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Israël « invité d’honneur » au salon du livre : Mémoire et Amnésie

Publie le dimanche 17 février 2008 par Open-Publishing
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Israël « invité d’honneur » au salon du livre : Mémoire et Amnésie


Le salon du livre 2008 qui se tiendra à Paris du 14 au 19 mars  a fait d’Israël son invité d’« honneur » pour l’anniversaire de ses soixante ans.

Comment oublier que l’événement simultané de la naissance de cet Etat c’est la Nakba : la « catastrophe » palestinienne ? Rend-t-on sérieusement justice à la mémoire des uns en gommant celle des autres ? Fait-on reculer la guerre, en renforçant, d’un nouveau tour de verrou, l’asymétrie des droits ?

A moins que l’injonction  implicite ne soit précisément d’oublier, de faire oublier la destruction de la Palestine sur laquelle repose la création de l’Etat d’Israël. Une destruction qui, loin d’être un souvenir, se poursuit, jour après jour, au mépris des droits humains comme du droit international : expulsions, confiscations, massacres, assassinats, ghettoïsation, refus d’« honorer » les traités et  accords les plus solennellement signés. Et  pour les Palestiniens citoyens d’Israël : la discrimination, le racisme, la précarité des droits, un avenir toujours menacé en perspective.


En quoi cet anniversaire mérite-t-il d’être honoré, alors qu’une guerre d’occupation et de répression sans merci se poursuit sur le terrain ? Nous nous opposons à ce détournement de l’histoire qui trouve appui, une fois de plus, auprès d’une Europe sans cohérence et sans courage.


C’est dans cet esprit que l’Union Juive Française pour la Paix - avec la revue qu’elle édite « De l’Autre Côté »- et les éditions La Fabrique  seront présentes au Salon du livre de Paris. Non  pour participer, mais pour résister à cette opération de falsification : « honorer » un Etat qui, sous couvert de démocratie, discrimine ses citoyens non juifs, ignore toute obligation en tant que puissance occupante, et pratique la punition collective à l’échelle de tout un peuple.

Notre présence au salon du livre consistera à rappeler la réalité et le sens de la Nakba au travers des voix qui, en Israël, n’ont pas renoncé à dire que la paix ne peut se faire à coup de négation et de mensonge. Des voix qui en appellent à la reconnaissance du passé, la reconnaissance de l’autre.



Programme et auteurs invités :


Signatures-rencontres sur le stand La Fabrique/De l’Autre côté (F35)


Samedi 15 mars à 15 heures

Alain Badiou, Petit panthéon portatif - sous réserve (nouveauté à paraître le 20 février)

Eric Hazan, Notes sur l’occupation, Chronique de la guerre civile


Dimanche 16 mars à 15 heures


Amira Hass, Correspondante à Ramallah

Amnon Raz-Kratkozkin, Exil et souveraineté

Michel Warchawski, Programmer le désastre (nouveauté à paraître le 20 février)

Eyal Weizman, A travers les murs (nouveauté à paraître le 20 mars)

Jamal Zahalka, La révolution sioniste est morte




Et la revue « De l'autre côté »  N°4 : « Palestine : l’an 41 »

« La guerre de 67 installa un régime politique, économique et social différencié entre Israéliens et Palestiniens, qui jamais n'a été aussi discriminant qu'aujourd'hui. Nous développons longuement, et presque cliniquement, la situation qui leur est faite dans les Territoires occupés. »





Soirée-débat au Salon du livre

organisée par les éditions de l'Atelier, Buchet Chastel, La Découverte, La Fabrique et Fayard

le mardi 18 mars de 19 h 30 à 21 heures

Vingt ans de « nouvelle histoire » : Israël face à son passé

Alain Dieckhoff, Amira Hass, Ilan Pappé (sous réserve), Avi Shlaim, Idith Zertal et Michel Warschawski débat animé par Dominique Vidal




Soirée-débat avec les auteurs de La Fabrique

dimanche 16 mars de 18 h 30 à 21 heures

Reid Hall : 4, rue de Chevreuse, Paris, 6e


« Israël/Palestine perspectives : un Etat - deux Etats »

avec Amira Hass, Yael Lerer, Amnon Raz-Kratkozkin, Eyal Sivan (sous réserve), Michel Warchawski, , Eyal Weizman (sous réserve)

débat animé par Denis Sieffert


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En parallèle aux activités du Salon :


ADALA - CCIPPP - UJFP  organisent une

Rencontre avec des écrivains israéliens

Avec le soutien de la chaire Moyen-Orient Méditerranée de Sciences Po :


Samedi 15 mars de 14h à 17h  à l’Institut de Sciences Politiques (grand amphi)


Le statut des intellectuels dans la culture israélienne:Dénoncer ou se taire

Amira Hass – Yael Lerer - Michel Warschawski – Amnon Raz Krakotzkine – Jamal Zahalka-


Inscription obligatoire par mail : inscription15mars oaS gmail.com entrée sur présentation d’une pièce d’identité.



Messages

  • Le salon du livre qui se tiendra à Paris est un évènement profondément politique malgré ce qu’il a pu en être dit. D’abord parce que le terme même d’Israêl revêt un caractère intensément politique et ce, depuis 1948. Ensuite parce que la France reçoit en invité d’honneur S. Pérès pour l’inauguration du salon (13 Mars au Medef). Enfin, parce que S.pérès marque la première visite d’Etat officielle de N. Sarkozy.

    Le boycott est un moyen d’expression autorisé par la loi et qui marque une protestation. Une protestation sourde certes mais qui ne pourrait en aucun cas être assimilée à la non reconnaissance tacite d’Israêl. Accuser ce boycott pour le travestir n’est que l’objet d’un fantasme qui crie à l’agression pour mieux se faire entendre et nourrir ses positions biaisées. Positions qui n’ont d’écho que leurs propres cris et qui partent d’interprétations purement spéculatives.

    D’autres ont choisi la protestation active et ont décidé de se rendre au salon du livre pour rappeler que les 60 ans d’Israêl ce sont avant tout les 60 ans de la Nakba qui reste malheureusement dans l’ombre.

    A l’heure actuelle l’AFP porte à 30 le nombre de personnes tuées en 48 heures dans la bande de Gaza par l’armée Israêlienne. A ces victimes s’ajouteront encore celles de demain et celles du passé.

    Je suis également issue de la tradition littéraire mais je ne vois pas au sens strict le caractère littéraire de ce salon. Je ne perçois pas de finalité esthétique quand je ne peux dissocier du terme "Israêl" le nettoyage ethnique palestinien qu’il connote.

    Le Salon du Livre de cette année sera pour ma part la célébration mortuaire d’une singulière tragédie.