Symonds
18 juin 2009
La crise politique qui se développe en Iran soulève des questions fondamentales pour la classe ouvrière. L’issue de l’élection présidentielle de vendredi dernier a révélé une fissure nette au sein du régime clérical du pays entre les sympathisants du président Mahmoud Ahmadinejad et ceux de son principal rival Mirhossein Moussavi.
Personne ne doit se laisser abuser par la « révolution colorée » soigneusement orchestrée par le camp Moussavi afin de renverser le résultat des élections et exiger un nouveau scrutin. Bien qu’il existe des différences tactiques entre Ahmadinejad et Moussavi, tous deux sont des défenseurs expérimentés du régime existant et des intérêts de la bourgeoisie iranienne.
Moussavi était soutenu par ces couches de l’establishment politique et religieux parmi lesquelles on compte les anciens présidents Ali Akbar Hashemi Rafsanjani et Mohammad Khatami qui se montrent très critiques envers la posture anti-américaine d’ Ahmadinejad, qui n’a fait qu’apporter davantage de sanctions économiques, et de ses aumônes « dépensières » aux pauvres. Les importantes manifestations d’opposition dans les rues de Téhéran et d’autres villes sont dominées par les couches les plus aisées des classes moyennes urbaines auxquelles s’adressait la campagne électorale de Moussavi.
Dans la mesure où les étudiants, les jeunes et tous les travailleurs opposés au régime ont été entraînés dans ce mouvement d’opposition, ils sont exploités tels des pions dans ce qu’on ne peut qu’appeler une tentative de révolution de palais. Tandis qu’il a bien pu y avoir des fraudes électorales, des commentateurs plus sobres font remarquer qu’Ahmadinejad a gardé un soutien important parmi les pauvres des campagnes et des villes, soit l’écrasante majorité du pays. La marge d’ Ahmadinejad de 63 pour cent sur ses trois concurrents est quasiment identique à celle de l’élection de 2005, où il avait obtenu une victoire inattendue en exploitant l’importante hostilité à l’égard de son rival Rafsanjani. Ce dernier est l’une des personnes les plus riches du pays et notoire pour sa corruption.
Ceux qui présentent Moussavi sous un jour brillant démocratique se complaisent à ignorer son bilan de défenseur pur et dur du régime théocratique. Comme premier ministre entre 1981 et 1989, il avait joué un rôle crucial dans la répression de l’opposition politique, allant jusqu’à l’emprisonnement et l’assassinat de milliers de gens de gauche. En pleine guerre Iran-Irak, Moussavi avait aussi joué un rôle central en conduisant au bain de sang des jeunes gens issus, dans leur écrasante majorité, des couches les plus pauvres de la société et en imposant des mesures d’austérité brutales à la classe ouvrière.
Moussavi a été requalifié de démocrate libéral par une alliance de conservateurs tels Rafsanjani et de « réformistes » comme Khatami pour promouvoir un programme visant à faire retomber les tensions avec les Etats-unis et à imposer un programme de libre marché qui touchera lourdement les travailleurs. N’ayant pas réussi à obtenir une victoire au premier tour ou à imposer un deuxième tour de scrutin, Moussavi et ses alliés cherchent à s’appuyer sur les frustrations de leurs sympathisants, issus en grande partie des classes moyennes, pour obtenir le partage, à défaut du contrôle total, du pouvoir d’Etat.
Ces efforts sont soutenus par une campagne ouvertement partisane dans les médias américains et internationaux, tacitement appuyés par le gouvernement Obama et ses alliés européens. Personne ne devrait se laisser berner à croire que cet effort a pour objectif l’abolition du régime religieux ou la défense des droits démocratiques des masses en Iran.
Tout comme par le passé, l’impérialisme américain cherche à exploiter l’agitation politique en Iran pour amener une modification du régime qui soit plus favorable à ses intérêts stratégiques et économiques, en premier lieu pour garantir un soutien iranien plus grand à son occupation néo-coloniale d’Afghanistan et d’Irak.
Si Moussavi réussissait sa « révolution colorée » les premiers à en subir les conséquences seraient la classe ouvrière et les pauvres avec le nouveau régime cherchant à limiter les dépenses publiques, à privatiser les entreprises publiques et à garantir les profits des entreprises locales et des investisseurs étrangers. L’hostilité de classe à peine dissimulée de Moussavi et de ses sympathisants nantis envers les travailleurs se résume dans leur mépris ouvert envers les maigres aumônes faites par Ahmadinejad aux pauvres.
Moussavi serait tout aussi impitoyable qu’Ahmadinejad à piétiner les droits démocratiques et à réprimer toute opposition à son programme. Tous ceux dans les médias internationaux et les capitales occidentales qui se lamentent à présent sur le manque de démocratie en Iran soutiendraient des mesures répressives à l’encontre de la classe ouvrière.
S’opposer à la campagne cynique de Moussavi ne signifie en aucune façon que l’on soutient politiquement le démagogue de droite Ahmadinejad qui a le soutien des factions dominantes de l’establishment politique iranien, dont le dirigeant suprême l’ayatollah Ali Khamenei.
La posture d’anti-américanisme d’Ahmadinejad n’a rien à voir avec une authentique lutte anti-impérialiste mais a pour but de faire pression sur Washington pour un arrangement plus avantageux aux intérêts de la bourgeoisie iranienne. Sa dénonciation de la corruption et sa position prétentieuse d’ « homme du peuple » ayant à coeur les pauvres ne peut effacer le fait que la fracture sociale n’a fait que s’aggraver sous son gouvernement.
Le chômage, l’inflation, le manque de logement et l’ensemble du niveau de vie de la majorité de la population n’ont fait qu’empirer. Ahmadinejad n’est en mesure de se présenter comme défenseur des pauvres que du fait de l’absence de toute alternative socialiste authentique dans la classe ouvrière.
Dans la crise actuelle, une fois de plus un rôle politiquement criminel est joué par le Parti stalinien Tudeh ainsi que les divers groupes étudiants qui s’opposent à toute mobilisation indépendante de la classe ouvrière et cherchent à canaliser l’hostilité au régime derrière Moussavi. Tout à fait conscients du bilan anti-classe ouvrière de Moussavi, ils défendent la position du « tout sauf Ahmadinejad. » Comme l’histoire l’a démontré à maintes reprises en Iran et dans le monde, c’est une voie qui conduit à la catastrophe.
Quiconque se laisse convaincre par de tels arguments devrait se souvenir des conséquences de la révolution de 1979. La force motrice sociale de cet immense mouvement qui avait finalement eu raison du Shah Mohammad Reza Pahlavi était la classe ouvrière.
Des grèves déterminées des travailleurs de l’industrie pétrolière en particulier avaient paralysé l’économie et forcé ce régime appuyé par les Etats-Unis à capituler. Le Parti Tudeh avait joué un rôle crucial en enchaînant la haine largement ressentie pour le shah à une faction dissidente de l’establishment religieux en promouvant l’illusion que l’ayatollah Khomeini représentait une alternative progressiste.
La classe ouvrière iranienne a une longue histoire de lutte révolutionnaire. Mais les leçons amères de cette histoire confirment un principe fondamental de la Théorie de la révolution permanente de Léon Trotsky : l’incapacité organique de toute section de la bourgeoise dans les pays au développement capitaliste retardé de répondre aux aspirations des travailleurs pour les droits démocratiques fondamentaux et un niveau de vie décent.
Comme l’a expliqué Trotsky, seule la classe ouvrière, par une lutte pour la prise du pouvoir à la tête des masses opprimées est capable de mener à bien une lutte conséquente pour les droits démocratiques. Un gouvernement de travailleurs et de paysans briserait l’étau des religieux et des intérêts bourgeois qu’ils défendent et commencerait une transformation socialiste de la société dans l’intérêt de la majorité, et non des profits de la minorité riche.
L’actuelle agitation politique en Iran a ouvert des fissures profondes dans l’establishment politique. Il ne fait pas de doute qu’il y a des jeunes, des étudiants et des travailleurs qui débattent avec sérieux de la manière de mettre fin au régime oppressif. Mais tant qu’ils resteront piégés derrière l’une ou l’autre faction de l’élite dirigeante il n’en résultera inévitablement que la consolidation du régime bourgeois et une série de plus de répression politique. L’unique voie pour sortir de ce piège politique est de se tourner vers une mobilisation politique, indépendante, des travailleurs et des masses opprimées dans la lutte pour prendre le pouvoir et établir un Iran socialiste.
Une telle perspective n’est concevable que comme faisant partie d’une lutte plus large de la classe ouvrière pour des Etats unis socialistes du Moyen-Orient et internationalement. La tâche urgente à laquelle sont confrontés les travailleurs et les jeunes est la construction de sections du Comité international de la Quatrième Internationale en Iran et dans toute cette région. Ceci requiert l’étude minutieuse de toutes les expériences stratégiques du mouvement trotskyste durant tout le vingtième siècle. Les leçons de ces luttes sont le guide indispensable à l’action politique.
La conclusion donne plus la gnaque non ?
3. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 08:52, par marc
je me méfie d’un mouvement soutenu par le KGB (Kouchner, Glucksman, BHL)
1. Iran - Après les élections : la dictature islamiste face à la contestation , 19 juin 2009, 13:47, par (k)G.B.
Ouf, j’ai eu peur, j’ai cru qu’on parlait de moi !
(k)G.B.