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Isabelle Sommier, chercheuse, et les faucheurs d’OGM : "La désobéissance vise à provoquer le débat public"

Publie le lundi 26 septembre 2005 par Open-Publishing
8 commentaires

de Gilbert LAVAL

Après les procès devant la cour d’appel de Toulouse de neuf élus et syndicalistes, dont le député Noël Mamère (Verts) et José Bové, "faucheurs volontaires d’OGM", Isabelle Sommier, maître de conférences en sciences politiques et directrice du Centre de recherches politiques de la Sorbonne (CNRS), analyse le phénomène dit de désobéissance civile. Elle effectue ses recherches sur la violence en politique et sur les mouvements sociaux, dont les luttes animées par les altermondialistes.

Comment est né le mouvement dont se revendiquent les "faucheurs volontaires d’OGM" ?

La désobéissance civile est un mode d’action qui fait florès. Elle a été théorisée aux Etats-Unis au milieu du XIXe siècle par l’écrivain Henry David Thoreau qui protestait contre la guerre faite au Mexique et contre l’esclavage des Noirs en refusant de s’acquitter des impôts. Un refus reconduit par Joan Baez, notamment pour lutter contre la guerre au Vietnam. Le mouvement a plus tard gagné les écologistes britanniques et Earth First. En France, on peut rappeler l’objection de conscience puis les milliers de pétitionnaires qui, contre les lois Debré, se sont publiquement déclarés hors la loi en 1997 pour avoir hébergé des étrangers en situation irrégulière. Depuis, il y a eu les arrachages de cultures OGM et les mariages homosexuels. Les désobéissants transgressent toujours la loi au nom d’un principe supérieur d’ordre moral. Il oppose la légitimité ­ à leurs yeux ­ à la légalité. Et ils assument pleinement les conséquences de leur acte public : l’amende, la prison ou le risque pour un élu de perdre sa mandature.

La désobéissance civile gagne-t-elle la société politique ?

Sans doute. Il y a de moins en moins d’accord autour des lois tandis que les citoyens, du fait de l’élévation générale du niveau d’études notamment, sont convaincus de leur propre compétence politique. Ce qui les autorise à intervenir dans le débat public et à contester le législateur. Les actes de désobéissance visent à provoquer le débat public là où la loi, selon les désobéissants, prétend trancher sans discussion ou est en retard sur une évolution sociale ou culturelle. De ce point de vue, la désobéissance civile est à interpréter comme la demande d’une participation démocratique accrue. Mais d’autres peuvent y voir une dérive potentiellement antidémocratique en ce sens qu’elle est une remise en cause permanente, par une minorité, du législateur que le peuple a élu. Le débat est vif au sein de la gauche parlementaire et très vif au sein du parti des Verts.

Quelle est selon vous l’efficacité des élus dans ce mouvement ?

La transgression d’une loi par celui qui l’incarne et est censé la faire respecter, l’élu donc, a certainement un pouvoir d’interpellation et une capacité de faire scandale bien supérieurs à celles des désobéissants ordinaires. C’est le but recherché en premier lieu. Se pose ensuite la question de leur sanction, qui assure encore plus d’écho à l’affaire. Les désobéissants ont tout à gagner de la présence d’élus à leurs côtés. Le mouvement des premiers faucheurs volontaires contribue à faire des OGM une question de société.

Cette pratique nouvelle en France peut-elle à terme transformer les mécanismes de notre société ?

Elle participe d’un mouvement plus large pour une plus grande intervention des citoyens dans les processus politiques. Elle nécessite sans doute pour les pouvoirs publics de ménager plus d’espaces de dialogue si ce n’est de délibération. C’est déjà amorcé. Qu’est-ce que l’obéissance, quelles relations établir entre minorité et majorité ? La désobéissance pose aussi de vraies questions de philosophie politique.

http://www.liberation.fr

Messages

  • le probleme c’est que le public est sourd, mais il est vrai que les politiques le rendent aussi aveugle.alors heureusement qu’il y a des gens comme Bové , Mamere et aussi beaucoup d’autres pour tenter de rendre le son et l’image.Je leur dis un grand MERCI. Continuez comme ça ,je prefere des gens desobeissants que des cyniques.

  • Extrait des "armes silencieuses" des "maîtres du monde"

    Derrière la volonté d’imposer les OGM se cache un véritable complot des multinationales pour s’approprier l’ensemble du vivant et prendre le contrôle intégral des ressources alimentaires...

    Le but ultime des multinationales est d’obtenir le contrôle total de tous les secteurs vitaux : énergie, santé, et alimentation. Ces secteurs seront une fantastique source de profit pour les multinationales, dès lors qu’elles auront obtenu une situations de monopole pour pouvoir imposer leurs conditions, après avoir éliminé toute concurrence intempestive de la part des états, des petites entreprises, et producteurs indépendants. La récente augmentation des produits alimentaires est déjà le résultat des concentrations monopolistiques dans la distribution et le secteur agro-alimentaire.

    Dans le domaine des semences agricole, une part du marché échappe aux multinationales tant que la nature fournit encore une grande partie des semences, et la totalité des gènes.

    L’objectif est qu’à l’avenir, les semences et les gènes soient la propriété brevetée des multinationales, et qu’elles puissent imposer leurs conditions de prix.

    Lorsque les multinationales contrôleront totalement le secteur de l’alimentation, cela entrainera une fantastique hausse des prix pour le consommateur, et des coûts pour l’agriculteur. Dès lors, seule l’agriculture industrielle pourra survivre. La fin des exploitations agricoles indépendantes permettra de parachever la prise de contrôle des terres cultivables par les multinationales.

    Le piège des brevets sur les OGM

    La loi américaine permet de breveter les gènes qui constituent un OGM, ce qui semble à première vue normal pour permettre aux entreprises de biotechnologies de bénéficier du résultat de leurs recherches. Le piège est que chaque gène de l’OGM étant breveté, il suffit qu’une autre plante commercialisée contienne l’un de ces gènes pour que le producteur de la plante puisse être attaqué en justice.

    Or la dissémination d’OGM vers les espèces naturelles fait que bientôt, les espèces naturelles contiendront des gènes modifiés et tomberont sous le coup du brevet.

    C’est pourquoi la dissémination d’OGM est voulue, afin de permettre aux multinationales d’étendre leur propriété industrielle aux espèces naturelles.

    Apprentis sorciers

    On modifie le code génétique des espèces vivantes sans avoir compris l’ADN dans sa globalité, et sans rien savoir de certaines de ses fonctions essentielles. Ainsi, on ne sait rien de la fonction des 90% de l’ADN qui ne semblent jouer aucun rôle biologique et que les scientifiquent nomment "l’ADN non-codant".

    La nature n’a pas l’habitude de créer des choses inutiles. Dans un organisme, tout a une fonction bien précise. L’ADN non-codant joue un rôle que nous ignorons, et ce rôle est peut-être crucial pour la viabilité d’un organisme. D’où sans doute les problèmes inexpliqués déjà constatés avec certains organismes modifiés : vieillissement ou mort prématurée d’animaux aux gènes clonés ou manipulés, et plantes modifiées provoquant la mort d’animaux qui les ont consommé.

    L’homme joue également aux apprentis-sorcier tant qu’il ne maîtrise pas le problème de la dissémination. L’expérience montre que les gênes des plantes modifiées se transmettent rapidement aux plantes naturelles environnantes. Utilisés à grande échelle, les OGM représentent un danger de dégradation de l’information génétique de la biosphère. Pour respecter le "principe de précaution", les OGM devraient être cultivés uniquement en milieu clos. Mais parce que le coût de production est alors plus élevé, les OGM sont le plus souvent cultivés en plein champ.

    Les mensonges du lobby pro-OGM

    "Les OGM vont permettre de mieux nourrir les millions de personnes dans le monde qui souffrent de malnutrition"

    FAUX : la famine et la malnutrition dans le tiers-monde ne sont pas causés par une production agricole insuffisante, mais par la misère et la mauvaise répartition des richesses.

    "Les OGM sont plus écologiques car ils permettent de réduire l’utilisation des pesticides"

    FAUX : le but de la plupart des OGM déjà commercialisés est de rendre la plante plus résistante aux herbicides et pesticides, afin de pouvoir en utiliser davantage. De plus, les semences OGM et les produits chimiques sont commercialisés par les mêmes multinationales, qui ont donc tout intérêt à utiliser les OGM pour faire augmenter leurs ventes de produits chimiques, et non pour les diminuer.

    "Les OGM vont permettre d’offrir des produits moins chers au consommateur, grâce à une augmentation des rendements qui permet de réduire les coûts de production de l’agriculteur"

    FAUX : dans le meilleur des cas, la baisse des coût ne serait que de 20% pour l’agriculteur, et à condition que cette baisse des coûts de production ne soit pas annulée par la hausse du prix des semences et l’obligation contractuelle d’acheter des doses supérieures de produits chimiques.

    Or cette baisse de 20% serait dilluée dans les autres coûts qui déterminent le prix de vente pour le consommateur final (emballage, transport, distribution, etc). Au final, la baisse des prix pour le consommateur a été évaluée à mois de 4%. Une baisse peu perceptible et qui serait en fait immédiatement empochée par les distributeurs.

    En réalité, les OGM ne représentent aucun avantage pour le consommateur, mais seulement des profits supplémentaires pour une poignée de personnes, un risque inconsidéré pour la santé humaine, et une pollution irréversible de l’environnement.

    © syti.net, 2005
    .

  • le but n’est pas de subvenir aux besoins du monde,mais de pereniser leurs monopoles.doit t’on mettre l’agriculture au service des multinationales ?. Nous nous trompons de combat. Qui aura le droit de nous nourir. QUI tiendra notre estomac . FLUTT.

  • Aïe : je vais mettre un pavé dans la mare !

    Je ne suis pas d’accord avec les méthodes employés par José BOVE ou MAMERE les zorros qui n’agissent que devant les médias !

    Pourquoi ne pas exiger que les LAboratoires PUBLICS soient seuls investit de la recherche OGM sous contrôle citoyen ??

    Il y a quand même deux milliards d’humains qui n’ont rien à bouffer !!

    je ne suis ni POUR ni CONTRE les OGM ! que tout le monde se mette autour de la table dans la transparence et la démocratie que les débats sont télévisés, que toutes les parties prenantes soient invitées....

    Je n’ai, bien sûr, aucune confiance dans les multinationales pas plus pour la bouffe que dans TOUS les domaines, pourquoi se limiter à celui-là ?? 30.000 enfants meurent chaque jour de faim, de manque de vaccins....que faire ??? DE CONCRET, tout de suite !

    le problème de l’endettement des pays du tiers monde me parait plus dangereux que les OGM, 1.000 milliards de dollar pour l’armement ! et nous, confortablement installé dans nos fauteuils nous donnerions des leçons à ceux qui ont faim !!

    faut le faire

    arlequin

  • Ce qui me gêne dans cette démarche de désobéissance civique, c’est que les faucheurs ne disent pas tout en provoquent l’amalgame.
    Ils ne luttent pas (ou du moins ils ne devraientpas) contre les OGM, mais contre l’appropriationet le pris en otage des agriculteurs par des multinationales qui veulent s’assurer le monopole de la fourniture de semences et sont près à tout pour cela.

    La recherche des OGM, peut apporter de réel progrès, permettre de cultiver avec moins de pesticides et autres produits phyto sanitaire, entre autres.
    mais il faut qu’elle soit confiés à des organisme d’utilité publique sous contrôle citoyen.

    S’interdire la recherche est une erreur, de toute façon vaine car d’autres pays y ont plongés et nous prenons du retard.

    Ce qui est ontolérable, c’est l’absence de précautions sanitaires suffisantes, et la concession du vivant à des entreprises à but lucratifs : là est le réel danger pour l’humanité...

    • Ce qui me gêne moi c’est quand même l’idée préconcue que les OGM peuvent apporter un réel progrès.

      En fait merci à José Bové et Mamère pour en avoir fait parler dans les médias.
      Moi aussi j’avais cette idée préconcue sur les OGM et finalement suite à un débat un peu chaud, j’ai commencé à me renseigner sur la question et la les illusions tombent ...

      Utiliser moins de pesticide ? relire un des commentaires plus haut SVP !
      un des OGM fréquemment rencontré au canada (et sans doute ailleurs) c’est le round up colza.
      C’est un OGM qui résiste à l’herbicide round up .... bref comme ca tu peux arroser ton champ d’herbicide sans crainte pour ta récolte....
      Naturellement c’est la meme société qui vend l’OGM et l’herbicide.

      De plus, meme si tu trouves des OGM qui vont résiter aux insectes, elles vont forcément produire des toxines et ne plus avoir la même composition alimentaire ...
      Qui teste l’innocuité de ses nouveaux aliments ? selon quels critères ? combien de temps ? sur quels animaux ? et l’innocuité en bout de chaine alimentaire ?
      La aussi c’est le flou intégral quand tu abordes ces questions.

      Ensuite toujours avec le colza round up, les agriculteurs canadiens se sont apercus au bout de quelques années qu’ils cultivaient tous du colza round up.... meme ceux qui n’en avaient pas semé.
      Outre le fait que la société qui le commercialise n’a pas hésité à trainer ces agriculteurs en justice pour leur faire payer des royalities (eh oui !) quid du risque de contamination et propagation involontaire (José tu as ma bénédiction pour arracher toutes les cultures en plein champ), quid de la biodiversité ?

      Quel risque alimentaire quand il n’existera plus qu’une ou 2 variétés OGM d’une espece qui en comptait auparavant plusieurs ?

      Enfin quel bien apporte à l’humanité les OGM qui utiliseront le gène Terminator (il existe si si) qui empêche d’avoir des semences fertiles et resemables à partir de la récolte ?